Sur le Chemin panorama alpin : Dix-huitième étape, de Münsingen à Rüeggisberg


Publiziert von stephen , 23. Mai 2016 um 19:56.

Region: Welt » Schweiz » Bern » Berner Voralpen
Tour Datum:21 Mai 2016
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-BE 
Zeitbedarf: 5:45
Aufstieg: 915 m
Abstieg: 520 m
Strecke:Münsingen – Belpberg – Toffen – Rüeggisberg
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Münsingen
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Rüeggisberg, Post

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On m'a dit que je dois faire un effort sérieux pour réduire mon solde d'heures supplémentaires et de jours de congé… par conséquent, et de manière pas vraiment planifiée, je me retrouve subitement en vacances pendant deux semaines en cette fin du mois de mai. Ce ne sera pas suffisant pour que je puisse compléter mon Chemin panorama alpin, mais j'espère au moins arriver jusqu'à Lausanne avant de reprendre le travail le 6 juin.
Evidemment, ça dépendra en grande partie du temps. Pour le début de mes vacances, un week-end qu'on annonce ensoleillé et chaud cédera sa place à un lundi pluvieux, et pour mardi la météo a encore l'air incertaine. Il faut donc profiter de samedi et dimanche pour faire les deux étapes de transition qui me restent avant d'arriver dans les Préalpes fribourgeoises.

Je ne veux quand même pas commencer mes vacances en me levant dès l'aube et ce n'est donc que vers 11 heures que je me retrouve à la gare de Münisngen, où j'ai terminé l'étape précédente. Le soleil brille, le ciel est bleu et il fait chaud, la polaire restera dans le sac aujourd'hui.  

Je suis des rues résidentielles tranquilles depuis la gare, puis emprunte un sentier qui longe le stade municipal et un petit ruisseau. Je dépasse deux filles de 7 ou 8 ans qui marchent pieds nus sur le sentier goudronné. Dès que je les ai dépassées, elles se mettent à chuchoter et à rire d'un air conspirateur… apparemment avec mon sac à dos et mes grandes jambes, je suis très rigolo vu de derrière !  A l'entrée du stade, il y a des affiches pour les prochains matches à domicile du FC Thun et de YB : Münsingen se trouve en effet à mi-chemin entre Thoune et Berne, et je me demande dans quel sens la ville penche majoritairement lorsque les deux équipes se rencontre. Il n'y a aucune affiche pour le FC Münsingen…  Une jeune fille à cheval me dépasse, puis reste devant moi sur le pont métallique qui traverse l'Aare. La rivière est haute et coule vite ; depuis le pont, en regardant vers le sud, la Jungfrau est blanche et majestueuse au-dessus de l'eau bleu-vert. Sur l'autre rive, une séance de dressage de chiens est en cours, les chiens et leurs propriétaires regroupés en cercle autour d'une dame qui donne des commandes d'une voix stridente. Les chiens fond passablement de bruit eux aussi, apparemment on les dresse à aboyer plus fort les uns que les autres…

Pour une étape de plaine, celle-ci comporte quand même quelques montées bien rudes, surtout dans sa première partie sur le Belpberg. La montée initiale en est un bon exemple : un sentier raide aménagé d'une série de marches en bois apparemment sans fin me fait gagner cent mètres d'altitude sur une distance de moins de 500 mètres. Une fois sorti de la forêt, ça continue dans la même veine jusqu'au hameau de Hindere Chlapf, 764 m. Le topo-guide de Suisse Rando m'informe que le trio Eiger - Mönch – Jungfrau est visible quasiment en permanence toute au long de l'étape, mais pendant cette première partie, c'est surtout la chaîne du Gantrisch qui attire l'œil. A peine aperçus entre les nuages à la fin de l'étape précédente, ces sommets sont entièrement visibles aujourd'hui, une longue ligne de dents rocheuses contre le fond bleu du ciel. Dans l'autre direction, loin à l'est, le Pilatus est encore là, tenace, ne voulant pas disparaître complètement.

Le terrain devient moins raide, même si la tendance reste à a montée, par de petites routes et à travers champs jusqu'à une altitude de 860 mètres au-dessus de Hostete. Dans toutes les directions, la vue est un joli patchwork de champs labourés, de cultures et de champs encore inexploités, où les fleurs sauvages poussent dans tous les sens. Quelque part je loupe le balisage, fais un détour et arrive au hameau de Hostete, avec ses grandes maisons en bois, par la direction diamétralement opposée à celle que j'aurais dû prendre.

