Quatre jours dans l'Oberland bernois : Troisième étape, de Griesalp à l'Oeschinensee


Publiziert von stephen , 26. August 2018 um 17:00.

Region: Welt » Schweiz » Bern » Jungfraugebiet
Tour Datum:13 August 2018
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-BE 
Aufstieg: 1450 m
Abstieg: 1250 m
Strecke:Griesalp - Hohtürli - Oeschinensee

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A notre grande surprise, c'est un ciel bleu qui nous accueille lundi matin au réveil. Les prévisions sont plus optimistes que la veille au soir : l'animation satellite de Meteosuisse montre une petite zone de pluie entre 9 et 10 heures, puis plus rien jusqu'à l'arrivée d'un régime d'averses plus marqué vers 15 heures. Du coup, nous abandonnons nos divers plans B et revenons à notre première intention, qui est de monter jusqu'au Hohtürli avant de descendre jusqu'à l'Oeschinensee, où nous avons réservé pour la nuit.

Il n'est malheureusement pas possible d'avoir le petit déjeuner avant 8 heures au Berghaus Griesalp et le check-out avant 8 heures 30 est également impossible. Nous aurions aimé démarrer plus tôt dans le but d'arriver à notre destination avant la pluie, mais ce n'est qu'à 8 heures 45 que nous sommes enfin prêts à démarrer. Nous savons que le mauvais temps finira par arriver et décidons d'avancer vite, sans forcer le pas mais en évitant de faire trop de pauses.

Au début, le sentier très bien profilé nous permet de gagner rapidement de l'altitude sans nous fatiguer pour autant, d'abord en forêt puis par des alpages. Le soleil brille toujours, même si un voile de nuages élevés commence à s'imposer alors que derrière nous dans la vallée, le ciel est devenu très noir : la petite averse de neuf heures a décidé d'aller embêter les rives du lac de Thoune et de nous laisser tranquilles.

Le sentier devient plus ardu au-dessus d'Oberi Bundalp (1840 m). Suivant la crête d'une moraine plutôt raide, il se perd en multiples traces de chemins érodées et, même si la direction générale est évidente, trouver le cheminement le plus logique et le moins fastidieux l'est moins. Devant et derrière nous, d'autres petits groupes de randonneurs avancent lentement. Je suis surpris : vu la météo annoncée, je me disais que nous allions nous trouver seuls, mais en réalité nous verrons du monde tout au long de cette étape. Après une demi-heure nous atteignons le haut de ce raidillon. Le sentier traverse une pente de schiste noire presque à l'horizontale puis, par contraste total, s'engage dans un chaos de rochers et de pierres presque blanches, avant de descendre pour se nicher sous une immense falaise en surplomb. Derrière nous, des nuages sont remontés depuis la vallée et en quelques minutes, nous nous trouvons dans un brouillard épais alors que les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Nous nous arrêtons pour boire et pour enfiler nos vêtements imperméables : le reste de la montée jusqu'au col sera plus raide, il vaut mieux ne pas avoir à s'arrêter au milieu pour s'équiper contre la pluie.

Il reste 300 mètres de dénivelée jusqu'au col… 300 mètres très raides sur un terrain extrêmement instable. Comme pour la descente de la Sefinenfurgge hier, il y a des escaliers en bois et des cordes fixes, mais les escaliers du Hohtürli sont nettement plus raides et exposés. Au début l'escalier est large et remonte en lacets raides mais faciles sous le grand surplomb, qui nous protège complètement de la pluie. Mais plus on monte et plus ça devient raide, jusqu'au point ou les volées d'escalier ressemblent plus à des échelles posées à même le sol, sur la caillasse noire. Les deux sections les plus raides (où l'escalier est également plus étroit qu'ailleurs) sont assez exposées, même si on ne s'en rend pas vraiment compte à la montée. A la descente, je serais certainement mal à l'aise ici et je descendrais probablement à reculons, comme sur une échelle. Nous arrivons à une petite vire où se trouve un banc en bois : cet endroit marque la fin des difficultés. Il reste encore trois ou quatre lacets un peu moins raides puis, plus rapidement que je l'aurais pensé, nous sommes au col (Hohtürli, 2778 m). Nous avons fait la montée en 45 minutes de moins que le temps indiqué à Griesalp, sans avoir eu l'impression de courir.

