Tour du lac de Zurich : Cinquième étape, de Samstagern à Sihlwald
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English version
Petite étape de transition entre les alpages au-dessus de Lachen et la traversée de l'Albis que je ferai demain pour rejoindre Zurich et boucler la boucle. Malgré de jolis paysages campagnards et les parfums campagnards qui vont avec, il s’agit d’une étape sans véritable fait marquant. Mise à part les vingt dernières minutes, la randonnée se déroule entièrement sur surface bitumée et pourrait se faire à vélo... d'ailleurs, au cours de la journée, je vois beaucoup plus de cyclistes que de randonneurs.
Dès la sortie de la gare de Samstagern (628 m), je me trouve bloqué à un passage à niveau pendant 5 bonnes minutes, pendant qu’un premier train, suivi d’un deuxième puis d’un troisième en sens inverse me passent devant, sans trop se presser. De l'autre côté des voies, je passe à côté du centre d’entretien de la Südostbahn, puis entre une zone industrielle une petite centrale électrique. Samstagern n'est pas le plus bel endroit du canton de Zurich : heureusement, une fois libéré du piège du passage à niveau, il ne faut pas beaucoup de temps pour sortir du village.
Après avoir dépassé les dernières maisons de Samstagern, je remonte le long d’une petite route de campagne qui s’élève au-dessus du Hüttnersee, lac de taille assez conséquente dont la rive n’est accessible qu’au niveau d’une zone de baignade. On annonce des températures quasi estivales pour le week-end et, au bout de vingt minutes de marche, j’enlève déjà ma polaire pour marcher en T-shirt pour la première fois de l’année. Première crème solaire de l’année aussi : vu l’été que nous avons eu en 2021, le tube acheté il y a neuf mois est à peine entamée. Devant certaines des maisons qui bordent la route, c’est le drapeau ukrainien qui flotte à la place de l’habituelle croix blanche suisse ou les couleurs du canton de Zurich.
La route ondule joliment vers le nord-ouest en direction de Schönenberg, village tranquille avec des maisons bien entretenues entourées de jardins où le printemps est en plein essor. Un magnolia fleurit dans un jardin, des cerisiers dans celui d'à côté. À l'autre bout du village, à l’écart du chemin, deux personnes âgées remontent péniblement le flanc herbeux d’une butte escarpée, l'une d'elles traînant derrière elle ce qui semble être une grande valise à roulettes. Leur destination est un mystère : la carte indique qu'il n'y a rien de l’autre côté de la butte qui ne serait pas plus facile à atteindre en suivant simplement la route qui la contourne.
Je poursuis mon itinéraire sinueux, toujours facile à trouver, bien qu'il y ait quelques tournants inattendus à gauche et à droite, à mesure que l’itinéraire balisé traverse le réseau complexe de petites routes de campagne qui sillonnent le paysage : mieux vaut garder un œil sur les losanges jaunes. Un couple parlant anglais avec un accent américain me suit pendant près d'une heure, sans jamais réussir à me dépasser, mais marchant assez vite pour que je ne n’arrive pas à les laisser derrière. Ils sont trop loin pour que je puisse comprendre quoi que ce soit de leur conversation, à part un "We're not there yet" qui indique qu’ils ont encore un bout de chemin à faire. Presque perdu dans la brume vers l'ouest, le Rigi, vu sous un angle inhabituel, réussit plutôt bien son impression de Mont Fuji.
Je passe à côté d'un terrain de golf à Rechberg, puis contourne le village de Hirzel par l’est. Le bruit de la circulation devient gênant pendant une vingtaine de minutes : la route du Hirzel est un raccourci bien connu entre la rive ouest du lac de Zurich et le canton de Zug, évitant le long détour vers le nord que fait l'autoroute. J’ai des collègues de travail qui utilisent cette route tous les jours et s'en plaignent souvent. Même un samedi midi, le trafic est incessant. L’endroit où le chemin de randonnée traverse la route est carrément dangereux, dans un virage où on ne voit pas ce qui arrive et où la seule véritable option est de courir tout en priant.
De l’autre côté de la grande route, son vacarme diminue et disparaît presque aussitôt. Je poursuis mon chemin vers le nord, suivant une route qui trace une ligne droite à travers le Horgenberg, en faux-plat descendant. Le nombre de cyclistes est étonnant : proche de Zurich et relativement plat, l’endroit est idéal pour le vélo. Les vélos électriques, dont la popularité est en plein essor, représentent la grande majorité de tous ceux que je vois.
