Petite balade du Nouvel An au-dessus de Heiligkreuz


Publiziert von stephen , 2. Januar 2015 um 17:48.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum: 1 Januar 2015
Schneeshuhtouren Schwierigkeit: WT1 - Leichte Schneeschuhwanderung
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-LU 
Zeitbedarf: 3:30
Aufstieg: 510 m
Abstieg: 510 m
Strecke:Heiligkreuz – First – Längegg - Heiligkreuz
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Heiligkreuz, minibus postal depuis cff logo Entlebuch
Zufahrt zum Ankunftspunkt:idem

 English version here

Cela faisait trois mois que je n’étais pas allé en montagne. Depuis ma randonnée au Rot Grätli, fin septembre, un manque total de motivation pour les sorties en solitaire m’a écarté des sentiers, malgré le beau temps de la fin d’automne. Mais avec une nouvelle année et plein de bonnes résolutions, je m’oblige à me lever, à enfiler couches et sous-couches de vêtements chauds et à aller chercher mes raquettes à la cave. Parti en Grande-Bretagne le 21 décembre sous des températures printanières, c’est sous une tempête de neige impressionnante que j’ai retrouvé la Suisse centrale une semaine plus tard.

Selon les prévisions météo, ce 1er janvier devrait être le meilleur jour de la semaine pour les activités de plein air, avec une journée ensoleillée coincée entre dispersion de la neige et l’arrivée d’un front pluvieux. Je suis donc un peu déçu de trouver Lucerne sous un ciel gris et froid au réveil : j’espère qu’il fera meilleur en dehors de la ville.

Après trois mois quasiment sans activité physique, j’ai opté de commencer l’année par une randonnée facile entre Heiligkreuz et Flühli dans l’Entlebuch : quatre heures de marche et seulement 350 mètres de montée, selon le guide du CAS où j’ai trouvé l’itinéraire. Je prends le train jusqu’à Entlebuch, puis un minibus postal désert qui remonte la jolie route enneigée qui grimpe depuis la vallée jusqu’à Heiligkreuz. Le brouillard se dissipe presque dès le départ de la gare, laissant la place à des paysages féériques où des arbres blanchis par la neige scintillent contra un fond de ciel bleu profond.

Heiligkreuz, à une altitude de 1128 mètres, est un village minuscule : une église, un restaurant, un grand bâtisse qui semble être un centre de convalescence pour religieuses, c’est à peu près tout. Le petit téléski tourne à plein régime pour les familles du coin, les pistes sont pleines de tout jeunes enfants, dont les casques multicolores leur donnent un air de champions de descente olympique en miniature.

La plus grosse montée de la journée vient tout au début : trois cents mètres à grimper le long de la piste de ski pour atteindre le sommet du First, 1467 mètres. Malgré la tempête de neige du début de la semaine, la couverture neigeuse n’est pas encore totale : notamment sur la piste de ski, il y a des endroits où la terre et l’herbe sont visibles sous une couche de neige encore mince. Cette première montée me fait souffrir, comme la première montée après les fêtes chaque année. Trop de mince pies, de Christmas pudding, de dinde et de vin, je me sens lourd et hors de condition physique. Après 200 mètres et trois quarts d’heure d’effort,  j’arrive sur une large crête que je dois maintenant suivre jusqu’au sommet du First.  La vue se dégage maintenant vers l’est, dominée par la longue ligne de falaises descendant du Schimbrig et de la Schafmatt, au-delà d’une vallée profonde et blanche. Quelques nappes de brouillard remontent depuis cette vallée, menacent de masquer la vue, puis se dégagent aussi rapidement qu’ils n’étaient venus. Une odeur de frites annonce mon arrivée imminente au sommet, avec son restaurant d’altitude et son arrivée de téléski.

Au-delà de ce point, les infrastructures de sports d’hiver disparaissent et, immédiatement, le décor change complètement. Je suis seul sur la crête qui se poursuit vers le sud-ouest, en légère descente. Une trace étroite montre que d’autres raquettistes sont déjà passés par là, mais apparemment pas en grand nombre, car cette trace est assez peu marquée. De petits chalets se blottissent dans des creux du terrain alors que les falaises de l’arrière-plan ajoutent un caractère dramatique au paysage.

