A travers l'Alpstein, de Brülisau à Wildhaus


Publiziert von stephen , 17. August 2013 um 18:03.

Region: Welt » Schweiz » Appenzell
Tour Datum:15 August 2013
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-SG   CH-AI   Alpstein 
Zeitbedarf: 2 Tage
Aufstieg: 1700 m
Abstieg: 1550 m
Strecke:Brülisau - Kastensattel - Saxerlücke - Bollenwees - Zwinglipass - Wildhaus
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Brülisau, Kastenbahn, car postal depuis cff logo Weissbad
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Wildhaus, Post, car postal pour cff logo Buchs ou cff logo Nesslau
Unterkunftmöglichkeiten:Berggasthaus Bollenwees

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Pour les habitants des cantons catholiques, ce mois d'août a été riche en week-ends prolongés, avec deux jours fériés tombant le jeudi… on se croirait presque revenu en mai, sauf qu'il fait un peu plus chaud ! Le week-end du 1er août a été tellement chaud que je n'ai  eu envie de rien faire, mis à part acheter du mobilier pour mon balcon et m'asseoir dessus avec de la bière fraîche. Mais pour ce week-end du 15 août, les conditions sont annoncées parfaites pour aller en montagne. Accompagné d'une collègue de bureau, je mets le cap sur l'Alpstein, région que je ne connais qu'en photo mais que j'ai envie de découvrir de plus près depuis un certain temps déjà.

Il faut un certain temps pour se rendre à Brülisau depuis chez moi : quatre trains, un car postal et presque trois heures de trajet. Depuis le petit train rouge des Appenzeller Bahnen, c'est un paysage de carte postale qui se dessine, une Suisse bucolique telle que l'imaginerait un enfant, toute composée de maisons anciennes en bois posées sur des collines vertes sur fond de montagnes. Même les petites gares sont toutes fleuries et plus pittoresques les unes que les autres. 

Partis à sept heures et demie, nous commençons enfin à marcher peu avant onze heures. Le car postal était bondé de gens en tenue de randonnée, mais ils partent tous en direction du téléphérique du Hoher Kasten, nous laissant plus ou moins seuls sur un bon sentier qui monte à travers bosquets et pâturages, le massif du Säntis encore bien enneigé vers l'ouest. Nous arrivons au restaurant de Ruhesitz, où un panneau nous informe que le mardi est Ruhetag.  Un Ruhetag à Ruhesitz, ça doit être tout particulièrement calme…  Maintenant la pente s'accentue ; nous nous rapprochons des falaises qui descendent du Hoher Kasten. Quelques chèvres à la barbiche longue nous accompagnent sur ce sentier qui se faufile en lacets entre les barres rocheuses, avant d'aboutir à la selle entre le Hoher Kasten et le Kamor.

Laissant de côté le sommet du Kasten avec son mât, sa gare de téléphérique et ses touristes, nous partons vers le sud-ouest. Le sentier reste le plus souvent du côté nord de la crête, un peu en dessous du fil de l'arête, tantôt sous les falaises, tantôt au-dessus, agréablement ombragé.  De temps en temps, il gagne le sommet de la crête, d'où la vue s'ouvre vers la vallée du Rhin avec ses villes et autoroutes, puis vers les montagnes autrichiennes et liechtensteinoises au-delà.  Mais les vues les plus impressionnantes se trouvent du côté nord de l'arête : de ce côté, une vallée profonde s'enfonce dans le cœur du massif, entre des pentes boisées raides qui descendent vers les eaux bleues du petit Sämtisersee. Le sentier lui-même est tout sauf plat, il n'en finit pas de grimper puis de redescendre pour contourner tours et barres rocheuses.

Après un casse-croûte sur une pente herbeuse au-dessus du Sämtisersee, nous continuons, toujours en balcon, vers le sud-ouest sur un sentier parfois glissant. Quelques passages sont protégés par des mains courantes, mais il n'y a aucun endroit qui soit vraiment délicat. La partie la plus raide et rocheuse vient après le restaurant de Staubern : ici, le sentier doit contourner le Stauberenkanzel par le nord et il y a une courte descente raide où des câbles ont été posés des deux côtés, sans doute utiles par temps humide. Devant nous, la vallée au-dessus de laquelle nous marchons devient toujours plus étroite et les parois qui l'entourent plus verticales. Un second lac apparaît ; il s'agit du Fählensee au bord duquel nous passerons la nuit. Le ciel s'est un peu couvert et la brume s'est épaissi, masquant quelque peu le lac et les sommets, dommage pour les photos…  Nous entamons la descente vers la Saxerlücke, col étroit où notre sentier croise un autre qui traverse du Rheintal vers l'intérieur du massif.  Devant nous, surprenantes et spectaculaires au-dessus de pentes vertes qui descendent vers la plaine du Rhin, se dressent les tours verticales du Chrüzberg, comme des doigts de pierre tournés vers le ciel.