Le chemin fait un petit coude gauche-droite entre les maisons de Harüti (672 m), puis descend vers dans un vallon, au fond duquel se trouve un autre lac : le Bergweiher (646 m). Il est délimité par la forêt sur son côté est et par des prés et des fermes à l'ouest, tandis que les rives sont envahies par des roseaux entre lesquels des canards font des ronds léthargiques, sauf quand ils s’animent pour essayer d’en chasser un autre de leur territoire. Je m'arrête ici pour manger mes sandwichs, près de l’eau, pendant que les randonneurs et les cyclistes défilent sur la piste derrière moi.
Le Bergweiher est un endroit étonnamment paisible, étant donné que l'autoroute Zurich-Chur ne passe qu'à 300 mètres de là. La petite crête boisée qui s'élève d’une dizaine de mètres à peine à l’est du lac remplit à perfection le rôle d’isolant phonique. Après manger, je continue de longer l'autoroute pendant deux kilomètres environ, sans que le bruit soit jamais dérangeant. Un panneau de balisage indique 55 minutes jusqu’à la gare de à Sihlwald, où je dois prendre le bus : étant donné que le prochain bus part dans 40 minutes et qu'il n'y en a que toutes les heures, je m'accorde une sieste de 20 minutes, allongé à l’ombre dans l’herbe où, pour la deuxième semaine consécutive, je réussis à m'endormir. Je n'aurais jamais pu faire ça quand j'étais plus jeune : vieillir n’a pas que des inconvénients !
Au-delà de Maurenmoos, où se trouve un arrêt de bus au milieu de nulle part, la piste pénètre dans la forêt qui recouvre les deux versants de la vallée de la Sihl, au sud de Zurich. D'abord plate et rectiligne, la piste dévie ensuite vers le nord-ouest, se métamorphose en chemin de terre plus étroit (le seul de la journée) et commence à descendre de plus en plus abruptement, avec quelques lacets serrés en bas, pour déboucher dans le fond de la vallée au niveau d’un pont sur la Sihl (485 m), juste au sud de la petite gare terminus de la ligne S4. Je ne prends cependant pas le train : pour rentrer chez moi, le plus rapide consiste à prendre le minibus touristique de la réserve naturelle, qui me dépose un quart d’heure plus tard à la gare de Horgen Oberdorf.
Encore une étape à franchir demain et ma promenade printanière autour du lac de Zurich sera terminée.
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Petite étape de transition entre les alpages au-dessus de Lachen et la traversée de l'Albis que je ferai demain pour rejoindre Zurich et boucler la boucle. Malgré de jolis paysages campagnards et les parfums campagnards qui vont avec, il s’agit d’une étape sans véritable fait marquant. Mise à part les vingt dernières minutes, la randonnée se déroule entièrement sur surface bitumée et pourrait se faire à vélo... d'ailleurs, au cours de la journée, je vois beaucoup plus de cyclistes que de randonneurs.
Dès la sortie de la gare de Samstagern (628 m), je me trouve bloqué à un passage à niveau pendant 5 bonnes minutes, pendant qu’un premier train, suivi d’un deuxième puis d’un troisième en sens inverse me passent devant, sans trop se presser. De l'autre côté des voies, je passe à côté du centre d’entretien de la Südostbahn, puis entre une zone industrielle une petite centrale électrique. Samstagern n'est pas le plus bel endroit du canton de Zurich : heureusement, une fois libéré du piège du passage à niveau, il ne faut pas beaucoup de temps pour sortir du village.
Après avoir dépassé les dernières maisons de Samstagern, je remonte le long d’une petite route de campagne qui s’élève au-dessus du Hüttnersee, lac de taille assez conséquente dont la rive n’est accessible qu’au niveau d’une zone de baignade. On annonce des températures quasi estivales pour le week-end et, au bout de vingt minutes de marche, j’enlève déjà ma polaire pour marcher en T-shirt pour la première fois de l’année. Première crème solaire de l’année aussi : vu l’été que nous avons eu en 2021, le tube acheté il y a neuf mois est à peine entamée. Devant certaines des maisons qui bordent la route, c’est le drapeau ukrainien qui flotte à la place de l’habituelle croix blanche suisse ou les couleurs du canton de Zurich.
La route ondule joliment vers le nord-ouest en direction de Schönenberg, village tranquille avec des maisons bien entretenues entourées de jardins où le printemps est en plein essor. Un magnolia fleurit dans un jardin, des cerisiers dans celui d'à côté. À l'autre bout du village, à l’écart du chemin, deux personnes âgées remontent péniblement le flanc herbeux d’une butte escarpée, l'une d'elles traînant derrière elle ce qui semble être une grande valise à roulettes. Leur destination est un mystère : la carte indique qu'il n'y a rien de l’autre côté de la butte qui ne serait pas plus facile à atteindre en suivant simplement la route qui la contourne.
