Beichle, traversée de Flühli à Escholzmatt


Publiziert von stephen , 20. Mai 2024 um 19:32.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum:11 Mai 2024
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-LU 
Zeitbedarf: 6:00
Aufstieg: 1100 m
Abstieg: 1130 m
Strecke:Flühli – Spierberg – Beichle - Escholzmatt
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Flühli LU, Post
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Escholzmatt

English version
 
Isabelle a réclamé du dénivelé. Elle n’a pas tort : dans deux mois et demi, nous partons pour 17 jours de marche en Valais, il est temps de commencer à soigner un peu notre forme physique. Et puis, après plusieurs weekends passés sur le goudron de la ViaJacobi, voir des paysages un peu différents ne fera pas de mal non plus. Je choisis la Beichle comme destination : pas trop loin de la maison, elle nous permettra de dépasser les mille mètres de montée et de descente sans être embêtés par la neige.

Je suis déjà monté à la Beichle depuis Klusstalden près de Schüpfheim, un itinéraire très raide au début et assez exposé en arrivant près du sommet. Pour cette fois, nous décidons de partir de Flühli, où nous arrivons vers dix heures du matin après un trajet d’un peu moins d’une heure en train et en car postal. Le soleil apporte déjà de la chaleur, les conditions sont parfaites. Le départ du sentier, sur la rive gauche de la Waldemme juste après le pont au centre du village, n’est pas facile à repérer : un passage à moitié caché entre deux maisons, on a l’impression de pénétrer dans une propriété privée. Après une montée initiale dans un pré (traces de sentier seulement), l’itinéraire entre en forêt et le sentier devient plus distinct. C’est l’une des caractéristiques de l’itinéraire de montée : à plusieurs endroits il n’y a pas de sentier, ou un sentier peu visible, il faut un certain sens de l’observation pour repérer les marques de balisage rouges et blanches sur les rochers ou les troncs d’arbres.

Le sentier serpente dans la forêt. La montée est soutenue et nous gagnons rapidement en altitude. Une petite clairière offre un premier aperçu du Brienzergrat vers le sud, ses sommets encore bien blanchis par la neige. Nous atteignons la limite supérieure de la forêt à Under Spierberg (1032 m), où la Schrattenflue apparaît, sa face nord-ouest rocheuse encore bien enneigée elle aussi. A l’est, au-dessus de Flühli, sous les tours et pointes de l’arête de le Schwändliflue et de la Grönflue, des falaises plongent verticalement vers la vallée depuis laquelle nous sommes montés. Quatre ou cinq jeunes bovins dans un enclos à côté du chemin se ruent vers nous, un peu trop pleins d’énergie juvénile à mon goût : je suis content qu’il y a une clôture électrique entre eux et nous.

Nous poursuivons la montée, toujours raide, jusqu’à Mittler Spierberg (1199 m), où des alpacas nous regardent passer d’un air qui n’a rien d’aimable. Au-dessus de la ferme, le sentier se perd dans un pâturage escarpé labouré par les vaches, où de grosses mottes herbeuses rendent la progression lente et se tiennent en embuscade, attendant une cheville déconcentrée. À Oberst Spierberg (1392 m), un vieux paysan répare une clôture avant l'arrivée des troupeaux pour l'été. Pour l’instant, la neige vient de fondre et l’herbe n’a pas encore poussé : la montée des vaches à cette altitude devra encore attendre un peu. L’homme doit être un peu sourd et ne nous entend pas arriver, car il sursaute quand je lui dis bonjour. 

Au-delà d'Oberst Spierberg, le chemin redevient indistinct, voire invisible. Un panneau jaune semble indiquer qu’il faut monter vers une grande croix en bois sur la crête au-dessus de la ferme. Nous remontons le pâturage raide en zigzaguant pour atténuer la pente, mais une fois arrivés à la croix, nous ne voyons aucun balisage qui pourrait indiquer la suite du chemin. Le seul sentier visible se trouve en contrebas, alors nous redescendons jusqu'à ce que nous trouvions une marque rouge et blanche sur un piquet de clôture. Un sentier étroit contourne le côté sud du Hellschwandchopf : plus ou moins sans dénivelé pendant un kilomètre, c'est la seule partie horizontale de la journée. Sur notre gauche, toute la longueur de la Schrattenflue et du Hohgant est maintenant visible, derrière un premier plan de collines et de bosquets.

