Voralphütte (+ tentative Panoramaweg)


Publiziert von stephen , 2. September 2014 um 19:29.

Region: Welt » Schweiz » Uri
Tour Datum:30 August 2014
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-UR 
Zeitbedarf: 2 Tage
Aufstieg: 1450 m
Abstieg: 1150 m
Strecke:Göschenen – Voralphütte - Panoramaweg - Voralphütte - Wiggen
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Göschenen
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Wiggen, Abzweigung Voralp Car postal pour cff logo Göschenen, toutes les deux heures, ne circule que si on le réserve par téléphone... mais nous n'avons pas réservé et il a quand même circulé :-)
Unterkunftmöglichkeiten:Voralphütte SAC, cabane très confortable et accueillante.

English version here

Cotation T3 uniquement pour le début du Panoramaweg (peut-être T4 si on va au bout). La montée à la Voralphütte est un T2 facile.

Nous sommes un groupe de sept pour passer ce dernier week-end d'août en montagne ; collègues de travail, amis de la région et une amie irlandaise venue depuis le canton de Neuchâtel. Deux d'entre nous la retrouvons samedi matin dans le train à Lucerne, les cinq autres nous rejoignent à Göschenen peu avant onze heures.
La matinée est fraîche et nuageuse, mais je ne me plains pas : d'après les prévisions météo, nous aurions très bien pu commencer notre randonnée sous la pluie. Mais après être tombée toute la nuit, celle-ci a cessé et la couverture nuageuse semble elle aussi vouloir se déchirer.

Pendant une heure, nous suivons le sentier du fond du Göschenertal. Herbe détrempée, boue gluante et bouses de vaches… nos chaussures ne restent pas propres très longtemps ! En dessous du hameau de Wiggen, nous franchissons le torrent et commencent la montée sur un sentier étroit et glissant en forêt. Dans une clairière, les fenêtres d'un chalet en pierre et bois sont joliment décorées de fleurs rouges, orange jaunes. Un peu plus haut, nous croisons la route pour la dernière fois, juste au moment où le car postal descend vers le fond de la vallée.

Le sentier devient alors plus large, montant en lacets faciles le long d'un torrent dont le lit est rempli d'un chaos de gros rochers d'un gris très clair. Au-dessus, des falaises composées de dalles verticales étincellent, éclairées par le soleil du midi. La journée est devenue agréablement chaude, avec bien plus de ciel bleu que nous aurions imaginé. Sur un replat en bordure de l'eau, un gros bloc aplati nous offre une place de pique-nique très agréable, quoique bruyante en raison du torrent rugissant. Tout autour de nous, la vallée est parsemée d'immenses blocs de granit, dont certains sont quasiment blancs et ont l'air presque artificiels : est-ce vraiment de la pierre, ou plutôt du polystyrène, voire de la meringue ?

Encore deux ou trois lacets et nous voilà au-dessus de la limite de la forêt. La belle vallée de Voralp s'ouvre devant nous ;  au fond, voilà le Sustenhorn et les glaciers qui descendent de son sommet haut de 3500 mètres. Très raides, ces glaciers… on se demande comment ils font pour adhérer au lieu de casser net et se fracasser dans la vallée. Cette première belle vue du Sustenhorn sera malheureusement aussi la dernière : plus nous avançons vers le fond de la vallée, plus les nuages redescendent, obscurcissant les sommets et refroidissant l'atmosphère. Mon amie irlando-neuchâteloise connaît alors un petit problème technique : la semelle de sa chaussure droite décide de réclamer son indépendance et se désolidarise complètement du reste de la chaussure. Une réparation de fortune improvisée avec un lacet lui permettra d'atteindre la cabane.

Lorsque nous arrivons à la Voralphütte vers 16 heures, les nuages sont presque descendus à notre niveau. Il fait maintenant suffisamment froid pour que nous nous refugions à l'intérieur après avoir bu le thé de bienvenue offert par un gardien particulièrement aimable. Notre dortoir est agréable et spacieux ; la cabane n'est pas complète ce soir et nous aurons les dix lits pour nous sept.

En bas dans la salle commune chaleureuse, une première Quöllfrisch est rapidement suivie par une deuxième. De la bière, des rires, des discussions animées entre amis, tout cela fait rapidement passer les deux heures avant le souper. Une bonne soupe à base (je crois) de poulet, de curry et d'amandes pour commencer, puis une copieuse salade mêlée arrosée d'une vinaigrette excellente, enfin un plat nourrissant de ragoût de bœuf avec une sauce épaisse et de la purée de pommes de terre… tout cela est très exactement ce qu'il nous faut après une journée de marche. Nous restons jusqu'à dix heures et demie dans la salle à discuter, à jouer au Uno et à explorer la très bonne carte des vins de la cabane.

