Sur le Chemin panorama alpin : Vingt-sixième étape, de Vevey à Lausanne


Publiziert von stephen , 9. Oktober 2016 um 20:26.

Region: Welt » Schweiz » Waadt
Tour Datum: 2 Oktober 2016
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VD 
Zeitbedarf: 4:45
Aufstieg: 4 m
Strecke:Vevey - St. Saphorin - Rivaz - Epesses - Cully - Lutry - Lausanne
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Vevey
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Lausanne

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S'étendant le long de pentes ensoleillées orientées au sud entre Montreux et Lausanne, le vignoble en terrasses du Lavaux est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2007. Pour mon topo-guide du Chemin panorama alpin, il s'agit du "plus beau vignoble du monde", ni plus ni moins. Un peu exagéré peut-être, mais il ne fait aucun doute que le Lavaux ne serait pas loin du podium s'il existait un concours de beauté pour vignobles. Fort heureusement, après quelques étapes qui m'ont laissé sur ma faim, cette balade (le mot randonnée serait ici usurpé) est magnifique, même si elle se déroule entièrement sur des revêtements durs.

A la fin d'une nouvelle semaine plutôt chaude et ensoleillée pour la saison, le passage de septembre à octobre semble avoir déclenché l'automne d'un seul coup. Le samedi 1er, une matinée encore très douce fait peu à peu place à une fin d'après-midi pluvieuse, avec une chute rapide de la température. Dimanche débute dans une grisaille frisquette, mais les prévisions semblent plutôt optimistes : dans la région lémanique au moins, le temps devrait s'améliorer au fil des heures et l'après-midi devrait être ensoleillé. Je reste donc deux heures de plus au lit par rapport au week-end dernier : autant démarrer tard et profiter des meilleures heures de la journée. Par conséquent, je ne reprends mon itinéraire à Vevey que vers onze heures et demie, après deux heures et demie de train.

Je ne sais pas si Vevey possède une jolie vieille ville, mais s'il y en a une, elle est plutôt bien cachée. Que ce soit à la fin de l'étape précédente ou au début de celle-ci, tout ce que j'ai vu à Vevey est laid. Je quitte la ville la plus vite possible, m'échappant par un chemin creux raide qui monte rapidement au village nettement plus sympathique de Corseaux. Ici, je vois les premiers signes précurseurs du fil rouge de cette étape : les vieilles maisons en pierre du village sont décorées de motifs viticoles et, dès la sortie du village, je me retrouve dans le vignoble.

Le guide Rother Lac Léman déconseille de faire cette balade en octobre, car les chemins qui parcourent le vignoble risquent d'être fermée pendant les vendanges. Je m'attends un peu à devoir faire demi-tour dès les premiers pieds de vigne et suis heureux de voir qu'aucune interdiction ni mise à ban ne m'empêche de passer. Les vendanges n'ont pas encore commencé et je suis une route bétonnée étroite des vignes sur lesquelles pendent encore des grappes de raisin vert jaunâtre. Je croise beaucoup de gens venant en sens inverse : des joggeurs, des couples avec ou sans chiens et enfants. Rien ne laisse encore croire qu'un après-midi ensoleillé se prépare : bien qu'il y ait des trouées par lesquelles on peut deviner un beau ciel bleu, la tendance générale est toujours à la grisaille et la surface du lac est ce que les vendeurs de voitures appelleraient sans doute gris acier. Des lignes parallèles de vignes vertes conduisent mon  regard au-delà de l'eau et loin vers le sud, où les montagnes bordant la vallée du Rhône se battent pour sortir leur tête des nuages : c'est une bataille qu'elles ne parviendront pas à gagner complètement. Par endroits, des rayons de soleil se faufilent entre les nuages et éclairent la surface du lac d'un argent vif.  Au-dessus, le bruit de l'autoroute est assez gênant dans un premier temps, puis celle-ci disparaît dans un tunnel ou une tranchée et je n'entends plus les voitures.

La quasi totalité de cette étape suit ces petites routes bétonnées qui sillonnent le vignoble, sans grande montée ni descente. Peu à peu, je grimpe jusqu'à l'altitude modeste de 500 mètres : c'est le point culminant de la journée, ce qui en fait l'étape la moins montagneuse jusqu'à présent sur le Chemin panorama alpin... bien que le record risque d'être encore battu avant que j'arrive à Genève. Je descends à présent vers le vieil et beau village de Saint-Saphorin, dont le clocher en pierre au-dessus du lac crée une ambiance presque méditerranéenne. Juste au-dessus du village, je m'assois sur un banc pour manger mes sandwiches, en regardant l'immense vue qui s'étend vers le sud-est vers le Valais lointain. Juste en face, les montagnes de la rive sud du lac – le Grammont, la Dent d'Oche et les Cornettes de Bise - sont encore cachées sous une chape nuageuse bien noire.