Depuis la Saxerlücke, une petite demi-heure suffit pour atteindre les deux maisons jumelées du Berggasthaus Bollenwees, notre destination du jour. L'auberge est bien située sur une selle au-dessus de la vallée que nous suivons depuis ce matin. Vers le nord-est, le terrain descend doucement vers le Hoher Kasten, maintenant lointain – nous avons quand même couvert une certaine distance. Au sud-est, la vallée continue entre de hautes parois rocheuses, sombres et oppressantes, sous lesquelles se trouve le Fählensee avec ses eaux sombres dans lesquelles les falaises se reflètent.

Le soleil a réussi à reprendre le dessus et la terrasse du Gasthaus est bien remplie. Le soleil disparaîtra bientôt derrière la montagne, il faut profiter de sa chaleur avant qu'il se cache. Une bouteille de Quöllfrisch est juste ce qu'il faut pour se rafraîchir sur une terrasse appenzelloise par un chaud après-midi d'août. Nous trouvons nos couchages dans un petit dortoir de six places, dont deux vont apparemment rester inoccupées : tant mieux, la nuit devrait être relativement calme.  Je prends une douche, puis descends prendre quelques photos au bord du lac, accompagné de quelques vaches qui se déplacement d'un pâturage à un autre sous l'œil vigilant d'un gamin qui ne doit pas avoir plus de dix ans mais qui semble savoir exactement quoi faire pour que les bêtes obéissent. La lumière et les couleurs sont superbes, même si les sommets restent à moitié cachés dans la brume. La surface du lac est parfaitement lisse devant moi alors qu'à son autre extrémité, le vent la remue un peu, faisant étinceler les rayons du soleil couchant.

La salle à manger de l'auberge est une grande pièce boisée. Le repas n'a rien de gastronomique mais correspond parfaitement au lieu : une bonne soupe à l'orge est suivie de röstis avec deux œufs sur le plat et du lard. Après, j'ai quand même un peu de mal à trouver le sommeil ; le cadre en bois autour des matelas m'empêche de m'étendre de toute ma longueur et il fait très chaud malgré la fenêtre ouverte. Et évidemment, même si nous ne sommes que quatre, il y a un ronfleur de premier ordre. Ma collègue me dit que j'ai moi aussi ronflé, mais je sais que tout cela n'est que mensonge et calomnie et qu'une telle chose ne peut pas être possible…  ;-)

Nous nous levons à sept heures, voulant profiter de la fraîcheur matinale et sachant qu'il nous reste trois heures de trajet pour rentrer à la fine de la randonnée. A huit heures et quart nous nous mettons en route, bien remplis de café, de pain et de Birchermüesli. Les nuages se sont entièrement dissipés pendant la nuit, le ciel est bleu et le reflet des montagnes dans les eaux du lac est parfait. Pourtant, je ne parviens pas à en faire une photo convenable ; la lumière est trop brutale, celle d'hier soir était plus propice. Un sentier facile longe la rive nord du lac, nous menant rapidement au joli alpage de Fählenalp, où quelques vieux bâtiments en pierre partagent le terrain plat et herbeux du bout du lac avec de nombreux grands blocs.  

A partir d'ici, nous devons monter de quelque six cents mètres jusqu'au Zwinglipass, à une altitude de  2,061 mètres. Nous nous faufilons au milieu d'un grand troupeau de chèvres pendant que le lac devient de plus en plus petit derrière nous, disparaissant enfin derrière une épaule de la montagne. Devant, c'est la tour rocheuse de l'Altmann qui domine maintenant la vue. Les trois chalets de pierre joliment restaurés de Häderen marquent la moitié de la montée ; au-dessus, l'herbe fait place à un paysage karstique dans lequel subsistent quelques beaux restes de neige.  

Après deux heures de marche, nous arrivons au Zwinglipass, point culminant de la randonnée. A partir d'ici, le paysage change complètement. Les vallées étroites et les parois verticales font place à un panorama plus étendu, au milieu duquel la longue ligne des Churfirsten attire le regard. Nous descendons jusqu'à l'alpage de Chreialp, ses chalets blottis contre la base d'une haute falaise verticale, puis continuons sur un sentier gravillonneux qui descend par une série interminable de lacets dans la vallée large et douce de Teselalp. Nous faisons une pause rapide à l'ombre des conifères pour grignoter un peu, puis entamons la dernière partie de la descente vers Wildhaus. Un sentier raide descend dans le Flürentobel, ravin profond et inattendu. Le sentier semble suivre le lit asséché du torrent ; tout en cailloux chaotiques, ce sentier est tout ce qu'il y a de plus mauvais pour les chevilles. Le passage désagréable ne dure heureusement qu'un quart d'heure, avant que le sentier quitte la gorge pour terminer sa descente par une jolie alternance de forêt et de pâturages. Nous arrivons à Wildhaus à une heure et quart ; c'est inhabituellement tôt pour terminer une randonnée, mais le trajet du retour est long. Le car postal arrive pour nous descendre à la gare de Buchs ; un très beau car à deux étages, un luxe inattendu. On se croirait presque dans un bus londonien… mais avec les vaches, les chalets et sommets de l'Alpstein à la place des immeubles de la ville, un bonus incontestable !  

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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