Chemin des cols alpins : Étape 28, de la cabane des Dix à la cabane de Prafleuri


Publiziert von stephen , 25. August 2024 um 14:04.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Mittelwallis
Tour Datum:30 Juli 2024
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Zeitbedarf: 5:15
Aufstieg: 570 m
Abstieg: 840 m
Strecke:Cabane des Dix – Lac des Dix – Col des Roux – Cabane de Prafleuri

English version

Je ne dors pas particulièrement bien à la cabane des Dix, la faute sans doute à l'altitude et au fait que la porte du dortoir est en partie vitrée, inondant la pièce de lumière provenant du couloir chaque fois que quelqu'un se lève pour aller aux toilettes. Pendant la nuit, le bruit d’un objet lourd qui tombe vient depuis le dortoir voisin et, au petit-déjeuner, nous apprenons que l'un des occupants s’est emmêlé les pattes dans l’échelle et a chuté en essayant de descendre depuis le lit du haut. Il s’est fait mal au genou et ne peut ni faire la course d’alpinisme prévue, ni redescendre dans la vallée sous ses propres moyens. Pendant que nous mangeons nos tartines et buvons notre café, un hélicoptère rouge et blanc d'Air Glaciers atterrit devant le refuge pour l'évacuer.

Après une première journée soutenue, l’étape d'aujourd'hui est plus courte et beaucoup plus facile. Avec un petit déjeuner servi à 6h30, nous sommes prêts à partir vers huit heures, avec l’intention d’y aller tout doucement : inutile d’arriver à Prafleuri à l’heure du déjeuner. Le ciel est bleu et l'air est limpide au-dessus du Mont Blanc de Cheilon et de son glacier alors que nous faisons la courte montée jusqu'à la selle au-dessus du refuge : à partir de là, c'est tout en descente jusqu'au lac des Dix, 600 mètres plus bas.

Après quelques lacets raides, le sentier devient facile, descendant vers la moraine latérale du glacier, dont il suit la crête vers le nord, avec de belles vues dans toutes les directions. Le lac des Dix apparaît devant nous, s’étendant à l’infini, le barrage à son autre extrémité encore invisible. Là où la caillasse de la moraine fait place à l'herbe, le sol de part et d’autre du sentier est couvert de fleurs alpines de toutes sortes, bien plus que l'on pourrait s'attendre à voir en cette fin du mois de juillet. L’arrivée tardive de l’été n’a pas eu que des désavantages !

Vers 2600 mètres, le sentier redevient plus raide et descend en lacets serrés vers le lac, qu'il atteint près de l'endroit où le torrent issu du glacier se jette dedans. Pendant les 5 kilomètres suivants, l'itinéraire suit une large piste au-dessus du lac, pratiquement sans changer d'altitude, à côté de talus toujours très fleuris. Nous croisons plusieurs groupes accompagnés de guides qui se dirigent en direction d’Arolla : cela me rappelle que j'ai fait une randonnée de Verbier à Zermatt avec un tel groupe en 2007 et que je suis sans doute passé à ce même endroit à la même heure de la journée, après avoir dormi à la Cabane de Prafleuri. Seule différence : ce jour-là, il y avait de la neige fraîche sur le chemin ! La partie la plus ardue de leur journée reste à venir, avec la longue montée vers le col de Riedmatten. Un jeune homme qui marche rapidement manque de me renverser : il a des écouteurs vissés les oreilles et ses yeux sont rivés sur son smartphone. Je lui dis “On regarde où on va“et reçois un regard assassin comme récompense.

Le terrain plat continue jusqu'à la Barme, où un troupeau de vaches s’est installé sur le sentier. De là, un sentier remonte sur la gauche, serpentant à côté d'une cascade, puis le long d'un ruisseau, pour déboucher dans une belle vallée en dessous de la cabane des Ecoulaies à 2653 mètres. C'est l'endroit idéal pour la pause déjeuner et nous en profitons pleinement, allongés dans l'herbe avec le bruit de l'eau qui coule dans nos oreilles pendant longtemps après avoir fini de manger. Difficile de battre une sieste en montagne, à condition de trouver un endroit sans pierres qui vous torturent le dos, ni fourmis, ni petite brise froide inattendue. Aujourd'hui, c'est juste parfait.

