Chemin des cols alpins : Étape 34, de l’hospice du Grand St-Bernard à La Fouly


Publiziert von stephen , 16. September 2024 um 19:57.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Unterwallis
Tour Datum: 5 August 2024
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Zeitbedarf: 6:30
Aufstieg: 650 m
Abstieg: 1500 m
Strecke:Col du Grand St-Bernard – col des Chevaux – col du Bastillon – lacs de Fenêtre – Ferret – La Fouly
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Le Grand-St-Bernard, Hospice
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo La Fouly VS

English version

Depuis quelques années que nous faisons des randonnées de quinze jours ou plus, nous avons compris qu’un jour de repos après 8 ou 9 jours de marche a un effet quasi miraculeux sur les courbatures musculaires, les pieds douloureux et la fatigue générale. Cette étape sera donc notre dernière avant de faire une pause de 24 heures et idéalement, nous aimerions être à La Fouly à temps pour prendre le bus de 15 :45.

Il n’est pas possible de prendre le petit déjeuner entre 7 et 8 heures à l’hospice du Grand St-Bernard, car tout le personnel est à la messe. Huit heures serait trop tard vue la longueur de l’étape : nous demandons donc de déjeuner tôt. Il fait encore nuit et les autres occupants du dortoir sont encore dans les bras de Morphée lorsque nous nous levons à six heures. Nous rassemblons nos affaires en faisant le moins de bruit possible, puis faisons nos sacs dans les sanitaires au bout du couloir. En bas dans la salle du petit déjeuner, nous partageons une table avec un groupe d’une douzaine d’Italiens que nous reverrons plus tard, au deuxième col de la journée. Devant l’hospice nous saluons le randonneur en T-shirt orange que nous croisons régulièrement depuis Prafleuri, attablé à la terrasse d’un café en train de déjeuner.

Il y a des similitudes entre les deux cols de cette étape, avec à chaque fois une montée longue mais facile suivie d’une descente plus courte mais plus technique. Seuls 250 mètres de dénivelé nous séparent du col des Chevaux (2714 m, appelé Pas des Chevaux sur la carte), sur un sentier parfois raide mais jamais difficile, où on marche souvent sur de grandes pierres plates. Vers l’est, la vue s’étend vers le massif des Combins, qui a été au centre du panorama depuis cinq jours mais qui va maintenant céder sa place à d’autres montagnes. Au col, c’est le massif du Mont Blanc qui apparaît pour la première fois, même si le mont en question ne se révèle pas encore : pour cela il faudra attendre d’être au lac d’Emosson dans quelques jours.  

Il y a 300 mètres de descente entre le col des Chevaux et le fond de la combe de Drône. Dans sa partie supérieure, le sentier schisteux est très étroit et un peu exposé par moments. Devant nous, deux randonneurs se sont arrêtés, peut-être bloqués par un passage délicat…  mais en fait il n’y a pas de difficulté, ils sont simplement en train d’observer des bouquetins sur une crête rocheux au-dessus du chemin.

Dès la fin de la descente dans la combe de Drône, nous recommençons à grimper vers le col suivant. Alors que nous faisons une pause sur un grand rocher plat pour boire de l’eau et manger un mélange de noix et de fruits, nous nous faisons dépasser par le “couple de Splügen”, que nous verrons pour la dernière fois cet après-midi. En faisant un jour de repos maintenant, nous perdrons la trace de tous les autres marcheurs qui ont fait les mêmes étapes que nous depuis Arolla, et que nous avons vus régulièrement au cours des huit jours. Nous poursuivons notre montée, passant entre des lacs qui se trouvent à quelques centaines de mètres du chemin, de part et d’autre. En nous approchant du col du Bastillon (2754 m), nous pouvons voir qu’il y a beaucoup de monde là-haut, dont quelqu’un qui filme soit le panorama, soit ses amis avec un drone (probablement pas celui qui a donné son nom à la combe…) En arrivant au col, nous voyons qu’il s’agit du groupe de randonneurs italiens avec qui nous avons partagé une table lors du petit déjeuner : ils ont dû quitter le Grand St-Bernard par un itinéraire différent, passant par la fenêtre de Ferret avant de monter au col du Bastillon depuis l’autre côté. Il leur reste la montée raide au col des Chevaux avant de retrouver leurs voitures garées derrière l’hospice.

