Beichle, traversée de Schüpfheim à Escholzmatt


Publiziert von stephen , 10. November 2015 um 20:11.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum: 7 November 2015
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-LU 
Zeitbedarf: 5:00
Aufstieg: 1290 m
Abstieg: 1150 m
Strecke:Schüpfheim – Beichle – Escholzmatt
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Chlusstalden, car postal depuis cff logo Schüpfheim
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Escholzmatt

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Après l'automne vient l'été (indien), c'est bien connu, et celui-ci ne montre aucun signe de faiblesse.  Il faut profiter tant que cela dure et, pour ce premier week-end de novembre, je veux vraiment tirer pleinement parti du soleil et de la douceur annoncés. Je pourrais reprendre mon Chemin panorama alpin, mais cette météo mérite mieux qu'une randonnée à basse altitude. Je mets donc le cap sur l'Emmental et la longue crête qui mène au sommet de la Beichle.

Il suffit de quarante minutes en train pour faire le trajet Lucerne-Schüpfheim, puis de cinq minutes en car postal pour sortir de la petite ville, jusqu'à l'arrêt de Chlusboden dans la vallée de la Waldemme où je descends du bus à dix heures moins le quart. Un panneau indique deux heures de marche jusqu'à Gsteig, trois heures jusqu'au sommet.

Il n'y a pas de marche d'approche pour s'échauffer en douceur au début de cette randonnée, ça monte tout de suite et c'est plutôt raide. Je gagne rapidement de la hauteur au-dessus d'une vallée très verte, ses coteaux ponctués de vieilles maisons de ferme et coiffés de rangées d'arbres en tenue d'automne. A la lisière de la forêt sous le chalet d'Unter Lammberg, un panneau me conseille de faire attention au taureau, mais le bétail semble avoir déjà regagné la vallée. Je longe une belle avenue de bouleaux, dont les feuilles tombées se sont transformées en tapis jaune-orange sur le sol herbeux. A Unter Lammberg il n'y a ni agneaux, ni (heureusement) taureau ; il en va de même pour le chalet d'Ober Lammberg, quelque 200 mètres plus haut.

Jusqu'à présent j'ai suivi une large piste d'alpage, mais au-dessus d'Ober Lammberg il n'y a plus de sentier. L'itinéraire remonte une croupe herbeuse ; la direction à suivre ne fait aucun doute, droit dans la pente raide vers la lisière de la forêt, où une barrière métallique rouge me fait passer à nouveau sous le couvert des arbres. Une faible trace de sentier continue à monter bien raide, zigzaguant entre les arbres et contournant de petits ressauts rocheux. Cette pente est sans répit mais présente l'avantage de me faire gagner de l'altitude très rapidement. En quittant à nouveau la forêt près d'une grange isolée, je me rends compte que je suis monté de 700 mètres en une heure et demie ; pourtant, je me suis obligé à aller doucement pour conserver mon énergie.
Un panneau de balisage devant la grange m'informe que je suis à Gsteig, 1450 m. Cela ne correspond pas du tout à ce qui est indiqué sur la carte : je suis au point 1433 mètres et Gsteig se trouve en contrebas, hors de mon itinéraire. J'ai mis nettement moins longtemps que les deux heures indiquées en bas pour arriver ici ; par contre, il me faudra bien plus d'une heure pour arriver jusqu'à la Beichle. Bref, le balisage a tout faux.

La crête devient ensuite moins boisée et la vue devient grandiose aussi bien vers le nord que vers le sud. La limpidité de l'air est incroyable, sans la moindre brume sous un ciel parfaitement bleu. Loin, loin vers le nord, au-delà du Jura, les collines de la Forêt Noire sont clairement visibles. Au sud, c'est l'Oberland bernois qui attire l'œil, ses sommets géants se rapprochant petit à petit au fur et à mesure que j'avance.

Je m'arrête pour photographier la vue, zoomant justement sur l'un des géants bernois. Lorsque j'essaie d'éteindre mon appareil photo après avoir capturé la scène, rien ne se passe. L'objectif reste en position zoom, l'appareil émet une série de bips et le message fatidique s'affiche : Erreur objectif, redémarrez l'appareil.  Sauf que justement, je ne peux pas le redémarrer, car chaque fois que j'essaie, l'appareil me redit que je dois le redémarrer, bip bip bip…   J'emploie une méthode plus radicale, enlève la batterie puis la remets… toujours erreur bip bip bip.  Le moteur de l'objectif semble avoir rendu l'âme après six années d'utilisation assez intensive. Curieusement, mon appareil précédent, de modèle identique, a subi exactement le même sort… faiblesse du modèle ou coïncidence malheureuse, je n'en sais rien. Pendant le reste de la randonnée, je suis donc obligé de me rabattre sur mon téléphone portable et ses possibilités de réglage plus limités.