Nous nous sommes écartés de l'itinéraire pour trouver ce spot parfait et en repartant, je prends la mauvaise direction, suivant ce qui semble être le bon chemin, jusqu'à ce qu'il disparaisse au milieu de nulle part. Nous revenons sur nos pas, ajoutant environ 20 minutes au temps total de l’étape. Il reste environ 250 mètres de montée jusqu'au seul col de la journée, sur un sentier raide qui serpente entre les blocs et les barres rocheuses avant une dernière traversée facile qui nous amène au col des Roux (2804 m). À partir de là, il ne reste qu'une descente de 20 minutes jusqu'à la cabane de Prafleuri (2623 m), qui apparaît bientôt en dessous, les parasols rouges sur sa terrasse apportant un peu de couleur à un paysage très gris et rocailleux. La pierre des alentours de la cabane a été extraite pendant la construction du barrage de la Grande Dixence dans les années 1950. Cela a laissé des traces encore visibles, ce n'est pas un endroit très joli : heureusement, la cabane elle-même est confortable et la jeune équipe de gardiens très sympathique.

Il n'est que trois heures de l'après-midi, ce qui nous laisse amplement le temps de nous détendre avant le souper. Une des gardiennes nous montre nos lits dans un dortoir spacieux et nous explique que les sacs à dos doivent être laissés dans des casiers au rez-de-chaussée : une bonne idée, car cela évite le bruit des gens qui font leur sac à la lampe frontale à cinq heures du matin. L'obligation d'utiliser des sacs à viande fournis par la cabane pour des raisons liées à l’hygiène plutôt que nos sacs en soie est moins bonne : ils sont faits d'un tissu qui ressemble à du papier et le mien se déchire dès la première fois que je me retourne dans mon lit. Je finis par dormir directement entre le matelas et la couette, ce qui est plutôt contre-productif. Dehors, une fontaine fournit de l’eau de source merveilleuse (“non contrôlée, mais nous la buvons tous et ne tombons pas malades“, dit la gardienne).

Nous nous asseyons dehors et prenons une bière pendant que d'autres randonneurs arrivent, venant pour la plupart de la direction où nous irons demain. Les conversations semblent toutes porter sur le fait qu’il y a beaucoup de neige et quelques passages délicats. Pour la première fois, nous entendons d'autres personnes parler du chemin n° 6, comme ce randonneur solo suisse-allemand qui porte un T-shirt orange et que nous reverrons plusieurs fois au cours des prochains jours. Nous entendons aussi beaucoup parler de la douche du refuge, une expérience à ne pas manquer dit-on. N'ayant fait qu’une toilette minimaliste à la cabane des Dix hier soir, il faut évidemment l'essayer. C'est effectivement quelque chose : à environ 300 mètres du refuge, au bout d'un chemin caillouteux, deux palettes ont été mises debout et attachées ensemble pour former un L vertical. Derrière les palettes, dans le coin du L, une pomme de douche est suspendue à l'extrémité d'un tuyau noir. L'eau est bien entendu glaciale – certainement trop froide pour que j’oserais me mettre complètement dessous – mais avec un gant de toilette et beaucoup de courage, je parviens à me laver correctement, et cela fait un bien fou quand c’est fini !

Pour le souper, nous nous retrouvons à une table de Britanniques, entre un binôme père-fils de Sheffield et un jeune homme de Leeds qui marche seul après l’abandon de son ami dans la montée à la fenêtre d’Arpette, quelques jours auparavant. Ils font tous le Chamonix-Zermatt et viennent de terminer une très longue journée de marche depuis Verbier, car il n’y avait plus de place à la cabane de Louvie. Je suis content d'avoir réservé tous nos hébergements trois mois à l'avance, car nous entendons plusieurs fois des personnes raconter des étapes de 10 heures ou plus à cause de refugescomplets. Nous entendons encore parler de la neige que nous rencontrerons demain, en particulier un passage qui semble avoir impressionné tout le monde, où il fallait traverser “une arche qui semblait sur le point de s'effondrer“. Comme ils vont tous à Arolla, je leur raconte des choses terribles à propos du col de Riedmatten en échange.

Nos lits dans le dortoir sont vraiment confortables : malheureusement, la nuit est gâchée par un médaillé d’or olympique en ronflement. Cela ne semble pas gêner sa compagne, qui ne fait rien pour essayer de l’arrêter... peut-être qu’elle sait que c’est peine perdue. En me levant à 3 heures du matin pour aller aux toilettes, je suis surpris de trouver qu’il y a pas mal de gens dans le sas d’entrée de la cabane et même à la terrasse, probablement souffrant d’insomnie et ayant décidé d'abandonner et de discuter dehors à la place. Il faut dire que la nuit est belle et il fait très doux.

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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