La descente du côté ouest du col du Bastillon est encore plus raide que celle du col des Chevaux. Une fois de plus, nous marchons sur de la pierre schisteuse gris foncé, humide et glissante sur ce versant que le soleil n’a pas encore touché. Peut-être parce que cette descente est plus courte, je la trouve plus facile que la précédente, alors qu’Isabelle la juge plus délicate. Il est vrai qu’il y a un vide considérable sur la gauche en descendant, il vaut mieux rester sur le chemin. En bas de cette partie raide, une traversée caillouteuse tend des guet-apens pour les chevilles, puis le terrain devient plus facile au fur et à mesure que nous descendons dans le beau vallon herbeux où se nichent les trois petits lacs de Fenêtre. Quelques minutes avant midi, nous trouvons un endroit magnifique pour pique-niquer, un peu en contrebas du sentier, sur une pente d’herbe au-dessus du plus septentrional des lacs. Au loin, nous pouvons voir les marcheurs qui remontent lentement le sentier menant à la fenêtre de Ferret, où il semble encore rester pas mal de neige. Ce serait l’endroit idéal pour une longue, longue sieste sous le soleil, mais le temps de finir de manger il est 12h 45 : notre bus part de La Fouly dans trois heures et il reste encore 800 mètres de descente et pas mal de kilomètres pour y arriver.

Malgré la longue marche d’approche depuis le val Ferret, le lac semble être un but de promenade très apprécié. Nous ne le voyions pas de l’endroit où nous avons mangé, mais le bout du lac le plus proche du sentier qui remonte depuis la vallée est noir de monde : c’est l’heure de la baignade. Dans la descente, nous croisons plusieurs familles qui montent lentement, serviettes de plage à la main. Deux adolescents nous posent la question classique “On est presque arrivés ?” et nous pouvons les rassurer : plus que cinq minutes et ils pourront tremper leurs pieds dans l’eau. Le sentier descend en lacets, très érodé par endroits, et devant nous s’ouvre un panorama de toute beauté vers le sud :  une vallée alpine parfaite avec un torrent au milieu, déserte sauf un bâtiment agricole.  Au bout de la vallée, des pentes herbeuses remontent vers des pierriers qui, à leur tour, cèdent leur place à des névés et, enfin, une ligne de crête toute faite de pics pointus. C’est tellement grandiose que j’ai l’impression d’être happé par ce paysage, comme si j’étais au premier rang d’une salle de cinéma, devant un immense écran incurvé. Sur le coup, je me dis que c’est le plus beau panorama de tout le chemin No.6…  mais il y a beaucoup de concurrents en lice pour ce prix !

A l’alpage du Plan de la Chaux (2040 m), le sentier de montagne se transforme en piste gravillonnée. T-shirt orange et le couple de Splügen s’y trouvent déjà, en train de remplir leurs gourdes à la fontaine. Je fais comme eux, il ne reste plus rien de mes deux litres d’eau. C’est la dernière fois que nous verrons les Splügen, à qui il ne reste que quatre jours avant la fin de leurs vacances. Continuant vers la vallée, nous dépassons et nous faisons dépasser plusieurs fois par T-shirt orange, qui boite visiblement et qui nous annonce : “Meine Füsse sind kritisch”. Nous ne savons pas trop si ce commentaire porte sur l’importance de ses pieds, sur leur état de santé, ou sur les avis négatifs qu’ils pourraient émettre. Nous le voyons une dernière fois à La Fouly, descendant du bus qu’il a pris à Ferret, sans doute lassé de la critique que lui font ses pieds. Aux Ars (1785 m), il y a un grand parking : c’est sans doute d’ici que sont partis tous les baigneurs que nous avons vu au lac. Entre ici et Ferret il faut supporter un kilomètre de goudron, puis la route refait place à un sentier facile qui suit gentiment la rive ouest de la Dranse de Ferret jusqu’à l’entrée du village de La Fouly (1595 m).

