De Saas-Fee à Arolla sur le Chemin des cols alpins : J1, de Saas-Fee à Grächen


Publiziert von stephen , 19. August 2023 um 17:25.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Mittelwallis
Tour Datum:29 Juli 2023
Wandern Schwierigkeit: T3+ - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Zeitbedarf: 8:45
Aufstieg: 1090 m
Abstieg: 1275 m
Strecke:Saas-Fee – Rote Biel – Stock - Hannigalp - Grächen
Zufahrt zum Ausgangspunkt:[Saas-Fee, Busterminal]
Zufahrt zum Ankunftspunkt:[Grächen, Zentrum]

English version

En juillet et août 2023, nous avons parcouru les 19 premières étapes de l’itinéraire national suisse n° 6, de Saint-Moritz à Saas-Fee. Un an plus tard, nous sommes de retour pour reprendre là où nous nous étions arrêtés. Lors de ces 19 jours de randonnée l’année dernière, le soleil et la chaleur étaient presque constants : cette année les prévisions météorologiques sont moins encourageantes. La vague de chaleur qui sévit depuis des semaines sur le sud de l'Europe n'a pas atteint la Suisse et les paysages que nous voyons depuis le train et le bus entre Lucerne et Saas-Fee sont remarquablement verts. Une partie de minigolf sous un petit crachin avant le souper nous met déjà en mode sportif avant la randonnée du lendemain. Le Höhenweg Saas-Fee - Grächen est une étape exigeante, tant sur le plan technique que physique. Je l’ai déjà parcouru deux fois, en 2004 depuis Grächen, puis à nouveau l’année suivante, dans l’autre direction. Venant en tout début de nos vacances, les 21 kilomètres de marche et les plus de 1,000 mètres de montée et de descente constituent une entrée en matière difficile pour nos corps à court de forme physique. 

Nous quittons notre hôtel à 8h30 sous un soleil radieux qui, selon MétéoSuisse, ne devrait pas tarder à céder sa place à la pluie. Nous sortons rapidement de Saas-Fee, les rues de la station faisant bientôt place à un sentier qui monte doucement à travers la forêt, en direction du nord, longeant le flanc de la montagne qui borde le Saastal sur son côté ouest. De l'autre côté de la vallée, nous apercevons des lieux par lesquels nous sommes passés lors de l'étape précédente, il y a un an : un groupe de chalets par-ci, une cascade par-là, l’alpage où j'ai réussi à m'asseoir sur une fourmilière lors du pique-nique du midi, ce qui m’a fait rentrer le lendemain couvert de piqûres rouges.

Au-dessus de Bärufalla (1900 m), la pente devient plus raide et le sentier plus étroit. Sous nos pieds il y a de plus en plus de rocher, même si le chemin reste encore facile. Au bout d'une heure, nous atteignons le torrent qui dégringole du Bidergletscher, dont les séracs de glace se profilent de manière menaçante, comme s’ils pouvaient s'abattre sur nous à tout moment. Le sentier passe sous le torrent dans un tunnel en tôle ondulée.

Au-delà de ce point, le terrain change et le sentier devient plus difficile. La forêt et l'herbe cèdent la place à un paysage presque entièrement minéral, et le flanc de montagne qui, jusqu'à présent, descendait doucement sur notre droite est remplacé par des pentes presque verticales. Les choses sérieuses commencent à Lammugrabe, où nous grimpons abruptement jusqu'à un ressaut rocheux avant de descendre en biais entre des falaises vers une pente recouverte d’un chaos d'éboulis et de gros blocs. Deux courts passages dans la descente sont légèrement exposés (sans présenter de vraies difficultés) et sont équipés de câbles. 

Il nous faut beaucoup de temps pour traverser l’éboulement rocheux qui suit cette descente abrupte. Bien que la direction générale soit claire - tout droit et très légèrement en descente - la notion de "tout droit" est illusoire dans ce terrain, où chaque pas est un numéro d'équilibriste sur un rocher. On essaie tant bien que mal de rester debout, tout en cherchant le chemin le plus logique pour les dix pas suivants. Le rocher est coupant : mes jambes et mes doigts se couvrent rapidement d’égratignures, tandis que les muscles à l'avant de mes cuisses commencent à faire mal à force d’être tendus en permanence. C'est avec soulagement que nous retrouvons un vrai sentier de l’autre côté de la zone d’éboulis : il nous a fallu près d'une demi-heure pour parcourir moins de 500 mètres horizontaux. 

Nous grimpons à nouveau vers une plate-forme rocheuse (Bockwang, 2259 m), conscients qu'il est déjà l'heure de manger et que nous sommes loin d’avoir avancé aussi vite que prévu. J'avais envisagé de pique-niquer à Rote Biel, mais il nous faudra encore 90 minutes pour y arriver et le ciel s'assombrit rapidement. Le sentier redevient plus facile, passant sous d'imposantes falaises, puis descendant doucement vers le fond de la vallée latérale du Schweibbach. Au pont sur le torrent (2102 m), un sentier descend en direction de l'est vers le fond du Saastal : c'est la dernière échappatoire possible avant Hannigalp, encore trois heures de marche plus loin.

