Panoramaweg Aegerital


Publiziert von stephen , 7. Mai 2012 um 19:32.

Region: Welt » Schweiz » Zug
Tour Datum:28 April 2012
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Albiskette - Höhronen   CH-ZG   Ross- und Zugerberggebiet 
Zeitbedarf: 6:30
Aufstieg: 1100 m
Abstieg: 1100 m
Strecke:Unterägeri - Muetegg - Raten - St Jost - Morgarten - Naas - Sod - Resti - Unterägeri
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Unterägeri Zentrum, bus No. 1 depuis cff logo Zug (toutes les 30 minutes)
Zufahrt zum Ankunftspunkt:idem

English version here

A quelques kilomètres au sud-est de Zug, l’Aegerital est une jolie vallée aux paysages plutôt doux, entourée de collines arrondies et boisées. Un petit lac, l’Aegerisee, occupe le fond de la vallée à une altitude de 720 mètres. Un itinéraire balisé “Panoramaweg” fait le tour complet de la vallée par les hauteurs ; circuit qui peut être fait en une longue journée de marche (environ sept heures)  ou en deux demi-journées. N’ayant pas réussi à me lever assez tôt pour faire le tour en une seule fois, j’ai opté pour deux étapes distinctes.

C’est en fin de matinée, le dernier samedi d’avril, que je monte en bus à Unteraegeri, point de départ du Panoramaweg situé à l’extrémité nord-ouest du lac. Ce gros village est en passe de devenir une petite ville ; lieu de résidence assez recherché pour ceux qui travaillent en bas à Zug, on y trouve sans problème des appartements dont le loyer dépasse allègrement les 5,000 francs par mois. Néanmoins, Unteraegeri a réussi à conserver un bon nombre de maisons anciennes et une ambiance plutôt agréable de village animé.

Je quitte Unteraegeri par une petite rue en forte pente, qui fait bientôt place à une piste caillouteuse qui remonte le fond d’un vallon très vert en direction de la crête boisée au-dessus du village. Le foehn souffle fort, et le bruit des arbres au-dessus sur la crête se rapproche plus du rugissement que du bruissement habituel. En haut de la première montée, lorsque j’arrive sur la crête, la force du vent est telle que j’ai vraiment de la peine à avancer. Le lac, invisible jusqu’à présent, apparaît maintenant ; la lumière créée par la combinaison de vent, de soleil et de nuages a rendu sa surface presque blanche, on dirait presque qu’il est encore gelé. 

Je longe une rangée d’arbres sur cette crête exposée, en gardant mes distances par rapport à eux : je n’ai pas spécialement envie de recevoir une branche sur la tête. Mais bientôt le sentier redescend du côté nord de la crête et tout de suite, le calme revient. L’itinéraire suit alors une petite route le long d’un vallon parsemé de bosquets et de fermes. Devant l’une de ces fermes, quelqu’un a peint un menaçant “REQUERANTS D’ASILE ICI ? JAMAIS !!” sur trois grandes bottes de foin emballées de plastique blanc. Le message détonne au milieu de ce paysage bucolique…  il y a vraiment des aspects de la Suisse centrale qui me déplaisent !

La route se termine à Hintertann, ferme isolée où plusieurs tracteurs et autres engins agricoles d’une propreté incroyable sont garés devant la maison. Soit le propriétaire vient de renouveler tout son parc de machines en une seule fois, soit il passe beaucoup de temps à les laver !  Un sentier monte à travers champs, avec une belle vue sur le Pilatus encore bien enneigé au lointain. Une nouvelle fois, à mesure que je me rapproche de la crête, le foehn s’intensifie et la cime des arbres balance dans tous les sens dans un grand fracas. Le sentier franchit la crête, descend un peu du côté sud puis court vers l’est, offrant une vue panoramique vers l’autre bout du lac et les montagnes au-delà. Un haut mur de nuages au-dessus de la crête principale des Alpes attend que le foehn faiblisse pour pouvoir venir déverser sa pluie plus au nord. 

Maintenant je commence la montée vers la crête de Muetegg, point culminant du Panoramaweg avec ses 1210 mètres. Le sentier monte doucement le long de cette crête boisée plutôt effilée. Le vent souffle de plus en plus fort, et le bruit des arbres devient presque angoissant…  puis le point le plus haut est derrière, le sentier descend rapidement et le vent se calme de nouveau.

En bas de cette descente assez raide, je quitte la forêt et me trouve subitement devant un paysage d’alpages sur fond de montagnes enneigées.  Une petite route serpente vers l’horizon ; au premier plan, une grange isolée attire le regard.  C’est tout droit sorti de La Grande Evasion, il ne manque que Steve McQueen sur sa moto. Je fais ma pause midi ici, avant de couper à travers champs (l’itinéraire balisé suit la route) jusqu’au col de Raten, où je coupe la route allant de l’Aegerital vers Biberbrugg et Einsiedeln. Il y a un restaurant et un grand parking au col ; l’endroit semble être particulièrement prisé des motards, mais il y a aussi des véhicules militaires… à la poursuite de Steve McQueen, peut-être ?

