Via Engiadina automnale, de Lavin à Martina
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1 November 2024, 11h41.
L'Engadine en automne est en enchantement dont on ne se lasse guère, même à l'âge de raison...Notre statut de jeunes (enfin si on veut !) retraités nous a permis de saisir spontanément le 1er anticyclone automnal de la saison pour se promener au soleil entre les mélèzes dorés, de Lavin jusqu'à la frontière autrichienne.
J'avais arpenté le coin à petites foulées de Zernez à Vinadi 3 ans plus tôt et je m'étais promis depuis longtemps de le faire découvrir à Agnès en mode plus contemplatif.
Conditions d'ensemble : nous avons suivi en gros la Via Engiadina, mais le maillage de sentiers permet d'innombrables variantes et on peut toujours raccourcir en passant plus près du fond de vallée. Pas de neige sous les 2700m et encore seulement en versant nord. Couleurs des arbres au zénith entre 1400 et 1800m, au delà cela tourne doucement au roux - de ce point de vue là 2024 a une ou deux semaines d'avance par rapport au millésime - exceptionnel il est vrai - de 2023.
Les sentiers sont en général moelleux et roulants, les (rares) portions plus cabossées sont compensées par de longues sections de pistes d'alpage, moins romantiques mais qui permettent de marcher vite en levant la tête plutôt qu'en regardant ses pieds ! Bref c'est un peu l'antithèse de la Corse ou nos genoux usés avaient pas mal râlé un mois et demi plus tôt !
Evidemment pas grand monde sur les sentiers mais ce n'est pas non plus la solitude complète, les retraités en forme sont de plus en plus nombreux à faire comme nous...même si le mode itinérant reste l'apanage d'une toute petite minorité : on ne croise donc quasiment plus personne à plus d'une heure des villages ou des remontées (celle de Motta Naluns était encore ouverte jusqu'au 3/11 !)
Météo : grand beau doux et sans vent les 3 jours avec quelques cumulus décoratifs lundi après-midi. Excepté le coeur de l'été, il faut remonter à pas mal de mois pour trouver trace d'une semaine de temps stable en cette année 2024 particulièrement chahutée !
Accès : lundi train de 6h31 à Berne --> Zurich --> Landquart --> Lavin 10h04. Mercredi car de 16h à Martina --> Scuol --> Sagliains --> Landquart --> Zurich --> Berne 20h28. Trains toujours bien remplis, on a même été obligés de prendre un supplément 1ère classe mercredi entre Sagliains et Landquart pour être assis (!!!). Mais qui travaille encore dans ce pays ???
Lundi 28/10 : Lavin - Ardez (15.4km, + 900m, 5h)
Nous avons pris un raccourci évitant le Val Lavinuoz afin d'arriver avant la nuit (qui tombe à 17h30 ici, saleté d'heure d'hiver...). D'emblée c'est le feu d'artifice, les couleurs d'automne sont à leur apogée, seuls les derniers mélèzes vers 2000m commencent à se déplumer. Le Val Tuoi est particulièrement photogénique avec le Piz Buin déjà enneigé en toile de fond - et une solitude absolue. Souvenir de notre jeunesse héroique on partait à l'assaut du Piz Buin ou du Piz Zuort à skis en plein hiver...
Par contre après des mois de temps pourri la terre est gorgée d'eau, les nombreux bourbiers obligent à slalomer pour garder les pieds secs...Les sentiers sont en général roulants, la descente finale sur Ardez se fait sur piste en mode billard.
Fabuleux séjour à l'hôtel Alvetern, toujours ouvert, aux prix raisonnables dans sa version dépendance (B&B Arfusch, 90 CHF pp nuit + P-dèj)...avec un bon resto et un buffet P-dej digne d'un **** ! . On hésite à lui faire trop de pub car il était déjà quasiment plein de randonneurs retraités comme nous en ce lundi de fin octobre. De façon générale en automne on fait toujours la même expérience en Suisse ou ailleurs : les hotels et restos sont soit fermés (et râlent que les temps sont durs en intersaison, qu'ils ont besoin d'aide, etc...), soit ouverts - et pleins ! Cherchez l'erreur...
Mardi 29/10 : Ardez - Sent (25.4km, +1100m, 7h35)
Mercredi 30/10 : Sent - Martina (23km, +800m, 6h)
La journée démarre par une longue portion de route dans le Val Sinestra, jusqu'au pied du spectaculaire Hotel éponyme sis dans une sorte de petit chateau baroque. J'avais envisagé au départ d'y passer 2 nuits pour gravir au passage le Piz Arina, mais l'endroit est hélas désormais dévolu à 100% au tourisme de masse hollandais et il n'est plus possible d'y dormir de façon indépendante.
