De Saint-Moritz à Saas-Fee sur le Chemin des cols alpins : Neuvième partie


Publiziert von stephen , 24. August 2022 um 18:25.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Oberwallis
Tour Datum:10 August 2022
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Strecke:Rosswald - Bortelhütte - Schallbett - Simplonpass - Bistinepass - Gibidumpass - Gspon
Unterkunftmöglichkeiten:Simplon Hospiz Pension Alpenblick à Gspon

J17, de Rosswald au Simplonpass
6 heures 15 minutes, +960 m, -850 m, T2


English version

Le profil de cette étape est inhabituel pour le Chemin des cols alpins : pas de col, pas de grosse montée, mais plutôt une série sans fin de petites montées et descentes entrecoupées de replats. C’est aussi une étape où on a l’impression d’avancer très peu : comme on contourne toute une série de vallées imbriquées les unes dans les autres au-dessus de la vallée principale qui monte au Simplon, on ne s’éloigne pas beaucoup de Rosswald à vol d’oiseau, et on tourne autour de la Ganterbrücke pendant des heures !

Comme le petit déjeuner n’est servi qu’à partir de huit heures, nous démarrons relativement tard, remontant les pelouses complètement grillées de Rosswald jusqu’en haut du village sous un soleil déjà chaud. Nous suivons une petite route à flanc de montagne jusqu’à Stafel (1982 m), puis un sentier qui descend pour franchir le Mischibach et remonte jusqu’à une bifurcation.

Deux options sont possibles ici : le chemin national No. 6 suit le sentier inférieur qui, selon le panneau jaune, est déconseillé aux personnes sujettes au vertige. Celles qui préfèrent peuvent suivre le sentier supérieur ; les deux se rejoignent à Steinu, 45 minutes plus loin. Nous optons pour l’itinéraire vertigineux qui, en effet, comporte quelques passages où le vide est très présent (limite T2-T3). C’est un chemin de bisse typique qui contourne la montagne, passant parfois dans des parois rocheuses verticales. A un endroit, en raison de ma grande taille et de mon grand sac à dos, je dois me mettre à genoux pour passer sous un surplomb rocheux, au bord de l’abîme. Nous n’arrivons pas à déterminer si le bisse est encore en activité : l’eau, s’il y en a, coule sous une chape en béton sur laquelle nous marchons.

A Steinu (1934 m), où les deux sentiers se rejoignent, nous commençons la plus grosse montée de la journée, jusqu’à la Bortelhütte. Il s’agit d’une très belle montée en forêt, sur un sentier qui franchit une barre rocheuse par une sorte d’escalier naturel. On doit s’aider un peu des mains pour franchir quelques marches un peu hautes, mais l’itinéraire n’est ni exposé ni difficile. A la sortie de la forêt, la Bortelhütte (2107 m) paraît toute proche, mais il faut plus de temps qu’on pourrait croire pour y arriver, car le sentier descend dans un premier temps (très raide, quelques pas exposés) avant de remonter jusqu’à la cabane. Nous descendons ensuite par un sentier raide et malcommode, rocheux par endroits, jusqu’à une large vallée vers 1930 mètres où nous faisons une pause pique-nique suivie d’une longue sieste sous le soleil.

Le caractère de l’étape change radicalement l’après-midi. Alors que jusqu’ici, les sentiers étaient souvent raides et rocheux, à flanc de montagne, nous marchons maintenant essentiellement sur des pistes et des routes d’alpage dans un paysage beaucoup moins accidenté : c’est à la fois plus facile et moins intéressant. Nous traversons les hameaux de Wintrigmatta (2041 m) et Bärufalla (2094 m), puis remontons jusqu’à un plateau où se trouvent quelques installations de sports d’hiver. A la bifurcation au point 2307 m, il faut faire attention : il n’y a aucun panneau de balisage, les seules indications de direction sont quelques mots peints sur un rocher, tellement vieux et effacés qu’ils sont impossibles à lire. Il faut tourner à droite ici, à moins de vouloir aller à la Monte-Leone-Hütte…

Nous commençons la dernière descente de la journée maintenant, d’abord sur un sentier complètement envahi par des rhododendrons, puis en forêt. Le bruit de la route du Simplon augmente et bientôt nous arrivons dessus, à Schallbett (1932 m). Pour la deuxième fois en trois jours nous décidons de terminer l’étape en bus, car l’intérêt de marcher encore une heure sur le toit de la galerie paravalanche de la route nous paraît très limité.

