Sur le Chemin panorama alpin : Vingt-quatrième étape, de Gruyères aux Paccots


Publiziert von stephen , 28. August 2016 um 19:44.

Region: Welt » Schweiz » Freiburg
Tour Datum:27 August 2016
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-FR 
Zeitbedarf: 5:00
Aufstieg: 975 m
Abstieg: 620 m
Strecke:Gruyères – Plan Francey – Les Paccots
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Gruyères
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Les Paccots, les Rosalys

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Il était temps que je reprenne ma randonnée du lac de Constance au Léman, l'ayant ignorée totalement depuis la dernière semaine de juin. Entre temps, j'ai fait quelques randos sympathiques autour de Lucerne et ai passé deux semaines dans le Parc national des Pyrénées et, je dois l'avouer, ma motivation pour la suite du Chemin panorama alpin n'est pas au plus haut niveau. Le fait de devoir me rendre à Gruyères n'aide pas : le trajet depuis la Suisse centrale est particulièrement pénible. Quelle que soit la liaison que l'on choisit il faut trois heures, avec au choix 45 minutes d'attente d'une correspondance à Fribourg ou 55 minutes à Bulle.  On peut faire Bâle-Paris dans le temps qu'il faut pour aller Lucerne à Gruyères.

Un départ matinal s'impose non seulement à cause de la durée du trajet, mais aussi en raison de la très forte chaleur annoncée : ce sera d'ailleurs le jour le plus chaud de l'été. Je m'oblige donc à quitter mon lit à six heures : il ne fait même pas encore jour, la lente glissade de l'été vers l'automne s'est amorcée.  Depuis le train, je regarde le paysage illuminé par le soleil qui vient juste de se lever : lumière magnifique sur le Rigi, ombres qui s'allongent à l'infini, nappes de brume dans les plis du terrain.  J'opte pour la variante 45 minutes d'attente à Fribourg et, peu après 10 heures, suis prêt à partir depuis la petite gare de Gruyères. Il fait déjà très chaud, je vais avoir besoin de mes deux litres d'eau.

Je ne sais pas comment mais je loupe de le balisage dès la sortie de la gare et finis par traverser le village de Pringy, au pied de la colline de Gruyères, sur la route. A la sortie du village, au moment où je commence à songer au demi-tour pour reprendre mes repères, je tombe sur le balisage familier de l'itinéraire national No. 3. Le sentier se met tout de suite à grimper au-dessus de la route, bien raide, mais met un certain temps avant de s'affranchir complètement de la zone résidentielle et de retrouver les alpages au-dessus. Il fait extrêmement chaud – je ne me souviens pas d'avoir eu aussi chaud en montagne en Suisse – et je marche très lentement. Il n'y a pas un poil d'air et respirer est un calvaire : c'est un peu comme si j'ouvrais la porte du four et respirais l'air chaud qui en sortait. Il n'y a que peu d'ombre pendant toute cette montée et chaque arbre est le bienvenu, me permettant de souffler au frais relatif et de boire un peu d'eau.

Petit à petit la vue devient belle, surtout vers l'est et derrière moi. C'est tout un panorama des Préalpes fribourgeoises qui s'ouvre. Le premier plan est dominé par les dents de Broc et du Chamois, pointes jumelles au-dessus du château de Gruyères. Plus loin, voilà la dent de Brenleire et celle de Folliéran, imitant le Cervin comme d'habitude. Devant moi, la masse imposante du Moléson indique la direction que je dois suivre : le sentier m'amènera jusqu'à la base de ses falaises grises. Mais, malheureusement, tout au long de cette étape, les vues les plus belles seront derrière.

J'arrive à une barrière sur laquelle un panneau indique La Chenaudaz, 1256 m (La Tsenôda sur la carte au 1:25,000). Je suis agréablement surpris par la dénivelée déjà accomplie malgré la chaleur : 500 mètres de montée en une heure et quart. Ma quinzaine de randonnée pyrénéenne a dû faire du bien à ma forme physique. Je fais une pause ici pour boire, saluant plusieurs randonneurs venant en sens inverse. Je semble être se seul inconscient qui fait le chemin dans le sens de la montée ce matin.

Au-dessus de 1300 mètres, l'air devient un tout petit peu plus respirable et, par endroits, il y a même une brise toute légère. Quelques cumulus bourgeonnent au-dessus de la chaîne des Vanils, il y aura sans doute de l'orage ce soir. Je continue de monter et de transpirer, passant devant plusieurs chalets d'alpage typiques de cette région de production du fromage. Au fur et à mesure que je me rapproche de Plan Francey (1517 m, point culminant de la randonnée), la face nord rocheuse du Moléson devient de plus en plus imposante. Qui aurait cru que cette montagne emblématique de la Gruyère est en fait le dernier bastion des Alpes du côté nord du lac Léman : au-delà vers l'ouest, il n'y a plus que des collines douces et des vignobles.

