Chemin des crêtes du Jura : Sixième étape, de Balsthal à Oberbalmberg

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Après la très belle étape entre Hauenstein et Balsthal, cette randonnée du dernier jour de l’année 2022 nous laisse un peu sur notre faim. C’est en partie la faute de la météo : on nous a annoncé du soleil, mais le voile de nuages souvent épais a créé une lumière blanchâtre, drainant toute la couleur des paysages.

Pourtant, au départ de la petite gare de Thalbrücke (484 m), le soleil brille et le ciel est bleu. Hélas, nous n’en profitons pas, car les 80 premières minutes de la randonnée se déroulent intégralement en forêt, le long d’une piste dont le seul intérêt est de nous faire gagner de l’altitude rapidement. Dans un virage vers 720 mètres, un peu à l’écart de la piste, il y a une jolie vue plongeante sur Balsthal et le château d’Alt-Falkenstein ; sinon il n’y a strictement rien à voir.

Nous atteignons la sortie de la forêt à Schwengimatt (998 m), où le vent souffle fort. Cela doit arriver assez souvent ici : sur la porte d’entrée du restaurant d’alpage (fermé), une pancarte avertit les clients qu’en cas de tempête, le mécanisme d’ouverture et de fermeture automatique de la porte est désactivée. Nous remontons le pâturage, face au vent, passant sous un téléski qui fonctionnait peut-être il y a deux semaines, mais pour lequel il manque maintenant toute trace de l’ingrédient essentiel.  

A nouveau en forêt, le sentier grimpe maintenant vers la crête de la Breitflue, que nous suivons jusqu’au Hällchöpfli (1232 m), point culminant de l’étape, qui est coiffé d’une antenne et de diverses installations militaires. Depuis le sommet, il y a une vue très étendue sur tout le Plateau, avec une grande partie de la chaîne alpine à l’horizon. Si le ciel reste bleu vers l’est, des nuages sont arrivés depuis l’ouest et la qualité de la lumière diminue déjà.

Nous descendons par un sentier raide et étroit qui zigzague dans le flanc sud de la montagne, avec de nombreuses marches en bois parfois difficiles à repérer, car tout est recouvert d’une couche épaisse de feuilles mortes. A la sortie de la forêt nous cherchons un endroit à l’abri du vent pour manger, mais ne trouvons rien de mieux qu’un tronc d’arbre coupé, peu avant la bifurcation de sentiers au point 1077 m.

Il existe deux options pour la suite de l’itinéraire vers Oberbalmberg. Quand j’ai fait cette même randonnée en automne 2015 j’ai pris le sentier qui suit la crête du Schattenberg, mais je n’en ai pas gardé un grand souvenir : la crête était densement boisée et les panoramas attendus n’étaient pas au rendez-vous. Nous décidons donc de rester plus bas et de suivre l’itinéraire officiel du Chemin des crêtes, qui passe entre le Schattenberg et le Rüttelhorn. Nous suivons une petite route d’alpage en légère descente jusqu’à Schmiedematt (1019 m), puis un vague sentier très gras et glissant qui remonte dans le pâturage jusqu’à Hochchrütz (1050 m), où notre chemin et celui de la crête se rejoignent. Il y a une belle vue vers les Alpes depuis ici : le soleil est descendu dans le ciel et les nuages commencent à virer au violet au-dessus de nous, avec des traces de jaune et de rouge au-dessus des montagnes lointaines.

Nous continuons le long d’une route d’alpage jusqu’à Hinteres Hofbergli (1068 m), où se trouve une auberge bis auf weiteres geschlossen, une de plus. A partir d’ici, le balisage sur le terrain dévie de ce que nous voyons sur la carte. Alors que nous pensions devoir descendre d’une cinquantaine de mètres sur la route avant de remonter à Niederwiler Stierenberg, le balisage nous indique un sentier qui remonte sous la Chambenflue, traversant des pentes assez raides, avant de franchir un ravin au moyen d’un pont suspendu visiblement neuf. Même la carte en ligne de Swisstopo n’a pas encore été mise à jour pour intégrer cette modification sans doute toute récente.

Peu après le pont nous quittons à nouveau la forêt et remontons à la selle (1155 m environ) sous la ferme de Niederwiler Stierenberg. Il ne reste plus qu’une vingtaine de minutes de marche en descente pour atteindre le col routier de Balmberg (1079 m) et l’arrêt de bus d’Oberbalmberg qui se trouve quelques mètres plus bas sur le versant sud sur l’une de ces routes étroites et sinueuses où on se demande comment un car postal de taille adulte parvient à passer ! Nous reviendrons demain pour faire l’étape suivante, qui se révèlera être beaucoup plus intéressante.

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