Le Catogne : Eperon SW et sommet par l'arête SSE

Il s'agit d'une joli combinaison de style escalade en terrain montagne sur un éperon secondaire du fameux sommet valaisan. L'éperon SW du Bonhomme du Catogne est très vite libre de neige et se prête donc idéalement à un parcours automnal. La poursuite par l'arête S jusqu'au sommet du Catogne s'est avéré un peu plus rugueuse et nous a pris pas mal de temps, les contournements usuels étant enneigés et forçant à rester sur le fil - une corde est vraiment nécessaire dans ce cas. La position isolée du Catogne en fait un bèlvédère de 1er ordre à mi-chemin entre Gd Combin et Dolent, l'enneigement important > 3000m du jour permettait de grimper sur du rocher chaud immergé dans une ambiance hivernale aux alentours.

C'était une mini collective de camptocamp.org, le hikr.org franco-suisse,  à l'appel de Sophie et Pauline. Merci d'abord à la GO pour avoir réussi à fédérer cette belle équipe (on peut le dire - en plus 50% de filles, pas si fréquent en montagne) autour de cette petite virée qui pour finir nous aura quand même occupé plus de 10 heures avec un retour à la limite de la frontale ("P'tain mais j'y vois rien, comment vous faites ???").

Nous avions avalé en corde tendue les 10 longueurs (IV+ maxi) de l'éperon du Bonhormme en un peu plus de 2h, du coup la décision de poursuivre jusqu'au sommet principal a vite emporté l'adhésion, mais la suite par l'arête sud a opposé un peu plus de résistance que prévu de par les conditions. C'est finalement l'invité de dernière heure, le légendaire Alex, qui a su relancer la dynamique de groupe au pied de la Pte des Chevrettes sur les coups de 15h - alors qu'une partie des effectifs (on ne dira pas qui, hein !), un peu échaudée par le contournement scabreux sous le Pt 2527m, envisageait déjà une retraite stratégique pour ne pas finir en pleine nuit.

Au final l'arête se parcourait plutôt bien même si l'ultime désescalade sur le fil de l'arête N de la Pte ds Chevrettes s'est avérée plus laborieuse que prévu faute de pouvoir utiliser commodément les vires du versant E remplies de neige. La descente de la VN est toujours assez casse-pattes, garnie de plat et remontées, et prend quand même vite > 2h30 si on ne speede pas. Du coup Agnèes et moi en avons été quittes pour un retour au bercail bernois bien typé "parents indignes" sur les coups de 22h30, après de nombreux échanges téléphoniques depuis les pentes du Catogne pour expliquer à Cécile et Arnaud où trouver la purée et les saucisses, comment les faire cuire, etc...bon l'appartement n'avait pas brûlé à notre retour !

A signaler à ce sujet que la gare de Martigny est assez sinistre après 20h (testé pour vous), le kiosque est en chantier et donc fermé, et un Securitas vous expulse sans ménagement de la salle d'attente à 20h20 précises. Heureusement que Pauline nous avait stratégiquement fait faire un crochet-ravito dans un shop de station service sur le chemin...

Conditions : montée au Bonhomme par l'éperon SW : bonnes conditions, c'est sec, pas de trace de neige. Equipement judicieux, spits au bon endroit, friends inutiles, sangles peu utiles les becquets suffisent pour passer la corde et compléter les points. Montée au sommet par l'arête SE : un groupe a tenté par le "chemin" dans les pentes herbeuses, passages de neige un peu désagréables; un autre est passé par l'arête intégralement : rocher excellent, hormis le premier ressaut sur écailles qui ne donnent pas confiance mais qui tiennent. Ensuite quelques passages de neige, notamment en face E sous le ressaut 2527. La descente de la pointe des chevrettes est délicate pour les mêmes raisons. Descente par la voie normale : RAS, bonnes conditions, pas de neige. De manière générale, pas de neige plein S < 2600m, assez peu versant W mais beaucoup en versant E (voire même davantage qu'au nord --> le vent a dû souffler un max).

Météo : Grand beau doux, se couvrant en fin d'après-midi.

Participants : Agnès et moi, Sophie et Stéphane, Pauline et Alex. Une autre cordée sur l'itinéraire.

Itinéraire détaillé ici et là