Sur le Chemin panorama alpin : Onzième étape, d’Einsiedeln à Oberägeri
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Après un Noël plutôt doux et humide passé au bord de la mer en Grande-Bretagne, je rentre en Suisse avec une voiture bien remplie de cadeaux et de bière anglaise. En route, je récupère une amie belge que j’ai attirée en Suisse pour quelques jours avec des promesses de neige vierge et de cabanes chaleureuses. Mais les dieux de la météo en ont décidé autrement et il manque un ingrédient de base : pas de raquettes sans neige. Confrontés au prolongement inattendu de la saison de randonnée "d’été", nous décidons de reprendre ensemble le Chemin panorama alpin, que j’ai délaissé fin octobre à Einsiedeln.
Après sept heures de voiture la veille, nous ne sommes pas pressés de nous lever en ce 30 décembre, et ce n’est que peu avant midi que nous arrivons à Einsiedeln. Lucerne se trouve sous sa chape de brouillard habituelle à cette saison, mais peu après Arth-Goldau le train parvient à en sortir, révélant un ciel bleu parfait et un soleil radieux. Nous traversons Einsiedeln pour jeter un oeïl sur le monastère imposant. La petite ville semble être sur le déclin ; ses hôtels, restaurants et cafés font ce qu’ils peuvent en attendant le retour peu probable d’un passé plus glorieux.
Nous repassons devant la gare, puis quittons la ville par une petite route qui file vers l’ouest, dépassant les dernières maisons avant de commencer à monter vers une première crête. Le soleil est anormalement chaud pour la saison ; dans un jardin devant une maison, un buisson est en fleurs. Déjà à Noël au pays de Galles, les narcisses fleurissaient. A droite de la route, le tremplin de saut à ski paraît perdu au milieu de toute cette verdure printanière, attendant désespérément un peu de neige. Une jeune femme nous dépasse, faisant son footing dominical. Deux minutes plus tard, elle se trouve déjà deux virages plus haut sur la route… pour ma part, je ne pense pas que je monterais cette pente raide plus vite en courant qu’e marchant ! Derrière nous, au-delà d’Einsiedeln vers l’est, des sommets enneigés apparaissent. Mon amie me demande le nom d’une montagne pyramidale et particulièrement proéminente, mais je connais mal les sommets par ici et ne peux pas lui donner la réponse.
Un sentier coupe les lacets de la route, remontant la pente herbeuse raide jusqu’à atteindre la large crête au niveau du restaurant de Chatzenstrick (1053 m). La vue s’ouvre maintenant vers l’ouest aussi, révélant la suite de notre randonnée : une large vallée au fond plat, puis une nouvelle crête boisée. Au-delà cde cette dernière, il n’y a plus de montagnes avant le Jura lointain. Au nord, le lac de Zürich se trouve encore caché sous le brouillard qui s’étend sur les régions de plaine.
Nous descendons par une large piste caillouteuse, entre des pâturages qui, vu le parfum de l’air, viennent de recevoir une bonne dose d’engrais naturel. Nous passons devant deux restaurants qui sont manifestement fermés malgré des panneaux annonçant le contraire, avant d’arriver dans le fond de la vallée au niveau de la minuscule gare d’Altmatt (920 m). Nous nous trouvons ici dans l’un de trois hameaux qui, en plus d’un nom, ont la particularité d’être numérotés : ainsi, il y a l’Erste, la Zweite et la Dritte Altmatt. La barrière du passage à niveau est baissée et, avant de traverser la voie ferrée, nous devons attendre qu’un petit train rouge arrive, dépose deux passagers puis repart.
Le fond de cette vallée, qui s’étend de Rothenthurm à Biberbrugg, est presque plat et est occupé par un haut marais qui, pendant les années 80, a failli se voir transformé par l’armée en terrain d’exercice pour chars. Le guide officiel du Chemin panorama alpin fait référence ici à des “tourbières terrifiantes”, ce qui est tout de même un peu exagéré. La vallée est habituellement prisée des skieurs de fond à cette saison, mais cette année il n’y a pas la moindre trace de neige à voir. Nous suivons la piste qui traverse le fond de la vallée vers l’ouest, passant devant quelques granges et coupant les pistes de fond devenues imaginaires. Au sud, au-delà du marais, des crêtes boisées s’élèvent en un dégradé de gris fort beau ; malheureusement trop à contre-jour pour me permettre de faire une photo satisfaisante. De petits cours d’eau serpentent ici et là de manière très naturelle, agrémentant joliment le premier plan.