C’est ici que l’itinéraire du chemin No. 6 rejoint celui de l’autoroute à randonneurs du Tour du Mont Blanc. Cela explique sans doute pourquoi, en réservant tous nos hébergements au mois d’avril, je n’ai rien trouvé pour deux nuits consécutives ni ici, ni dans les autres villages du val Ferret. Par conséquent, pour notre jour de repos, nous irons dormir à Verbier, à une heure de La Fouly par une combinaison de bus, de train et de télécabine. Nous avons été performants dans la descente et il nous reste 45 minutes avant le départ du bus, largement suffisant pour boire une bière ou un thé froid à la grande terrasse de l’auberge des Glaciers en regardant passer le monde du “TMB”. C’est un monde beaucoup plus jeune que celui du chemin No. 6, qui se déplace essentiellement en groupe. Tous ces jeunes randonneurs ont des sacs à dos énormes, qui ne sont pourtant pas assez grands pour contenir toutes leurs affaires : tasses à café, gourdes, sacs en plastique et vêtements pendent de toutes les attaches extérieures. Avec nos sacs 38 litres bien rangés, nous les observons d’un œil amusé : même mes chaussettes d’hier ont séché et sont à l’abri des regards. Il y a un supermarché sous la terrasse de l’auberge, ce qui nous évitera de devoir faire des courses à Verbier, nous pourrons acheter notre pique-nique pour les deux prochains jours au début de l’étape d’après-demain.
 

Jour de repos à Verbier

Après huit jours de chemins de montagne, Verbier est un sacré choc. Alors que Zermatt et Saas-Fee attirent essentiellement un public de randonneurs et de VTTistes en été, Verbier donne plutôt l’impression qu’on a pris un quartier chic d’une grande ville européenne et qu’on l’a déposé à 1500 mètres d’altitude avec tous ses habitants. Les gens que nous voyons dans les rues ou à la terrasse des cafés ont tous des petits chiens et semblent tous se connaître, comme s’ils passaient tout l’été ensemble ici tous les ans. Tout ce beau monde parle anglais, les seuls Suisses semblent être ceux qui travaillent dans les hôtels et restaurants. Le dress code est chic façon m’as-tu-vu, avec beaucoup de bijoux, de marques de luxe ostentatoires et de bronzages parfaits en vue, j’ai l’impression que tous ces gens viennent de descendre de leur yacht ou de sortir du club-house d’un golf. La moitié des commerces des rues principales sont des agences immobilières, et nous nous adonnons à un peu de lèche-vitrine pour repérer le prochain chalet de notre collection : pour ceux qui auraient 5,000,000 CHF à dépenser, il y a du choix.

Nous mangeons une très bonne pizza le soir de notre arrivée au restaurant Le Fer à cheval puis, pendant notre jour de repos, achetons des journaux que nous lisons sur le balcon de notre chambre d’hôtel, à l’ombre. L’après-midi, nous utilisons le pass que l’hôtel nous a fourni pour monter à Savoleyres dans une télécabine qui, pour être gentil, je qualifierais de vintage. En haut, la vue s’étend le long de la vallée du Rhône en direction de Sion, chaque crête couverte de conifères bleu-gris délimitant une vallée que nous avons traversée ces derniers jours.

Je ne suis pas pressé de retourner à Verbier : cela dit, il y avait suffisamment de choses à faire pour que notre jour de repos ait été tout à fait agréable.

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Tourengänger: stephen


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