De Saas-Fee à Arolla sur le Chemin des cols alpins : J2, de Grächen à Gruben


Publiziert von stephen , 20. August 2023 um 15:25.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Mittelwallis
Tour Datum:30 Juli 2023
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Zeitbedarf: 7:00
Aufstieg: 1015 m
Abstieg: 1465 m
Strecke:(Grächen) – Jungen – Augstbordpass - Gruben

English version
 
Selon le site Internet SuisseMobile, il faut plus de 9 heures pour marcher de Grächen à Gruben, avec 2,000 mètres de montée et 1 750 de descente. Il n'y a pas vraiment d’option pour couper l’étape en deux, les seules possibilités d’hébergement se trouvant à St. Niklaus, après une heure de marche seulement. Il faudrait donc commencer très tôt pour faire l’étape en une seule journée. Étant donné que nous avons tendance à être plus lents que les temps indiqués, que nous avons déjà marché plus de 8 heures hier et que nous tenons quand même au petit déjeuner qui n'est servi qu'à partir de 7 heures 30, c’est sans trop de scrupules que nous prenons la décision de tricher. Nous ne sommes sans doute pas les seuls !

Nous allons donc à St. Niklaus en car postal, ce qui nous évite 600 mètres de descente, puis prenons la télécabine jusqu'à Jungen, évitant ainsi 900 mètres et trois heures de montée raide. Même si elle va à Jungen, la télécabine n’a pas l’air si jeune que ça et elle est minuscule, ne pouvant transporter que 4 personnes à la fois. Je m'attends à une longue file d'attente, mais nous ne devons finalement patienter que pendant un quart d’heure.  La petite cabine rouge grimpe lentement le long d'une paroi rocheuse verticale, passe au-dessus d'un pylône, puis s’engage dans la traversée d’un gouffre qui semble sans fond. C’est à ce moment que nous entrons dans un brouillard épais, ce qui est peut-être une bonne chose car cela m’évite de voir le vide impressionnant directement en dessous de nous. 

Il a beaucoup plu pendant la nuit et, malgré le beau temps annoncé, les nuages résiduels mettent une bonne partie de la matinée à se dissiper. À Jungen (1960 m), nous nous trouvons juste au-dessus de la limite supérieure du brouillard, mais pendant les deux premières heures de marche les nuages remontent sans cesse depuis la vallée en contrebas. A certains moments la visibilité se réduit à nos environs immédiats alors qu’à d’autres, les nuages se déchirent pour laisser apparaître des sommets et des glaciers lointains. Le balisage au départ de Jungen n'est pas très clair : les panneaux jaunes sont vieux et défraîchis, certaines destinations ont été ajoutées à la main, et il n'y a aucune indication de l’itinéraire national N° 6. Il commence à pleuvoir, une bruine intense qui s’arrête dès que nous avons enfilé nos vestes imperméables. Nous suivons le sentier botanique à flanc de montagne en direction d'Undri Läger, le long duquel des plaques identifient les plantes alpines qui poussent sur le talus au-dessus du chemin. Il ne reste toutefois que peu de fleurs, la saison est déjà trop avancée. La pente, d’abord douce, s'accentue lorsque nous arrivons à la limite supérieure de la forêt. Au-dessus de nous s’étend une longue crête rocheuse que nous devrons contourner pour atteindre la vallée qui remonte jusqu’à l’Augstbordpass.

À Undri Läger (2257 m), nous faisons une pause sur un banc qui offre une belle vue sur la vallée. Nous continuons par un sentier raide dont les lacets nous permettent de gagner 200 mètres d'altitude en peu de temps, avant d’arriver à un grand replat à 2454 mètres. Par temps clair, la vue depuis cet endroit doit être spectaculaire. Au sud, j’imagine que l’on voit le massif du Mont Rose, peut-être aussi le Cervin (il paraît que non, celui-ci est masqué par le Weisshorn), alors qu’e vers l’est, le Dom et les autres sommets de la chaïne des Mischabel domineraient sans doute le panorama. Aujourd'hui, il est plutôt question de "wait and see"... les nuages se dégageront-ils suffisamment pour révéler tous ces sommets magnifiques ? Nous attendons, mais la vue ne se dégage jamais tout à fait et nous devons nous contenter d’une vue partielle qui ne cesse de changer à mesure que les nuages vont et viennent.

