Du nord au sud : Douzième étape, de Schangnau à Sörenberg


Publiziert von stephen , 11. Juli 2018 um 18:40.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum: 8 Juli 2018
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Schrattenflue-Gruppe   CH-BE   CH-LU 
Zeitbedarf: 4:45
Aufstieg: 720 m
Abstieg: 490 m
Strecke:Schangnau - Kemmeriboden - Salwideli - Sörenberg
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Schangnau, Post
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Sörenberg, Post

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Après quatre étapes qui semblent avoir duré une éternité, le moment est venu de quitter l’Emmental. Contrairement aux deux week-ends précédents, le train de 9 heures 16 à destination de Langnau est presque vide. Peu avant le départ de Lucerne, un jeune homme s’approche de moi. Il sent fort l’alcool, j'imagine qu'il rentre chez lui après une longue nuit en boîte. Dans un très mauvais allemand, il me demande si je parle italien. Malgré ma réponse négative, il s’assoit à côté de moi et me montre l’écran de son smartphone, sur lequel il a commencé à rédiger un SMS. Il n’est pas allé bien loin : le texte dit “Du bisch…” , et il me demande (toujours dans un allemand fortement accentué) comment écrire le mot “schön”. Je l’aide à terminer ce message de séduction minimaliste, sans doute destinée à une fille rencontrée sur la piste de danse. Je me demande si mon intervention lui a porté chance… sans doute que je ne le saurai jamais !

L’étape du jour commence par une balade de deux heures en fond de vallée, entre Schangnau et Kemmeriboden, après quoi je quitterai enfin l’Emme pour rejoindre… la Waldemme qui, malgré la similitude des noms, est une Emme complètement différente. L’eau de ces deux Emme finira bien dans le même Rhin, mais elles ont des sources et des parcours séparés.
 
Il fait chaud à Schangnau (929 m) : c’est une chaleur oppressante et moite à laquelle je ne m’attendais pas et qui me fait transpirer abondamment dès le début de la randonnée. Je descends jusqu’à l’Emme que je franchis sous un pont couvert, puis je remonte de l’autre côté, en pente raide, le long d’une petite route. L’endroit semble être prisé des cyclistes, mais la pente est telle qu’ils avancent à peine plus vite que moi. 

A la ferme de Vorder Unterbuchhütte (930 m), la route fait enfin place à des pistes qui se succèdent, tantôt empierrées, tantôt herbeuses. C’est la partie la plus jolie de cette étape : je descends dans un vallon peu profond et me trouve face à une vue superbe vers l’est. Au-delà d’un premier plan composé de prairies verdoyantes, de chalets isolés et d’arbres fruitiers, des crêtes coiffées de conifères descendent de part et d’autre vers le fond de la vallée. Sur ma droite, les falaises et tours du Hohgant constituent une forteresse qui domine le côté sud de la vallée, alors que devant, la Schrattenflue est une barre rocheuse massive, au-dessus de laquelle flottent quelques cumulus blancs et cotonneux. Au lointain, les sommets du Brienzergrat disparaissent à moitié dans la brume de chaleur. La seule chose qui empêche cette vue d’être parfaite est la ligne haute tension qui s’étend tout le long de la vallée, et sous laquelle le chemin de randonnée passe de temps en temps.
 
Même s’il s’agit d’un parcours de vallée, cette partie de la randonnée est tout sauf plate : le chemin n’en finit pas de monter, de descendre et de contourner les vallonnements du terrain. La différence d’altitude entre Schangnau et Kemmeriboden n’est que de 45 mètres, mais au cours des deux heures qu’il me faut pour marcher d'un endroit à l’autre, j’accumule une dénivelée positive de quelque 275 mètres. L’Emme elle-même reste largement invisible, car le sentier reste toujours un peu à l’écart et au-dessus de sa rive gauche.

A Kemmeriboden (975 m), je commence la montée qui me fera quitter l’Emmental. Il y a beaucoup de monde autour du vieil hôtel-restaurant, dont les meringues semblent être connues dans la Suisse entière. C’est la plus grosse montée de la journée, sans répit jusqu’à Schneeberg (1276 m). La pente est bien raide au début, puis s’adoucit quelque peu au-dessus de l’alpage imprononçable de Unterhirschwängiberg (1108 m). L’essentiel de la montée se fait heureusement en forêt. Au point où le sentier surplombe une petite gorge, un tronc d’arbre abattu me permet de m’asseoir pour manger mes sandwiches à l’ombre : il n’y a pas de vue, mais le soleil tape fort et ne m’incite pas à aller plus loin. Les vacances d’été ont commencé et le sentier est très parcouru, c’est la première fois depuis le début de ma traversée nord-sud que je vois autant d’autres randonneurs et de cyclistes.
 
Je quitte la forêt à Schneebärgli (1218 m) et continue de monter, plus doucement maintenant, le long d’un vallon en contrebas du Schibengütsch rocheux, à l’extrémité sud de la Scrattenflue. A ma droite, le Brienzer Rothorn et ses sommets satellites dominent la vue alors que derrière moi, au-delà de la vallée de l’Emme, le Hohgant se montre maintenant de profil, comme une grande tour s’élançant vers le ciel.  A Schneeberg, un magasin propose des produits de la ferme ; en contrebas, un grand groupe d’adultes et d’enfants profitent de l’eau du torrent, installés à son bord sous des parasols. Plus haut, à Wagliseiboden (1316 m), il y a un groupement de chalets de vacances modernes, plantés de manière incongru au milieu de nulle part : cela me rappelle que le domaine skiable de Sörenberg n’est pas bien loin. Je quitte la piste que je suis depuis Kemmeriboden et remonte en forêt jusqu’à Salwideli (1351 m), où il y a un grand Gasthaus et, de manière inattendue, une route goudronnée que je dois suivre sur quelques centaines de mètres.
 
Je remonte à présent vers le point culminant de l’étape (et le plus élevé depuis le début du Trans Swiss Trail), à une altitude de 1440 mètres environ. Egalement pour la première fois depuis le début à Porrentruy, je me trouve sur un sentier de montagne balisé blanc-rouge-blanc…  Dieu sait pourquoi, car il n’est aucunement plus difficile que tous les sentiers balisés jaunes que j’ai parcouru jusqu’ici. A vrai dire, la presque totalité de cette étape se fait sur des pistes au revêtement plus ou moins dur, ce qui n’est pas très agréable pour les pieds. La Schrattenflue est visible sur toute sa longueur depuis ici : si elle est très raide sur son côté nord, le versant sud visible depuis ici est moins vertical, avec ses vastes étendues de lapiaz gris clair qui scintillent presque comme de la neige aux endroits où des rayons de soleil tombent dessus. Les collines de l’Emmental ont définitivement disparu, faisant place à de nouveaux sommets, ceux de la Suisse centrale. Au point culminant, les infrastructures de ski de Sörenberg se manifestent : tout d’abord le câble fin d’un téléski, puis celui plus costaud d’un télésiège, dont les sièges ont été retirés pour l’été.
 
La descente dans la vallée de la Waldemme est courte et raide, sur un sentier qui zigzague en forêt juste à côté du télésiège. Comme c’est généralement le cas des stations de ski en été, Sörenberg manque de charme et semble tourner au ralenti. Heureusement, il y a un hôtel avec de la bière et une terrasse ombragée, ce qui me permet de passer une demi-heure agréable en attendant le car postal.

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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