ViaJacobi : Etape 12, de Brienzwiler à Interlaken
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English version
Bien que techniquement facile, cette étape est longue. J’ai estimé le temps de marche à environ sept heures et suis loin d’être convaincu que je la ferai en une seule fois. C’est le dernier de mes trois jours de congé : je me force à sortir du lit à 6h15 et suis à la gare à huit heures. Comme hier, le train est bondé de touristes en route pour Interlaken. Entre Alpnach et Sarnen, dans une cour de ferme à droite de la voie ferrée, de gros ballots de foin enveloppés de plastique ont été soigneusement disposés en tas genrés : des ballots de plastique bleu à gauche, des ballots de plastique rose à droite.
Je ne commets pas l'erreur de rester dans le train jusqu'à la gare de Brienzwiler, ce qui a inutilement rallongé mon trajet retour d'une heure à la fin de l'étape d'hier. Ce matin je descends à Brünig-Hasliberg, d'où un bus me conduit en vingt minutes au centre du village de Brienzwiler, où je retrouve le ViaJacobi. Dans la rue principale du village, un panneau indique qu'il est interdit de fumer à l'extérieur lorsque le foehn souffle : qu'il s'agisse d'humour noir ou non je ne sais pas, mais cela pourrait bien être à prendre au sérieux : les maisons sont collées les unes des autres et sont construites en bois : un mégot emporté par le vent pourrait entraîner des conséquences dramatiques.
L'étape d'aujourd'hui se déroule essentiellement sous le signe du lac de Brienz, même s’il n'apparaît qu’au bout d’une heure de marche. En attendant de retrouver le lac, des pistes forestiers agréables et des petites routes tranquilles me font passer devant des écuries jusqu'à Hofstetten (646 m), village agricole qui s’étend le long de la route sur une distance assez conséquente.
L’itinéraire descend à présent pour atteindre le bord du lac à l'extrémité est de Brienz (575 m). L'eau est d'une belle couleur turquoise sous le soleil du matin, et je m'assieds près de l’eau pour manger un carré de chocolat et profiter de la vue. Je venais venir régulièrement dans la région lorsque j’habitais en Suisse romande, mais cela faisait un moment que je n'étais plus revenu. La ViaJacobi évite le centre-ville, préférant suivre la promenade du bord du lac, passant devant le port et la gare, puis à l'arrière des hôtels et des restaurants qui bordent la rue principale. À l’autre bout de la ville, l’itinéraire quitte la berge et monte en pente raide, passant devant l'église sur son promontoire au-dessus du lac. Pendant environ un kilomètre et demi, la surface sous mes pieds est goudronnée, avant de céder la place à un sentier forestier à Ried (682 m).
Deux ravins de taille impressionnante doivent être traversés en l’espace de quelques minutes ici. Le premier (Helgraben), se trouve juste avant la fin de la route et se franchit sur un pont ; au niveau du deuxième (Ofenbielengraben) il faut descendre dans le lit du ravin puis remonter de l'autre côté. Ces deux ravins descendent sur une distance verticale de plus de 1 000 mètres depuis les montagnes au-dessus : aujourd'hui, ils sont à sec, mais il suffit de voir à quel point ils sont profonds et à quel point ils ont creusé leur lit pour imaginer qu'après un gros orage, il vaut mieux ne pas se trouver à proximité immédiate.
Bois et prairies se suivent pendant une vingtaine de minutes, avec de belles vues en arrière vers l'est le long du lac vers les sommets de la région du Sustenpass : c’est la partie la plus jolie de l’étape. Un banc magnifiquement situé me tend ses mains : offrant à la fois la vue et de l'ombre, ce serait un endroit absolument parfait pour pique-niquer, mais il n'est que 11h30, encore un peu tôt, alors je continue. Un peu plus loin, le sentier rejoint une piste forestière plus large, qui commence toute de suite à grimper régulièrement. Un VTTiste descend la piste vers moi à fond la caisse, ralentissant à peine dans les virages ; quelques minutes après, c’est un groupe familial d’Anglais qui avancent beaucoup plus prudemment sur leurs vélos, la fille adolescente de la famille visiblement mal à l'aise sur le gravier glissant. Un troisième ravin (Mattengraben) se franchit entre deux cascades : un pont en planches de fortune a été installé pour les marcheurs, tandis que des panneaux posés à quelques mètres avant et après le passage avertissent les cyclistes du risque de tomber dans le ravin.
