Tour des Muverans


Publiziert von stephen , 8. Juli 2009 um 20:28.

Region: Welt » Schweiz » Waadt » Waadtländer Alpen
Tour Datum: 2 Juli 2009
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS   CH-VD 
Zeitbedarf: 5 Tage
Strecke:Ovronnaz - Rambert - Derborence - La Vare - La Tourche - Demècre - Fenestral - Ovronnaz
Zufahrt zum Ausgangspunkt:Ovronnaz, car postal depuis Martigny ou Sion avec changement à Leytron
Unterkunftmöglichkeiten:Nombreuses, voir le récit.

Cela faisait longtemps que je voulais faire le tour des Muverans. Quelques jours de congé début juillet, une amie randonneuse en vacances en même temps que moi, une météo a priori favorable…    l’occasion était parfaite. 
Première étape : d’Ovronnaz à la cabane Rambert. 690 mètres de montée, cotation T2.
Arrivés en fin de matinée seulement à Ovronnaz, par une très forte chaleur et avec le risque d’orages en seconde partie de journée, nous décidons de monter en télésiège et de rejoindre l’itinéraire du tour à Jorasse.  Grâce à un sentier nouvellement aménagé, il n’est plus nécessaire de redescendre jusqu’au chalet de Saille depuis l’arrivée du télésiège. Tant mieux, on quitte plus rapidement la zone des pistes de ski. Ce nouvel itinéraire traverse une zone de dalles faiblement inclinées (chaînes), puis rejoint le sentier venant de la vallée au pied de la montée raide qui mène au beau replat de Plan Coppel, avec son ruisseau serpentant au milieu. Un second raidillon et nous arrivons à Plan Salentse, où nous pique-niquons et faisons une petite sieste tout en observant marmottes et bouquetins. Dans la dernière montée c’est tout un troupeau d’une bonne vingtaine de bouquetins que nous croisons au niveau du col juste sous la cabane.
Petite bière et repos bien mérités au soleil de la terrasse… mais vers 17 heures, le vent se lève et la température plonge rapidement. Montés depuis le col, les bouquetins viennent nous tenir compagnie. Il n’y a pas foule à la cabane… nous sommes les deux seules personnes à y dormir cette nuit-là. Les gardiens nous font souper dans la cuisine avec eux pour ne pas avoir à chauffer le réfectoire. Un petit tour sur la crête menant au Grand Muveran pour digérer, puis c’est l’heure d’aller se coucher dans un dortoir aussi vide que calme, une fois n’est pas coutume. Une visite nocturne aux toilettes permet de constater que les bouquetins sont toujours là…   et qu’ils n’apprécient pas du tout d’être dérangés au milieu de la nuit par un randonneur équipé d’une lampe frontale !
 
Deuxième étape : de la cabane Rambert à Derborence. 160 mètres de montée, 1600 m de descente, cotation T3 en raison des névés du col de la Forcla.
Pour commencer cette deuxième étape assez longue qui nous fera passer par des paysages très variés, nous redescendons au petit col sous la cabane, puis partons à gauche pour la descente aux Gouilles Rouges, dans un monde minéral de pentes de cailloux et de névés facilement contournables. Une courte traversée à plat, puis c’est la seule montée de la journée, courte mais raide, dans une caillasse roulante qui rend l’ascension fatigante. Le replat du col de la Forcla est le bienvenu !
Au col, la vue s’ouvre largement vers l’est…   une longue vallée enneigée bordée de pics déchiquetés, s’étendant vers le petit lac de la Forcla. Le début de la descente se fait obligatoirement sur un névé, assez raide pour que la glissade soit agréable mais pas trop pour qu’elle soit maîtrisable. On marche essentiellement sur la neige jusqu’au niveau du lac, en dessous duquel le paysage commence à changer. Premiers brins d’herbe, puis la végétation s’installe progressivement : rhododendrons et autres plantes alpines. On atteint un premier replat puis, un peu plus bas, la grande étendue du Pro Fayret. Le paysage change de nouveau ; les conifères font leur apparition et nous descendons le long du torrent jusqu’à l’alpage de Dorbon. Excellente croûte au fromage et accueil très sympathique à ce petit chalet où il est également possible de dormir. Mais nous avons réservé notre hébergement plus bas à Derborence, il faut poursuivre la descente. En forêt maintenant, accompagnés par le son des cloches des vaches, nous descendons jusqu’au lac de Derborence, dont nous faisons le tour sur un sentier boueux et glissant. La chaleur est étouffante, la végétation luxuriante, il règne presque une ambiance de forêt tropicale. Le dernier kilomètre avant l’auberge du Godet se fait sur route, désagréable pour les pieds à la fin d’une assez longue journée. Par contre, la seule douche chaude du tour est très bienvenue ! A l’auberge nous discutons avec quatre filles qui font le tour dans l’autre sens et qui vont monter à Rambert ; nos chemins se croiseront à nouveau trois jours plus tard.
 
