Randonnée boueuse sur le Schlierengrat


Publiziert von stephen , 2. Juli 2014 um 20:01.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum:19 Juni 2014
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Pilatusgebiet   CH-OW   CH-LU 
Zeitbedarf: 4:30
Aufstieg: 700 m
Abstieg: 1100 m
Strecke:Langis – Schlierengrat – Schrotenegg - Gfellen
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Langis, car postal depuis cff logo Sarnen, toutes les deux heures seulement. Tronçon à supplément non compris dans la zone de validité de l'AG.
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Gfellen, car postal pour cff logo Entlebuch. Un bus par heure, mais attention au trou dans l'horaire en milieu d'après-midi !

English version here

Encore un jeudi férié, encore une matinée ensoleillée et j’ai un dilemme. Mon salon est rempli de meubles en kit qu’il faut construire, et ma tête me dit que je devrais m’y mettre. Mais une petite voix venant de quelque part dans la région de mon cœur me dit que je ferais mieux d’aller en montagne, et ma tête se laisse convaincre sans opposer la moindre résistance. Accompagné d’une collègue de bureau qui a elle aussi envie de prendre l’air, je prends le train jusqu’à Sarnen, puis un car postal qui grimpe lentement le long de la route sinueuse qui mène à Langis. Le moteur du bus sent le chaud et, à chaque virage (et il y en a beaucoup), des grincements un peu inquiétants viennent de sous mes pieds. Mais nous arrivons sains et saufs à Langis et, peu avant neuf heures, nous mettons en route pour la randonnée qui nous conduira par la crête du Schlierengrat jusqu’à Gfellen, dans l’Entlebuch.

Il fait frais à Langis, situé à 1442 mètres d’altitude. Le Schlierengrat s’étend vers le nord, une longue crête boisée dont le point culminant n’est que 300 mètres plus haut que notre point de départ. Une large piste assez glissante et boueuse (signe précurseur des délices à venir) nous mène à Schwendi Kaltbad. C’est ici que commence la seule véritable montée de la journée. Un sentier quitte la piste à droite, contourne un chalet d’alpage, puis gagne rapidement de la hauteur, montant en diagonal à travers une succession de bosquets et de clairières. Le sol est spongieux et parsemé de linaigrettes, ce qui donne à ma collègue et moi l’occasion d’un échange terminologique anglo-allemand autour du thème des marais et autres bourbiers.

Nous atteignons rapidement la crête, au point marqué 1649 mètres sur la carte. Le sol est plus sec ici et est recouvert d’un tapis de  ce qui deviendront des myrtilliers un peu plus tard dans l’été. Ma coéquipière du jour a grandi à la campagne et s’y connaît en matière de plantes comestibles. Elle cueille quelques feuilles de Suurklee ou trèfle des bois, m’assurant qu’elles sont excellentes en salade et m’encourageant à les goûter. Voyant ma grimace, elle s’empresse de me dire que ça peut être « un peu amer » et qu’il faut en manger vraiment beaucoup pour l’apprécier à sa juste valeur ! Un peu plus tard, elle me refait le même coup avec ce qui ressemble à une vulgaire pâquerette, qui est tout aussi amère. La prochaine fois que je fais une balade avec elle, j’amènerai une bouteille de sauce salade !

La crête, qui constitue la frontière cantonale entre Lucerne et Obwalden, est boisée et n’offre que de brefs aperçus du paysage environnant. A notre gauche, le côté lucernois de la crête descend presque verticalement dans une vallée large et profonde, au-delà de laquelle se dressent les sommets plus élevés et plus escarpés du Fürstein et du Schimbrig. Côté Obwalden, le relief est plus doux, avec des pentes qui descendent dans une forêt épaisse qui n'offre que de rares échappées vers la crête parallèle du Jänzi.

Nous sommes tous les deux surpris par un bruit venant de la vallée à gauche, qui ressemble à s’y méprendre à celui d’un train qui freine en entrant en gare. Sachant qu’il n’y a pas de voie ferrée dans cette vallée, nous nous demandons vraiment ce que cela pourrait être. Puis le son bascule subitement des profondeurs de la vallée vers les hauteurs du ciel et le mystère est élucidé : un planeur glisse au-dessus de nos têtes, le bruit est celui de l’air passant autour de ses ailes. C’est fou à quel point un bruit peut être trompeur, nous étions tous les deux convaincus que ça venait de plus bas alors que c’était juste au-dessus de nous.

