Fin de l’année dans le Jura soleurois


Publiziert von stephen , 7. Januar 2022 um 11:52.

Region: Welt » Schweiz » Solothurn
Tour Datum:31 Dezember 2021
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-SO 
Zeitbedarf: 5:30
Aufstieg: 850 m
Abstieg: 890 m
Strecke:Wolfsschlucht – Tannmatt – Güggel – Bremgarten - Balsthal
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Herbetswil, Wolfsschlucht, sur la ligne de bus Balsthal-Gänsbrunnen
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Balsthal

English version

Notre dernière randonnée de l’année 2021 nous fait traverser une partie du Jura soleurois, entre la Wolfsschlucht près de Welschenrohr et la petite ville de Balsthal.

Je connaissais déjà les gorges de l’Areuse, de l’Orbe, de Covatanne, de la Poëtta Raisse et de la Combe Grède. En revanche, je n’avais jamais entendu parler de la Wolfsschlucht, qui mérite pourtant le déplacement. Nous laissons la voiture à Balsthal et prenons le bus jusqu’à l’arrêt qui se trouve à l’entrée de la gorge, au milieu de nulle part. 

Malgré des prévisions météo remplies de soleil et de températures printanières, notre randonnée débute dans un brouillard particulièrement humide et froid. Quittant la route, nous pénétrons dans l’entrée de la gorge, qui n’est qu’une fissure entre de hautes parois rocheuses, tellement étroite qu’on pourrait facilement passer devant en voiture sans la voir. Tout de suite nous nous trouvons dans un monde mystérieux et vaguement inquiétant, où tout est monochrome et flou, et où le seul bruit est celui du ruisseau qui coule au fond de la gorge par une série de petites cascades. La météo correspond parfaitement à l’ambiance des lieux. Les falaises de part et d’autre du sentier doivent avoisiner les 100 mètres de haut, avec quelques surplombs impressionnants. Nous franchissons le ruisseau sur une passerelle au-dessus d’une cascade plus haute que les autres, puis remontons vers une bifurcation de chemins à la base d’une falaise, où se trouve une immense grotte. Serait-ce ici que se cachaient les loups qui ont donné leur nom à la gorge ? La grotte semble profonde – même avec une lampe frontale je n’en vois pas le bout – et son entrée a été aménagée avec une place de barbecue et des bancs. 

Plus haut, la gorge commence à s’élargir et les falaises cèdent leur place à des pentes boisées avec des barres rocheuses par endroits. Vers 830 mètres, où il y a une seconde jonction de chemins, nous commençons à sortir du brouillard. Les troncs des arbres, effilés et verticaux, semblent chercher un ciel dont la couleur commence à virer du blanc au bleu alors que les premiers rayons de soleil effleurent les feuilles mortes sous nos pieds. Le sentier devient plus large et moins sinueux, longeant le lit du torrent qui, ici, est complètement à sec. Nous atteignons enfin la fin des gorges et la lisière de la forêt à Tufftbrunnen (951 m), où le sentier débouche sur une petite route d’alpage. 

Nous nous arrêtons pour enlever une couche de vêtements, car nous sommes maintenant en plein soleil et la température a fait un bond d’au moins dix degrés. Nous traversons la petite route et poursuivons notre montée dans le pâturage d’en face, où un nombre impressionnant de taupinières fait concurrence aux bouses de vaches, très nombreuses elles aussi. Nous poursuivons par une longue clairière rectangulaire (Chuematt, sans doute bien nommée en été) entre des pentes boisées, puis par une traversée montante jusqu’à ce que nous émergions, vers 1100 mètres, sur la crête du massif, devant une vue splendide et typiquement jurassienne.  Nous nous trouvons sur le bord d’une vallée qui descend vers l’est, plongeant vers le brouillard qui persiste en bas. La vallée est parsemée de chalets et de bosquets alors que plus loin, des collines arrondies sortent leur tête de l’océan de nuages. Nous continuons jusqu’à Obere Tannmatt (1122 m), où il y a un restaurant (fermé aujourd’hui) et même un arrêt de bus (deux bus par jour à la belle saison). Après un quart d’heure de marche supplémentaire, nous trouvons l’endroit parfait pour pique-niquer, assis sur l’herbe d’une pente orientée plein sud, au soleil et à l’abri du vent. Face à nous, les sommets de l’Oberland bernois se détachent à l’horizon, avec le trio Eiger, Mönch Jungfrau au milieu du panorama.

Le ventre plein, nous continuons en montant jusqu’au point culminant de la randonnée (1200 m), où le sentier passe sous une ligne haute tension : c’est la seule pollution visuelle de toute la journée. Nous traversons un fond de vallon un peu boueux entre des dolines et remontons en pente douce jusqu’à la ferme de Zentner (1180 m), où le sentier fait place à une petite route asphaltée. Nous descendons vers la grande ferme de Güggel (1150 m), où se trouve un deuxième restaurant d’alpage. Celui-ci est ouvert et la terrasse est bien remplie de familles qui dégustent sans doute des plats typiques comme des röstis au jambon ou des croûtes au fromage.

Les cinq kilomètres qui suivent se déroulent sur revêtement dur, mais le paysage est tellement joli que nous oublions le goudron sous nos pieds. Vers le nord, sur notre gauche, la vue s’étend jusqu’à l’agglomération bâloise et la Forêt Noire. A droite, en direction du sud, toute la chaîne alpine est visible depuis le Tödi jusqu’à la Suisse centrale, l’Oberland bernois et les Préalpes fribourgeoises. Y a-t-il beaucoup d’autres endroits en Suisse depuis lesquels on peut voir une si grande partie du pays ? 

La petite route poursuit son bonhomme de chemin, ondulant entre chalets et forêts dont les arbres projettent des ombres sombres et longues sous le soleil hivernal qui descend déjà vers l’horizon. A Stierenberg (1076 m), où il y a un petit cabanon avec boissons en libre-service, le goudron fait enfin place à un pâturage boueux, que nous traversons sur un kilomètre, jusqu’à ce que la crête s’amenuise et la forêt nous rejoint des deux côtés. Une descente courte mais raide et glissante nous mène à Bremgarten (909 m, restaurant lui aussi fermé), au fond d’un vallon baigné d’une lumière de fin d’après-midi toute en douceur. 

Il nous reste une heure de marche jusqu’à Balsthal et la lumière commence à diminuer. La descente commence par une large piste forestière, mais celle-ci se transforme bientôt en sentier raide et extrêmement boueux, où rester debout relève du défi. Heureusement qu’il reste assez de lumière pour ne pas devoir recourir aux lampes frontales, sinon je ne pense pas que nous serions arrivés en bas sans être complètement couverts de boue ! Plus bas, de nouveau sur une piste plus stable sous les pieds, nous doublons un homme seul qui admire la vue entre les arbres vers les deux pointes du Schreckhorn, illuminées par un dernier rayon de soleil. Les premières maisons de Balsthal ne sont plus très loin et nous atteignons bientôt le centre-ville, puis la gare où nous avons lassé notre voiture. 

Cette randonnée, qui nous a montré les visages très contrastés du Jura, est à recommander absolument… une très belle manière de conclure l’année !

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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