Troisième étape : de Derborence à la Vare. 850 m de montée, 450 m de descente, cotation T2.
Cette troisième étape est la plus facile du tour : bons sentiers, distance et dénivelée modérées. Depuis le Godey, le sentier serpente en sous-bois entre les rochers de l’éboulement des Diablerets, extrêmement impressionnant par son ampleur. Une belle montée ombragée en forêt nous ramène sur le sentier principal venant directement du lac de Derborence. Peu après le chalet des Penés, nous quittons la forêt pour remonter la vallée en pente douce le long d’un torrent. Nous manquons de nous tromper de chemin, pensant qu’il faut suivre la vallée jusqu’au bout. Mais en fait, au niveau d’un pont, il faut tourner à droite, franchir le torrent et monter dans une direction qui ne semble pas être la bonne à première vue. Le sentier grimpe en lacets raides entre des barres rocheuses, puis la pente s’adoucit et on arrive au Pas de Cheville, large col plat et venteux au pied des Diablerets.
Depuis le Pas de Cheville, il suffit d’une grosse demi-heure de descente, tout en douceur et face au massif de l’Argentine, pour arriver à Anzeindaz où il y a le choix de plusieurs endroits pour déjeuner. Nous optons pour le refuge Giacomini… assiette valaisanne, croûte au fromage, bière, il y a tout pour satisfaire le randonneur affamé.
Pendant que nous mangeons le temps se dégrade, et c’est sous des nuages gris et menaçants que nous entamons la courte montée au col des Essets. Un grondement lointain de tonnerre et quelques gouttes de pluie nous accueillent au col… petite pluie qui cesse dès que sors mon couvre-sac imperméable. Les nuages continuent pourtant de descendre, bouchant complètement la vue et nous empêchant de profiter pleinement de cette belle vallée coincée entre le Muveran et l’Argentine.
Nous atteignons rapidement le fond plat de la vallée avec ses pâturages et ses vaches, et peu de temps après nous arrivons à l’alpage de la Vare, notre étape du soir. C’est un joli ensemble de vieux bâtiments dans un cadre de toute beauté. Plusieurs poulets sont en train de rôtir sur une broche, nous mettant déjà l’eau à la bouche. Seul le soleil manque.
Il y a effectivement du poulet rôti au menu du soir, accompagné de pommes de terre au four et de salade. C’est très copieux et très bon, tout comme le far breton servi en dessert. Et, pour conclure une belle étape, les couchettes sur la paille (avec couvertures et sacs de couchage fournis) sont étonnamment confortables, jamais je n’aurais cru qu’on serait aussi bien à dormir sur des bottes de paille !
 
