Lötschental : Nassi Blatta #ruine

Modeste randonnée d'une demi-journée dans la région de Bifig, dans la Lötschental, à la recherche d'un alpage perdu : Nassi Blatta (Nasse Platten, Nass Blatta). Cet alpage, constitué de deux mayens, séparés par cinquante mètres de dénivelé, est encore visible sur cette photo de 1927 ou celle-ci. Sur la CNS de 2020, le mayen inférieur devrait être encore en bon état. Hélas, il s'avérera en être autrement.

Le parking de Ferden étant complet, nous laissons notre véhicule à celui de Kippel (CHF 1.20 de l'heure, le terminal pour cartes de crédit est hors-service, l'appareil accepte néanmoins les billets. On peut également y obtenir un pass pour la route de Hockenalp). J'abandonne Alice à Chaschtäl et m'engage sur le vieux sentier montant à Bifig, déjà emprunté lors de cette précédente randonnée. A noter que, cette fois-ci, j'utilise une sente quelques mètres avant le mayen inférieur de Michälschweng qui permet de gagner le mayen supérieur en passant par la forêt et en évitant ainsi l'escalade inconfortable d'un muret situé au bas du pâturage.

Je découvre les ruines d'un troisième mayen et poursuis ma route jusqu'au mayen supérieur de Bifig, encore en bon état. De là, part horizontalement l'ancien chemin, encore bien visible, pour Nassi Blatta. Hélas, cela se gâte rapidement, de nombreux arbres déracinés encombrent le parcours. Je rejoins une sente à gibier qui perd de l'altitude et me conduit, après de nombreux efforts et de branches dans la figure, à une borne : une pierre plate posée verticalement, ornée d'une croix gravés et peinte en rouge. Me voici arrivé aux limites de la parcelle inférieure de Nassi Blatta, et quelques instants plus tard, aux ruines du mayen.

L'endroit est abominablement solitaire et la lumière traverse difficilement les branches sèches des sapins qui ont envahi ce qui était jadis un généreux pâturage. Plus bas, un petit muret en pierres protège les audacieux de plonger dans le vide et autorise une halte au soleil, en profitant de la vue sur le flanc opposé de la vallée.

En traversant une urticante colonie d'orties, je rejoins également le mayen supérieur, dans un état plus lamentable encore. Puis, une vague sente direction NE m'amène au chemin venant de Bifig que j'avais précédemment quitté. Celui-ci se dirige au sud et, surprise, son état s'améliore au fur et à mesure : sa largeur dépasse un mètre et des murs de soutènement apparaissent çà et là. Des bûcherons ont également oeuvré dans la région, vu les coupes qui ont été réalisée il y a peu.

Il effectue ensuite un virage à 180° et pointe vers le nord, puis finit par rejoindre la branche inférieure du sentier passant par le P.1670, visible sur la CNS. Sentier que je suis jusqu'à Bifig, et de là, la route jusqu'au lieu-dit Chastlera où je coupe à travers bois pour rejoindre le tracé de l'ancien bisse du même nom.

Retour à Chastel où je récupère Alice et nous retournons de concert à Kippel, récupérer notre véhicule.

Une bien belle journée ce fût !

Note : le parcours utilisé demande une certaine pratique de terrain à forte pente où n'existe aucun sentier. Le GPS est conseillé, voire indispensable. Cette expérience démontre qu'il est préférable d'atteindre Nassi Blatta en passant par le P.1670 plutôt que par les restes de l'ancien chemin direct venant de Bifig.

Bisse de Kastlera (Chastelra) sur suone.ch