Le Luisin : arête NE, en boucle par Emaney

Belle arête rocheuse classique aux difficultés contenues (4a max, souvent III+) mais dont la longueur surprend bien des cordées...avec la descente par Emaney, elle permet une jolie boucle dans le cadre sauvage du bassin de Salangfe dominé par les apics déchiquetés de la Tour Sallière et des Dents du Midi.

Le projet initial était un combiné train-vélo-grimpe au Joderhorn, mais la crête frontalière de la Vallée de Saas semblait avoir ramassé un peu de neige > 2800m la veille et le radar annonçait un retour des hostilités dès 15h...changement de dernière heure donc, Hugo s'est facilement laissé convaincre de nous emmener sur cette jolie classique. En plus on gagnait 1h de sommeil. Les différents ressentis illustrent bien l'écart d'âge et de niveau qui nous sépare : notre camarade, affuté par une "tick-list" bien fournie de grandes arêtes cet été, pensait que ce serait plus soutenu. Agnès et moi on a quand même trouvé que c'était long et que ça grimpait dans pas mal d'endroits, même si ce n'est jamais trop difficile...d'ailleurs toutes les autres cordées semblent avoir mis plutôt entre 4 et 5 heures.

Enfin là n'est pas l'essentiel, ça reste une bien belle arête, à fortiori avec du soleil et du rocher tiède. Petit regret rétrospectif de ne pas avoir gravi le clocher, ayant du mal à estimer la longueur restante de l'arête (et doutant de notre longueur de corde pour tirer le rappel)...certes la face est à l'ombre mais elle semblait très jolie et plutôt bien équipée. A vue de nez ça passait facilement avec 40 mètres. Next time...Sinon merci à Hugo pour son sens de l'itinéraire, nous on a quand même pas trouvé toujours si évident surtout dans les parties faciles !

On a un peu hésité à descendre au plus court par l'arête des Fleuriers, mais entre un timig pas très large (dernière benne 1h40 plus tard pour 1000m de terrain escarpé et cablé) et le genou d'Agnès prompt à grincer en terrain à chamois on a préféré faire tranquillement le grand tour par le Vallon d'Emaney. Pas de regrets, c'est absolument somptueux et le sentier du col à l'alpage est excellent et de parcours très agréable (bien mieux que mon tord-pattes jurassien de la veille !)

Topo détaillé ici

Météo : stratus jusqu'à 2300/2400m le matin, en dissipation partielle. Plutôt beau au dessus, mais on était juste à la limite avec pour une fois un ciel plus couvert en direction du Valais. Pas de vent, doux avec iso 0° à 3400m.

Conditions du jour :  sur l'arête mais humide et glissant par endroits en versant NW (ie à droite). Equipement erratique avec quelques spits inutiles (pe cachés à coté de becquets) et d'autres endroits grimpants sans rien du tout...Rocher montagne mais plutôt solide là ou ça grimpe, les quelques prises branlantes se voient facilement et il est toujours possible de passer en en prenant d'autres. Les 2 passages les plus difficiles (dalle proche du départ et descente d'un des derniers gendarmes) sont bien protégés. Avec une corde de 40m, pas de souci pour tirer le rappel plein sud dans le terrain à chamois, on arrive sur une bonne vire pas loin de la brèche. Fréquentation : 3 cordées derrière nous. Une fois n'est pas coutume, tout le monde se regardait au col en espérant pouvoir suivre quelqu'un qui connaissait...de guerre lasse, on s'y est collés pour chercher le chemin les premiers.

Accès : 1ère cabine pour la Creusaz vers 9h / 9h10, dernière à 17h. On a pour une fois fait une entorse à nos principes en venant en voiture (1h30 de Berne vs 3h en train...). Mais c'est clair qu'en faisant ça chaque WE les alpinistes sont quand même mal placés pour se lamenter devant la fonte des glaciers et donner des leçons d'écologie...

Restauration : on a fait une longue pause à l'alpage d'Emaney qui justifierait à lui seul de rallonger la descente...seul bémol : plus de beurre à acheter !

Horaire : Creusaz 9h15, Golette 10h45/11h, sommet 14h45/15h20, Emaney 17h15 / 17h45, Marécottes 19h

Participants : Hugo, Agnès et moi