Traversée Evolène - Verbier par les 5 cols

Une jolie traversée étonnamment sauvage bien que se déroulant en grande partie sur l'itinéraire national n°6 ("Chemin des cols alpins")...la solitude se paye par du terrain exigeant souvent des chevilles solides ! Le profil du dénivelé ravira ceux qui préfèrent - à la folie ! - la montée à la descente.

WE en amoureux pour fêter l'anniversaire d'Agnès. Bon nos collègues sédentaires ont un peu de mal à comprendre un "cadeau" à 3500m de dénivelé à travers des hectares de caillasses, mais c'est une autre histoire. Un peu à court d'idées, je pars sur un remake de l'an passé sur cette traversée magnifique et variée dont j'avais adoré les grands espaces solitaires. Rien à rajouter de plus cette fois-ci, si ce n'est que la prochaine fois on descendra tranquillement sur Fionnay plutôt que de s'infliger les horribles pierriers du Col de la Chaux ! De quoi prier pour l'arrivée de l'hiver afin que la neige recouvre tout ça...

Conditions du jour : la neige a disparu en quasi-totalité sauf justement dans l'infâme champ de blocs en versant W du col de Prafleuri ou quelques passages étaient un peu tendus en trailrunners...mais personne d'autre pour lancer des regards courroucés à ces randonneurs du dimanche ("et on s'étonne des accidents !"). Profusion de framboises (un peu fanées) et surtout de myrtilles (à point !) dans la montée au col de Méribé expliquant notre allure de retraités - qu'on sera tous deux dans quelques mois cela dit ! Par contre encore pas mal de neige versant nord > 3200m (un groupe retraçait la Rosablanche).

Plutôt que de finir à Fionnay comme l'an passé (3h de descente depuis le col de Louvie), on a cette fois-ci opté pour le col des gentianes (haut des remontées mécaniques de Verbier), histoire de changer un peu et de maximiser le D+ en minimisant le D-, stratégie usuelle des vieux quinquas aux genoux grinçants. A se demander pourquoi tous les topos sont décrits en sens inverse. Bref pour faire court on ne nous y reprendra plus : la traversée du Col de la Chaux se déroule dans d'abominables pierriers alternant champs de gros blocs et éboulis terreux fuyants.

Si le versant E est déjà pénible, c'est encore bien pire de l'autre coté - qui plus est avec un peu de neige > 2800m : le petit glacier de la Chaux vient de disparaitre et le terrain est donc encore assez instable. Mieux vaut avoir les chevilles solides. La station de Verbier s'est contenté de rajouter des marques de peinture tout du long...il est vrai que les rares randonneurs estivaux ne pèsent pas lourd par rapport aux milliers de skieurs à 100 CHF / jour le forfait journalier.

Bon à ce prix là on ne croise quasiment personne – comme du reste sur la quasi-totalité du circuit, seul le coin autour de Prafleuri est un peu plus animé avec pas mal de familles (dont certains en camping) et même un groupe de 20 Taiwanais ( !) tous très joviaux.

La remontée finale au col des gentianes et le col lui-même sont un peu déprimants dans l'univers dévasté du ski de piste en été, mais on n'a quand même pas craché sur la descente en téléphérique puis télésiège...gratuits de surcroit, faute de caisse et de contrôles : visiblement personne n'a imaginé qu'on puisse arriver à pied ici !

Météo : beau et doux avec cumulus le 1er jour, beau limpide et chaud le 2ème, vent nul

Hébergement et restauration : dormi à l'Hotel-restaurant du barrage (2135m) au départ du téléphérique montant à la couronne du barrage de la Gde Dixence. Autant le batiment (un immeuble ayant servi pour les ouvriers du barrage) ne paye pas de mine depuis l'extérieur - pour rester gentil, difficile d'imaginer moins poétique - autant l'accueil du personnel est vraiment très sympa. 77 CHF pp la nuit + P-dèj (servi dès 7h15) avec salle de bain dans la chambre (50 CHF en dortoir). Il est également stratégiquement situé pile à mi-parcours. Par contre mieux vaut ne pas être anxieux, en ouvrant la fenêtre de la chambre on ne voit que l'immense paroi du barrage montant jusqu'au ciel (les experts en catastrophe affirment qu'en cas de rupture Sion serait détruite à 100% 8 minutes plus tard...)

Grosse déception en chemin le 1er jour : la buvette du lac d'Arbey n'existe plus (sniff). Prafleuri gardé et visiblement bien remplie. Ensuite plus rien jusqu'au food-truck de Tortin puisque le restaurant du col des Gentianes n'est ouvert qu'en saison de ski (comme si le coin n'était déjà pas assez glauque comme ça...).

Accès : samedi train de 7h07 à Berne --> Visp --> Sion --> Evolène 9h20. Dimanche c'était un peu l'expé : benne de 15h45 au col des gentianes (la dernière est à 16h15...) --> Tortin --> télésiège pour Siviez. Puis car de 16h40 --> Haute Nendaz --> Sion --> Visp --> Berne 19h54.

Horaire : J1 = départ d'Evolène 9h20, 4h jusqu'au col de Méribé + 3h10 de traversée sur la Dixence + 30mn pauses --> arrivée à la Dixence à 17h. J2 = départ de la Dixence 7h40, 2h35 jusqu'au col de Prafleuri + 1h50 jusqu'au col de Louvie + 2h35 jusqu'au col des Gentianes (total 7h), avec 35mn de pause arrivée au col des gentianes à 15h15.

Participants : Agnès & moi