Le plus grand des ravins qui descendent du Brienzergrat entre Brienz et Oberried est l'Underweidligraben. La ViaJacobi le franchit sur un pont suspendu, long de 80 mètres et presque aussi haut au-dessus du lit rocheux du ravin en contrebas. Ce pont est démonté chaque hiver pour éviter qu'il ne soit détruit par les avalanches et est réinstallé au printemps après la fonte des neiges. Juste avant le pont, je rencontre un couple francophone, plus âgés que moi, assis sur un rocher à l'ombre près du sentier. Ils viennent de monter les 200 mètres depuis Oberried sous le soleil de midi et, comme moi, cherchent un bon endroit pour la pause pique-nique. Ils me demandent s'il y a des bancs dans la direction d'où je viens : il y en a quelques-uns, leur dis-je, mais il faudra marcher une demi-heure pour en trouver un qui ne soit pas en plein soleil. Ils décident de rester là où ils sont et me disent qu'à quelques centaines de mètres au-delà du pont, je trouverai un banc à l'ombre.
Le pont suspendu tangue sous mes pas, les plaques métalliques sous mes pieds grinçant au rythme de mes pas. Au-delà du pont, j’entame la descente vers Oberried, toujours sur une large piste forestière, arrivant bientôt au banc ombragé promis... mais il est déjà occupé. Cinq minutes plus tard, je trouve enfin un endroit pour déjeuner : il n'y a pas de vue, mais je suis protégé du soleil. Ensuite, je continue de descendre jusqu'à ce que le sentier quitte la forêt juste au-dessus de l'extrémité est d'Oberried. Tout comme à Brienz, le ViaJacobi évite le centre du village, restant au bord du lac. Cependant, tandis qu'à Brienz la promenade du bord du lac est large, à Oberried, le sentier est étroit, se faufilant entre les jardins des maisons du village sur la droite et des plages et pontons privés sur la gauche. Par endroits, on est même au-dessus de l’eau sur une passerelle métallique. À l'extrémité ouest du village, il y a une magnifique vue le long du lac vers l’est, avec les toits rouges des maisons d'Oberried descendant en cascade jusqu'au bord de l'eau, et la longue arête du Brienzergrat au-dessus.
J'aurais pu terminer ma randonnée à Oberried, où il y a une gare. Il reste encore deux heures et demie de marche jusqu'à Interlaken, et la chaleur me fatigue. Je décide néanmoins de continuer : cela évitera que l'étape suivante soit trop longue, et il me semble plus logique de m’arrêter au bout du lac à Interlaken, plutôt qu'à Oberried à mi-chemin.
L’itinéraire monte à nouveau maintenant, 200 mètres de dénivelé fatigant sous le chaud soleil de l'après-midi : il fait 30 degrés à l’ombre. Cette partie de l'étape est à l’image de la partie précédente, avec des pistes forestières, des ravins escarpés descendant depuis les montagnes au-dessus, et des vues vers l'ouest vers les sommets enneigés au sud d'Interlaken, au-dessus de la vallée de Lauterbrunnen. Le sentier redescend ensuite vers Niederried, mais ici, il contourne le village par en haut plutôt que de descendre jusqu'au bord du lac. Pour ceux qui en auraient assez de marcher à ce point, il y a aussi une gare. Je commence à me dire que j’appartiens à la catégorie qui en ont assez pour aujourd'hui : j’ai trop chaud, je transpire et mes muscles se plaignent, mais Interlaken est trop proche pour que je m’arrête maintenant.
Une nouvelle montée vient ensuite, moins longue que les précédentes, puis le chemin traverse horizontalement dans la forêt, passe au milieu d’une grande scierie entre des montagnes de bûches et de planches, puis commence à descendre vers Ringgenberg, le dernier des villages sur la rive nord du Brienzersee avant son extrémité ouest. Ici aussi il y a une gare qui permettrait de raccourcir l’étape de trois quarts d’heure ; il y a aussi une vieille église et un château en ruines perché sur une butte au-dessus du centre du village. De Ringgenberg à Interlaken, la ViaJacobi contourne une colline escarpée par le sud, entre des falaises verticales à droite et une forte pente descendant vers le lac à gauche. La ligne de chemin de fer émerge d'un tunnel juste en dessous du sentier, et c’est côte à côte que randonneurs et trains franchissent l’Aare, qui s'écoule du lac ici. Chemin de fer et sentier partagent le même pont pour passer sur la rive sud, c’est comme à Cologne mais sans tous les cadenas.
La gare d'Interlaken Ost est maintenant visible : elle paraît toute proche, mais la ligne droite vers la gare est barrée par des voies de garage qu’il faut contourner, et il faut encore environ 15 minutes de marche le long de l’Aare pour atteindre la fin de l’étape. La gare se trouve au bord de la rivière, à côté de l’embarcadère, j'y arrive en même temps qu’un bateau qui déversent des flots de touristes sur le quai. Ils ont l’air beaucoup plus élégants et moins transpirants que moi ! J'ai juste le temps d'acheter une bière rafraîchissante à la Coop devant la gare, avant de prendre le train pour rentrer après une étape longue et chaude, avec de très belles vues.