Le sentier descend maintenant vers le Gürbetal, plus raide qu'avant. Etroit et glissant, il se faufile entre la lisière de la forêt et des propriétés privées avant d'atteindre le fond plat de la vallée, que je traverse sur une petite route qui file tout droit vers l'ouest. Je traverse la rivière Gürbe puis la voie ferrée, que je longe jusqu'au gros village de Toffen, où j'arrive vers midi et demi. Le village est endormi en ce samedi midi, le seul signe d'activité provient des restaurants et cafés, où quelques habitants sont assis en terrasse, à profiter du soleil. Le village est moderne, avec peu de maisons anciennes ; son développement a l'air récent, sans doute en raison de la ligne de chemin de fer qui met Berne à 17 minutes seulement.

Etant descendu de 860 à 530 mètres, je dois maintenant regagner l'altitude perdue : en effet, le point culminant de la randonnée se situe à 960 mètres. Je commence à avoir bien faim alors que j'entame la montée raide qui me fera quitter le Gürbetal pour les plateaux du Längenberg. Heureusement, la partie la plus raide de la montée (qui vient tout au début) se fait en forêt et à l'ombre, car la chaleur est devenue moite. Je peine un peu dans cette montée ; je me dis que je ne vais pas tarder à trouver un banc où je pourrai manger, mais comme souvent lorsqu'on cherche un banc, il n'y en a pas. En montagne je me serais posé sur l'herbe, mais les prairies qui bordent la route n'ont pas encore été fauchées et m'asseoir dans l'herbe longue serait une invitation à toutes les tiques et autres bestioles de la vallée. Je finis par trouver un banc au-dessus du chalet de Bode, 789 m ; il tourne le dos à la vue mais il est à l'ombre, ce qui est également important vu la chaleur. Au-dessus de ma tête pendant que je mange, des insectes bourdonnent dans un arbre en fleurs. Je n'avais pas vu d'autres randonneurs jusqu'à présent, mais maintenant c'est toute une procession de couples d'âges divers qui passent devant mon banc en me souhaitant en guete.

Le ventre rempli, je poursuis ma route vers Oberfeld, 851 m. La vue est somptueuse, avec le trio Eiger – Mönch – Jungfrau au centre, flanqué du Finsteraarhorn, du Schreckhorn et du Wetterhorn. Celles-ci paraissent très loin les uns des autres depuis ce point de vue : j'étais plus habitué à les voir depuis le balcon de mon ancien appartement à Neuchâtel, d'où ils semblaient très rapprochés. Je traverse la route Köniz – Riggisberg, que j'emprunterai demain matin en car postal, puis continue par une piste forestière boueuse par endroits. A partir d'ici et jusqu'au terme de l'étape, le Chemin panorama alpin partage sa route avec l'itinéraire national No. 4, le Via Jacobi, que j'avais déjà croisé lors de la deuxième étape au nord d'Appenzell.

Quittant la forêt, la piste rejoint une petite route qui file vers le sud entre des champs, toujours avec ce panorama à couper le souffle devant. A Leueberg, un sentier herbeux grimpe sur une butte à une altitude de 960 mètres où, selon le balisage, se trouve le "monument Tavel". Le seul Tavel que je connais est liquide, de couleur rosée et provient du sud de la France, et je dois faire appel à mon ami Google pour découvrir que celui du monument était un écrivain bernois du début du 20ème siècle. Quelques gros arbres poussent sur la butte autour du monument (qui n'est en fait qu'une plaque) ; sous les arbres à l'ombre, quelques bancs ont attiré un certain nombre de promeneurs montés admirer la vue. En plus des Alpes bernoises dans leur quasi intégralité, le lac de Thoune est aussi visible depuis ce beau point de vue où je fais une petite pause pour boire et me reposer.

J'ai atteint le point culminant de la randonnée, la dernière heure se déroule en terrain plus ou moins plat. Une série de pistes forestières plus ou moins boueuses m'emmènent vers le sud-ouest, avant de révéler le dernier grand panorama du jour, cette fois-ci vers la chaîne du Gantrisch devenue plus proche et vue par-dessus un premier plan de champs où le ramassage des foins bat son plein. Des lignes parallèles d'herbe coupée en divers tons de vert conduisent l'œil vers les sommets bernois enneigés qui, eux, commencent à tirer leur révérence et à s'éloigner. Je dépasse un couple qui discute dans un joli mélange de langues; lui en dialecte bernois, elle dans un mélange de français et de Hochdeutsch avec un fort accent français, alternant les "Oui oui" et les "Ja ja" d'une minute à l'autre.

Vers quatre heures et quart, j'atteins le village tranquille de Rüeggisberg, à une altitude de 930 mètres. Le bus ne part que dans une bonne demi-heure, temps que je passe de manière fort agréable devant une bière à la terrasse du Gasthof zum Bären. La seconde de ces trois étapes de transition entre la Suisse centrale et les Préalpes fribourgeoises a été plus que plaisante, avec des paysages et des panoramas superbes. Demain je reviendrai pour la suite.

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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