J'arrive à Plan Francey à 12 h 35, au bout de deux heures et demie de marche. Malgré la chaleur intense, j'ai fait un peu plus vite que le temps indiqué en bas à la gare. Maintenant il me faut un endroit sympa pour manger, un endroit qui devra impérativement être à l'ombre. Je quitte rapidement Plan Francey avec sa gare de téléphérique, son restaurant et ses multiples sentiers partant dans toutes les directions et continue vers l'ouest, descendant sous les parois du Moléson. Au-dessus, j'entends les voix de grimpeurs invisibles qui s'amusent dans les deux via ferrata du Moléson.

Au bout d'un quart d'heure, peu après le chalet de Petit Plané (1478 m), je trouve l'endroit parfait. Juste à droite du sentier, de l'autre côté d'une clôture électrique débranchée, se trouve une pente herbeuse à la lisière d'un bosquet d'arbres. Il y a juste assez d'ombre pour que je sois bien. Je me suis préparé une salade de coquillettes avec des tomates et du jambon, accompagnée de fromage… d'Appenzell. Je ne sais pas si on a vraiment le droit de consommer de l'Appenzeller sur les pentes du Moléson… merci de ne rien dire aux producteurs locaux de gruyère !  Après avoir fini de manger, j'enchaîne avec une sieste d'une demi-heure, pendant laquelle je dois me déplacer plusieurs fois pour rester à l'ombre, à mesure que le soleil avance vers l'ouest. Ce qui ne m'empêche pas de m'endormir… J'y serais bien resté, mais il y a encore deux heures de marche jusqu'aux Paccots et, justement, le bus part dans à peine plus de deux heures.

Je poursuis ma balade le long d'une piste d'alpage presque horizontale, sous les falaises du Moléson. La quasi totalité de cette étape se fait sur des pistes, ce qui en fait l'une des étapes les plus faciles de toute la traversée, du point de vue technique. Au chalet de Gros Plané (1476 m), un bébé sort sa tête de sous un parasol posé par terre et me fait un grand sourire. Devant moi, la vue est maintenant dominé par le Teysachaux (1909 m), sommet satellite du Moléson auquel je suis monté il y a quelques années, lors de ma dernière visite à la région.  

Au chalet du Villard-Dessous (1429 m),  la piste caillouteuse se transforme en route : malheureusement, les 90 minutes restantes de la randonnée se feront sur goudron. Je remonte brièvement jusqu'au col de Villard (1459) : ici, comme c'est souvent las le long du Chemin panorama alpin, un nouveau massif montagneux apparaît subitement. Ce qui est différent cette fois, c'est que le massif en question est français et se trouve de l'autre côté du Léman : ce sont les sommets du Châblais. Un tout petit bout du lac lui-même est également visible, loin à l'ouest. Ces montagnes et ce petit carré de lac sont un signe clair que la fin de ma traversée de la Suisse s'approche, même si Genève est encore à plusieurs jours de marche.

Sous un soleil de plus en plus chaud, la route descend sous les pentes herbeuses du Teysachaux vers le fond de la vallée. Dans un virage, le bruit d'une pompe souterraine annonce la présence d'un bélier hydraulique. Un panneau d'information explique ce système ingénieux, inventé par l'un des frères Montgolfier en 1790. Une pompe permet de remonter de l'eau depuis une source qui se trouve à 1340 mètres vers des alpages situés 200 mètres plus haut sans consommation d'énergie, mise à part celle produite par la pression de l'eau elle-même.

A la Pudze (1208 m), le plus bas des chalets alimentés par le bélier, le balisage m'indique clairement que je dois tourner à gauche, ce que confirme la carte. Mais sur le terrain, je ne vois aucune trace de sentier, juste un pâturage en friche. La famille qui est assise devant le chalet me voit tourner en rond mais ne fait rien pour m'indiquer le chemin, alors je continue sur la route. Il me faut encore 45 minutes de marche pour arriver à l'arrêt de bus des Rosalys, à l'extrémité orientale de la petite station des Paccots. J'ai une demi-heure d'attente avant le départ du bus ; il n'y a ni bistrot visible ni banc pour m'asseoir, alors je me pose sur le trottoir… au moins c'est à l'ombre.

Même si cette étape était la dernière que l'on pourrait qualifier d'étape "de montagne", je l'ai trouvée parmi  les moins intéressantes de tout l'itinéraire. La chaleur n'a pas aidé, la lumière blanche et agressive non plus : même un bon photographe aurait de la peine avec cette combinaison de soleil qui tape et de brume de chaleur. Mais étant arrivé jusqu'à ce point, je dois maintenant terminer ma traversée. Au-delà des Paccots, je dirai adieu à la montagne et entrerai dans un genre de paysage complètement différent… peut-être que cette différence me fera retrouver l'envie de faire les cinq étapes restantes. Mais je vais attendre qu'il fasse un peu moins chaud…  

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Tourengänger: stephen
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