Du nord au sud : Dixième étape, de Neumühle à Eggiwil


Publiziert von stephen , 19. Juni 2018 um 19:13.

Region: Welt » Schweiz » Bern » Emmental
Tour Datum:16 Juni 2018
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-BE   Wachthubel-Hügellandschaft 
Zeitbedarf: 4:30
Aufstieg: 620 m
Abstieg: 520 m
Strecke:(Zollbrück) - Neumühle - Langnau - Howacht - Hegeloch - Eggiwil
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Neumühle
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Eggiwil, Dorf

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Il fait beau et chaud, la Coupe du monde a commencé et des drapeaux (essentiellement suisses bien sûr, mais le Portugal et la Croatie sont aussi bien représentés) pendent aux fenêtres le long de la voie de chemin de fer entre Lucerne et Langnau. Le train de 9 heures 16 a été pris d’assaut par un grand groupe d’enfants et d’adolescents qui partent pour une journée la campagne, accompagnés de trois adultes. L’ambiance bruyante achève de me réveiller, ce que le petit déjeuner et deux cafés n’avaient pas vraiment réussi à faire. Il a fallu que je me force pour sortir du lit et je ne suis pas du tout préparé mentalement à randonner. Cela explique peut-être pourquoi, malgré les annonces dans le train, j’oublie que Neumühle est un arrêt sur demande… et que je reste planté devant la porte du wagon, impuissant, pendant que le train dépasse la gare sans s’y arrêter ! Je dois continuer jusqu’à Zollbrück, ce quin’est pas bien grave : cela n’ajoutera qu’un petit quart d’heure de marche au total du jour.
 
Je n’ai pas besoin de me presser aujourd’hui. Il y a un trou de deux heures dans l’horaire du bus depuis Eggiwil et je vais tomber en plein dedans, c'est certain. Plus je marche vite, plus j’aurai à attendre à la fin de la randonnée. Cette étape est un peu une image miroir de la précédente, avec un parcours le long d’une rivière et la traversée de collines d’altitude modeste, sauf que cette fois c’est la rivière qui vient en premier.  Je remonte l’Emme jusqu’à Neumühle, passant devant une scierie aux dimensions impressionnantes, où des montagnes de planches sont alignées le long du sentier dans une rangée interminable, attendant d'être transformées en parquet. Après le pont ferroviaire à Emmenmatt, je quitte le bord de l’Emme pour m’engager dans la vallée de son affluent l’Ilfis, que je suis jusqu’à Langnau.
 
Jusqu’à ce point, je n’ai fait que refaire en sens inverse le parcours que j’ai déjà fait en train une heure auparavant. Maintenant, le moment est venu de quitter le fond de la vallée et de faire les quelque 330 mètres de dénivelée qui constituent la principale montée de la journée. Dans la chaleur de la fin de matinée, cette montée pourtant modeste me paraît pénible : deux semaines de déplacement professionnel m’ont laissé fatigué et à court de forme, je n’arrive pas à trouver le bon rythme. La montée se fait essentiellement en forêt, sur des sentiers étroits souvent encombrés d’orties : j’ai opté pour un short ce matin, ce n’était pas forcément le meilleur choix ! 
 
Je quitte la forêt à Vorder Howacht (1003 m), où un banc orienté plein sud semble être idéal pour la pause midi. Malheureusement, une maison est en cours de rénovation juste en dessous de la butte où se trouve le banc, et la combinaison des bruits du chantier et de la grue en plein milieu de mon champ de vison m’incitent à chercher plus loin. Pour la première fois de la journée, un beau panorama s’ouvre à gauche de la large crête du Howacht : dommage qu’une fois de plus, comme les week-ends précédents, une brume épaisse cache complètement les Alpes bernoises. Au-dessus du chalet de Hinterscheidegg, à la lisière d’une forêt, je trouve enfin un banc bien situé pour manger mes sandwiches tout en profitant de la jolie vue vers le nord-ouest.
 
Après une nouvelle section forestière, la seconde partie de l’étape se déroule en terrain plus ouvert, avec des paysages plus étendus. Tous les paysans de la région semblent s’être donné rendez-vous pour faire les foins cet après-midi : partout on fauche, on retourne, on ratisse et on ramasse l’herbe sèche. C’est une opération qui se déroule en famille, avec une répartition plutôt traditionnelle des rôles : papa conduit le tracteur, accompagné de son fils qui se contente de rester assis et de regarder. Pendant ce temps-là, maman et les filles (ces dernières pieds nus dans l’herbe) ratissent le foin pour en faire des rangées bien ordonnées. Une fois le tracteur passé et le foin chargé dans la remorque, elles ratissent une deuxième fois pour récupérer tout ce qui n’a pas été ramassé : pas un brin d’herbe n’est perdu. 
 
Je suis une petite route d’alpage jusqu’à Hüpfenboden (1016 m), puis remonte vers le Hegeloch, point culminant de cette étape à 1117 mètres. C’est la première fois depuis le Jura neuchâtelois que j’ai dépassé la barre des mille mètres : le Trans Swiss Trail n’est définitivement pas une randonnée d’altitude ! Au Hegeloch, un court tunnel construit par les paysans de la région en 1839 permet de franchir une crête rocheuse et ainsi de passer facilement d’une vallée à l’autre. Selon un panneau d’information, c’est l’un des tunnels les plus anciens de Suisse. 
 
En descente maintenant, je continue jusqu’à Vordergirsgrat, d’où le Stockhorn est tout juste visible dans la brume, contre un fond de ciel de plus en plus chargé de nuages. Entre ce point et Hintergirsgrat (1091 m), je fais connaissance d’un troupeau de chèvres brunes qui me suivent de près sur quelques centaines de mètres, bêlant et me donnant de gros coups de nez dans les jambes. Cela dure jusqu’à ce que je croise quatre randonneurs venant en sens inverse : aussitôt, les chèvres me délaissent et repartent avec leurs nouveaux amis... aucune loyauté chez ces bêtes ! Un peu plus loin, quelques veaux tout à fait mignons viennent me renifler, pendant que des poules picorent autour de moi et que deux poneys shetland observent tout cela d’une certaine distance. Pas besoin de zoo avec toute cette faune pas farouche du tout ! 
 
La rencontre animalière la plus intéressante vient un peu plus bas, dans une prairie fraîchement fauchée au-dessus de Jennisweid (909 m). Deux milans fauves tournent, très bas, guettant de petits mammifères qui auraient été expulsés de leur cachette par le passage des engins agricoles. Les oiseaux ne sont qu’à trois ou quatre mètres au-dessus de moi : jamais je n’avais vu ces rapaces de si près et je reste immobile assez longtemps à les regarder.  
 
La dernière partie de la descente dans le haut Emmental est raide, sur une piste caillouteuse malcommode qui fait mal aux genoux et aux chevilles. Au bout de quatre heures et demie de marche, j’arrive enfin à Eggiwil, fin de l’étape du jour. Comme prévu, il me reste une bonne heure à attendre avant le prochain bus, mais la terrasse de l’hôtel Bären est agréablement ombragée et le Suure Moscht est bien frais. La journée a un petit parfum d'inachevé, les paysages n'ont pas tout à fait été à la hauteur de mes attentes, mais je n'étais moi-même pas vraiment dans le coup non plus. La prochaine étape m'emmènera jusqu'à Schangnau en passant par le Wachthubel : avec ses 1414 mètres d'altitude, le point le plus élevé depuis le début de ma traversée nord-sud.  

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Tourengänger: stephen
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