Sur le Chemin panorama alpin : Dix-neuvuème étape, de Rüeggisberg à Guggisberg


Publiziert von stephen , 24. Mai 2016 um 11:24.

Region: Welt » Schweiz » Bern » Berner Voralpen
Tour Datum:22 Mai 2016
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-BE 
Zeitbedarf: 5:15
Aufstieg: 915 m
Abstieg: 520 m
Strecke:Rüeggisberg – Schwarzenburg – Guggershorn - Guggisberg
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Rüeggisberg, Post, bus depuis cff logo Köniz
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Guggisberg, Post, bus pour cff logo Schwarzenburg

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Un front orageux suivi de fortes pluies est annoncé pour dimanche soir ; je fais donc l'effort de me lever plus tôt que la veille.  Même si la pluie ne touchera sans doute pas la région bernoise avant 18 heures, les nuages arriveront plus tôt et j'aimerais marcher le plus possible au soleil. Je prends le train à 8 heures à Lucerne et, après des changements à Berne et à Köniz, je me trouve à nouveau devant le Gasthof Bären à Rüeggisberg un peu avant dix heures.

Le but de cette étape est le village de Guggisberg, qui se trouve au sud-ouest de Rüeggisberg. Mais plutôt que de se diriger directement vers sa destination, le Chemin panorama alpin fait un grand crochet vers l'ouest, s'éloignant des montagnes et  passant à Schwarzenburg avant de tourner vers le sud. Ce détour me paraît inutile et assez incompréhensible, à moins que ce ne soit pour profiter des possibilités de ravitaillement et d'hébergement qu'offre Schwarzenburg. Je suis très tenté d'abandonner l'itinéraire officiel et trouver une variante plus directe, mais je n'ai pas imprimé la bonne partie de la carte et, finalement, reste sur le chemin  décrit dans le topo-guide.

Le balisage devant l'église de Rüeggisberg indique la direction de la Via Jacobi mais ignore complètement l'itinéraire national No. 3 et je suis obligé de deviner laquelle des petites rues me fera sortir du village dans la bonne direction. Je suis une petite route qui remonte doucement vers le nord-ouest, un grand panorama s'ouvrant petit à petit vers le sud-est. Le ciel a perdu son bleu parfait d'hier : il y a un voile de nuages élevés et, déjà, quelques cumulus qui se forment au-dessus des Alpes bernoises. Celles-ci, qui ont dominé la vue depuis le passage au Napf il y a quatre étapes, vont maintenant tirer leur révérence et disparaître derrière. Devant moi, je vois clairement le Guggershorn, petite bosse par laquelle je passerai peu avant la fin de l'étape. Il a l'air tout près et, une nouvelle fois, je me demande quel est le sens de ce détour par Schwarzenburg.

Devant mois également, la route est barrée par l'entaille profonde de la vallée du Schwarzwasser. La conséquence est une étape dont le profil est complètement inversé par rapport à la norme : elle commence par une bonne descente, puis se termine par une longue montée. Au début de la descente il faut faire bien attention au balisage car, à plusieurs reprises, le sentier change subitement de direction, partant à droite ou à gauche alors que la direction évidente semble être droit devant. Je descends hors sentier par un pâturage malcommode qui a été labouré par le bétail. Un panneau m'avertit qu'un chien de berger peut s'y trouver, que je ne dois ni m'en approcher, ni réagir à ses aboiements. Je suis soulagé de voir que le pré est vide aujourd'hui et que le patou est ailleurs. Je me fais quand même interpeller par un chien devant le chalet de Weid, 820 m, mais il ne fait qu'annoncer sa présence et ne montre aucun signe agressivité.

Les pâturages et chemins agricoles font maintenant place au vallon densément boisé du Schwandbach, qui descend vers le Schwarzwasser. Le sentier devient gras et glissant, descendant pour franchir un petit ruisseau sur une passerelle sous des falaises grises qui suintent l'eau. Ce sentier débouche sur une petite route que je suis jusqu'au Rossgrabebrugg, 682 m, où je passe loin au-dessus du Schwarzwasser sur un pont. C'est le point le plus bas de la randonnée : à partir d'ici, ce sera essentiellement de la montée.

