De Saint-Moritz à Saas-Fee sur le Chemin des cols alpins : Dernière partie


Publiziert von stephen , 25. August 2022 um 12:29.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Oberwallis
Tour Datum:12 August 2022
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Strecke:Gspon - Saas-Grund - Saas-Fee

J19, de Gspon à Saas-Fee
6 heures 15 minutes, +900 m, -1000 m, T2


English version

C’est le dernier jour de notre longue randonnée sur le chemin national No. 6, il ne nous reste plus qu’à descendre à Saas-Fee. Mais cette étape n’est pas si petite que ça, il reste encore une petite vingtaine de kilomètres à marcher et, étonnamment, presque autant de montée que de descente.

Le dernier petit déjeuner de la randonnée, à la pension Alpenblick de Gspon, est l’un des meilleurs : je ne me souviens pas d’avoir jamais mangé d’aussi bons Birchermüesli, avec une quantité généreuse de fruits frais dedans. C’est un peu la cohue pour payer : le groupe de six Allemands qui a fait la même étape que nous hier quitte l’hôtel en même temps que nous ce matin, et chacun veut payer sa note séparément, tout en vérifiant le prix de chaque bière. J’essaie de passer devant eux dans la file, mais n’y arrive pas.

Nous descendons légèrement en passant entre les chalets de Gspon (1889 m), puis commençons une montée longe et régulière qui durera un peu plus de deux heures. Une vache seule, dont la cloche a accompagné les moments plus légers de notre sommeil, nous observe passer, puis reprend sa recherche d’un peu d’herbe encore verte. En contrebas du sentier, quelques vieux bâtiments offrent un joli premier plan devant la chaîne des Mischabel, dominée pour l’instant par le Balfrin. A Finilu (2083 m), nous sommes accueillis par deux moutons nez noir qui sortent le bout de leur nez (justement) d’un petit cabanon pour nous dire bonjour.

Juste après Finilu, le flanc de la montagne se redresse et devient plus rocheux. Même si le sentier reste facile, cette partie est un peu plus technique que le reste de l’étape. Des panneaux avertissent les randonneurs du risque de chutes de pierres ; à un endroit, tout un pan de la montagne s’est effondré et il faut traverser une vaste zone d’éboulis. Dans le ciel, ce qui devait être un bisse traverse la zone éboulée dans un tuyau suspendu au-dessus du vide. Un peu plus loin, à la sortie de cette section plus raide, nous faisons une pause à Obere Schwarze Wald (2194 m), où la pente herbeuse juste au-dessus du sentier offre une vue magnifique sur les montagnes de l’autre côté du Saastal.

Toujours en légère montée, le chemin quitte maintenant la forêt et nous arrivons au grand replat herbeux de Färiga (2276 m), point culminant de l’étape. Le panorama commence à changer : nous avons dépassé les glaciers du Balfrin et c’est maintenant la suite de la chaîne des Mischabel qui domine la vue, avec le Dom et tout le cirque glaciaire qui se trouve au-dessus de Saas-Fee. Voulant pique-niquer avant de trop descendre et de nous retrouver à nouveau en forêt, nous nous asseyons sur l’herbe un peu en dessous du sentier, mais c’est une grave erreur : il y a des fourmis partout et nous avons à peine eu le temps de sortir nos provisions du sac que je suis couvert de piqûres, dont je porterai les stigmates pendant plusieurs jours après, sur le bras droit et tout le long du dos.

La descente vers Saas-Grund débute à présent et ça commence sérieusement à sentier la fin. A partir de Linde Bode (2229 m), le balisage rouge et blanc devient jaune et le sentier croise de plus en plus de petites routes forestières. De l’autre côté de la vallée, le Bidergletscher est terrifiant : vu d’ici, le glacier donne l’impression qu’il pourrait se détacher et s’écraser sur les hameaux en dessous à tout moment. Nous descendons à travers une série de hameaux : Heimischgarte, Obru et Unru Brend ; marchons quelques centaines de mètres le long d’un bisse à Rittmal (1839 m), où l’herbe est encore toute verte, humidifée par la présence de l’eau. 

Nous arrivons enfin dans la vallée à l’extrémité nord de Saas-Grund (1559 m) et devons traverser tout le village, ce qui semble prendre une éternité. Quelque part dans le village nous perdons le balisage du chemin national No.6 et nous finissons par monter à Saas-Fee par un autre sentier (marqué Saumweg/Maultierweg) : ce n’est pas très grave. Le sentier monte en forêt, croise la route deux fois, puis entre dans Saas-Fee par le quartier de Wildi. Les rues du village sont étonnamment calmes : rien à voir avec les foules et l’animation de Zermatt, juste de l’autre côté de la montagne. 