Nous remontons un peu sur le flanc herbeux qui ferme le côté ouest de la vallée, puis nous nous arrêtons sur une butte pour un déjeuner plutôt tardif : là-bas vers le sud, l’église de Rothenthurm a déjà sonné deux heures. L’herbe courte est complètement sèche et le fond de l’air est vraiment doux ; incroyable pour l’avant-dernier jour de l’année. Nous nous régalons d’une soupe aux brocolis faite maison, de mince pies qui restaient de mon Noël gallois, et de quelques clémentines qui ont fait le voyage depuis la Belgique. Au lointain, une plume de fumée remonte d’un alpage invisible, puis se répand doucement dans l’air pour se fondre dans la légère brume. De notre point de vue un peu au-dessus de la vallée nous observons toutes sortes d’activités de plein air : il y a ces cyclistes, des VTTistes, des familles qui se promènent avec chiens et enfants, des cavaliers. Ces vacances de Noël ont certes été frustrantes pour les mordus du ski, mais beaucoup d’autres personnes y trouvent leur compte de façon inattendue. De temps à autre, un train passe lentement le long du versant opposé au milieu de ce décor parfait ; on dirait un train-jouet d’enfant.
Nous aurions pu passer l'après-midi tout entier allongés ici sous le soleil, mais il se fait tard et nous avons encore deux bonnes heures de marche devant nous pour rejoindre Oberägeri, notre destination. Nous repartons peu avant trois heures, sachant que la nuit tombera vers cinq heures. Nous montons en forêt par une piste plutôt raide, ne quittant le couvert des arbres qu'à la chapelle St. Jost, au milieu d'une vaste clairière à la jonction de plusieurs chemins. Il y a beaucoup de monde ici, et notamment beaucoup de familles : il y a un grand parking a dix minutes de marche d'ici et c'est un lieu prisé pour les balades du dimanche après-midi. La chapelle elle-même est jolie mais, quelque peu coincée entre une buvette et une roulotte, ne se laisse pas facilement photographier.
Nous descendons en pente douce jusqu'au col de Raten (1077 m), que traverse la route venant de la vallée de Rothenthurm et se dirigeant vers celle de l'Ägerital. Un peu au-dessus du col, un petit téléski est tout prêt pour le début de la saison hivernale, n'attendant plus qu'une neige annoncée pour la semaine prochaine. Pour l'instant, la seule neige visible se trouve loin de la piste, dans un coin ombragé à la lisière du bois.
Nous pourrions prendre le bus à Raten, mais il reste encore une bonne heure de lumière et nous décidons de poursuivre notre randonnée. Un panneau indique une heure et demie de marche jusqu'à Oberägeri : nous terminerons au crépuscule, mais le terrain est sans danger. Nous dépassons de nombreux groupes de promeneurs, puis nous font doubler à notre tour par deux dames très sportives qui, vu la manière énergique dont elles balancent leurs bras, doivent être des adeptes de la marche nordique. La vue est superbe, l'appellation du Chemin panorama alpin prend tout son sens ici. Au sud et à l'est, l'horizon se compose d'un enchaînement de cimes enneigées alors qu'à l'ouest, le Rigi est bien mis en valeur par le soleil couchant. Des bûcherons sont à l'oeuvre dans la forêt voisine et l'air porte un fort parfum de bois fraîchement coupé.
Dépassant les derniers promeneurs, nous remontons en forêt jusqu'à la crête de Muetegg, point culminant de cette randonnée avec ses 1210 mètres d'altitude. A notre gauche, le soleil inonde encore le paysage de couleur et de lumière alors qu'à droite, la crête descend raide vers une vallée sombre et quelque peu sinistre dans le brouillard. De gros bruits remontent de cette vallée, on dirait un géant qui cogne avec un marteau immense. Cela donne lieu à une brève conversation sur la différence éventuelle entre les géants, les trolls et les ogres…
Encore quelques minutes et quelques mètres de descente suffisent pour que nous atteignions la limite supérieure du brouillard. Quelques secondes plus tard nous sommes dedans : il y fait froid, humide et nuit noire. Mais les premières maisons d'Oberägeri sont tout près ; déjà, nous apercevons les premières guirlandes électriques qui ornent les façades et les arbustes des jardins – en tout cas, ceux qui ne sont pas enveloppés dans des sacs de jute.
Je n'avais pas de grandes attentes de cette étape qui, sur le papier, me paraissait peu passionnante. Mais au contraire, notre randonnée a été intéressante de bout en bout, avec des paysages de toute beauté et des panoramas alpins à souhait. Les prochaines étapes me ramèneront chez moi à Lucerne, puis vers l'Emmental et la région bernoise… seront-elles aussi sympathiques ?
