Fründenhütte

Dimanche matin, ciel bleu, soleil radieux, c'est la foule des grands jours à Kandersteg. La gare de départ de la nouvelle télécabine est quelque peu désorganisée ; la file d'attente à la caisse se mélange à la file pour passer les tourniquets, ça doit être relativement bordélique en hiver avec les skis et luges en plus !

 

Je n'avais jamais vu l'Oeschinensee, sauf en photo évidemment. Je comprends l'engouement des gens pour ce lac avec ses eaux bleu-vert, ses plages de galets bordées de conifères et, à l'autre bout, les falaises impressionnantes qui plongent vers l'eau, couronnées de sommets enneigés.  C'est vraiment très beau.

 

Le sentier de la Fründenhütte commence tranquillement au bord du lac, où quelques vaches ont investi la plage pour se désaltérer. Pendant une petite heure nous montons à l'ombre de la forêt ; tant mieux car la matinée est déjà bien avancée et le soleil chauffe. Au-dessus de la forêt, le terrain devient plus minéral et le sentier, toujours bien marqué, traverse quelques petits ravins sur des passerelles en bois.  Sur toute sa longueur, ce sentier est remarquablement bien profilé ; on prend assez vite de l'altitude sans se fatiguer, sans avoir besoin de ralentir, car la pente n'est jamais trop raide.

 

Une série de lacets nous amène à la bifurcation pour la Frundenschnuer, à 1936 mètres. Jusqu'ici c'est une balade facile de niveau T2 ; au-dessus de ce point, c'est plutôt du T3. Le sentier franchit une première barre rocheuse par une traversée étroite sécurisée par un câble puis, quelques lacets plus haut, remonte une seconde barre en diagonal (main courante côté montagne et rambarde côté vide). La cabane n'est visible qu'au tout dernier moment, mais on voit déjà les drapeaux suisse et bernois loin au-dessus, sur un promontoire rocheux.

 

Par une nouvelle série de lacets dans la caillasse, nous arrivons à la base de ce dernier socle rocheux. Ici, à l'ombre, il fait frais, il y a même un peu de neige sur les pentes caillouteuses qui bordent le sentier.  Un escalier grimpe sous la falaise - les marches en bois sont verglacées, il faut faire attention – puis le sentier traverse en pleine paroi avant de grimper jusqu'à la cabane par une dernière série de zigzags. Toute cette partie est très bien sécurisée par des câbles et le sentier est relativement large, le principal risque est la glissade en raison du rocher mouillé et gelé par endroits.

 

Nous arrivons à la cabane au bout d'un peu plus de trois heures de marche. Derrière la cabane se trouve une terrasse magnifique depuis laquelle nous admireons les Doldenhorn, Fründenhorn et Oeschinenhorn tout en buvant une petite bière. Puis il faut redescendre, par le même chemin. Comme toujours, les passages étroits et raides sont plus impressionnants à la descente ; nous constatons qu'il y a du vide là où nous n'en étions pas conscients à la montée.  Quelques jolis nuages viennent jouer avec les sommets ou se promènent lentement à mi-falaise alors qu'en contrebas, l'Oeschinensee attire le regard en permanence. En un peu plus de deux heures nous sommes de nouveau en bas, au bord du lac. Il est cinq heures et demie, les foules sont parties ; les vaches, elles, sont toujours là en train de bronzer sur la plage…