Ca fait longtemps qu'on n'avait plus skié aussi tôt et avec autant de neige...peu amateur de sorties de début de saison en mode ski-cailloux, j'étais un peu dubitatif - jusqu'à ce que Hugo nous relate une belle sortie urbaine sur notre colline bernoise du Gurten. Chacun a alors phosphoré sur les cartes d'enneigement du SLF pour tomber d'accord sur ce massif de l'Entlebuch entre Berne et Lucerne qui semblait avoir ramassé le maximum jusqu'à basse altitude - avec le bonus d'un accès rapide et commode en TC.
J'avais tenté le sommet avec mon gamin Arnaud il y a 6 ans, on avait battu en retraite juste sous le sommet en fissurant la pente dans la tourmente - ce coup-ci était le bon. Le niveau physique et technique du groupe étant des plus hétérogène, le plus costaud (et de loin !) du groupe a eu la bonne idée d'oublier ses peaux histoire de se mettre un petit challenge supplémentaire - il a du coup alterné entre traçage à pied jusqu'aux genoux et progression à skis juste munis de couteaux et de sangles enroulées autour. Ça doit environ correspondre au double de D+ en effort ressenti. Le tout a permis de rester en gros tous ensemble - en tous cas à la montée...
Bravo à notre Cécile, en pleine ligne droite finale de bachelor universitaire, d'avoir voulu quand-même suivre ses vieux parents malgré un réveil de nuit pour attraper le train de 6h36. Heureusement qu'il y a des étudiants bosseurs pour compenser les retraités oisifs. Elle ne l'a pas regretté !
On a du coup rajouté un petit bonus de descente-remontée de 300m jusqu'à Bärfalle histoire de profiter de cette neige inespérée avant l'inévitable redoux qui va suivre.
Les plus belles images sont évidemment d'Hugo Vincent, dont la réputation n'est plus à faire pour tous les lecteurs de revues de montagne francophones.
Itinéraire et conditions du jour : on chausse et on déchausse sans souci autour de Flühli, il y a 20cm de neige dès la plaine dans le région (même à Berne...), 30cm au départ et plus de 50cm au dessus de 1400m. Assez de neige pour skier quasiment sans touchettes, même en forêt - on n'en attendait pas autant même après avoir choisi la destination en fonction des cartes d'enneigement du SLF qui indiquait un gros trou à neige juste au NW de Sörenberg...Neige poudreuse, divine sur le bas (grâce à une sous-couche ferme issue du petit coup de redoux temporaire) et à l'abri des arbres, plus irrégulière sur le haut et les pentes ouvertes (neige un peu tassée par le vent, peu d'appuis) - bref de pas mal du tout à génial selon le niveau de ski hétéroclite des participants !
Les routes d'alpage tant à la montée (jusqu'à Finstermoos) que la descente (jusqu'à Haselegg) sont hélas fraisées au noir (grrr...), mieux que notre petite rue au centre de Berne - ben ou, c'est ça de vivre dans une ville écolo-bobo, faut assumer. La fin de la descente est du coup un peu casse-bonbons, car hors de la route dégagée c'est de la prairie maillée de barbelés.
Risque 2 annoncé à ces altitudes. On était quasi seuls le matin (on a stratégiquement laissé un indigène faire la 1ère trace devant nous...), on a ensuite croisé moins d'une dizaine de personnes éparpillées. Pendant que - dixit Hugo - "la moitié de Berne devait prendre d'assaut le Rauflihorn"...
Météo : grand beau au départ mais le ciel s'est voilé plus vite que prévu dès 10h-11h, couvert vers midi (plafond 3500m), à nouveau de petites éclaircies ensuite. -6° au départ, se radoucissant (un peu...) en cours de journée mais pas dans les proportions imaginées. Vent de SW modéré mais bien froid tout en haut.
Accès : train de 6h36 à Berne --> Schüpheim --> car postal, arr Flühli-Torbach 7h46. Au retour car postal de 15h06 à Schintmoos --> Schüpfheim --> Berne 16h26. Coin très bien desservi avec 1 liaison par heure tant sur la section train qu'en car.
Restauration : sniff...auberge de Torbach fermée définitivement, rien à Schintmoos...reste 2 restos à Flühli (mais à 2km de là).
Participants : Agnès, Cécile et moi, Hugo, Philippe, Arnaud (le grand, pas le notre !)
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