Nous fêtons l’aboutissement de nos 19 jours de marche comme il se doit, avec une bière fraîche à la terrasse d’un café. Pour notre dernière nuit, nous nous sommes accordés un peu de luxe dans un hôtel 4 étoiles. Le réceptionniste, nous voyant arriver tout transpirants avec nous chaussures de marche et nos gros sacs à dos, nous donne une carte "découverte et expériences" de Saas-Fee… puis nous conseille de visiter le "sentier des marmottes" en bas du village : on peut même leur donner à manger ! Nous faisons l’impasse sur les marmottes pour touristes et allons prendre l’apéro…

Etapes précédentes
 

Post-scriptum

Au cours de nos 19 étapes, nous avons couvert un total de 350 kilomètres, avec une dénivelée totale de + 19,600 mètres et – 21,700 mètres. L’étape la plus longue était celle entre Nühus et Vella (24 kilomètres en un peu moins de 9 heures, heureusement suivie d’un jour de repos).

Nous avons réservé tous les hébergements environ 3 mois avant le début de la randonnée : stratégie risquée vu les aléas de la météo et du Covid, mais cela a bien fonctionné pour nous et nous n’avons pas eu besoin de modifier nos réservations. Un seul hébergement a exigé une réservation sans remboursement possible. Les possibilités d’hébergement sont assez limitées à certains endroits, mais on n’est jamais à plus de quelques minutes en car postal d’un autre village où on peut trouver à se loger.
Nous avons dormi dans :

  • 6 cabanes
  • 1 Bed & Breakfast
  • 1 hospice
  • 12 hôtels/auberges/pensions, y compris les nuits avant et après la randonnée à St. Moritz et à Saas-Fee

Tous les hébergements étaient bien, sans exception, qu’il s’agisse d’hôtels, de pensions ou de cabanes. 

Pour les pique-nique du midi, nous avons préféré faire les courses tous les deux ou trois jours plutôt que de se fier aux lunch packets des hébergements : plus varié et moins cher. Tous les villages avaient une épicerie (le plus souvent de la chaîne Volg) sauf Ausserferrera, et elles ouvraient généralement assez tôt pour pouvoir faire les courses avant de se mettre en route. Pour faire le plein d’eau, nous avons trouvé beaucoup de fontaines dans toute la partie grisonne, beaucoup moins au Tessin et en Valais.

En plus des vêtements que je portais sur moi, j’avais un sac à dos 38 litres contenant :

  • 1 T-shirt et 1 chemise de rando à manches longues
  • 1 short de rando
  • 2 slips à séchage rapide
  • 1 paire de chaussettes
  • 1 polaire légère (quasiment pas utilisée)
  • 1 doudoune légère sans manches (utilisée une ou deux fois le soir)
  • 1 veste imperméable (utilisé une seule fois pendant 45 minutes)
  • 1 paire de gants (pas utilisés)
  • 1 paire de sandales pour les soirs
  • 1 sac de couchage en soie pour les nuits en cabane
  • 1 sac contenant chargeurs et câbles pour téléphone, montre et appareil photo
  • 1 appareil photo (le plus souvent attaché à ma ceinture)
  • 1 trousse de toilette (brosse à dents, dentifrice, savon, rasoir, serviette)
  • 1 trousse de pharmacie (paracétamol, Strepsils, crème ibuprofène, pansements)
  • 1 couteau suisse
  • 1 cuillère pliable
  • 1 paire de lunettes de soleil
  • 1 livre de poche (que je n’ai pratiquement pas lu)
  • 1 carnet de croquis avec crayons (pas utilisés du tout)
  • 6 cartes au 1 :50,000ème (j’ai imprimé les morceaux manquants et ai fait des assemblages pour éviter d’en porter encore 4 autres)
  • 1 sac en tissu de style "veggie bag" de supermarché pour les pique-nique
  • 2 gourdes de 750 ml chacune
  • 1 portefeuille
  • 1 iPhone (qui s’est parfois bloqué, à force de frotter contre ma jambe en marchant et de composer de faux numéros PIN à mon insu !)

Et enfin, comme souvenir de vacances, j'ai ramené une petite dose de Covid-19... grisonne, tessinoise, italienne ou valaisanne, je n'en sais rien !

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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Kommentare (1)


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Bertrand hat gesagt:
Gesendet am 2. September 2022 um 12:25
Récit détaillé et vivant qui donne bien envie ! Merci


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