La crête devient moins raide à présent, même si la tendance générale reste à la montée. Le sentier contourne plusieurs tours rocheuses par le nord ; passages plus étroits et plus larges se succèdent mais sans aucune difficulté. Le sommet de la Beichle apparaît devant, descendant abruptement sur son versant nord et plus doucement vers le sud.  Le sentier passe juste sous le sommet d'une petite butte herbeuse (pt. 1740 m sur la carte), puis devient un peu plus aérien sur une courte distance. Passant sous les petites falaises du sommet, le sentier devient très étroit et assez boueux avec, sur la droite, un vide dont on n'est pas vraiment conscient en raison de la végétation. Je m'en rends compte lorsque je plante mon bâton juste à côté du sentier et ne rencontre que de l'air ! Ce petit passage très légèrement exposé aboutit à la base d'une cheminée rocheuse haute d'une dizaine de mètres, que j'escalade facilement à l'aide d'un câble métallique pour sortir sur le plateau sommital incliné et herbeux.

Il y a du monde au sommet (1769 mètres) : on mange, on admire la vue, on fait la sieste. Je passe une  heure extrêmement agréable à pratiquer moi-même ces trois activités. J'ai fait de la soupe au céleri-rave et aux carottes, mais elle a un goût un peu amer et n'est pas à la hauteur de ma soupe aux lentilles du week-end précédent. Le panorama depuis la pente herbeuse où je me suis installé est magnifique, j'ai l'impression de voir les Alpes suisses – ou au moins les Alpes bernoises – dans leur intégralité. Voici le trio Eiger-Mönch-Jungfrau, le Schreckhorn pointu et le Wetterhorn immense. Plus à l'est, un grand plateau glaciaire doit se trouver dans la région du Trift et du Sustenhorn. A l'ouest, le Stockhorn est bien en évidence, un petit bout de sein qui ressort au-dessus d'un mur rocheux au-dessus des brumes de la capitale fédérale. Impossible de rendre justice à ce panorama avec un téléphone mobile, d'autant plus que les sommets les plus imposants sont en plein contre-jour. Je fais une sieste d'une demi-heure, réussissant même à m'endormir sous le soleil chaud.

Je descends par l'arête sud-ouest large et facile jusqu'à la selle de Beichlengfäl, où je suis surpris de trouver une route et un parking.  Un groupe de parapentistes, tous des hommes, viennent de descendre d'un minibus et remonte la pente vers le sommet, portant des sacs à dos aussi lourds que volumineux. Ils sont accompagnés d'une femme qui, elle, a un sac plus petit. Je me demande si c'est elle qui a la tâche ingrate de ramasser tout le barda laissé au sommet par les parapentistes et de le ramener au bus.

Il faut deux heures pour descendre depuis Beichlengfäl à la gare d'Escholzmatt. Je trouve ces sentiers forestiers souvent monotones, mais celui-ci est joli. Il serpente vers la vallée, toujours raide mais jamais trop, alors que quelques trouées entre les arbres donnent de belles vues vers le Sigriswiler Grat et les Sieben Hengste, entourant le col en forme de U de la Sichle. J'atteins la limite inférieure de la forêt et poursuis mon chemin par des routes et pistes d'alpage. Les gens du coin sont dehors, profitant du beau temps et discutant sur le bord de la route. Je salue un groupe qui discute devant une ferme et reçois un "Grüessech !"très bernois en réponse, même si administrativement nous sommes encore dans le canton de Lucerne.

Je sais qu'il y a deux trains par heure d'Escholzmatt à Lucerne, mais je n'ai pas la moindre idée de l'heure à laquelle ils partent. J'arrive à la gare à 16 heures 19, le train arrive une minute plus tard… il y a des jours comme ça, où tout est bien ; il y en a d'ailleurs eu beaucoup en cette fin de saison et il y en aura une autre demain.
 

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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