Chli Aubrig, traversée d'Euthal au Wägital


Publiziert von stephen , 7. Januar 2013 um 22:37.

Region: Welt » Schweiz » Schwyz
Tour Datum: 6 Januar 2013
Schneeshuhtouren Schwierigkeit: WT2 - Schneeschuhwanderung
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-SZ   Etzel-Aubrig-Kette   Zürcher Hausberge 
Zeitbedarf: 5:00
Aufstieg: 820 m
Abstieg: 800 m
Strecke:Euthal - Chrummeflueli - Wildegg - Chli Aubrig - Nüssen - Eggstoffel - Rohr - Staumauer Innerthal
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Euthal, Druesberg Car postal depuis cff logo Einsiedeln
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Innerthal, Staumauer Car postal pour cff logo Siebnen-Wangen

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Certains jours, la seule chose qui compte est d'arriver à se hisser au-dessus du brouillard. Depuis la reprise du travail après les fêtes de fin d'année, une lourde couche de nuages assombrit toute la région ; pourtant, Météosuisse m'assure qu'en allant en montagne, je retrouverai le soleil. Jusqu'où il faudra monter ne semble pas très clair, la fourchette donnée s'étendant de 1,000 à  1,400 mètres.

Mais tout d'abord, il faut que je me motive pour me lever. Quand je pars seul en montagne, les dix secondes entre le moment où le réveil sonne et le moment où mes pieds touchent par terre sont critiques. Trop souvent, la motivation n'est pas suffisante ; aujourd'hui, je me lève sans trop de mal, sachant que la journée sera vide si je ne sors pas. A huit heures et demie je suis en route ; en train jusqu'à Einsiedeln, puis en car postal jusqu'au village d'Euthal au bord du Sihlsee. Le bus est rempli de skieurs qui se rendent à la station du Hoch-Ybrig pour la journée, en espérant eux aussi se retrouver au-dessus de la chape grise. Entre Einsiedeln et Euthal nous nous trouvons dans la partie la plus épaisse du brouillard. La route franchit le Sihlsee sur un long pont, mais les eaux du lac sont presque invisibles. A Euthal, où je descends, cela semble être un peu mieux ; par moments j'arrive même à distinguer le Chli Aubrig, ma destination du jour, avant qu'il disparaisse de nouveau dans les nuages. Dans la rue principale, les cloches sonnent et l'église du village est en train de se vider à la fin de la messe ; tous les habitants du village âgés d'au-dessus de 60 ans semblent être là ; les plus jeunes sont probablement encore endormis après un samedi soir dans les lieux chauds dUnteriberg et d'Einsiedeln…

Je pars le long d'une petite route, à côté d'un torrent qui descend d'une vallée sombre étroite devant moi. Des panneaux roses indiquent que l'itinéraire raquettes part à droite à travers champs, mais la carte me montre qu'il rejoint la route un kilomètre plus loin et je préfère m'économiser pour la montée qui suivra. Dans cette vallée latérale, le brouillard est plus froid et plus tenace. Les quelques maisons isolées ont l'air sombres, tristes, presque pauvres, ce qui est rare en Suisse. 

A Sagiweid, où il y a effectivement une scierie, je chausse mes raquettes : la route n'est pas dégagée au-delà d'ici et la couverture neigeuse est totale. Premiers pas à raquettes de la saison, lourds et maladroits. La neige est dure et gelée par endroits, il y a eu beaucoup de passage, l'itinéraire a l'air très fréquenté. A 1,050 mètres, le balisage me fait quitter le fond de la vallée pour monter à droite, en zigzag à travers champs jusqu'au chalet de Chrummflueli, où je sors enfin du brouillard. Il faut ensuite monter en diagonale sous une barre rocheuse, en forêt. Il y a peu de neige et beaucoup de trous ici, les raquettes sont plus encombrantes qu'autre chose. Puis je sors de la forêt et, subitement, me retrouve en plein soleil sur une crête. En dessous, une mer de brouillard ; en face, à l'ouest, la forme facilement reconnaissable du grosser Mythen, entourée de sept ou huit montgolfières qui se dirigent lentement vers moi.

La montée continue, assez raide. Je trouve que j'avance lentement – les conséquences des fêtes de Noël se font toujours sentir – cette montée ne devrait pas être si dure. Je suis content que la neige porte bien, encore durcie par le froid de la nuit précédente. J'enlève une couche, mais j'ai toujours trop chaud, mes lunettes sont couvertes de buée.