Je remonte lentement la route qui sort de la vallée du Schwarzwasser, me disant qu'il y a quand même un peu trop de goudron aujourd'hui… malheureusement, les revêtements durs, je vais encore en subir beaucoup avant la fin de l'étape ! Non seulement la surface est désagréable sous mes pieds mais en plus, il n'y a pas vraiment de vue. Pendant les deux étapes précédentes, qui se déroulaient elles aussi plutôt en plaine, il y avait au moins la toile de fond spectaculaire des Alpes. Je me maudis de ne pas avoir amené les cartes qu'il m'aurait fallu pour inventer une variante.

Quittant provisoirement le goudron, une piste forestière raide et très boueuse coupe des lacets de la route, avant de la rejoindre à l'est du hameau d'Elisried. Deux adolescents passent sur des mobylettes à l'ancienne, sans casque, une main seulement sur le guidon, faisant la conversation sans regarder où ils vont… petite image de la France des années 80 au milieu de la campagne bernoise. Il y a un passage constant d'engins agricoles sur cette petite route et je dois m'écarter à intervalles réguliers pour laisser passer des tracteurs. Au carrefour de Schönentannen, le son d'un orchestre champêtre sort par la fenêtre ouverte d'un restaurant : accordéon, contrebasse et batterie jouent des airs folkloriques. Un panneau m'informe que je me trouve sur le territoire de la commune de Mamishaus, nom qui me fait sourire. Un sentier encombré d'herbes folles me fait passer entre la lisière d'un bois et des champs cultivés, jusqu'aux premières maisons de Schwarzenburg que j'atteins au bout de deux heures et quart de marche pas très intéressante.

Point focal de la région agricole qui l'entoure, Schwarzenburg est une petite ville typique de la campagne suisse. Quelques vieilles maisons entourent la petite place centrale, mais elles sont un peu perdues au milieu d'une urbanisation moderne pas forcément laide, mais sans caractère. Il y a un petit château, mais ce ne doit pas être celui qui a donné son nom à la ville, vu qu'il est tout sauf noir. Devant la gare, je profite d'une fontaine pour boire et remplir ma gourde, avant de quitter la ville vers le sud.

Ce n'est pas la première fois que je marche de Schwarzenburg à Guggisberg ; je l'ai déjà fait il y a cinq ou six ans. Je pense que c'est lors de cette première balade, en voyant le balisage de l'itinéraire national No. 3, que l'idée de faire le Chemin panorama alpin a commencé à germer dans mon esprit. Je n'ai pourtant aucun souvenir du paysage que je traverse aujourd'hui, juste le souvenir d'une matinée grise et froide. Ce qui est certain, c'est que j'avais oublié ces cinq kilomètres de route goudronnée qu'il faut subir en quittant Schwarzenburg !  Dans un champ à gauche de la route, deux équipes sont en train de pratiquer le sport traditionnel du Hornuss.

Enfin, au chalet de Schiltberg, 860 m, la route fait place à un chemin caillouteux. Un peu au-dessus du chalet, un banc bien placé me permet de m'arrêter et de casser la croûte. La vue vers le nord est jolie sans être spectaculaire : devant moi se trouve toute la région agricole que je viens de traverser alors qu'au fond, de gros nuages commencent à bourgeonner sur les crêtes du Jura. Le soleil est toujours aussi chaud, mais quelques bouffées de vent constituent un autre signe précurseur du changement de temps à venir.  Je mange les sandwiches que j'ai achetés ce matin à la gare, sous l'œil attentif et curieux des vaches qui se trouvent dans le pré voisin.