Le sentier reste maintenant horizontal pendant un moment. Nous marchons sur d'énormes dalles plates qui ne sont manifestement pas arrivées là par hasard. Cela nous laisse supposer qu'il s'agissait d'une voie de communication importante entre les vallées dans un passé lointain : la construction de ce chemin a dû demander un effort énorme. J'apprendrai plus tard que ce chemin pavé a été réalisé pour la construction des ouvrages anti-avalanches dans les années 30. Obliquant maintenant vers l'ouest pour entrer dans la vallée qui mène au col, le sentier devient à nouveau plus étroit, avec quelques courts passages légèrement exposés entre le flanc de la montagne à gauche et la vallée à droite. Ces passages sont toutefois faciles par rapport à ce que nous avons vu hier entre Saas-Fee et Grächen. Perdant un peu d’altitude, nous arrivons devant une immense zone de blocs éboulés, au milieu desquels il faut essayer de trouver l'itinéraire le plus facile en l'absence de sentier. Les marques blanc-rouge-blanc sont espacées et pas toujours faciles à voir de loin, il faut faire attention de garder le bon cap. Pendant une demi-heure nous n’avançons que lentement.

Lorsque nous retrouvons un vrai sentier et qu'un peu d'herbe réapparaît parmi les pierres, il est temps de déjeuner. Nous faisons la pause, puis la sieste, sur une butte herbeuse au-dessus du sentier. Pendant que nous mangeons, nous sommes surpris par le nombre de grands groupes guidés qui passent devant nous, tous allant dans la direction opposée à la nôtre. La plupart des marcheurs semblent être indiens ou asiatiques : il est facile d'identifier les guides, qui sont les seuls de type européen et les seuls qui n’ont pas l’air fatigués. Tous ces gens se sont-ils inscrits pour faire Chamonix-Zermatt avec un accompagnateur en montagne, ou s'agit-il simplement de randonnées à la journée organisées par les offices de tourisme locaux, c'est difficile à dire.

Le sentier redevient plus facile après notre pause déjeuner. Il reste quelques 400 mètres à monter jusqu’au col, montée qui se fait en deux passages assez raides entrecoupés d’un replat qui permet de reprendre le souffle. La première partie surplombe un petit lac long et étroit niché dans le fond de la vallée, qui n'était pas encore visible depuis plus bas. Une dernière montée lente et régulière de 45 minutes nous mène sans difficulté à l’Augstbordpass (2892 m), point de passage entre le Mattertal et le Turtmanntal, que nous atteignons juste après 15 heures.

Du col jusqu’à Gruben, il faut descendre environ 1200 mètres sur une distance relativement courte, mais cette descente est facile et se fait plutôt en douceur. Seules les 20 premières minutes sous le col sont raides, avec encore une grosse zone d’éboulis à traverser. Au milieu de ce passage, nous croisons un groupe de vététistes venant en sens inverse. Ils souffrent visiblement en portant leurs vélos au milieu de ce paysage chaotique : déjà moi, j’ai du mal à rester en équilibre sans le poids d’un VTT sur mon épaule ! Je me demande comment ils vont s’en sortir dans la descente, où ces passages d’éboulis sont bien plus longs. Peu après ce passage, le rocher fait place aux alpages, puis à la forêt, et le reste de la descente est facile, avec une vue panoramique sur le Turtmanntal, les montagnes de l'autre côté de la vallée et le Meidpass, que nous passerons demain. 

Contrairement aux vallées situées à l'est et à l'ouest, le Turtmanntal semble intouché par le tourisme de masse. Il n'y a ni stations de ski, ni même un village digne du nom : Gruben se résume à un hôtel, une petite église et quelques maisons de vacances. L'hôtel Schwarzhorn, où nous passons la nuit, est un vieux bâtiment situé juste au-dessus de la rivière, au fond de la vallée. Le balcon de notre chambre au deuxième étage jouit d’une vue superbe vers le bout de la vallée, alors que la terrasse au rez-de-chaussée nous attire avec des parasols et de la bière fraîche... et contrairement à la veille, nous sommes arrivés suffisamment tôt pour profiter de tout ceci avant le souper !


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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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Kommentare (4)


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Umumba hat gesagt:
Gesendet am 20. August 2023 um 22:22
Thanks for your nice report (can only read the English version)! Too bad you didn't have the great view that is possible on sunny days from Jungen and the way up. But one thing you didn't miss, the Matterhorn is hidden behind the Weisshorn from this side. With clear view you could have seen it from Hannigalp the day before.

stephen hat gesagt: RE: Matterhorn
Gesendet am 20. August 2023 um 22:30
Thanks for the correction, I will update the report :-)

ChristianR hat gesagt:
Gesendet am 21. August 2023 um 08:09
Belle traversée !

Au sujet du sentier "pavé", il semblerait qu'il ait été réalisé pour la construction des ouvrages anti-avalanches dans les années 30, selon le document de l'IVS :

https://data.geo.admin.ch/ch.astra.ivs-nat/PDF/VS03090001.pdf

stephen hat gesagt: RE:
Gesendet am 21. August 2023 um 18:56
Merci, j'ai corrigé :-)


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