Un nouveau passage en forêt, moins raide, est suivi d'un long zigzag qui permet d'atteindre la crête de Wildegg. Celle-ci pourrait s'appeler Windegg, car le vent y souffle fort, un vent de nord frais qui a réussi à faire venir une nouvelle couche de nuages pour cacher le soleil. A chaque fois que je viens dans les Préalpes schwyzoises c'est la même chose : je fais l'effort de monter au-dessus du brouillard, pour retrouver cette voile de nuages élevés là où j'aurais voulu du ciel bleu !  Le Chli Aubrig  n'est plus très loin maintenant, ses pentes bien dégarnies ; à 30 mètres sous le sommet, je tombe en panne de neige et suis obligé d'enlever mes raquettes pour le dernier petit bout. Je ne traîne pas au sommet ; il y fait un froid de canard et le vent souffle fort. Je monte au point culminant, jette un œil par les précipices du côté nord, puis repars vers le bas à la recherche d'un coin abrité pour manger.  En vain : tout ce que je trouve comme abri est le mur d'une grange peu sous le sommet. Logiquement, il aurait dû être protégé du vent ; en réalité, le vent semble y souffler de plusieurs directions à la fois. Je bois ma soupe et mange mon sandwich debout ; dix minutes plus tard, je repars.

J'ai mis trois heures pour faire les 800 mètres de montée et il est deux heures moins le quart. Je pourrais redescendre sans problème sur Euthal, mais la traversée vers le Wägital me paraît plus intéressante et à peine plus longue. J'opte pour cet itinéraire, choix qui s'avère excellente. Il y a moins de traces de raquettes de ce côté et, après quelques centaines de mètres, je quitte le balisage rose. Un skieur venant en sens inverse me rassure que l'itinéraire ne pose aucun problème, après avoir vérifié que j'ai une carte sur moi.  Une petite montée m'amène au sommet du Nüssen, large plateau bombé, d'où il y a une belle vue sur les petites falaises du Chli Aubrig et celles, nettement plus imposantes, de son grand frère et voisin le Gross Aubrig. Le soleil prend enfin le dessus alors que je commence ma descente vers le Wägital.

Et voici la plus belle partie de cette randonnée. Le début de la descente est assez raide, la neige est profonde et poudreuse, c'est tout le plaisir de la raquette sur une centaine de mètres de dénivelée. Je suis quand même content de ne pas avoir fait la randonnée dans l'autre sens, car cette pente serait physiquement éprouvante dans la montée ! Quelque part là-bas se trouve le Wägitalersee, mais il est caché sous la couche de brouillard que je ne vais pas tarder à retrouver.  Mais pour l'instant, je reste au soleil. Mon itinéraire quitte cette belle pente vers la gauche, pour suivre une large crête arrondie jusqu'à l'alpage isolé d'Eggstoffel. La maison est fermée pour l'hiver, mais les marches devant la porte d'entrée sont libres de neige et chauffées par le soleil… voici l'endroit où j'aurais dû manger ! je fais une pause au soleil, bois de l'eau, mange l'orange juteuse sur laquelle j'ai fait l'impasse tout à l'heure. En face, la vue est somptueuse, avec de gros nuages qui bourgeonnent derrière les pinacles pointues du Diethelm.

Je poursuis le long de la crête, puis la trace oblique à droite, descendant à nouveau des pentes plus raides qui me permettent d'avancer vite et sans effort en faisant de grands pas glissants Je dépasse l'alpage de Rohr, où des moutons bêlent à l'intérieur de leur bergerie… et voici l'entrée simultanée dans la forêt et dans le brouillard. Sous le couvert des arbres, il n'y a plus du tout de neige et je dois déchausser les raquettes. La sentier suit le fond d'une sorte de ravin, tout droit dans la pente ; c'est raide, c'est glissant, c'est franchement terrifiant pour les chevilles et les genoux. Je manque de me faire mal deux ou trois fois avant de quitter la forêt et de pouvoir chausser à nouveau les raquettes. Une dernière descente dans de la neige mouillée m'amène au bord d'une petite route à côté d'une maison, dans un brouillard épais. Je me demande si le sentier se poursuit au-delà de la route, où le terrain semble plonger à nouveau dans un brouillard encore plus sombre. Je m'avance pour voir… et suis surpris de découvrir que ce que j'ai pris pour le brouillard est en fait de l'eau. Je suis au bord du Wägitalersee, méconnaissable à dix mètres tellement il fait sombre. Je suis arrivé en bas plus vite que prévu ; alors que je pensais que j'allais devoir courir pour ne pas rater le bus de 16 heures, je termine ma randonnée par une promenade tranquille jusqu'au barrage et une petite attente de dix minutes avant que le car postal arrive.

Tourengänger: stephen


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