Nous descendons jusqu'à une selle (1444 m) où plusieurs chemins se rejoignent sous la crête herbeuse de la Beichle. Deux itinéraires sont indiqués jusqu’au sommet, nécessitant tous deux le même temps de marche. Nous choisissons celui de droite (via Schwarzeberg), qui atteint la crête plus près du sommet que l'autre, ce qui nous évitera de parcourir un kilomètre en aller-retour. Pendant un moment nous ne montons plus tellement, car le sentier doit traverser une série de petits ravins, où des ruisseaux coulent tranquillement et où des soldanelles des Alpes roses (Isabelle jure qu’elles sont mauves) poussent sur les talus humides.

La montée finale vers la crête commence à Under Schwarzeberg (1500 m). Raide au début, le sentier monte ensuite plus facilement en diagonal dans le versant de la montagne, au-dessus des bois où un coucou annonce fièrement sa présence dans un nid qui n’est pas le sien. À Ober Schwarzeberg (1625 m), le chalet est prêt pour l'été et des duvets blancs sèchent au soleil sur une corde à linge improvisée. Une montée raide dans un ravin nous amène à la crête à une altitude de 1718 mètres : depuis ce point, il suffit de dix minutes pour atteindre le sommet conique et herbeux de la Beichle (1769 m). Il nous a fallu environ trois heures et demie pour y arriver, une demi-heure de plus que le temps indiqué au début de la randonnée.

La vue depuis le sommet est superbe dans toutes les directions. La crête se poursuit vers le nord-est, où des randonneurs sont visibles sur le sentier étroit, qui paraît très aérien vu d’ici. Un banc juste en dessous du sommet nous offre une vue panoramique vers le sud en direction du Brienzer Rothorn et des montagnes lointaines de l'Oberland bernois, dont les plus hautes ont la tête dans les nuages. De grands papillons jaunes voltigent autour de nous pendant que nous mangeons notre salade de tomates et de riz, tandis qu’un peu plus bas, un paysan et sa famille sont en train de remettre en place une clôture qui a été couchée par terre pendant l’hiver et qui sert probablement à éviter que les vaches se rapprochent trop du côté ouest abrupt de la montagne.

Il est déjà plus de deux heures de l'après-midi et il nous faudra encore deux heures pour descendre à Escholzmatt. Nous renonçons avec regret à l'idée d'une sieste au soleil et repartons le long de la crête, passant par le point au-dessus d'Ober Schwarzeberg où l’avons rejointe une heure auparavant et continuant vers le sud-ouest. Après environ un kilomètre, le sentier vers Escholzmatt bifurque à droite, plongeant dans la forêt qui couvre tout le versant ouest de la montagne. Le sentier est étroit et consiste en une alternance de parties raides et de parties encore plus raides, avec une perte de 500 mètres d’altitude en un peu plus d'un kilomètre.
Le sentier passe devant deux cabanes isolées, perdues au milieu de la forêt : à côté de la seconde d’entre elles (1360 m), un sentier horizontal mène en une minute à un point de vue muni d’un banc : belle vue plongeante sur le village d'Escholzmatt et la vallée, avec les collines de la région du Napf au fond.

Le plus dur de la descente est terminé à ce stade. Le sentier continue de descendre en pente raide pendant un moment, se dirigeant vers un torrent bruyant mais invisible dans la forêt, avant de déboucher sur une petite route d’alpage près de l'Ober Zigerhütte (1162 m). Nous poursuivons notre descente, moins raide désormais, à travers champs jusqu'à la Mittler Zigerhütte (1055 m), où le balisage indique qu’il faut passer dans la cour de la ferme. Celle-ci est occupée par un troupeau de vaches et le passage est fermé par trois brins d’une clôture électrique, sans ouverture possible. Nous sommes obligés de contourner l’obstacle par l’extérieur, sur une étroite bande d'herbe au-dessus d'une pente très raide. Tantôt sur la route, tantôt en forêt, nous atteignons bientôt Hutte (966 m), au début de la descente finale vers Escholzmatt. Ici, le chemin a souffert des fortes pluies des derniers jours : les deux bandes en béton de la petite route d’alpage sont couvertes d'une couche de boue et l’herbe qui les sépare n’est pas mieux. C’est avec un sentiment d'inévitabilité que je me retrouve sur mes fesses avant d’arriver en bas.

Peu après, nous arrivons enfin sur du plat et les premières maisons d'Escholzmatt apparaissent devant. Il ne faut que dix minutes pour arriver à la gare, à la fin d'une randonnée qui a non seulement rempli les exigences en matière d’effort physique, mais qui a également offert de magnifiques paysages et une absence presque totale et très appréciée de surfaces goudronnées.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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