Tour du lac des Quatre Cantons : deuxième étape, de Flüelen à Brunnen


Publiziert von stephen , 9. Mai 2012 um 21:00.

Region: Welt » Schweiz » Uri
Tour Datum: 6 Mai 2012
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-UR   CH-SZ 
Zeitbedarf: 4:00
Aufstieg: 500 m
Abstieg: 500 m
Strecke:Flüelen - Tellskapelle - Sisikon - Morschach - Brunnen
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Flüelen
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Brunnen

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"L'itinéraire vers la Suisse est dévié"

Une semaine après ma randonnée le long de la "Voie suisse" depuis la prairie du Rütli, je me retrouve de nouveau à Flüelen pour la deuxième étape de mon tour du lac des Quatre Cantons ; étape qui me mènera en quatre heures de marche environ jusqu'à Brunnen.

Après un samedi et une nuit pluvieux, Météosuisse offre une lueur d'espoir pour ce premier dimanche de mai. Une fenêtre de temps relativement beau devrait s'ouvrir en fin de matinée et en début d'après-midi. Cela devrait être suffisant pour cette deuxième moitié du "Weg der Schweiz", plus courte que la première.  La matinée est nuageuse mais, en regardant vers le sud, le ciel semble s'éclaircir petit à petit. A dix heures je prends la décision d'y aller : au pire, ce sera humide…

Au fur et à mesure que le train descend vers le sud, le ciel s'assombrit et c'est sous un bon crachin breton que je descends sur le quai à Flüelen, village un peu tristounet il faut le dire. La bande étroite de terrain plat qu'il occupe entre l'Urner See et la montagne est également traversée par la route du Gotthard et par l'une des voies ferrées les plus passagères de Suisse : autant dire que Flüelen ne profite pas vraiment de sa situation au bord du lac.

Je quitte le village par un chemin goudronné qui part vers le nord, entre le chemin de fer et des villas en bordure du lac. Les locaux de la compagnie "Urnersee Schiffahrt" sont dans un triste état et les deux bateaux amarrés devant n'ont de toute évidence pas vu de passagers depuis des lustres. Dans un jardin, un arrangement assez flamboyant de fleurs, de fontaines et de nains de jardin attire l'œil ; dans le jardin voisin, il n'y a pas seulement des nains mais aussi un Bambi et une Petite Sirène toute dorée…

La première heure de la randonnée manque vraiment d'intérêt. Le sentier, souvent goudronné, longe presque tout le temps soit la route, soit la voie ferrée. Le passage des trains est constant ; même un dimanche matin, de longs trains de marchandises passent avec leur chargement de containers.  Une locomotive particulièrement sale attend sur une voie de garage ; quelqu'un a écrit "Putzfrau gesucht" dans la poussière noire qui la recouvre. Le sentier monte et descend pas mal, mais ne parvient jamais vraiment à s'affranchir du bruit de la route.

Ce n'est que peu avant la Tellskapelle que ça s'améliore. Quittant enfin le bord de la route, je descends en forêt et le son des cloches à vaches prend le dessus sur celui des moteurs. En haut d'une courte montée, un grand carillon est installé sur un promontoire herbeux au-dessus du lac. Les dix premières minutes de chaque heure, on peut "jouer" des airs traditionnels dessus en appuyant sur un bouton. J'appuie sur "Là-haut sur la montagne" ; deux randonneurs qui me suivent choisissent une mélodie plutôt alémanique. Quand il y a beaucoup de monde sur le sentier, ça doit être une vraie torture pour les vaches du champ voisin… comme si elles n'en avaient pas déjà assez des cloches avec celles autour de leur cou !