Je surmonte une petite crête où le vent a effacé la trace, puis redescends en terrain plus dégagé, vers un haut plateau derrière lequel se dresse le Farneren. Selon mon topo-guide, mon itinéraire devrait maintenant obliquer à gauche, vers le chalet de Längmatt, avant de continuer vers la Finishütte avant de plonger vers la vallée de la Wilde Emme. Je suis alors un peu étonné de voir que la trace part à droite, se dirigeant vers le sommet du Farneren, une centaine de mètres plus haut. Je n’avais pas prévu de « faire » ce sommet mais bon, si tout le monde le fait, pourquoi pas après tout ?  Au moins l’itinéraire est bien tracé, contrairement à celui que je voulais prendre, où il n’y a que de la neige vierge. Je suis donc la trace, remonte péniblement un premier raidillon dans une neige très fine et poudreuse qui me fait glisser en arrière à chaque pas. En haut, un replat offre de nouvelles perspectives vers le sud-ouest, avec des sommets plus élevés tout au fond. Je descends le long d’une rangée d’arbres puis, juste avant un petit chalet, me retrouve devant la montée finale au sommet du Farneren. Un peu trop raide pour moi, vu que je suis seul et pas vraiment en forme, je décide de faire l’impasse sur le sommet.

Du point où je me retrouve, l’alpage de Längmatt est clairement visible. Il semble y avoir des traces de raquettes autour du chalet, ce que me donne de l’espoir : peut-être que je pourrai retrouver mon itinéraire du départ. Le chalet semble facilement atteignable, il me suffit de suivre une route d’alpage enneigée qui y mène tout droit. Même si je ne peux pas aller plus loin, au moins je devrais y trouver un banc au soleil pour manger. Je pars donc dans la neige vierge, suivant la trace clairement visible de la route d’alpage qui se dirige vers une grande haie d’arbres, puis vers le chalet.  Mais en me rapprochant, je vois partir en fumée mes rêves de banc ensoleillé et de pique-nique tranquille, le dos appuyé contre le mur de la maison. Le chalet est habité, même à cette saison, la famille a dû monter passer le réveillon du Nouvel An à l’alpage. Un immense « 2015 » a d’ailleurs été tracé dans la neige, sur la pente qui surplombe la maison. Les traces que j’ai vues s’arrêtent toutes ici : au-delà, en direction de la Finishütte, il n’y a de nouveau qu’un épais manteau de neige immaculée. Je n’ai pas vraiment envie de brasser de la poudreuse pendant deux heures : en groupe ça irait, on ferait la trace chacun à son tour, mais seul ça me paraît un peu trop pour une première sortie de l’année. Je me résigne donc à revenir sur mes pas jusqu’à Heiligkreuz, un peu déçu de devoir faire un aller-retour.

Un peu au-dessus du chalet de Längmatt, sous les arbres où il y a moins de neige, jr trouve une butte herbeuse plus ou moins sèche, où je passe une demi-heure agréable au soleil, à manger ma soupe aux poireaux et pommes de terre, puis mes sandwichs au jambon et au fromage. Je me demande si je peux au moins trouver une variante qui m’évitera de repasser par le sommet du First et la piste de ski. Juste devant moi, le terrain plonge vers un chalet situé dans un vallon que je pourrais certainement suivre avant de rejoindre la crête au-delà du First. Mais la descente est un peu trop raide, je n’ai pas vraiment envie d’emporter toute la pente de neige avec moi ! Je reviens donc sur mes pas jusqu’au point 1459 mètres, où je suis heureux de voir un panneau de balisage raquettes qui indique la direction du vallon que j’ai vu depuis ma place de pique-nique. Je descends en zigzags vers le chalet que j’ai vu tout à l’heure (Doppleschwandhowald sur la carte). Depuis ce point, une route d’alpage enneigée traverse plus ou moins à l’horizontale sous le flanc sud du First, passe devant un autre chalet, puis remonte doucement vers la crête. Il y a un semblant de trace recouverte par le vent, mais elle ne m’aide pas beaucoup à avancer. La neige a changé par rapport à ce matin : elle a perdu sa légèreté poudreuse et, transformée par le soleil, est devenue lourde et collante, excellente pour faire des bonhommes de neige, moins agréable pour la raquette. A force de brasser de la neige, une petite douleur s’est réveillée dans l’aine droite, et lorsque j’atteins enfin la crête et la piste damée, je suis assez gêné dans mes mouvements. Heureusement que je n’ai pas décidé de poursuivre vers Flühli ! Je me dis que je pourrais quand même descendre à pied jusqu’à Hasle, car il n’y a que peu de bus depuis Heiligkreuz, mais décide finalement pour la sagesse et l’itinéraire le plus court, qui me ramène peu après trois heures à mon point de départ.

J’ai trois quarts d’heure à attendre le prochain bus ; je les passe agréablement dans la salle boisée du restaurant, entouré de familles bruyantes qui se reposent après leur ouverture de saison de ski.  Je suis seul dans le minibus qui redescend vers Entlebuch : pas étonnant qu’il ne circule que toutes les deux heures. La journée m’a un peu laissé sur ma faim, mais elle a été utile comme petit tour de remise en forme, avant d’attaquer des choses un peu plus ambitieuses pendant les week-ends à venir.

Tourengänger: stephen


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