Les châteaux de Ribeauvillé avec quelques géants et reptiles en plus

Les nuages de la veille sont partis et c’est sous un ciel bleu que nous entamons la deuxième randonnée de notre week-end de Pâques en Alsace. La randonnée dite « des trois châteaux » est le grand classique de la région. Le circuit de base peut être effectué en trois heures, mais une fois en haut, il existe de nombreuses possibilités pour l’allonger, en prolongeant vers le massif du Taennchel.

Le départ de Ribeauvillé (260 m) est raide, et on avale une bonne partie de la dénivelée du jour au cours de la première heure de marche. Nous quittons le village par un chemin pavé qui longe les anciens remparts, avant de continuer par un très beau sentier qui grimpe à la limite des vignes et de la forêt. Devant nous, les châteaux du Girsberg et de Saint-Ulrich trônent sur leurs éperons rocheux respectifs, alors que la tour ronde du troisième château est à peine visible, encore plus haut.

Nous atteignons bientôt le grand château de Saint-Ulrich (528 m), dont il reste encore une bonne partie des murs. Depuis le haut du donjon, que l’on peut atteindre par une série d’escaliers raides à l’intérieur de la tour, la vue sur le vignoble, la plaine d’Alsace et les Vosges du sud est superbe. Au premier plan, le château du Girsberg, dont il ne reste que le donjon carré, se dresse au-dessus du vide. Depuis le château de Saint-Ulrich, un sentier assez raide nous amène rapidement au château du Haut-Ribeaupierre (642 m) avec sa tour ronde. L’accès à l’intérieur est interdit en raison du mauvais état de l’édifice, ce qui ne semble pas dissuader les gens d’y pénétrer.

Après une pause pour boire de l’eau et manger quelques petits œufs de Pâques, nous continuons par des pistes forestières, d’abord en légère descente puis à nouveau en montant jusqu’au carrefour du Cerisier Noir (645 m), puis le carrefour de Hasenclever (707 m), où se trouve un grand abri en bois et de nombreux panneaux avec des informations touristiques. Ensuite, nous continuons par un sentier plus étroit, qui remonte doucement vers la crête du Taennchel sur une distance de deux kilomètres environ. Nous arrivons sur la crête à une altitude de 880 mètres, dans un paysage parsemé de gros blocs couverts de mousse verte. Nous mangeons notre pique-nique du midi ici : reblochon, baguette rustique, pomme et encore quelques œufs en chocolat belge, dont nous avons un bon stock.

Nous longeons maintenant la crête presque horizontale vers le nord, en passant par le rocher de Bellevue, jusqu’au rocher des Géants (937 m) constitué par un ensemble de blocs et de grandes dalles horizontales, depuis lequel il y a une belle vue vers le nord. Un peu plus loin, le Rocher des Reptiles (952 m) est le point culminant de la randonnée. L’endroit porte bien son nom : au milieu d’un chaos de blocs, un grand rocher posé en équilibre ressemble effectivement à un reptile sur le point de bondir sur sa proie.

Nous descendons jusqu’à l’abri de Kutzgibuech (950 m) au milieu de la forêt, puis bifurquons à gauche vers un sentier, étroit et bien raide, qui dévale le flanc de montagne presque vertical au-dessus du hameau de la Grande Verrerie. Il s’agit d’un vrai chemin de montagne, pas difficile mais un peu aérien par endroits : il ne faudrait pas mettre le pied à côté du sentier car il y a du vide.

En bas de cette partie raide, au niveau de la Source des Corbeaux, nous devons faire un choix. La manière la plus directe de rejoindre Ribeauvillé serait de descendre vers la Grande Verrerie, puis de continuer la descente jusque dans la vallée du Strengbach. Mais cela nous ferait terminer la randonnée par le même itinéraire que la veille, alors nous décidons de rester plus au nord. Une piste parcourt le versant nord de la vallée, presque sans gain d’altitude, en dessous de la crête où nous étions un peu plus tôt. Nous repassons aux carrefours Hasenclever et du Cerisier Noir, puis continuons par une piste qui descend vers l’ouest, avec une jolie vue vers le château du Haut-Koenigsbourg plus au nord.

Au niveau d’un carrefour de chemins à 490 m, en dessous du Schluesselstein, nous délaissons la piste pour un sentier boueux par endroits qui descend en pente assez raide (les cyclistes que nous croisons en sens inverse ont l’air de souffrir !) avant de déboucher de la forêt à la limite supérieure du vignoble. La dernière demi-heure de la randonnée est un joli parcours entre les vignes, d’abord sur une petite route puis, pour terminer, par un beau sentier herbeux qui descend vers le centre de Ribeauvillé, avec les toits du bourg sur notre gauche et les trois châteaux devant nous, là-haut dans le ciel. 

De retour dans le village, nous nous installons à la terrasse d’un café. La bière locale s’appelle la Bra’v (pour Brasserie du Vignoble)… c’est donc en compagnie non seulement de ma coéquipière mais aussi d’une Bra’v blonde que je termine la randonnée !