Un peu plus haut, sur le versant opposé de la vallée, juste avant le délicieux village de Vna, nous tombons sur un panneau avertissant de la présence de patous protégeant les moutons...aïe, aïe, aïe, si même en Suisse on commence avec ça...Ils sont bien au RV, aggressifs à souhait - mais heureusement troupeau et chiens sont derrière un enclos ! Ouff...On croise même un peu plus haut le jeune (et beau dixit Agnès) berger, adorable, qui nous demande si les chiens nous ont aboyé dessus. Visiblement il cherche à les éduquer à distinguer l'homme du loup. Beau programme...Il va même jusqu'à nous demander s'ils battaient de la queue - un bon signe selon lui. Bref une bien belle rencontre, pas mal d'éleveurs en France feraient bien de venir prendre des leçons ici !
Étape finale un peu moins spectaculaire, dominante de pistes, il y a même une portion sans mélèzes avant Tschlin (mais de qui se moque t'on ?). La section la plus impressionnante est dans le bien nommé Val Ruinauls, mais elle n'est pas très longue. Pour le reste on chemine tranquillement entre vastes paturages (souvent fraichement purinés...), bosquets et fermes isolées - avec régulièrement des bancs au soleil pour admirer le Piz Lad, point de jonction entre Suisse, Italie et Autriche. C'est bucolique mais à la longue ça manque un peu de caractère.
L'ensemble est du coup assez roulant excepté la dernière descente très raide sur Martina. Ou un petit café-shop sans prétention permet d'attendre le car postal de retour vers la gare de Scuol. A noter que la portion suivante jusqu'à Vinadi (terminus officiel de la Via Engiadina) est officiellement fermée et impraticable selon SuisseMobile - même si nous n'avons pas vu d'interdiction sur le terrain.
A refaire on partira en sens opposé, si possible jusqu'à Maloja !
J'avais arpenté le coin à petites foulées de Zernez à Vinadi 3 ans plus tôt et je m'étais promis depuis longtemps de le faire découvrir à Agnès en mode plus contemplatif.
Conditions d'ensemble : nous avons suivi en gros la Via Engiadina, mais le maillage de sentiers permet d'innombrables variantes et on peut toujours raccourcir en passant plus près du fond de vallée. Pas de neige sous les 2700m et encore seulement en versant nord. Couleurs des arbres au zénith entre 1400 et 1800m, au delà cela tourne doucement au roux - de ce point de vue là 2024 a une ou deux semaines d'avance par rapport au millésime - exceptionnel il est vrai - de 2023.
Les sentiers sont en général moelleux et roulants, les (rares) portions plus cabossées sont compensées par de longues sections de pistes d'alpage, moins romantiques mais qui permettent de marcher vite en levant la tête plutôt qu'en regardant ses pieds ! Bref c'est un peu l'antithèse de la Corse ou nos genoux usés avaient pas mal râlé un mois et demi plus tôt !
Evidemment pas grand monde sur les sentiers mais ce n'est pas non plus la solitude complète, les retraités en forme sont de plus en plus nombreux à faire comme nous...même si le mode itinérant reste l'apanage d'une toute petite minorité : on ne croise donc quasiment plus personne à plus d'une heure des villages ou des remontées (celle de Motta Naluns était encore ouverte jusqu'au 3/11 !)
Météo : grand beau doux et sans vent les 3 jours avec quelques cumulus décoratifs lundi après-midi. Excepté le coeur de l'été, il faut remonter à pas mal de mois pour trouver trace d'une semaine de temps stable en cette année 2024 particulièrement chahutée !
Accès : lundi train de 6h31 à Berne --> Zurich --> Landquart --> Lavin 10h04. Mercredi car de 16h à Martina --> Scuol --> Sagliains --> Landquart --> Zurich --> Berne 20h28. Trains toujours bien remplis, on a même été obligés de prendre un supplément 1ère classe mercredi entre Sagliains et Landquart pour être assis (!!!). Mais qui travaille encore dans ce pays ???
Lundi 28/10 : Lavin - Ardez (15.4km, + 900m, 5h)
Nous avons pris un raccourci évitant le Val Lavinuoz afin d'arriver avant la nuit (qui tombe à 17h30 ici, saleté d'heure d'hiver...). D'emblée c'est le feu d'artifice, les couleurs d'automne sont à leur apogée, seuls les derniers mélèzes vers 2000m commencent à se déplumer. Le Val Tuoi est particulièrement photogénique avec le Piz Buin déjà enneigé en toile de fond - et une solitude absolue. Souvenir de notre jeunesse héroique on partait à l'assaut du Piz Buin ou du Piz Zuort à skis en plein hiver...