La crête est une suite de creux et de bosses, avec une tendance générale à la montée. Par endroits elle est assez étroite, jamais exposée mais néanmoins plus « montagnarde » que ce que j’avais supposé. Peu à peu nous gagnons de la hauteur, jusqu’à ce que nous atteignions le point culminant du Schlierengrat, à une altitude de 1748 mètres. Ce « sommet », qui offre de belles vues côté lucernois, est immédiatement suivi par une courte section où il faut crapahuter un peu pour désescalader une petite barre rocheuse. J’avais prévu de faire cette randonnée en raquettes l’hiver dernier : cet endroit m’aurait sans doute contraint à faire demi-tour et à chercher un parcours plus aisé sur le flanc obwaldien de la crête. En bas de cette descente raide se trouve un banc et nous nous y asseyons pour casser la croûte, même s’il est encore un peu tôt pour manger. Pendant notre pause, des nuages arrivent et nous nous trouvons bientôt enveloppés dans un brouillard humide et très automnal qui nous refroidit vite. Je me trouve presque à regretter que je n’ai pas pris de gants.

Encore quelques creux et bosses, tronçons larges et étroits, puis la crête se termine de manière aussi abrupte qu’inattendue. Quittant la forêt, nous descendons une pente herbeuse jusqu’à la large selle de Schrotenegg, d’où les sommets les plus à l’ouest de la chaîne du Pilatus sont visibles pour la première fois au-dessus de la forêt.

Notre itinéraire se poursuit maintenant vers l’ouest et vers le bas, face aux parois impressionnantes du Schimbrig. Nous descendons à travers de très beaux alpages vers le chalet d’Ober Laueberg, passons au milieu d’un troupeau de jeunes taurillons, franchissons un ruisseau et continuons dans du terrain de plus en plus marécageux. C’est le genre d’endroit qui doit être boueux même après des semaines de sécheresse, et le fait que ces pâturage ont été gentiment labourés par les vaches n’aide pas. Nous avançons de plus en plus lentement, zigzaguant pour essayer de trouver le parcours le plus sec possible. Néanmoins, mon pantalon ne tarde pas à se trouver bien recouvert de boue presque jusqu’aux genoux. Pour une raison que je ne comprends pas , celui de ma collègue reste parfaitement propre. C’est d’autant plus injuste vu qu’elle est en baskets alors que j’ai mis de « vraies » chaussures de marche ! Lorsque nous arrivons à la lisière de la forêt en contrebas du chalet de Mittler Laueberg, le rapport eau-terre ferme a atteint un stade où le sol ressemble plus ou moins à une mare avec de l’herbe poussant dedans. Inévitablement, je finis par en mettre plein à l’intérieur de mes chaussures… maintenant il va falloir que je me lave les pieds !  La récompense est un nombre extraordinaire de fleurs alpines, de toutes les couleurs, formes et tailles.

De nouveau en forêt, au milieu d’aromes de conifères et d’ail des ours, nous sommes confrontés à un autre défi.  Les marécages et la boue font place à un sentier raide, étroit, caillouteuse et extrêmement glissant. Le tout est recouvert de végétation, de sorte qu’il soit impossible de savoir si les endroits où nous posons nos pieds sont sûrs, ou si une cheville cassée nous attend au prochain pas. C’est le genre de sentier où on est très heureux de ne pas devoir presser le pas pour attraper le dernier car postal. Le sentier est peu marqué et parfois difficile à suivre ; seules de rares balises rouge-blanc nous indique qu’il s’agit bel et bien d’un chemin de randonnée et non pas d’un lit de ruisseau. Je me dis que tout ça a quelque chose d’une jungle amazonienne, mais ce n’est sans doute que l’effet Coupe du Monde….

Nous retrouvons enfin la vallée et la civilisation. Le sentier fait place à une large piste et, pour la première fois depuis Langis, nous voyons d’autres personnes. A Brüedere, il y a des toilettes publiques en forme de maison de poupée façon Heidi, avec des fenêtres carrés aux rideaux rouges sorties tout droit d’un dessin d’enfant.
Nous atteignons Gfellen à 14 heures 20, le bus est parti cinq minutes auparavant. Il y en a un toutes les heures… sauf à 15 :15, nous avons donc deux heures à attendre. Heureusement il y a un bistrot, et nous passons le temps de façon très agréable, à discuter au-dessus d’une bière puis d’une meringue de taille monumentale. L’armée a investi le parking devant le restaurant et s’occupe à déplacer des objets divers d’un endroit à un autre, puis à construire des palissades autour, le tout à l’aide d’une variété d’engins motorisés. « Toys for boys », commente ma coéquipière : en effet, les militaires semblent bien s’amuser, ça a quelque chose du garçon qui vient de recevoir un train-jouet pour Noël. Lorsque le bus arrive, l’armée suisse est en train de s’entraîner à garer des camionnettes l’une à côté de l’autre en ligne parfaite, puis de recommencer.  Dix minutes plus tard nous sommes à Entlebuch, et peu après de retour à Lucerne.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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