Corno di Fana / Toblacher Pfannhorn : Par l'épaule SW, depuis la scierie de Schönegger

Pour Agnès qui reprend le ski avec un genou encore fragile suite à une ostéotomie, c'est vraiment l'hiver qui ne fallait pas : déjà hier au dessus du Brenner c'était moyen mais avec l'avantage d'être semi pisté, aujourd'hui c'était un bon échantillonage de ce qui se fait de merdique à ski : tole, vitre, carton, neige ultra changeante, poudre mouillée lourde (au mieux...), passages étroits et mal enneigés en forêt, bout de piste durcis par les dérapages à descendre en chasse-neige...Avec un genou qui interdit encore les conversions amont et aval, la journée s'est avérée des plus intenses, mais pas au bon sens du terme.

Bah, après un Ponstan et devant une Pizza XXL + Prosecco chez Hans (le restaurant à la mode de Toblach) elle se déclarait pourtant prête à repartir le lendemain "sur un truc plus facile"...on va aller tester les pentes nord dans le Villgratental voisin pour voir si l'herbe y est plus verte.

Pour être honnête, il faut avouer quand même que sur le plan paysager, cette course est l'une des plus belles de la région avec un coup d'oeil incroyable sur la plupart des grands sommets des Dolomites juste en face. Bref à refaire l'an prochain en grosse poudre (c'est aussi une classique très sûre même par nivo douteuse) - et avec des genoux en acier !

Itinéraire détaillé : De la scierie (parking pour 10 voitures, accessible par une petite route étroite et mal déneigée, par de TP), monter une croupe raide jusqu'à la ferme de Schönegger, puis remonter des clairières et de la forêt clairsemée en passant par les Pt 1663 m et 1833 m. Suivre en gros le chemin d'été 5a jusqu'au Hühnerspiel (2119 m), puis la croupe W évidente jusqu'au Schlichten (2430 m) et enfin l'épaule S jusqu'au sommet (passages étroits sur le haut). Descente idem.

Conditions du jour : risque 1, mais pour le reste...Quantité de neige : l'enneigement convenable du fond de vallée autour de Toblach (ou 75% du domaine nordique est ouvert et ou tout est bien hivernal) ne doit pas faire illusion, dès qu'on s'élève vers le nord en direction de la chaine frontalière autrichienne la neige diminue de plus en plus. En versant E, W et S la forêt n'est skiable qu'à la montée jusqu'à 1900/2000m (on peut heureusement, en lisant bien la carte, utiliser des pistes en dessous). Au delà neige correcte entre 1900 et 2100 (neige mouillée de style gros sel mais non croutée)... il faut en profiter...car ensuite toute la croupe menant au sommet est en neige tolée/vitrée avec plaques d'herbe au voisinage de la crête. Ou en carton infect sans herbe en s'en éloignant, choisissez...

Fréquentation : pas fous les locaux, on a juste croisé un groupe de jeunes Vénitiens qui a carrément préféré descendre plein S sur la Bonnerhütte quitte à porter et à ne faire que de la piste. Bref tout le nord du Pustertal est à oublier sans nouvelle neige. Mais pas certain que ce soit meilleur coté Dolos...et le ski de fond sur de la vitre on n'aime pas trop non plus.

Météo : grand beau avec voiles nuageux l'après-midi, très doux (0° à 3000m) mais vent de SW assez fort sur la croupe finale, curieusement bien plus faible au sommet.

Accès : pas de TC jusqu'à la scierie de Schönegger, une dizaine de places déneigées pour se garer. La petite route finale est étroite et fraisée à minima.

Restauration : Bonnerhütte, de l'autre coté du sommet, fermé cet hiver.

Participants : Agnès, Arnaud et moi...manquait juste Cécile (ayant préféré réviser pour ses examens universitaires que de skier...pire que son père au même âge !)