Pilatus : Galtigentürme et face est de l'Esel

Une belle manière de gravir le sommet emblématique de Lucerne, même s'il serait évidemment plus élégant de partir à pied des bords du Lac des 4 cantons…avec le cagnard annoncé, avouons qu'on a pas longtemps hésité à tricher ! Pour ce qui est de la vue sur le lac, un des attraits de la voie, on repassera, mais les bancs de nuages accrochant le massif ont permis de grimper par une température bien agréable. L'itinéraire est idéal pour grimper sans se faire peur, on peut s'échapper après chaque tour ou presque, le rocher est vraiment sympa, on alterne des bouts d'arête aériens mais faciles avec des passages plus grimpants (tours 3 et 4), l'équipement est parfait…

Evidemment cela se sait, donc amateurs de solitude s'abstenir en tous cas les WE : train bondé à la montée, 4 autres cordées devant nous dans la voie (on a dépassé les 2 dernières en corde tendue et picniqué au pied de la tour IV en attendant que les 2 premières finissent). On a tout fait corde tendue avec 30m de corde en clippant tous les points (prendre 12 dégaines), en chaussures d'approche sauf la tour 4 ou j'ai quand même préféré mettre les chaussons après avoir vu le leader de la cordée du dessus, resté en grosses, franchir le passage clé avec une pédale et une bonne gueulante…

La sortie par la face est comblera les montagnards-chamois et fera trembler les purs grimpeurs, pas de réélle difficulté mais comme disait Rebuffat "une glissade pourrait avoir des conséquences des plus fâcheuses"…on retrouve la foule au sommet qui n'invite pas vraiment à y rester, il a juste fallu expliquer à une grosse Indienne que nous n'étions pas des candidats au suicide (I saw you, I was so scared just watching !)…

Conditions du jour :  tout est sec, les tours évidemment mais surtout la face est de l'Esel, du bon terrain à chamois en T5 à proscrire si c'est mouillé. L'arête est bien équipée, les rares fois ou les points s'éloignent et on pourrait hésiter c'est vraiment que c'est plus facile que prévu, quand ça grimpe vraiment (4ème tour) spits tous les 2-3m, coinceurs inutiles. Très peu de patine pourtant. L'itinéraire est évident à suivre.

On peut naturellement rejoindre le chemin bien visible qui traverse la face S de l'Esel pour rejoindre le sentier balisé de la voie normale, mais il est beaucoup plus amusant de sortir par la face / arête E de l'Esel : prendre la trace montante à D et suivre les traces de passage avec de temps à autre de vieilles marques bleues ou rouge. On zigzague entre pentes d'herbe et bancs rocheux avec quelques passages très exposés ou tout faux-pas est à proscrire, mais la fréquentation fait que c'est quand même assez franc et sans difficulté pour peu d'avoir le pied sûr et pas le vertige. On sort droit sous la balustrade sommitale de l'Esel avec applaudissements (ou cris d'effrois) garantis de la part des nombreux touristes indiens ou chinois montés avec le chemin de fer !

Météo : beau et chaud partout sauf sur le Pilatus avec bancs de brouillard alternant avec éclaircies, pas terrible pour la vue mais idéal pour la température (iso 0° à 4500m et 28° en plaine…). Vent nul.

Accès : train de 9h à Berne via Lucerne et Alpnachstad, arrêt sur demande du train à crémaillère d'Aemsigen 11h10. Au retour, téléphérique de 15h00 –> Kriens 16h (yc 1/2 h de pause à l'auberge de Fräkmüntegg), prendre ensuite le bus n°1 pour la gare de Lucerne, train de 18h –> Berne 19h. Cette combinaison permet de "traverser" le Pilatus en plus de l'escalade des tours : le téléphérique est bien moins fréquenté que le train à crémaillère où il peut y avoir 1 à 2h d'attente à la descente les beaux WE…La partie finale en télécabine au dessus de la forêt et des alpagesest de surcroît fort belle.

Horaire : Départ Aemsigen 11:15, attaque 12:15, sortie de la voie 14:45 (yc 30mn d'attente / picnic au pied de 4ème tour), Esel 15:30.

Participants : Agnès et moi