On n'aime ni la foule ni les cailloux, donc pas question de s'infliger le GR20. S'il est (très) difficile d'éviter les cailloux en Corse, il suffit par contre de quitter le GR pour s'immerger dans une solitude que je pensais réservée à la Lozère ou aux Alpes tessinoises...C'est Manu qui nous avait conseillé cette boucle la veille en descendant de la Candella di Luro, c'est peu dire qu'on a été enthousiasmés. Le panorama du sommet oscille entre la douceur du Golfe de Porto et les a-pics de la Paglia Orba et du Capu Tafunatu.
On a évidemment moins goûté la descente éprouvante de la Bocca di Guagnarola le 1er jour et l'orage du 2ème jour. Mais c'est bien sûr pour mieux revenir. Par exemple par la sauvage et impressionnante Boca di Caprunale, chaudement recommandée par le gardien. Pour les grimpeurs ne répugnant pas à marcher, notre ami mangeur de figatellu est de plus en train de finaliser l'ouverture d'une voie de 12 longueurs sur les aiguilles dominant le refuge. Il a même promis de ne pas dépasser le 6a.
Itinéraire et conditions : somptueuse boucle malgré des hectares de caillasses le 1er jour sur la descente de la Boca Guagnarola qui n'est qu'un horrible eboulis zigzaguant dans les epineux sur 600m de D-...avec nos genoux grinçants de néo-retraités on a mis 1h30 juste sur cette portion ! Le retour par Cuccavera est un peu moins cassant, sauf qu'on a évidemment réussi à chopper un orage diluvien dans les passages escarpés sous la bocca di Cuccavera. Avec les cascades gonflant à vue d'oeil, les rochers gluants et le tonnerre au dessus de la tête, on ne faisait vraiment pas les malins avec nos petits parapluies - quand bien même le couvert forestier donnait une vague impression de sécurité.
Bref on a bien apprécié les 1h15 de bonne piste forestière entre les bocche de Cuccavera et du Saltu, ou le challenge consistait à ne pas écraser les innombrables salamandres. Le balisage est exemplaire tout au long du parcours. Excepté le gardien, nous n'avons vu personne 2 jours durant sitôt quitté le GR 20.
Météo : J1 = soleil et nuages, plutôt mieux que prévu, 14° au col, quelques gouttes en fin d'après-midi. J2 = ciel bouché, bon orage diluvien vers 9h30 du matin, éclaircies et giboulées ensuite. Merci à Meteoblue et Meteofrance qui annonçaient unisono le matin même un temps sec jusqu'à midi...rarement vu une telle succession de prévisions bullshiteuses que durant ce séjour corse 2024. Et il parait que les modèles s'améliorent (sic) !
Accès : vaste parking au col de Vergio. On voulait au départ prendre le bus de 8h30 à Corte, mais évidemment il ne circule pas le dimanche...ben oui quoi, qui aurait l'idée bizarre de randonner un WE ? Si la France est l'un des bonnets d'âne d'Europe occidentale pour les TP, la Corse réussit à faire encore pire !
Hébergement : le gros coup de coeur du séjour. Fabuleuse soirée avec le gardien Gilles qui est intarissable et passionnant sur la montagne de son pays (et - dans un autre registre - sur les touristes qu'il y voit passer...). Le cadre exceptionnel et l'accueil font vite oublier le coté un peu spartiate du refuge. Malgré son altitude modeste, aucun des accès usuels depuis le Vergio ou Ota ne représente moins de 4h de marche...Résultat : alors que les refuges du GR20 sont souvent pleins des semaines à l'avance, Gilles ne refuse quasiment jamais personne.
Horaire : J1 = départ 8h30, 5h15 net dont 45mn pour l'aller-retour facultatif au sommet, avec 1h15 de pauses arrivée vers 15h. J2 = départ 8h20, 4h45 net + 45mn de pause, arrivée 13h50.
Participants : Agnès & moi
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