Vereinapass

A Röven (1848m), nous sommes 3 à descendre du bus, pour prendre la même direction : l'Alp Fess. Après quelques lacets dans la forêt, la première étable marque le début de l'alpage à Dadoura (1954m), et la végétation se réduit tout d'un coup à une bruyère basse et de l'herbe qui commence à prendre ses teintes d'automne. La particularité de cet alpe est d'héberger nombreux jeunes veaux et vaches allaitantes, ce qui ne simplifie franchement pas le passage... On doit couper à travers champs pour éviter de se retrouver au milieu des troupeaux.

Heureusement, à partir de Dadaint (2119m), les vaches ne sont plus présentes. Je me retrouve également tout seul sur le sentier en direction du Flesspass, les autres randonneurs prennent sur la gauche en direction des Jöriseen. Et je ne rencontrerai plus personne jusqu'à Lavin, pendant plus de 5 heures ! C'est dire si c'est sauvage.

Au niveau du Flesspass (2453m), de nombreux petits lacs limpides parsèment le paysage. Il y a encore quelques plaques de neige par ci par là, ce qui continue à alimenter les lacs d'eau de fonte, assez rare en fin d'été. Je continue dans un paysage de plus en plus minéral en direction du Vereinapass (2585m), que j'atteins à midi. Je me pose sur un sommet herbeux face au majestueux Piz Linard. Un vent frais s'est levé, donc je ne m'éternise pas très longtemps.

J'avais prévu de faire encore un détour par la Chamonna dal Linard, mais j'ai mal à la tête et je commence à ressentir dans les jambes les efforts de la veille, donc je prends le plus direct et entame la longue descente dans le Val Sagliains. Le sentier suit pendant plus de 5 kilomètres la rivière, et subit des dénivellés rapides suivis de passages presque plats.

Si l'herbe était courte au début, on rentre dans une végétation de plus en plus dense, avec de hautes herbes, des arbustes, et des fleurs à tige haute. On évolue en fait sur le versant à l'ombre, donc l'humidité est toujours bien présente. Un dernier effort et je traverse la rivière sur un pont à Nusch (1559m), pour retrouver une route et une déclivité moins importante. Mais il faut cravacher encore un moment, car la gare de Sagliains en contrebas n'est qu'une gare de transit et n'a pas d'accès pour les voyageurs à pied. J'arrive à la gare Lavin (1412m) après quelques zig-zags dans le village.