Quatrième étape : de la Vare à la Cabane de la Tourche. 1300 m de montée, 800 m de descente, cotation T3
Après l’étape plutôt facile de la veille, celle-ci est nettement plus ardue, avec pas loin de 1300 mètres de montée entourée d’un long faux-plat et de deux bonnes descentes. Nous partons sous le soleil, avec une belle lumière matinale. Le sentier descend assez raide jusqu’au Richard, puis la pente s’atténue jusqu’à Pont de Nant, le point le plus bas de tout le circuit.
Le long vallon de Nant est joli mais la piste caillouteuse qu’il faut suivre pour le remonter est assez désagréable. Au moins nous sommes en forêt et à l’ombre, car il fait chaud. Après le chalet de Nant, il y a un passage de torrent qui, en l’absence de pont,  pourrait poser quelques problèmes après de fortes pluies. Et puis commence la longue montée au col des Perris Blancs…    très raide surtout dans sa première partie, avant la bifurcation du sentier allant au col des Martinets. La pente devient alors un peu plus facile, on traverse une zone parsemée de gros rochers, puis la dernière montée raide, en lacets parfois un peu aériens, jusqu’au col. Comme la veille, les nuages descendent et le tonnerre gronde loin au nord. En face, les Muverans et la Dent Favre n’arrêtent pas de disparaître et de réapparaître entre les nuages. Nous arrivons en haut dans le brouillard…   qui disparaît dès le franchissement du col. Côté vallée du Rhône c’est le soleil qui domine, mais plus loin, vers le Chablais français, le ciel est très noir et l’orage présent.
Nous descendons des pentes raides dans un pierrier de cailloux gris clair qui, je suppose, donnent son nom au col.  Nous voyons la cabane de la Tourche juste en dessous, perchée sur sa colline verte… il reste pourtant quelques obstacles à franchir avant d’y arriver. Tout d’abord la Vire aux Bœufs, étroite, aérienne, non équipée de chaînes. Le sentier est bon mais il faut faire attention, notamment en raison du surplomb qui risque d’accrocher le sac à dos et de provoquer un déséquilibre. Puis, à la sortie de la vire, il faut traverser un névé qui de loin paraît très pentu, mais qui se révèle plutôt anodin une fois dessus.
Comme le premier soir à Rambert, nous sommes les seuls clients à la Tourche, vieille cabane qui sera démolie à l’automne 2009 pour faire place à une autre, sans doute plus fonctionnelle. Il fait froid dans le dortoir ; heureusement, les 48 autres couchettes sont inoccupées et le stock de couvertures supplémentaires est inépuisable !
La gardienne nous met en garde quant à notre itinéraire du lendemain. Nous avons prévu de passer par Rionda et le sentier des vires pour rejoindre le col du Demècre mais, nous prévient-elle, il y a un névé difficile entre la cabane et Rionda qui pourrait poser un problème. Nous sommes surpris car, entre la Tourche et Rionda, l’itinéraire suit tout bêtement la route… sur le papier c’est le tronçon le plus facile de tout le circuit. Après le souper, nous profitons d’une éclaircie pour aller voir de plus près.
Nous suivons la route vers Rionda. A deux reprises, elle franchit des ravins à l’ombre encore bouchés par la neige. Le premier passe sans trop de problème, on arrive à passer derrière le névé, contre la roche. Le second ravin est autrement plus délicat, encore complètement bouché par un gros névé qui recouvre complètement la route. Très pentu – j’estime la pente à 60 degrés ou plus – il descend vers le fond du ravin à perte de vue. Aucun espoir de se rattraper en cas de glissade, ce névé nous paraît infranchissable, même si des traces de pas montrent que d’autres plus téméraires que nous y sont passés.
Nous demandons à la gardienne s’il y a moyen de contourner le névé plus bas. Elle nous parle d’un sentier non balisé et qu’elle ne connaît pas elle-même, mais qu’un randonneur a emprunté la veille. Ce sentier, qualifié de « pas bon » par celui qui l’a pris, nous permettra de rejoindre l’Au de Morcles, d’où nous pourrons continuer jusqu’à Demècre via Chalet Neuf.   Comme l’alternative semble être l’abandon du tour, nous décidons de tenter notre chance.
 