Le sentier descend en lacets raides et glissants jusqu'à la Tellskapelle, au bord du lac. C'est un joli endroit, magnifique point de vue sur tout l'Urner See et les montagnes qui le dominent, plutôt menaçantes sous des nuages noirs. Il s'est mis à pleuvoir plus fort mais les marches devant la chapelle sont au sec ; je décide d'y rester pour manger mes sandwiches. L'endroit doit grouiller de monde par beau temps, mais aujourd'hui, sous ce ciel sombre, il n'y a que moi et un pêcheur. Un bateau arrive : le vapeur "Unterwalden". Je me dis que la tranquillité de l'endroit va être dérangée, mais seule une famille débarque et vient se mettre à l'abri, comme moi, pour casser la croûte. Un peu plus loin, le restaurant Tellsplatte est désert.

La suite de la randonnée est belle. Pendant un bon kilomètre le sentier reste au bord de l'eau, contournant une série de petites anses où dès arbres très verts plongent dans un lac de couleur menthe à l'eau. Il remonte ensuite brièvement au bord de la route, puis descend vers le village de Sisikon, à mi-parcours de cette étape. Comme il pleut assez fort et qu'il y a une gare, je pense plus ou moins en rester là pour aujourd'hui, mais je viens de louper un train et n'ai pas vraiment envie d'attendre le suivant. Je continue donc, et suis récompensé lorsque la pluie s'atténue presque tout de suite.

Je traverse le village, où il semble y avoir un thème "Paradise Lost" (l'hôtel Eden côtoie le Grotto Paradiso) et remonte le long d'un torrent jusqu'à un pont. C'est ici que commence la principale montée de l'étape, qui me fera gagner un peu moins de 400 mètres en altitude.  Un beau sentier monte entre bosquets et pâturages ; à l'orée de la forêt, un nouvel ensemble de nains de jardin est accompagné d'une Blanche-Neige, ce qui montre quand même une certaine progression par rapport à la Petite Sirène.

J'arrive à un endroit où, en cas de danger de chutes de pierres, le sentier est dévié. Un panneau en allemand me l'explique très bien : si les conditions l'exigent, "der Weg der Schweiz ist umgeleitet".  La traduction française, sur un second panneau en dessous, me fait rire : "L'itinéraire vers la Suisse est dévié". Le canton d'Uri aurait-il donc fait sécession et ne se trouverait plus en Suisse ?

La raison de la déviation devient apparente un peu plus haut. Le sentier doit franchir trois ravins où, visiblement, il peut y avoir beaucoup de dégâts à la fonte des neiges ou après de fortes pluies. Au troisième ravin, d'ailleurs, le terrain est en mouvement constant. Le talus terreux qui surplombe le sentier bouge sous mes yeux : de petits glissements de cailloux et de terre descendent sans arrêt et j'imagine qu'il ne faudrait pas grand-chose pour que toute la pente "parte".

Toute cette montée est très jolie. Une ligne électrique haute tension perturbe un peu la vue, mais dans la mesure où la météo empêche de voir très loin et que les jeux des nuages et des pylônes n'est pas inintéressant, ce n'est pas vraiment gênant aujourd'hui. La pluie s'arrête, il y a même un petit coin de ciel bleu au-dessus alors que j'arrive à Tannen, à 800 mètres. La vue commence à se dégager… puis subitement et de manière inattendue, je me retrouve dans un brouillard épais.  Le sentier rejoint une petite route qui descend doucement vers Morschach ; le brouillard se lève de nouveau, mais maintenant, c'est le tonnerre qui gronde là-bas vers l'ouest. Juste en face, je vois bien le Rütli où j'ai commencé la première étape du tour ; minuscule périmètre d'herbe verte au milieu de tout un versant fait de forêts et de falaises.

Je traverse Morschach ; il faut ensuite remonter un peu de l'autre côté du village avant d'entamer la dernière descente. Le ciel est devenu très sombre ; je m'habille juste à temps avant que la pluie recommence. Mais en fin de compte, cela ne mouille pas trop ; la descente sur Brunnen se fait en forêt, sur un joli sentier aménagé avec des marches en rondins de bois… rondins tellement glissants par ce temps que je me retrouve allongé sur le dos à un moment.  J'arrive aux premières maisons de Brunnen… l'itinéraire dévié vers la Suisse est derrière mois, mais il reste encore quelque 150 kilomètres pour terminer le tour du lac !

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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