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Après un Noël plutôt doux et humide passé au bord de la mer en Grande-Bretagne, je rentre en Suisse avec une voiture bien remplie de cadeaux et de bière anglaise. En route, je récupère une amie belge que j’ai attirée en Suisse pour quelques jours avec des promesses de neige vierge et de cabanes chaleureuses. Mais les dieux de la météo en ont décidé autrement et il manque un ingrédient de base : pas de raquettes sans neige. Confrontés au prolongement inattendu de la saison de randonnée "d’été", nous décidons de reprendre ensemble le Chemin panorama alpin, que j’ai délaissé fin octobre à Einsiedeln.
Après sept heures de voiture la veille, nous ne sommes pas pressés de nous lever en ce 30 décembre, et ce n’est que peu avant midi que nous arrivons à Einsiedeln. Lucerne se trouve sous sa chape de brouillard habituelle à cette saison, mais peu après Arth-Goldau le train parvient à en sortir, révélant un ciel bleu parfait et un soleil radieux. Nous traversons Einsiedeln pour jeter un oeïl sur le monastère imposant. La petite ville semble être sur le déclin ; ses hôtels, restaurants et cafés font ce qu’ils peuvent en attendant le retour peu probable d’un passé plus glorieux.
Nous repassons devant la gare, puis quittons la ville par une petite route qui file vers l’ouest, dépassant les dernières maisons avant de commencer à monter vers une première crête. Le soleil est anormalement chaud pour la saison ; dans un jardin devant une maison, un buisson est en fleurs. Déjà à Noël au pays de Galles, les narcisses fleurissaient. A droite de la route, le tremplin de saut à ski paraît perdu au milieu de toute cette verdure printanière, attendant désespérément un peu de neige. Une jeune femme nous dépasse, faisant son footing dominical. Deux minutes plus tard, elle se trouve déjà deux virages plus haut sur la route… pour ma part, je ne pense pas que je monterais cette pente raide plus vite en courant qu’e marchant ! Derrière nous, au-delà d’Einsiedeln vers l’est, des sommets enneigés apparaissent. Mon amie me demande le nom d’une montagne pyramidale et particulièrement proéminente, mais je connais mal les sommets par ici et ne peux pas lui donner la réponse.
Un sentier coupe les lacets de la route, remontant la pente herbeuse raide jusqu’à atteindre la large crête au niveau du restaurant de Chatzenstrick (1053 m). La vue s’ouvre maintenant vers l’ouest aussi, révélant la suite de notre randonnée : une large vallée au fond plat, puis une nouvelle crête boisée. Au-delà cde cette dernière, il n’y a plus de montagnes avant le Jura lointain. Au nord, le lac de Zürich se trouve encore caché sous le brouillard qui s’étend sur les régions de plaine.
Nous descendons par une large piste caillouteuse, entre des pâturages qui, vu le parfum de l’air, viennent de recevoir une bonne dose d’engrais naturel. Nous passons devant deux restaurants qui sont manifestement fermés malgré des panneaux annonçant le contraire, avant d’arriver dans le fond de la vallée au niveau de la minuscule gare d’Altmatt (920 m). Nous nous trouvons ici dans l’un de trois hameaux qui, en plus d’un nom, ont la particularité d’être numérotés : ainsi, il y a l’Erste, la Zweite et la Dritte Altmatt. La barrière du passage à niveau est baissée et, avant de traverser la voie ferrée, nous devons attendre qu’un petit train rouge arrive, dépose deux passagers puis repart.
Le fond de cette vallée, qui s’étend de Rothenthurm à Biberbrugg, est presque plat et est occupé par un haut marais qui, pendant les années 80, a failli se voir transformé par l’armée en terrain d’exercice pour chars. Le guide officiel du Chemin panorama alpin fait référence ici à des “tourbières terrifiantes”, ce qui est tout de même un peu exagéré. La vallée est habituellement prisée des skieurs de fond à cette saison, mais cette année il n’y a pas la moindre trace de neige à voir. Nous suivons la piste qui traverse le fond de la vallée vers l’ouest, passant devant quelques granges et coupant les pistes de fond devenues imaginaires. Au sud, au-delà du marais, des crêtes boisées s’élèvent en un dégradé de gris fort beau ; malheureusement trop à contre-jour pour me permettre de faire une photo satisfaisante. De petits cours d’eau serpentent ici et là de manière très naturelle, agrémentant joliment le premier plan.
Nous remontons un peu sur le flanc herbeux qui ferme le côté ouest de la vallée, puis nous nous arrêtons sur une butte pour un déjeuner plutôt tardif : là-bas vers le sud, l’église de Rothenthurm a déjà sonné deux heures. L’herbe courte est complètement sèche et le fond de l’air est vraiment doux ; incroyable pour l’avant-dernier jour de l’année. Nous nous régalons d’une soupe aux brocolis faite maison, de mince pies qui restaient de mon Noël gallois, et de quelques clémentines qui ont fait le voyage depuis la Belgique. Au lointain, une plume de fumée remonte d’un alpage invisible, puis se répand doucement dans l’air pour se fondre dans la légère brume. De notre point de vue un peu au-dessus de la vallée nous observons toutes sortes d’activités de plein air : il y a ces cyclistes, des VTTistes, des familles qui se promènent avec chiens et enfants, des cavaliers. Ces vacances de Noël ont certes été frustrantes pour les mordus du ski, mais beaucoup d’autres personnes y trouvent leur compte de façon inattendue. De temps à autre, un train passe lentement le long du versant opposé au milieu de ce décor parfait ; on dirait un train-jouet d’enfant.