Après ma pause déjeuner, la montée devient plus raide à mesure que je m'approche du Guggershorn. Cette petite montagne s'appelait Guggershörnli sur les vieilles cartes, mais il a apparemment subi un upgrade depuis quelque temps. Je remonte une croupe herbeuse jusqu'au chalet de Pfad puis, plus raide encore, je suis un chemin empierré en forêt qui remonte au-dessus de barres rocheuses auxquelles on ne s'attendrait pas vraiment ici. L'air est devenu lourd et la combinaison de la pente et de la torpeur post-déjeuner draine toute mon énergie. Le sentier finit par se transformer à nouveau en route d'alpage goudronnée qui me mène au petit hameau de Walehus, juste à la base du Guggershorn à une altitude de 1103 mètres.

Vient alors la montée la plus raide de la journée ; cent mètres de sentier boueux en forêt, droit dans la pente sans le moindre zigzag pour rendre les choses plus faciles. J'arrive exténué sur la selle herbeuse qui sépare le Guggershorn de son voisin à peine plus élevé le Schwendelberg. Ici, je vois enfin quelque chose dont j'ai le souvenir depuis ma randonnée précédente : juste au-dessus du point le plus bas de la selle se trouve un cabanon en bois ; ma coéquipière et moi y avons déjeuné en essayant – sans réussir – de nous abriter du vent glacial qui soufflait ce jour-là.  Un jeune couple parlant anglais passe en direction du Schwendelberg, mais il faut passer au milieu d'un troupeau de vaches et la jeune femme en a visiblement une peur bleue. Son compagnon essaie d'écarter les bêtes du chemin mais n'y parvient pas… il finit par convaincre son amie de passer derrière les vaches et ils poursuivent leur chemin le long de la crête.

Après une journée dépourvue de panoramas, c'est ici que les Préalpes fribourgeoises apparaissent pour la première fois. Ces montagnes seront au cœur des trois prochaines étapes. Les nuages sone bas et la lumière n'est pas bonne, mais j'arrive tout de même à identifier quelques sommets familiers : voilà le Chörblispitz, le Schopfenspitz que j'ai déjà gravi deux fois ; le Schwyberg que j'ai traversé deux fois, toujours avec de la neige et du brouillard mais sans la moindre vue. Plus au sud, ces dents déchiquetées ne peuvent être que les Gastlosen ; alors qu'à l'ouest, la forme pyramidale de la Berra me rappelle que je ne vais pas tarder à franchir le Röstigraben et me trouver en Suisse romande.

Depuis la selle, je remonte les derniers mètres raides jusqu'au Guggershorn, point culminant du jour avec ses 1283 mètres. Le bloc sommital est un socle de Nagelfluh d'une vingtaine de mètres de haut : vertical de tous les côtés, il devrait être inaccessible aux simples randonneurs comme moi, mais un escalier en bois raide mais facile permet d'accéder au sommet sans problème. La vue est à peu près la même que celle depuis la selle en contrebas.

Depuis le Guggershorn, il suffit d'une vingtaine de minutes pour atteindre le but de la randonnée à Guggisberg. Je redescends l'escalier, puis suis un sentier qui descend en lacets d'abord en forêt, puis à travers champs. Je viens de louper un bus et devrai attendre une heure pour le suivant, mais ce n'est pas vraiment un problème : la vue depuis les parasols de la terrasse de l'hôtel Sternen est plus qu'agréable. J'y passe une heure tranquille avec une bière et un sorbet citron – ananas, jusqu'à l'arrivée du car postal pour la gare de Schwarzenburg.
Cette randonnée a été la moins intéressante des trois étapes de plaine entre la région du Napf et les Préalpes fribourgeoises, avec peu de vues panoramiques et un excès de routes goudronnées. Les prochaines étapes me ramèneront par la vallée de la Singine jusqu'au lac Noir entouré de montagnes, puis par l'Euschelspass (point culminant du Chemin panorama alpin à 1566 mètres) jusqu'à la vallée de la Jogne et vers Gruyères.

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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