Cinquième étape : de la Cabane de la Tourche à Ovronnaz. 1300 mètres de montée, 1400 m de descente, cotation T3 pour le petit sentier avant l’Au de Morcles, sinon T2.
Une longue étape pour terminer, après une nuit pluvieuse. Comme nous savons que le détour va sensiblement rallonger l’étape, nous partons une heure plus tôt que prévu. Nous descendons dans des pentes d’herbe longue qui nous mouille jusqu’aux genoux en quelques secondes. Il y a de gros lézards noirs partout. Nous suivons ensuite la route d’accès à Rionda sur trois ou quatre virages, jusqu’au départ de notre sentier de secours, dans un virage à droite et marqué par une flèche rouge sur un panneau de bois.
Le sentier n’est effectivement pas très bon. Envahi par la végétation, il monte au-dessus d’une barre rocheuse puis, en sortant de la forêt, devient très étroit et aérien. Le sentier désescalade un couloir rocheux, puis traverse vers un premier ravin. Le franchissement de ce ravin est facile mais exposé sur deux ou trois mètres. Quelques vieux piquets métalliques branlants semblent indiquer que le sentier était équipé de chaînes dans un passé lointain. Une fois le ravin franchi, les difficultés sont terminées. Le sentier traverse un pâturage fleuri et progressivement moins pentu, puis arrive au second ravin – celui qui était infranchissable au niveau de Rionda. Mais ici, 500 mètres plus bas, il n’y a aucun problème. Il n’y a pas de neige et le passage du torrent se fait facilement, à plat et pieds secs. Quelques minutes plus tard nous sommes à l’Au de Morcles, sur une large piste forestière qui nous ramène vers l’itinéraire classique du tour. Je passe un coup de fil à la gardienne de la Tourche pour la remercier de sa suggestion qui a sauvé la fin de notre circuit.
A l’Au d’Arbignon, nous croisons les quatre filles déjà vues à Derborence. C’est aussi leur dernier jour, elles vont jusqu’aux Plans-sur-Bex et ont prévu de passer par Rionda. Nous les prévenons qu’il y a un névé compliqué et, finalement, elles décident de passer plutôt par l’Au de Morcles, comme nous.  Pour notre part, nous commençons la première grosse montée de la journée, dans une très belle forêt clairsemée qui nous mène au Chalet Neuf, puis au Dzéman. Il y a toujours des nuages accrochés aux sommets, même si nous marchons au soleil. Nous arrivons au col du Demècre juste à la bonne heure pour goûter les très bonnes planchettes de saucisses (aux noisettes et à la viande d’Hérens) servies à la cabane qui se trouve au col.
Nous avons pris du retard et savons que nous devons être de retour à Ovronnaz pour 17h 45, car postal oblige. Cela nous empêche de profiter pleinement du site des lacs de Fully ; nous pressons le pas vers l’aride col de Fenestral, deuxième grosse montée de la journée. La descente du col est d’abord caillouteuse, puis herbeuse lorsque nous arrivons sur le plateau d’Euloi. Le sentier a le mérite de rester très joli jusqu’au bout ; les installations de ski d’Ovronnaz sont plutôt discrètes. On passe juste sous un téléski au Petit Pré ; sinon, c’est seulement au tout dernier moment avant d’arriver à Jorasse que la civilisation se fait de nouveau remarquer. C’est l’une des particularités de ce tour : il n’y a aucune étape, aucun passage qui ne soit pas beau.
Quelques remarques générales
Nous avons choisi de dormir à la cabane Rambert, à l’auberge du Godey de Derborence, à l’alpage de la Vare et à la cabane de la Tourche. Mais il y a beaucoup d’autres possibilités d’hébergement : alpage de Dorbon, Anzeindaz, Pont de Nant, cabanes du Demècre, de Sorgno et de Fenestral, etc. Sur presque toutes les étapes on peut se ravitailler en route, ce qui évite de porter de grandes quantités de nourriture.  Il y a de nombreuses fontaines permettant de faire le plein d’eau.  

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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