A l’hospice du Simplon, un chanoine nous fait monter par un vieil escalier en pierre jusqu’à notre chambre, plus confortable que j’avais anticipé. Le personnel semble être majoritairement francophone, ce qui s’explique sans doute par le fait qu’il s’agit d’une antenne de l’hospice du Grand St. Bernard. Le bâtiment est plein d’enfants qui courent dans les couloirs et les escaliers… jusqu’à 18 heures, où ils vont tous à la messe avec leurs parents, avant de réapparaître pour le souper. Manifestement, l’hospice n’accueille pas que des randonneurs, mais aussi beaucoup de familles qui y sont venues pour des vacances plus spirituelles que les nôtres. La cloche de l’église sonnes les heures et les demi-heures mais, de manière très civilisée, s’arrête entre 22 heures et 6 heures.
 

J18, du Simplonpass à Gspon
7 heures 45 minutes, +930 m, -1030 m, T2


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L’hospice du Simplon (1998 m) est le seul hébergement de notre traversée où on nous demande simplement à quelle heure nous voulons prendre le petit déjeuner, au lieu de nous dire : "C’est à partir de…". Comme l’étape est longue, nous déjeunons à 7 heures et quittons l’hospice à 7 heures 35. La vallée s’est remplie de brouillard pendant la nuit, j’espère qu’il se dissipera vite.

Nous descendons dans le fond de la vallée à Blattu (1900 m), où commence la montée au Bistinepass. Dans la première partie de la montée, nous nous trouvons imbriqués dans un groupe de six Allemands. Cinq des six marchent un peu plus vite que nous, mais le sixième est plus lent. Par conséquent, le groupe ne parvient pas vraiment à nous passer devant, car ils s’arrêtent tout le temps pour que le retardataire puisse rattraper les autres. Ils font la même étape que nous, et nous avons plusieurs occasions d’observer le comportement du groupe : celui qui marche plus lentement que les autres est également le dernier à repartir après les pauses, le dernier à payer à l’hôtel, le dernier à faire son sac. 

Le brouillard persiste presque jusqu’au Bistinepass (2417 m), ne se déchirant que de temps en temps et nous privant de la vue vers le Hübschhorn et le Monte Leone. En revanche, arrivés au col, la vue vers le nord et l’ouest est complètement dégagé, dominée par un Bietschhorn qui semble s’être rapproché depuis la veille. Depuis le col, nous pouvons voir toute la partie centrale de l’étape, qui est consacrée au contournement du Nanztal, jusqu’au Gibidumpass qui se trouve juste en face de nous, de l’autre côté de la vallée.

Nous nous dirigeons vers le sud, sur un sentier balcon qui monte et descend, rocheux par endroits. Devant nous, le Fletschhorn domine la vue, s’élevant au-dessus de ses glaciers. Depuis 18 jours que nous marchons, c’est la première fois que nous voyons autant de neige et de glace.  Le grondement du torrent qui s’écoule depuis le Gamsagletscher devient de plus en plus fort au fur et à mesure que nous nous en approchons. Le sentier remonte le long d’une cascade jusqu’au replat d’Obers Fulmoos (2440 m), endroit parfait pour la pause midi, même s’il est un peu tôt. Nous nous asseyons sur une butte herbeuse au-dessus d’un petit lac qui est presque à sec ; nos six Allemands, arrivés à peu près en même temps, se mettent au bord du torrent.

Tournant maintenant vers le nord, nous suivons l’autre côté de la vallée par un chemin qui longe un bisse (le Heido). Si le bisse d’hier semblait être à sec, celui-ci est encore en activité : il charrie beaucoup d’eau et toutes les vannes servant à réguler le débit d’eau ont l’air d’avoir été remplacées récemment. Parfois le bisse disparaît sous terre, pour réapparaître quelques dizaines ou centaines de mètres plus loin. Le sentier est sans difficulté mais aérien par endroits, où le bisse traverse des parois rocheuses, parfois sur des surplombs impressionnants. Le sentier de bisse nous amène au Gibidumpass (2200 m), dernier col de notre traversée, même s’il ressemble plus à un haut plateau qu’à un col.

La dernière partie de l’étape est une jolie descente (ponctuée d’une bonne petite montée), le plus souvent à l’ombre, face aux premiers sommets de la chaîne des Mischabel. Le petit village de Gspon (1890 m) apparaît sur son balcon ensoleillé, entouré de forêt. Malgré la longueur de l’étape, nous ne ressentons aucune fatigue aujourd’hui, les sentiers agréables et le panorama toujours changeant nous ont fait oublier toutes les petites douleurs habituelles.

Nous buvons une bière fraîche à la terrasse de la pension Alpenblick avant de nous installer dans notre chambre sous les toits, depuis laquelle la vue sur le village, le Balfrin et son glacier est superbe. Le menu du soir est très bon aussi, avec du bouillon au sherry, une salade mêlée, un schnitzel avec des légumes, des frites et une sauce aux champignons, et enfin un sorbet au citron vert arrosé de vodka. Nous nous endormons heureux, mais nous savons qu’il ne reste plus qu’une étape, puis les vacances seront finies.
 
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Tourengänger: stephen
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