Etape suivante
Etape précédente
Bien que techniquement facile, cette étape est longue. J’ai estimé le temps de marche à environ sept heures et suis loin d’être convaincu que je la ferai en une seule fois. C’est le dernier de mes trois jours de congé : je me force à sortir du lit à 6h15 et suis à la gare à huit heures. Comme hier, le train est bondé de touristes en route pour Interlaken. Entre Alpnach et Sarnen, dans une cour de ferme à droite de la voie ferrée, de gros ballots de foin enveloppés de plastique ont été soigneusement disposés en tas genrés : des ballots de plastique bleu à gauche, des ballots de plastique rose à droite.
Je ne commets pas l'erreur de rester dans le train jusqu'à la gare de Brienzwiler, ce qui a inutilement rallongé mon trajet retour d'une heure à la fin de l'étape d'hier. Ce matin je descends à Brünig-Hasliberg, d'où un bus me conduit en vingt minutes au centre du village de Brienzwiler, où je retrouve le ViaJacobi. Dans la rue principale du village, un panneau indique qu'il est interdit de fumer à l'extérieur lorsque le foehn souffle : qu'il s'agisse d'humour noir ou non je ne sais pas, mais cela pourrait bien être à prendre au sérieux : les maisons sont collées les unes des autres et sont construites en bois : un mégot emporté par le vent pourrait entraîner des conséquences dramatiques.
L'étape d'aujourd'hui se déroule essentiellement sous le signe du lac de Brienz, même s’il n'apparaît qu’au bout d’une heure de marche. En attendant de retrouver le lac, des pistes forestiers agréables et des petites routes tranquilles me font passer devant des écuries jusqu'à Hofstetten (646 m), village agricole qui s’étend le long de la route sur une distance assez conséquente.
L’itinéraire descend à présent pour atteindre le bord du lac à l'extrémité est de Brienz (575 m). L'eau est d'une belle couleur turquoise sous le soleil du matin, et je m'assieds près de l’eau pour manger un carré de chocolat et profiter de la vue. Je venais venir régulièrement dans la région lorsque j’habitais en Suisse romande, mais cela faisait un moment que je n'étais plus revenu. La ViaJacobi évite le centre-ville, préférant suivre la promenade du bord du lac, passant devant le port et la gare, puis à l'arrière des hôtels et des restaurants qui bordent la rue principale. À l’autre bout de la ville, l’itinéraire quitte la berge et monte en pente raide, passant devant l'église sur son promontoire au-dessus du lac. Pendant environ un kilomètre et demi, la surface sous mes pieds est goudronnée, avant de céder la place à un sentier forestier à Ried (682 m).
Deux ravins de taille impressionnante doivent être traversés en l’espace de quelques minutes ici. Le premier (Helgraben), se trouve juste avant la fin de la route et se franchit sur un pont ; au niveau du deuxième (Ofenbielengraben) il faut descendre dans le lit du ravin puis remonter de l'autre côté. Ces deux ravins descendent sur une distance verticale de plus de 1 000 mètres depuis les montagnes au-dessus : aujourd'hui, ils sont à sec, mais il suffit de voir à quel point ils sont profonds et à quel point ils ont creusé leur lit pour imaginer qu'après un gros orage, il vaut mieux ne pas se trouver à proximité immédiate.
Bois et prairies se suivent pendant une vingtaine de minutes, avec de belles vues en arrière vers l'est le long du lac vers les sommets de la région du Sustenpass : c’est la partie la plus jolie de l’étape. Un banc magnifiquement situé me tend ses mains : offrant à la fois la vue et de l'ombre, ce serait un endroit absolument parfait pour pique-niquer, mais il n'est que 11h30, encore un peu tôt, alors je continue. Un peu plus loin, le sentier rejoint une piste forestière plus large, qui commence toute de suite à grimper régulièrement. Un VTTiste descend la piste vers moi à fond la caisse, ralentissant à peine dans les virages ; quelques minutes après, c’est un groupe familial d’Anglais qui avancent beaucoup plus prudemment sur leurs vélos, la fille adolescente de la famille visiblement mal à l'aise sur le gravier glissant. Un troisième ravin (Mattengraben) se franchit entre deux cascades : un pont en planches de fortune a été installé pour les marcheurs, tandis que des panneaux posés à quelques mètres avant et après le passage avertissent les cyclistes du risque de tomber dans le ravin.