Nous aurions pu passer l'après-midi tout entier allongés ici sous le soleil, mais il se fait tard et nous avons encore deux bonnes heures de marche devant nous pour rejoindre Oberägeri, notre destination. Nous repartons peu avant trois heures, sachant que la nuit tombera vers cinq heures. Nous montons en forêt par une piste plutôt raide, ne quittant le couvert des arbres qu'à la chapelle St. Jost, au milieu d'une vaste clairière à la jonction de plusieurs chemins. Il y a beaucoup de monde ici, et notamment beaucoup de familles : il y a un grand parking a dix minutes de marche d'ici et c'est un lieu prisé pour les balades du dimanche après-midi. La chapelle elle-même est jolie mais, quelque peu coincée entre une buvette et une roulotte, ne se laisse pas facilement photographier.
Nous descendons en pente douce jusqu'au col de Raten (1077 m), que traverse la route venant de la vallée de Rothenthurm et se dirigeant vers celle de l'Ägerital. Un peu au-dessus du col, un petit téléski est tout prêt pour le début de la saison hivernale, n'attendant plus qu'une neige annoncée pour la semaine prochaine. Pour l'instant, la seule neige visible se trouve loin de la piste, dans un coin ombragé à la lisière du bois.
Nous pourrions prendre le bus à Raten, mais il reste encore une bonne heure de lumière et nous décidons de poursuivre notre randonnée. Un panneau indique une heure et demie de marche jusqu'à Oberägeri : nous terminerons au crépuscule, mais le terrain est sans danger. Nous dépassons de nombreux groupes de promeneurs, puis nous font doubler à notre tour par deux dames très sportives qui, vu la manière énergique dont elles balancent leurs bras, doivent être des adeptes de la marche nordique. La vue est superbe, l'appellation du Chemin panorama alpin prend tout son sens ici. Au sud et à l'est, l'horizon se compose d'un enchaînement de cimes enneigées alors qu'à l'ouest, le Rigi est bien mis en valeur par le soleil couchant. Des bûcherons sont à l'oeuvre dans la forêt voisine et l'air porte un fort parfum de bois fraîchement coupé.
Dépassant les derniers promeneurs, nous remontons en forêt jusqu'à la crête de Muetegg, point culminant de cette randonnée avec ses 1210 mètres d'altitude. A notre gauche, le soleil inonde encore le paysage de couleur et de lumière alors qu'à droite, la crête descend raide vers une vallée sombre et quelque peu sinistre dans le brouillard. De gros bruits remontent de cette vallée, on dirait un géant qui cogne avec un marteau immense. Cela donne lieu à une brève conversation sur la différence éventuelle entre les géants, les trolls et les ogres…
Le temps d'arriver à la Mängelihöhe, où la descente sur Oberägeri commence, la lumière commence à baisser sérieusement. Le soleil est parti se cacher derrière les arbres et, pour la première fois de la journée, nous avons l'impression d'être en hiver. Nous aurions quand même pu emmener une lampe frontale : déjà lors de notre dernière randonnée ensemble, le jour d'Halloween sur le Rigi, nous nous sommes fait prendre par la nuit. Nous enfilons nos gants, vestes et bonnets et plongeons vers la vallée sur un étroit chemin qui zigzague entre les arbres. Nous quittons la forêt juste au-dessus de l'alpage Schwand (936 m), où nous nous réjouissons d'une des plus belles vues de la journée. Un tout dernier rayon de soleil éclaire le paysage, transformant les feuilles mortes en flammes rouges et accentuant le vert du pâturage qui entoure le chalet et sa grange voisine. Tout à l'ouest, la forme du Rigi se dresse, noire et angulaire, contre un ciel bleu-rouge dans lequel quelques petits nuages ont élu domicile. |
Je n'avais pas de grandes attentes de cette étape qui, sur le papier, me paraissait peu passionnante. Mais au contraire, notre randonnée a été intéressante de bout en bout, avec des paysages de toute beauté et des panoramas alpins à souhait. Les prochaines étapes me ramèneront chez moi à Lucerne, puis vers l'Emmental et la région bernoise… seront-elles aussi sympathiques ?
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Tourengänger:
stephen

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