De Saint-Moritz à Saas-Fee sur le Chemin des cols alpins : Huitième partie


Publiziert von stephen , 23. August 2022 um 18:02.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Oberwallis
Tour Datum: 8 August 2022
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS   I 
Strecke:Rifugio Margaroli - Scatta Minoia - Albrunpass - Binn - Saflischpass - Rosswald
Unterkunftmöglichkeiten:Pension Albrun à Binn Berghotel Klenenhorn à Rosswald

J15, du Rifugio Margaroli à Binn
8 heures, +975 m, -1600 m, T3


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Avec cette belle étape qui nous fera revenir en Suisse, nous entrons dans la dernière partie de notre longue randonnée. Quatorze étapes sont désormais derrière nous, il n’en reste plus que cinq, ça commence à sentir la fin. 

Mais tout d’abord, il faut monter à la Scatta Minoia, premier des deux cols du jour, et ce n’est pas si facile que ça ! Debout de bonne heure, nous commençons à marcher vers sept heures et demie, sous un ciel bleu : la pluie de la nuit s’est évacuée et la tendance orageuse des derniers jours a disparu. Le sentier s’élève doucement au-dessus du Lago Vannino puis, à l’Alpe Curzalma (2279 m), longe un joli ruisseau de couleur laiteuse qui coule tranquillement dans un vallon. La montée au col n’est jamais particulièrement raide ; par contre, au-dessus de 2450 mètres environ, le terrain devient très rocheux et nous n’avançons que lentement.

Un peu comme hier au Passo di Nefelgiù, c’est dans un paysage de gros blocs que nous montons, mais le passage rocheux est nettement plus long et plus compliqué aujourd’hui. Les marques de balisage rouge et blanches sont complétées par des flèches jaunes peintes sur le rocher pour indiquer le meilleur chemin. D’un point de vue technique, c’est probablement le col le plus "sérieux" depuis les deux premiers jours.

Nous faisons une pause au col (2599 m), où se trouve un refuge non gardé du Club alpin italien. A l’intérieur de la petite pièce, les bancs qui entourent la table pourraient avoir été volés dans l’Arvenstube d’une auberge grisonne, c’est exactement le bon style. De l’autre côté du col, nous découvrons un panorama composé de petits lacs, de beaucoup de rocher et, au loin, de la ligne de crête frontalière entre l’Italie et le Valais. La descente depuis le col est plus facile que la montée, tout en restant raide et rocheuse : une fois en bas, en regardant vers le col, on se demande par où on a pu passer.

Nous contournons un joli lac dans lequel les sommets et quelques cumulus se reflètent, puis descendons jusqu’à l’Alpe Forno inferiore (2220 m), au carrefour de plusieurs sentiers, où les linges utilisés dans la fabrication du fromage sont en train de sécher au soleil. Le sentier se perd un peu au-dessus du chalet d’alpage, puis se retrouve de l’autre côté d’un petit torrent : c’est ici que commence la montée à l’Albrunpass, très raide au début, puis plus douce, en balcon ascendant, avec une belle vue vers le Lago di Devero. Au col (2408 m) nous retrouvons la Suisse et le Valais, dernier canton de notre traversée.

Plutôt que de commander un lunch packet au rifugio Margaroli, nous avons décidé de manger à la Binntalhütte ce midi. La descente depuis le col jusqu’à la cabane (2265 m) est courte, une vingtaine de minutes suffisent. Nous commandons de la Schorle et des bols de soupe avec saucisses, vraiment très bons. La gardienne nous parle du manque d’eau : la source qui approvisionne habituellement la cabane est à sec, il faut faire monter l’eau depuis plus bas à l’aide d’un système de bélier, il y a un vrai risque qu’ils devront fermer si la pluie ne vient pas.

La descente du Binntal est belle mais très longue, le soleil est brûlant et il n’y a pas un poil d’ombre. Une jolie cascade à Oxefeld (2142 m) apporte au moins un peu de fraîcheur visuelle. Le rocher des montagnes qui bordent la vallée est très blanc par endroits : plus bas, le chemin passe sur une dalle de cette pierre blanche, qui ressemble à du marbre. Au bien nommé Wyssbach (1960 m), il faut choisir entre la piste de la rive droite de la Binna, ou le sentier de la rive gauche. La piste est plus directe mais risque d’être monotone, mais nous choisissons donc le sentier. Celui-ci remonte d’une cinquantaine de mètres jusqu’à un replat où un lac vert-brun, le Halsesee, se niche dans un creux du terrain. Un troupeau de vaches prend un bain de soleil sur la rive : l’une d’elles a avancé jusqu’à dans le lac pour boire.

Avec la chaleur et la distance, la fatigue commence à s’installer. Un peu d’ombre serait la bienvenue : à deux ou trois reprises nous pensons que nous avons enfin atteint la forêt, mais à chaque fois ce ne sont que des bosquets de conifères clairsemés qui ne protègent pas vraiment du soleil. Pour la première fois depuis le début de notre traversée j’ai terminé mes deux gourdes d’eau, en plus du demi-litre de Schorle bu à la Binntalhütte. Nous arrivons au hameau de Fäld (1518 m), depuis lequel il faut encore 45 minutes de marche jusqu’à Binn. Et là, ô miracle, un car postal attend et en plus, il part presque tout de suite. 45 minutes à pied sur du goudron ou 5 minutes en bus, la décision n’est pas la plus difficile que j’ai jamais prise ! Un quart d’heure plus tard nous sommes installés au café Zur Brücke au centre du beau village de Binn, au milieu des touristes qui admirent le vieux pont.