Je poursuis vers l'ouest à travers le vignoble raide vers Rivaz, encore un joli village dont chaque maison semble être consacrée d'une manière ou l'autre à l'industrie du vin. C'est dimanche et les caves sont toutes fermées, mais je me dis que cet itinéraire mériterait d'être refaite en bonne compagnie comme balade dégustation, un jour où elles sont ouvertes. La journée se terminerait sans doute dans un flou tout à fait agréable d'ivresse, tant il y a d'établissements proposant dégustation et vente de la production locale.

En quittant Rivaz, je laisse derrière moi l'appellation Saint-Saphorin et entre dans le vignoble du Dézaley, l'un des crus les plus renommés de cette région viticole. Les pentes orientées au sud se font plus raides que jamais ici : les vignes plongent vers le lac en une série de terrasses escarpées, dont certaines ne permettent de planter que trois ou quatre rangées de vignes. De minuscules monte-charge à crémaillère parcourent les pentes raides, juste assez grands pour transporter quelques caisses de raisin et les outils nécessaires à l'entretien des vignes. Plus haut, le nom du vignoble est écrit en grandes lettres blanches, comme à Hollywood ... sauf qu'à Hollywood, les lettres n'épellent pas le mot DEZALEY.  

Au fur et à mesure que m'approche du village d'Epesses, le paysage commence à changer. Les côtes deviennent un peu moins raides et, devant moi, le lac s'élargit. La météo change aussi : le ciel se dégage rapidement et le paysage semble soudain très vert sous le soleil qui baigne le vignoble ainsi que les villages et villes plus à l'ouest. Derrière moi, la vue a également changé : la vallée du Rhône a disparu, cachée par un épaulement de la montagne de l'autre côté du lac. Epesses est plus grand que les autres villages que j'ai traversés et il y nettement plus de touristes ici. Une cave est annoncée comme OUVERTE et je me dis que ce serait une bonne idée de ramener deux ou trois bouteilles à la maison. Les heures d'ouverture sone malheureusement de 17 à 21 heures seulement : je me demande à quelle clientèle dominicale ces horaires pourraient bien s'adresser !

Vient ensuite une heure de marche moins intéressante. Le chemin descend vers le lac, mais aussi vers la route cantonale et la voie ferrée. Je contourne le village de Cully par le haut, dans des environs de plus en plus urbanisés : c'est  le début de la banlieue de Lausanne. Villette est le dernier des petits villages viticoles aux maisons de pierre que la route traverse : à la sortie du village, le balisage jaune me fait atterrir sur la route principale qui borde le lac. Je me dis qu'une fois de plus je vais terminer une étape par des kilomètres de route, et me demande pourquoi l'itinéraire n'est pas resté plus haut dans le vignoble jusqu'à Lutry : les sentiers ne manquent pas. Mais au bout de quelques centaines de mètres, je découvre la raison : un petit sentier bien caché (le balisage serait facile à louper) file entre deux maisons  pour arriver au bord même de l'eau.

Ma promenade viticole se transforme alors en promenade lacustre pour sa dernière heure. Un sentier étroit se faufile le long du rivage, passant derrière de grandes maisons, longeant des plages privées, passant parfois sous des passerelles qui relient les propriétés de luxe à leurs jardins privatifs au bord du lac. Le seul fait que ce parcours existe est un petit miracle, dans une région où les rives du lac sont trop souvent accessibles uniquement à ceux qui ont suffisamment de millions pour s'en offrir un morceau. Le vent souffle assez fort depuis l'ouest et des vagues d'une taille déjà assez conséquente viennent se fracasser contre le rivage, me permettant de prendre une petite douche gratuite à deux ou trois reprises. Par endroits, il y a de petites plages où des kite-surfeurs profitent du vent.

Ce sentier du bord de l'eau finit par m'amener à Lutry, joli village devenu banlieue avec une marina animée, des quais bordés de restaurants et un grand parc au bord du lac. Malgré le vent et malgré le fait qu'octobre est arrivé, il y a des encore gens qui se baignent dans la lac, alors que d'autres se livrent les dernières parties de beach-volley ou dégustent les dernières glaces de la saison. La vue vers le sud-ouest est magnifique : le ciel est un contraste merveilleux entre le ciel bleu sur la rive suisse du lac et les nuages ​​encore très noirs et menaçants du côté français.

Au-delà de Lutry il y a beaucoup plus de monde, avec un mélange de Lausannois et de touristes qui s'offrent une petite promenade dominicale. Peu après, j'arrive par le quai de Belgique à Ouchy, quartier lacustre de Lausanne avec ses quais bordés d'arbres, son château et son musée olympique. Cinq heures de marche sur des surfaces dures ont laissé quelques traces au niveau de mes pieds, pieds, mais cette étape a été un vrai plaisir. 

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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