Sustenpass - Pfriendler : voie Tröimli (5b/c)

Evidemment on est très (très, très...) loin de la solitude magique de la Haute-Ubaye une semaine plus tôt, ça fait un peu un choc de commencer à marcher dans le vacarme des motos à la queue-leu-leu derrière les autres cordées. Mais le rocher est vraiment superbe, la ligne aussi d'ailleurs puisque la voie Tröumli parcourt l'intégralité du pilastre du point bas au point haut (7 vraies longueurs) quasiment sans zigzaguer. Ni Hugo (qui a évidemment tout fait en tête bien que n'ayant quasiment pas grimpé de l'été...) ni moi ne connaissions le Pfriendler - on était d'ailleurs surpris de voir à quel point sa réputation avait franchi les limites du canton de Berne puisqu'on avait une cordée franco-allemande devant et une cordée finlandaise (?) derrière.

Topo détaillé ici : 7 longueurs en général entre 5b et 5b/c avec 1h d'approche et 1h30 de descente à pied.

Conditions : tout sec, juste encore un micro névé sous l'attaque, mais pas génant du tout. Approche évidente à vue (+ bien cairnée), la forme de pilastre du Pfriendler - qui évoque un peu l'Aiguille du Midi en miniature - se repère de loin. De toutes manières un beau WE d'été vous ne serez pas seul : y'a qu'a suivre les autres...On a craint le pire en montant au milieu d'une dizaine de cordées (!) mais au final ça s'est plutôt bien réparti : une cordée devant nous qu'on a jamais pu coller, une cordée derrière qu'on a vite distancé, bref on était plutôt tranquilles, mais la paroi fourmillait quand-même de grimpeurs. Moralité entre la fréquentation et le bruit des connards à moto sur la route du Susten, ne pas s'attendre à trop de wilderness...

Pour le reste il faut reconnaitre que le rocher est absolument superbe, solide +++, priseux à souhait, bien raide, et avec un super grain. Equipement intelligent à partir du 5b mais quand même assez espacé dans le 4c/5a (spits tous les 5m) - bref il faut un minimum de marge en tête. Les cotations sont par endroits un peu sèches mais pas inhumaines, les longueurs assez soutenues. Par contre pas de souci en second, pas la moindre traversée...A la descente, mieux vaut tirer une petite longueur jusqu'à la brèche (protection aisée sur béquets), ça ne dépasse pas le II+ mais c'est quand même bien expo des 2 cotés. Le couloir se descend ensuite facilement grâce à une sente bien marquée (corde fixe en bas) - mais là encore les faux-pas sont à éviter si on ne veut pas se retrouver un étage en dessous.

Météo : grand beau tiède, on a pas quitté le T-shirt de la journée, chose rare à 2500m dans un coin aussi pluvieux que le Susten ! Se couvrant après 15h.

Accès : train de 7h04 à Berne --> Interlaken --> Meiringen --> car pour Steingletscher arr 9h44. Au retour car de 17h20 (le seul de l'après-midi !) --> Meiringen --> Interlaken --> Berne 19h52. On a admiré les gros bouchons sur l'autoroute au retour en sirotant nos boissons dans le train, même pas bondé pour une fois.

Restauration : Auberge de Steingletscher ouverte, idéale pour attendre le car. L'ambiance bagnoles/motos/bord de route est pas terrible, mais le personnel portugais est aux petits soins : un bom dia/por favor/obrigado les rendra d'ailleurs bien plus souriants qu'un Grüassech...

Horaire : départ 9h50, attaque 10h50, sommet 13h50, retour 15h50 avec de longues pauses afin de ne pas trop attendre le seul car postal de l'après-midi à 17h20.

Participants : Hugo & moi