Par contre après des mois de temps pourri la terre est gorgée d'eau, les nombreux bourbiers obligent à slalomer pour garder les pieds secs...Les sentiers sont en général roulants, la descente finale sur Ardez se fait sur piste en mode billard.
Fabuleux séjour à l'hôtel Alvetern, toujours ouvert, aux prix raisonnables dans sa version dépendance (B&B Arfusch, 90 CHF pp nuit + P-dèj)...avec un bon resto et un buffet P-dej digne d'un **** ! . On hésite à lui faire trop de pub car il était déjà quasiment plein de randonneurs retraités comme nous en ce lundi de fin octobre. De façon générale en automne on fait toujours la même expérience en Suisse ou ailleurs : les hotels et restos sont soit fermés (et râlent que les temps sont durs en intersaison, qu'ils ont besoin d'aide, etc...), soit ouverts - et pleins ! Cherchez l'erreur...
Mardi 29/10 : Ardez - Sent (25.4km, +1100m, 7h35)
Somptueuse boucle solitaire au fond du Val Tasna le matin (le chemin de fond de vallée indiqué fermé sur SuisseMobile est ouvert sans souci), avec des sentiers bien roulants jusqu'à Alp Laret. On retrouve une (petite...) foule vers Prui et surtout aux alentours de Mottas Naluns, encore plus hideux que d'habitude avec un énorme chantier en cours...mais au moins la piste de liaison lisse permet-elle de marcher rapidement sans regarder ses pieds ! Le resto est du coup fermé mais le télécabine était ouvert jusqu'au WE suivant.
La suite ondulante est oubliable jusqu'à quitter les dernières remontées de Scuol, la descente qui suit est à nouveau splendide et totalement solitaire jusqu'à retrouver la piste d'alpage au chalet de Vastur. Un peu usés par les 25km, nous avons opté pour la descente la plus rapide sur Sent - elle emprunte une piste de ski au milieu des canons, mais elle est lisse, facile et rapide. Super accueil à la Pensiunina au coeur du village.
Mercredi 30/10 : Sent - Martina (23km, +800m, 6h)
La journée démarre par une longue portion de route dans le Val Sinestra, jusqu'au pied du spectaculaire Hotel éponyme sis dans une sorte de petit chateau baroque. J'avais envisagé au départ d'y passer 2 nuits pour gravir au passage le Piz Arina, mais l'endroit est hélas désormais dévolu à 100% au tourisme de masse hollandais et il n'est plus possible d'y dormir de façon indépendante.
Un peu plus haut, sur le versant opposé de la vallée, juste avant le délicieux village de Vna, nous tombons sur un panneau avertissant de la présence de patous protégeant les moutons...aïe, aïe, aïe, si même en Suisse on commence avec ça...Ils sont bien au RV, aggressifs à souhait - mais heureusement troupeau et chiens sont derrière un enclos ! Ouff...On croise même un peu plus haut le jeune (et beau dixit Agnès) berger, adorable, qui nous demande si les chiens nous ont aboyé dessus. Visiblement il cherche à les éduquer à distinguer l'homme du loup. Beau programme...Il va même jusqu'à nous demander s'ils battaient de la queue - un bon signe selon lui. Bref une bien belle rencontre, pas mal d'éleveurs en France feraient bien de venir prendre des leçons ici !
Étape finale un peu moins spectaculaire, dominante de pistes, il y a même une portion sans mélèzes avant Tschlin (mais de qui se moque t'on ?). La section la plus impressionnante est dans le bien nommé Val Ruinauls, mais elle n'est pas très longue. Pour le reste on chemine tranquillement entre vastes paturages (souvent fraichement purinés...), bosquets et fermes isolées - avec régulièrement des bancs au soleil pour admirer le Piz Lad, point de jonction entre Suisse, Italie et Autriche. C'est bucolique mais à la longue ça manque un peu de caractère.
L'ensemble est du coup assez roulant excepté la dernière descente très raide sur Martina. Ou un petit café-shop sans prétention permet d'attendre le car postal de retour vers la gare de Scuol. A noter que la portion suivante jusqu'à Vinadi (terminus officiel de la Via Engiadina) est officiellement fermée et impraticable selon SuisseMobile - même si nous n'avons pas vu d'interdiction sur le terrain.
A refaire on partira en sens opposé, si possible jusqu'à Maloja !
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Bertrand
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