Je poursuis mon itinéraire sinueux, toujours facile à trouver, bien qu'il y ait quelques tournants inattendus à gauche et à droite, à mesure que l’itinéraire balisé traverse le réseau complexe de petites routes de campagne qui sillonnent le paysage : mieux vaut garder un œil sur les losanges jaunes. Un couple parlant anglais avec un accent américain me suit pendant près d'une heure, sans jamais réussir à me dépasser, mais marchant assez vite pour que je ne n’arrive pas à les laisser derrière. Ils sont trop loin pour que je puisse comprendre quoi que ce soit de leur conversation, à part un "We're not there yet" qui indique qu’ils ont encore un bout de chemin à faire. Presque perdu dans la brume vers l'ouest, le Rigi, vu sous un angle inhabituel, réussit plutôt bien son impression de Mont Fuji.
Je passe à côté d'un terrain de golf à Rechberg, puis contourne le village de Hirzel par l’est. Le bruit de la circulation devient gênant pendant une vingtaine de minutes : la route du Hirzel est un raccourci bien connu entre la rive ouest du lac de Zurich et le canton de Zug, évitant le long détour vers le nord que fait l'autoroute. J’ai des collègues de travail qui utilisent cette route tous les jours et s'en plaignent souvent. Même un samedi midi, le trafic est incessant. L’endroit où le chemin de randonnée traverse la route est carrément dangereux, dans un virage où on ne voit pas ce qui arrive et où la seule véritable option est de courir tout en priant.
De l’autre côté de la grande route, son vacarme diminue et disparaît presque aussitôt. Je poursuis mon chemin vers le nord, suivant une route qui trace une ligne droite à travers le Horgenberg, en faux-plat descendant. Le nombre de cyclistes est étonnant : proche de Zurich et relativement plat, l’endroit est idéal pour le vélo. Les vélos électriques, dont la popularité est en plein essor, représentent la grande majorité de tous ceux que je vois.
Le chemin fait un petit coude gauche-droite entre les maisons de Harüti (672 m), puis descend vers dans un vallon, au fond duquel se trouve un autre lac : le Bergweiher (646 m). Il est délimité par la forêt sur son côté est et par des prés et des fermes à l'ouest, tandis que les rives sont envahies par des roseaux entre lesquels des canards font des ronds léthargiques, sauf quand ils s’animent pour essayer d’en chasser un autre de leur territoire. Je m'arrête ici pour manger mes sandwichs, près de l’eau, pendant que les randonneurs et les cyclistes défilent sur la piste derrière moi.
Le Bergweiher est un endroit étonnamment paisible, étant donné que l'autoroute Zurich-Chur ne passe qu'à 300 mètres de là. La petite crête boisée qui s'élève d’une dizaine de mètres à peine à l’est du lac remplit à perfection le rôle d’isolant phonique. Après manger, je continue de longer l'autoroute pendant deux kilomètres environ, sans que le bruit soit jamais dérangeant. Un panneau de balisage indique 55 minutes jusqu’à la gare de à Sihlwald, où je dois prendre le bus : étant donné que le prochain bus part dans 40 minutes et qu'il n'y en a que toutes les heures, je m'accorde une sieste de 20 minutes, allongé à l’ombre dans l’herbe où, pour la deuxième semaine consécutive, je réussis à m'endormir. Je n'aurais jamais pu faire ça quand j'étais plus jeune : vieillir n’a pas que des inconvénients !
Au-delà de Maurenmoos, où se trouve un arrêt de bus au milieu de nulle part, la piste pénètre dans la forêt qui recouvre les deux versants de la vallée de la Sihl, au sud de Zurich. D'abord plate et rectiligne, la piste dévie ensuite vers le nord-ouest, se métamorphose en chemin de terre plus étroit (le seul de la journée) et commence à descendre de plus en plus abruptement, avec quelques lacets serrés en bas, pour déboucher dans le fond de la vallée au niveau d’un pont sur la Sihl (485 m), juste au sud de la petite gare terminus de la ligne S4. Je ne prends cependant pas le train : pour rentrer chez moi, le plus rapide consiste à prendre le minibus touristique de la réserve naturelle, qui me dépose un quart d’heure plus tard à la gare de Horgen Oberdorf.
Encore une étape à franchir demain et ma promenade printanière autour du lac de Zurich sera terminée.
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Tourengänger:
stephen

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