La prochaine section de la randonnée, entre Raten et la chapelle St-Jost, est nettement plus touristique et moins sauvage. La piste forestière est aménagée avec des sculptures d’animaux en bois, es aires de pique-nique et des panneaux interactifs présentant la faune et la flore de la région. En appuyant sur un bouton, on peut sentir le parfum des mélèzes, des fraisiers des bois…  ou encore du renard, option que je préfère ne pas exercer.  La chapelle isolée de St-Jost est jolie mais, bizarrement, est quasiment collée à une maison faisant office de buvette : impossible de la photographier sans que la prise de vue soit pleine de VTTistes et de bouteilles de Rivella.

Je commence la descente vers l’extrémité sud du lac. Celui-ci, masqué depuis un moment par les arbres, réapparaît maintenant, beaucoup plus bleu que ce matin. Au-delà de Teufi, le balisage "Panoramaweg Aegerital" m’indique de suivre tout simplement la route jusqu’à Morgarten ; mais sur la carte j’ai repéré un autre itinéraire, un peu plus long, qui permet d’éviter la route presque jusqu’à la fin. C’est un bon choix : une piste forestière traverse les pentes boisées du Morgartenberg presque horizontalement, puis je commence la descente raide vers la vallée. Ce bout de l’Aegerital est plus sauvage que l’autre ; plusieurs petites arêtes rocheuses descendent du flanc de la montagne vers le fond de la vallée. Après une descente à travers champs, le sentier remonte, de manière inattendue, sur l'une de ces arêtes ; une crête boisée surmontée de quelques tours rocheuses. Côté sud, des pentes douces descendent vers les prairies mais au nord, des barres rocheuses surplombent le bout du lac. Le sentier est étroit et glissant, le vent a fait tomber plein de graines et d'autres petits débris qui roulent sous mes pieds.  Un panneau explique que cette crête était l'emplacement des positions défensives lors de la bataille de Morgarten en 1315. Il n'est pas difficile de comprendre le choix de cet endroit : la vallée rétrécit ici et des éperons rocheux descendent des deux côtés, laissant juste la place pour le passage de la route. La crête sur laquelle je suis est pleine de bosses rocheuses et de creux où l'on pourrait se cacher ou se tenir en embuscade. Si nous étions en Terre du Milieu, cet endroit ferait un Mont Venteux parfait.

Une semaine plus tard, samedi après-midi vers trois heures, je remonte à nouveau en bus jusqu'à Morgarten pour terminer mon circuit. Après une matinée pluvieuse, une fenêtre de beau temps semble offrir de bonnes conditions avant l'arrivée d'une nouvelle zone de pluie.
Cette seconde partie du Panoramaweg est beaucoup plus courte que la première – il suffit de deux heures pour terminer le tour – mais elle n'est pas dépourvue d'intérêt, loin de là. On est plus près de l'Aegerisee et le sentier passe par des endroits beaucoup plus reculés et moins fréquentés qu'au nord et à l'est du lac. Tout d'abord je dois traverser le fond de la vallée, en suivant une route étroite qui serpente entre prés et roseaux au bord de l'eau. Le foehn d'il y a huit jours a fait place à un temps moins agité ; la surface de l'eau est calme et reflète le ciel et les collines environnantes. Quelques maisons cossues partagent le rivage avec des fermes et deux parcs de mobilhomes qui font un peu tâche dans ce paysage. 
 
A Naas, je quitte le bord du lac et commence la raide montée de 300 mètres jusqu'au point culminant de la balade. Le balisage "Panoramaweg" suit une petite route forestière, mais un sentier balisé rouge-blanc semble offrir une alternative plus intéressante. En effet, le choix est bon : un sentier étroit remonte une crête boisée, assez raide, en surplomb au-dessus du lac, qui n'est toutefois visible que par intermittence à cause de la forêt.  Je manque de marcher sur une souris qui se trouve en plein milieu du sentier : si elle n'avait pas bougé je ne l'aurais jamais vue, car  sa couleur correspond parfaitement à celle des feuilles mortes qui lui servent de camouflage.

A l'endroit où mon raccourci rejoint le sentier balisé, une trouée dans les arbres offre une superbe vue plongeante sur le lac. Un skieur nautique traverse mon champ de vision, la trace sinueuse de ses skis croisant celle, droite, du bateau qui le tire.  Un peu plus loin, juste au moment où il se met à pleuvoir, le sentier quitte subitement la forêt pour un paysage d'alpages marécageux : à 1045 mètres, ce pâturage est le point le plus haut atteint sur cette section du tour. A partir d'ici, c'est une descente facile sur une large piste forestière qui devient une petite route juste avant les premières fermes au-dessus d'Unteraegeri.
A la première ferme, toutes les vaches se mettent à me suivre, pensant sans doute que je vais soit leur donner à manger, soit les traire. Je m'arrête pour les prendre en photo, ce qui ne plaît pas du tout au chien de la ferme, qui arrive en aboyant. Malheureusement, l'effet "chien méchant" est un peu raté : chaque fois qu'il aboie, le chien se met debout sur ses pattes arrière et sautille comme s'il était au cirque, en manquant de tomber en arrière à chaque fois.

Le soleil est réapparu et il fait chaud tout d'un coup. Les champs que je traverse pour gagner le village sont une masse jaune de pissenlits. A Unteraegeri, des adolescents sont en train de terminer des matches de foot au centre sportif, sous les yeux de parents qui crient des conseils. Les magasins ferment, il est cinq heures, Unteraegeri est tout prêt pour un dimanche paresseux.
 

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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