Quelques gouttes de pluie tombent au moment où nous traversons la passerelle sur le torrent et nous nous abritons sous des arbres sur la rive opposée pour faire une pause midi un peu tardive. Deux autres randonneurs nous dépassent pendant que nous mangeons : l'un d'eux me complimente sur ma veste de pluie, disant qu'il a le même modèle. Je lui réponds que je l'ai achetée l'été dernier et que je l'ai transportée dans mon sac à dos pendant trois semaines sans avoir besoin de l'utiliser. Inutile de dire que cette affirmation fait démarrer la pluie pour de bon : j'aurais dû me taire !   

L'estomac rempli de fromage et de chocolat, nous entamons la montée raide vers Rote Biel (2288 m). Je me souviens que c'est un joli point de vue, mais aujourd'hui il n'y a rien à voir : le Fletschhorn, le Lagginhorn et le Weissmies sont tous cachés dans les nuages, et maintenant que nous avons quitté l'abri de la forêt, nous nous rendons compte qu'il pleut assez fort. Les pierres et les racines sous nos pieds sont devenues glissantes, il faut faire attention. Le sentier traverse une dalle faiblement inclinée qui déverse dans une pente raide : par temps sec on passerait sans problème. Aujourd'hui, ça glisse tellement que nous ne nous y risquons pas, préférant contourner la dalle par les pentes au-dessus.

En descendant de Rote Biel, nous atteignons bientôt le passage clé de l’étape. Le sentier s’enfonce dans une autre vallée latérale, au fond de laquelle un ravin profond s’est creusé. Nous descendons en lacets serrés au milieu des barres rocheuses vers un panneau avertissant du risque de chute de pierres, puis le sentier disparaît complètement. Sur une dizaine de mètres, il a été complètement emporté par un mélange de terre et de pierres descendus depuis plus haut. Les cinq ou six pas suivants sont crispants. En randonnée, on est souvent confronté à des risques, que l’on maîtrise en posant les pieds sur des prises bien stables et en mettant les mains sur le rocher ou sur une corde fixe. Ici, je ne maîtrise rien du tout : le sol se dérobe sous mes pieds à chaque pas et il n'y a rien de stable pour poser les mains. Chaque fois que je bouge, les pierres qui se trouvaient à l’emplacement de mes chaussures se dérobent et dévalent la pente à ma droite, rebondissant avec un bruit angoissant et disparaissant dans les profondeurs du ravin. Nous terminerons tous les deux sur les fesses : ce court passage nous a semblé rééllement dangereux. Un autre compte rendu sur Hikr datant de 2020 faisait déjà état des conditions difficiles à cet endroit. La cotation T3+ vaut uniquement pour ce passage, sinon c'est du T3 "normal".

Au-delà de ce passage, le reste de l’étape est plus facile, même s’il faut encore trois bonnes heures de marche pour arriver à Grächen. Le sentier reste étroit et exposé, avec des cordes ou des câbles à plusieurs endroits, mais il n'y a aucune difficulté si on arrive à faire abstraction du vide omniprésent à droite. Nous montons lentement vers Stock (2368 m), le point culminant de la journée, à la limite des nuages. Au-dessus de nous, un bouquetin mâle aux cornes énormes nous observe depuis son perchoir sur un promontoire rocheux.

A Stock, le terrain devient provisoirement plus plat et est occupé par un troupeau de moutons nez noirs. Je me dis que nous ne devons plus être très loin de Hannigalp, mais je me trompe : il reste encore deux vallées latérales à contourner, et encore un bon nombre de nombreuses montées et descentes rocheuses. L’intersection avec le sentier qui monte à Chleini Furgge marque définitivement la fin des difficultés : à partir d’ici, nous descendons par des sentiers forestiers, jusqu'à ce que la chapelle, le restaurant et la station de télécabine de Hannigalp (2041) émergent du brouillard.

Il nous a fallu 90 minutes de plus pour atteindre Hannigalp que l'heure indiquée à Saas-Fee, et il est déjà 17 heures. Nous aurions pu regrignoter un peu de temps et soulager nos cuisses en prenant la télécabine jusqu'à Grächen (1617 m), mais la pluie s'est arrêtée et nous décidons de descendre à pied. Le panneau jaune nous indique une heure de marche, mais nous ne mettons que 45 minutes. Un peu après 18 heures, nous arrivons enfin à notre B&B au centre du village, après une journée très longue et éprouvante : comme petite mise en jambe pour démarrer les vacances, nous aurions peut-être pu trouver mieux !

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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