Dès que nous quittons la protection que nous a offert le surplomb, nous nous rendons compte qu'il pleut vraiment, même s'il ne fait pas froid. Nous nous mettons à l'abri à la Blümlisalphütte (2834 m),  qui se trouve à une cinquantaine de mètres de dénivelée au-dessus du col et est accessible en une dizaine de minutes par un sentier large et facile. Nous avions de toute façon prévu d'y manger ce midi : nous aurons également l'option d'y rester et d'y passer la nuit si les conditions continuent de s'empirer. Nous commandons de la soupe avec des saucisses et un litre de thé bouillant, juste ce qu'il nous faut pendant que nous nous séchons. Nous sommes loin d'être seuls à la cabane : une vingtaine d'autres randonneurs ont fait comme nous. Certains sont vraiment très mouillés : nous avons eu la chance de monter par le côté abrité du col. Pendant que nous mangeons, la pluie s'arrête, le brouillard se lève et, subitement, tout le paysage est à nouveau visible par la fenêtre.

A une heure et demie, nous repartons de la cabane pour commencer la descente jusqu'à l'Oeschinensee. La première partie est raide mais sans difficulté, dans des pierriers directement en face des glaciers qui descendent de la Blümlisalp. Les langues glacières paraissent verticales vues d'ici, il est difficile de croire par quel miracle elles tiennent, plutôt que de casser et de s'écraser dans le vallon en dessous. Les sommets au-dessus atteignent les 3,600 mètres. Nous franchissons un ravin sur une passerelle étroite, où un panneau nous avertit qu'une seule personne doit se trouver sur le pont à la fois. Plus bas, une autre passerelle identique ne comporte aucun avertissement. Le sentier se poursuit vers l'ouest en balcon, au-dessus de barres rocheuses avec, en dessous dans le vallon, un petit lac glaciaire. Cette partie est assez aérienne par endroits, avec quelques passages étroits sécurisés par des câbles, utiles par ce temps humide qui a rendu le terrain glissant. Le sentier suit la crête d'une moraine, puis descend pour se perdre un peu au-dessus de l'alpage d'Oberbärgli (1978 m). Pendant toute la descente, les nuages n'en finissent pas de remonter depuis la vallée, puis de se retirer à nouveau pour laisser apparaître le soleil.

Juste après Oberbärgli, l'Oeschinensee apparaît d'un seul coup, très bleu et encore loin en dessous. Juste le temps de le prendre en photo avant qu'il se trouve à nouveau englouti par les nuages, avant de réapparaître quelques minutes plus tard. Nous descendons par un large sentier en lacets qui se faufile entre les barres rocheuses jusqu'à Underbärgli (1724 m). On peut encore voire les traces de l'ancien sentier, beaucoup plus étroit et raide.

Nous sommes presque en bas, mais il reste encore de la distance, au-dessus de la rive nord du lac. Ses côtés est et sud sont dominés par des falaises verticales d'une hauteur de 500 mètres par endroits. Nous arrivons au niveau du lac près d'une petite plage où quelques courageux se baignent. Je trempe ma main dans l'eau pour tester la température : moins glaciale que j'aurais pensé, mais pas vraiment chaude non plus ! C'est avec des pieds douloureux et fatigués que nous arrivons au Berghotel Oeschinensee vers quatre heures et demie : nous étions en avance sur le temps indiqué dans la montée au col, mais nous avons été plutôt lents à la descente.

Nous commandons des boissons en terrasse, mais nous avons à peine le temps de commencer qu'une forte pluie nous fais fuir sous le grand auvent devant l'hôtel. Celui-ci est certes moins luxueux que notre hébergement à Griesalp, mais la chambre est confortable et les sanitaires sur le palier sont flambant neufs. Ayant dû attendre 8 heures pour le petit déjeuner ce matin, nous sommes maintenant confrontés à l'autre extrême : à l'Oeschinensee, on sert le souper à 18 heures. A 19h 30 nous avons déjà fini de manger. La pluie s'est arrêtée, alors nous sortons faire un petit tour le long de la rive sud du lac, devant des falaises joliment éclairées par le soleil couchant. A 21 heures nous sommes déjà couchés, comme dans un refuge. Il nous reste une journée de marche, puis les vacances seront finies... aurons-nous encore de la chance avec la météo ? 

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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