Notre hôtel se trouve juste en face, premier d’une série d’hébergements plus valaisans les uns que les autres avec leurs chambres toutes en vieux bois. Celle de Binn dispose d’un balcon ensoleillé qui donne sur la rivière et le pont, c’est parfait pour faire sécher le linge tout en se reposant à la fin d’une étape longue et très chaude. Le décor de la salle du restaurant est très chargé, un peu over the top diraient les Anglais, mais la cuisine est très fine, avec une bonne soupe au curry suivie d’un coq au vin servi avec des Knödel et des choux de Bruxelles, un mariage belgo-autrichien assez réussi. Binn, c’est bien.
 
 
J16, de Binn à Rosswald
6 heures 15 minutes, +1290 m, -860 m, T2


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Le petit déjeuner de notre hôtel à Binn est somptueux, le seul problème étant que le décor de la salle à manger est tellement chargé qu’il n’est pas toujours facile de repérer les nombreuses choses qu’il y a à manger. Nous achetons le pique-nique du midi au Volg du village, avant de nous mettre en route pour une étape qui, une fois n’est pas coutume, commence par une demi-heure de descente en forêt jusqu’à Ze Binne (1346 m), où nous quittons le Binntal et commençons la montée au seul col inscrit au menu du jour.

Les 90 premières minutes de la montée au Saflischpass sont bien raides, le long d’une piste qui, heureusement, se trouve à l’ombre la plupart du temps. De temps en temps, l’itinéraire est ponctué par de petits groupements de chalets, comme à Triinematta (1401 m) où, pour la première fois, nous apercevons les glaciers de la région d’Aletsch entre les vieux bâtiments, là-bas de l’autre côté de la vallée du Rhône. C’est à partir d’aujourd’hui que nous commençons à voir, au loin, les « 4000 » qui domineront les deux dernières étapes.

La montée finit par s’atténuer et la piste continue, plus ou moins à plat maintenant, au-dessus du Salfischbach en direction du sud-ouest. Il y a pas mal d’autres randonneurs sur le chemin, c’est l’un des jours où nous voyons le plus de monde. A Mässhitta (2032 m), la piste – qui n’a pas été désagréable, loin de là – fait place à un sentier herbeux qui monte à travers des pâturages où les vaches ont fait place aux marmottes. Nous en voyons plusieurs, debout et immobiles ou courant dans l’herbe, ainsi que quelques véritables « cités de marmottes », avec trois ou quatre entrées de terriers réparties autour d’un seul trou principal. Encore plus nombreuses que les marmottes sont les sauterelles, de toutes les tailles et couleurs.

Dans la dernière partie de la montée au Saflischpass (2562 m), nous entrons dans un décor plus minéral, avec des montagnes grises du côté gauche de la vallée et brunes à droite. Tout est très sec et, vu le bleu immaculé du ciel, ça va rester sec pendant un bout de temps encore. Nous pique-niquons au col, sur une butte qui serait herbeuse s’il y avait encore de l’herbe. Au-dessus, dans les pentes raides, nous entendons des clochettes : des moutons nez noir du Valais peut-être ? Un peu plus loin nous voyons le troupeau de plus près, ce sont en fait des chèvres bicolores. La chaîne des Mischabel apparaît loin devant, signe incontestable de la fin de notre traversée qui n’est plus très loin.

La descente sur Rosswald est assez courte et se déroule dans un paysage rendu quasi désertique par la sécheresse. Un bulldozer est en train de transformer le sentier en autoroute, on se demande bien pourquoi. C’est un décor tout neuf qui s’ouvre devant nous à présent : la route du Simplon apparaît à nos pieds, avec la Ganterbrücke dont les lignes effilées attirent le regard. Voici maintenant la vallée du Rhône avec sa succession de villes qui s’étirent jusque dans les brumes de l’horizon et son fleuve canalisé au milieu. Et surtout, voilà le Bietschhorn, qui mériterait le statut de 4000 honoraire tellement il domine toutes les autres montagnes qui l’entourent.

Rosswald est très différent de Binn : c’est un village de chalets modernes, posé sur un promontoire panoramique loin au-dessus de Brig. Très calme et sans grande ambiance, c’est un endroit tranquille qui est certainement plus animé en hiver qu’en été. Il y a quand même une petite épicerie, avec un bon rayon de fromages régionaux et une sélection de vins et de bières du Valais. A la terrasse de l’hôtel, on essaie de créer une ambiance de station de ski, avec de la musique assez forte, du style qu’on entend en bas de tous les téléskis d’Europe. Mais la bière est fraîche et le plat de röstis-jambon-fromage-œufs sur le plat qu’on me sert est excellent et même très joliment présenté (je n’aurais jamais parié que l’on peut faire une jolie présentation avec des röstis…). Depuis notre chambre toute boisée, nous regardons coucher le soleil sur les montagnes au nord de la vallée du Rhône.

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