Le plus grand des ravins qui descendent du Brienzergrat entre Brienz et Oberried est l'Underweidligraben. La ViaJacobi le franchit sur un pont suspendu, long de 80 mètres et presque aussi haut au-dessus du lit rocheux du ravin en contrebas. Ce pont est démonté chaque hiver pour éviter qu'il ne soit détruit par les avalanches et est réinstallé au printemps après la fonte des neiges. Juste avant le pont, je rencontre un couple francophone, plus âgés que moi, assis sur un rocher à l'ombre près du sentier. Ils viennent de monter les 200 mètres depuis Oberried sous le soleil de midi et, comme moi, cherchent un bon endroit pour la pause pique-nique. Ils me demandent s'il y a des bancs dans la direction d'où je viens : il y en a quelques-uns, leur dis-je, mais il faudra marcher une demi-heure pour en trouver un qui ne soit pas en plein soleil. Ils décident de rester là où ils sont et me disent qu'à quelques centaines de mètres au-delà du pont, je trouverai un banc à l'ombre.
Le pont suspendu tangue sous mes pas, les plaques métalliques sous mes pieds grinçant au rythme de mes pas. Au-delà du pont, j’entame la descente vers Oberried, toujours sur une large piste forestière, arrivant bientôt au banc ombragé promis... mais il est déjà occupé. Cinq minutes plus tard, je trouve enfin un endroit pour déjeuner : il n'y a pas de vue, mais je suis protégé du soleil. Ensuite, je continue de descendre jusqu'à ce que le sentier quitte la forêt juste au-dessus de l'extrémité est d'Oberried. Tout comme à Brienz, le ViaJacobi évite le centre du village, restant au bord du lac. Cependant, tandis qu'à Brienz la promenade du bord du lac est large, à Oberried, le sentier est étroit, se faufilant entre les jardins des maisons du village sur la droite et des plages et pontons privés sur la gauche. Par endroits, on est même au-dessus de l’eau sur une passerelle métallique. À l'extrémité ouest du village, il y a une magnifique vue le long du lac vers l’est, avec les toits rouges des maisons d'Oberried descendant en cascade jusqu'au bord de l'eau, et la longue arête du Brienzergrat au-dessus.
J'aurais pu terminer ma randonnée à Oberried, où il y a une gare. Il reste encore deux heures et demie de marche jusqu'à Interlaken, et la chaleur me fatigue. Je décide néanmoins de continuer : cela évitera que l'étape suivante soit trop longue, et il me semble plus logique de m’arrêter au bout du lac à Interlaken, plutôt qu'à Oberried à mi-chemin.
L’itinéraire monte à nouveau maintenant, 200 mètres de dénivelé fatigant sous le chaud soleil de l'après-midi : il fait 30 degrés à l’ombre. Cette partie de l'étape est à l’image de la partie précédente, avec des pistes forestières, des ravins escarpés descendant depuis les montagnes au-dessus, et des vues vers l'ouest vers les sommets enneigés au sud d'Interlaken, au-dessus de la vallée de Lauterbrunnen. Le sentier redescend ensuite vers Niederried, mais ici, il contourne le village par en haut plutôt que de descendre jusqu'au bord du lac. Pour ceux qui en auraient assez de marcher à ce point, il y a aussi une gare. Je commence à me dire que j’appartiens à la catégorie qui en ont assez pour aujourd'hui : j’ai trop chaud, je transpire et mes muscles se plaignent, mais Interlaken est trop proche pour que je m’arrête maintenant.
Une nouvelle montée vient ensuite, moins longue que les précédentes, puis le chemin traverse horizontalement dans la forêt, passe au milieu d’une grande scierie entre des montagnes de bûches et de planches, puis commence à descendre vers Ringgenberg, le dernier des villages sur la rive nord du Brienzersee avant son extrémité ouest. Ici aussi il y a une gare qui permettrait de raccourcir l’étape de trois quarts d’heure ; il y a aussi une vieille église et un château en ruines perché sur une butte au-dessus du centre du village. De Ringgenberg à Interlaken, la ViaJacobi contourne une colline escarpée par le sud, entre des falaises verticales à droite et une forte pente descendant vers le lac à gauche. La ligne de chemin de fer émerge d'un tunnel juste en dessous du sentier, et c’est côte à côte que randonneurs et trains franchissent l’Aare, qui s'écoule du lac ici. Chemin de fer et sentier partagent le même pont pour passer sur la rive sud, c’est comme à Cologne mais sans tous les cadenas.
La gare d'Interlaken Ost est maintenant visible : elle paraît toute proche, mais la ligne droite vers la gare est barrée par des voies de garage qu’il faut contourner, et il faut encore environ 15 minutes de marche le long de l’Aare pour atteindre la fin de l’étape. La gare se trouve au bord de la rivière, à côté de l’embarcadère, j'y arrive en même temps qu’un bateau qui déversent des flots de touristes sur le quai. Ils ont l’air beaucoup plus élégants et moins transpirants que moi ! J'ai juste le temps d'acheter une bière rafraîchissante à la Coop devant la gare, avant de prendre le train pour rentrer après une étape longue et chaude, avec de très belles vues.
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stephen

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