Une longue traversée et deux cols

Cela faisait depuis bien longtemps que je lorgnais sur cette traversée. En effet, après avoir suivi le cours sur les chiens de protection de troupeaux et avoir entendu parler à ce moment-là du Col des Gaules, il fallait que j'aille y voir de plus près.

La première chose qu'il faut signaler, en guise de préambule de cette randonnée, est que la halte de la Tine n'est pas desservie par tous les trains. En fait, ce n'est qu'un train sur deux qui offre la possiblité de descendre à cette halte. En clair, cela voulais dire qu'il fallait que je me lève tôt afin de pouvoir être sur place de bonne heure.
Malgré le fait que j'étais de bonne heure et que la température était relativement fraîche, j'ai commencé à transpirer assez rapidement, l'atmosphère étant extrêmement humide.

Depuis la halte de la Tine, il s'agit d'abord de descendre un peu et de suivre la route qui suit la voie de chemin de fer en contrebas. On arrive alors au panneau indicateur... qui donne le feu vert pour les festivités. On est rapidement dans l'ambiance, le chemin commençant tout de suite à monter.

Après un court moment en forêt, on débouche dans les pâturage de la Carra. Le sentier n'est pas tout à fait évident à trouver, mais avec l'aide de la carte et des poteaux peints, cela devient assez évident. Le sentier passe sous le chalet et suit le chemin d'accès à celui-ci pour gagner la route.

On suit alors un instant la route pour emprunter un bon chemin en forêt qui effectue des virages un peu plus loin. Après quelques boucles, on débouche dans les pâturages de la Crau Dessous. Là, on rejoint la route d'accès au chalet et on est pratiquement obligé de suivre celle-ci. J'avais été tenté de traverser directement le pâturage, mais la forte rosée matinale m'a retenu de le faire.

Après le chalet, on suit un bout la route carrossable qui part en direction de Corjon. Après la traversée d'un petit ruisseau, on prend alors le chemin qui monte à la Crau Dessus. Ce chemin est assez raboteux. Toutefois, la partie désagréable se limite au bout pentu en forêt. Lorsque l'on débouche dans les pâturages de la Crau Dessus, il devient plus plat et agréable.

On ne tarde pas à quitter le chemin pour suivre le sentier partant en direction du Col des Gaules. Ce sentier traverse les pâturages à moutons. Ces derniers rendent la traversée un peu désagréable à cause des traces et des crottes. Il n'est pas impossible d'être interpeller par le patou gardant les brebis. Mais pas de panique. Il suffit de rester un instant immobile, les bras le long du corps afin que celui-ci puisse renifler et décider que l'on n'est pas intéressant.

Le dernier tronçon, juste sous le Col des Gaules est très raide. Plus loin, lorsque le sentier traverse vers la droite, celui-ci devient plus plat et effectue quelques lacets.

Sur l'autre versant, le sentier traverse un bon bout en diagonale afin de rejoindre l'épaule sur laquelle se trouve le chalet de la Savoleyre. Dans la traversée il pourrait être intéressant de descendre directement le terrain raide afin de rejoindre le sentier qui permet de se rendre aux chalets de la Chanette. La descente est raide, mais pas impossible. C'est, du reste, cette variante que j'aurais dû privilégier.

Depuis la Savoleyre, un sentier bien marqué permet de gagner les ruines du chalet du Tatso et rejoindre le pont sur l'Hongrin.

Au lieu de remonter la route de l'Hongrin jusqu'à la Vuichoude, j'avais opté pour suivre le sentier partant au Troncs. Très mauvais choix. Les pâturages entre les Troncs et Chaude ne sont plus utilisés de manière régulière. En conséquence, le sentier est difficilement visible au sol. De plus, certains passages sont extrêmements boueux. Egalement, le passage du ruisseau sous le Lavanchy est scabreux. Apparemment, d'anciennes inondations on passablement raviné le passage et l'on doit remonter des talus très raides pour retrouver l'ancien sentier.
Autre désagrément du jour: dès que je mettais les pieds dans les pâturages, j'étais attaqué par des escadrilles de taons.

A Chaude, une surprise m'attendait: il servaient le repas et il y avait beaucoup de monde... quel contraste.

De Chaude au Col de Chaude, la seule possibilité est de suivre la route. Pas très sympatique, mais il n'y a guère le choix.

Pour la descente, j'avais décidé de suivre le sentier passant par Auféru. On a le sentiment que l'on ne va faire que de descendre: erreur grave... on a encore environ 50 mètres de contre-montées... dans la descente.

Dans toute la traversée, le sentier passe par des ravines extrêmement raides. En cas de mauvais temps ou de présence de névé, cela pourrait devenir vraiment critique. A plusieurs endroit, on rappelle que la passerelle entre Auféru et la Pierraire est démontée entre le 15 novembre et le 1 mai. En-dessous d'Auféru, on a alors la possibilité de descendre vers la Joux Derrière sur un sentier bien balisé.