Mülenen - Niesen

 
Les prévisions météo, pour une fois, étaient meilleures sur le nord que sur le sud. Malgré un virus tenace, qui m’encombre le nez et les bronches depuis près de trois semaines, je veux profiter de cet automne lumineux pour gravir encore le Niesen avant que la neige ne descende trop bas. Il m’arrive souvent de faire ce sommet début novembre. Une manière de terminer la saison.
 
Depuis la gare de Mülenen, il faut passer devant la station de départ du funiculaire puis traverser le petit pont franchissant la Kander au niveau du parking. Après les fortes intempéries de mi-octobre, qui ont transformé plusieurs cours d’eau de la vallée en torrents furieux, la rivière Kander s’est bien assagie, mais elle reste encore brune.
 
De l’autre côté du pont, je prends le chemin de droite, qui monte à travers les prairies, afin de profiter plus longtemps de la vue dégagée avant la forêt. Des arbustes aux feuilles jaune d’or éclairent les trouées des sous-bois. En bas, dans la vallée, la route et la voie de chemin de fer tracent des lignes parallèles. La rame bleue et verte d’un train du BLS file doucement en direction de Berne. Un paysage familier…
 
Au-dessus de l’alpage de Stritigi Weid, on rejoint un chemin forestier. Je prends à gauche et un peu plus loin, au détour d’un pilier de soutènement de la voie du funiculaire, m’engage sur le sentier raide ( « steiler Weg », dit le panneau) qui mène à la forêt de Niesenwald.
 
Au point 1352, nouvelle bifurcation. J'opte pour le sentier qui part en direction de Birchera puis longe la crête au-dessus de Schlächtewald. En fait de forêt, il n’y a sur ce flanc que quelques arbres isolés. Dans la pente dégarnie, recouverte d’une herbe pâle, le ruissellement a creusé de larges rigoles ocre se confondant souvent avec le sentier.
 
Le temps commence à changer. Le soleil a complètement disparu et des nuages bas ferment l’horizon. Je profite néanmoins quelques minutes de la vue magnifique qui s’ouvre sur les lacs de Thoune et de Brienz au-dessus de la station intermédiaire de Schwandegg.
 
Le sentier s’enfonce de nouveau dans la forêt, puis franchit par une série d’escaliers de pierre raides la paroi rocheuse escarpée sous le Glogghore. On traverse alors un système complexe de paravalanches : murs de pierre, parois en rondins, structures et treillis métalliques. Une fois passé cet escarpement, on entre dans un paysage minéral. Le sentier, à peine moins raide, serpente alors entre les rochers par une série de lacets jusqu’au sommet.