Dimanche matin est frais et nuageux ; il a plu pendant la nuit mais je n'ai rien entendu, j'ai bien dormi. Le gardien discute avec nous pendant que nous mangeons nos Birchermüesli : je suis surpris d'entendre que cette cabane à l'allure très traditionnelle n'est vieille que de 35 ans, la construction précédente ayant été emportée par une avalanche. Nous nous renseignons sur les options de randonnée pas trop difficiles autour de la cabane, mais celles-ci sont limitées, tous les sentiers partant de la cabane sont balisé bleu-blanc, à l'exception de celle que nous avons pris hier pour monter depuis la vallée. Le gardien nous dit que nous pourrons de toute manière aller jusqu'au début du glacier, atteignable sans difficultés en une petite demi-heure. Nous pourrions également essayer le "Panoramaweg", il nous suggère, c'est un T4 facile qui nous permettra de faire une boucle de deux heures et de revenir à la cabane.

Nous décidons d'aller eu moins jusqu'au glacier. Deux d'entre nous ne pourront de toute manière pas aller plus loin, car elles doivent être redescendues à temps pour fêter l'anniversaire d'un ami, à Zug en milieu d'après-midi. Le gardien a fourni de la colle et de la ficelle pour rafistoler la chaussure de mon ami irlandaise, et cela tient très bien toute la journée.

Très vite, le paysage devient totalement minéral. Dix minutes après avoir quitté la cabane, nous avançons dans un désert de caillasse entre les sombres pentes qui descendent des deux côtés de la vallée. De temps en temps, un timide rayon de soleil éclaire toute cette masse de cailloux, révélant une variété incroyable de couleurs dans le rocher. Devant nous, au-delà du glacier recouvert de débris, la vallée s'élève vers le col du Sustenjoch… ce serait tellement tentant d'y aller, puis de continuer vers l'arrêt de bus au Sustenpass, mais cette course est loin au-dessus de nos capacités… des miennes, en tout cas.

Lorsque nous atteignons la bifurcation pour le Panoramaweg, la météo semble s'améliorer et les cinq d'entre nous qui n'ont pas de contraintes d'horaire décident d'y aller. Après tout, nous pourrons toujours faire demi-tour si l'itinéraire s'avère trop difficile.  Au début il n'y a aucun problème ; le sentier étroit monte en diagonale à travers une pente facile, bien balisé par des marques bleu-blanc peintes sur les rochers. Petit à petit, la sensation de vide à droite augmente, mais ça reste largement faisable même pour moi qui prend assez vite peur dans les passages aériens. La pente s'accentue et le sentier se réduit à un mince fil de terre, gras et glissant au milieu de longues herbes mouillées par la pluie de cette nuit. Des lacets serrés nous font monter jusqu'à un premier torrent qui se franchit facilement, puis vers un deuxième plus large où il faut un minimum d'équilibre pour garder les pieds secs, les rochers du lit du torrent n'étant pas les plus stables du monde.

Au-delà de ce second torrent, le niveau de difficulté augmente. Nous remontons par des pentes de plus en plus exposées vers une barre rocheuse, passage clé qui doit certainement nous amener en haut de cette montée. Je commence à me sentir mal à l'aise ; tout est mouillé et glissant et, pour empirer les choses, du brouillard arrive de nulle part et nous enveloppe en quelques secondes. Devant nous, la petite barre rocheuse se transforme en une falaise monumentale et écrasante. Je suis devant et vois que le sentier doit contourner un gendarme par l'extérieur, côté vide. L'un de mes amis plus courageux que moi passe devant et va voir… difficile de dire si ce passage marque la fin des difficultés ou non, dit-il en revenant. Je décide de rebrousser chemin :  continuez si vous voulez, je dis aux autres, je vous retrouverai à la cabane. Mais ils font eux aussi demi-tour, et nous entamons tous les cinq la redescente. Cette descente me paraît dix fois plus difficile et vingt fois plus glissante que la montée ; ma confiance est au plus bas et mes jambes sont complètement crispées… mes cuisses s'en souviennent encore des vingt minutes que nous mettons pour retrouver le terrain plus facile du fond de la vallée !

Malgré la tentative infructueuse, nous sommes tous d'accord que ce détour a valu le coup, car le cadre était grandiose. Par beau temps et avec un terrain plus sec, je ne doute pas que nous serions allés plus loin. Nous redescendons à la Voralphütte, où nous faisons une longue pause pour boire et discuter encore avec le gardien. Il n'aura pas de clients ce soir, il nous dit : c'est dimanche et on annonce de la neige à 2,000 mètres pour cette nuit ! Même sans clients, il ne s'ennuie jamais ; il nous raconte qu'il y a toujours quelque chose à réparer, un sentier à entretenir ou une cargaison de provisions héliportées à décharger.

Nous redescendons par le chemin de notre montée d'hier, vers un ciel de plus en plus chargé de gros nuages. Plus nous descendons, plus la température semble baisser : l'idée qu'il pourrait neiger dans quelques heures ne semble subitement plus aussi farfelue. Au-dessus de nous, les dalles qui descendent du Salbitschijen ne reluisent plus comme hier : aujourd'hui elles sont aussi noires et sinistres que les remparts du Mordor. Nous parions sur combien de temps il faudra attendre avant de sentir les premières gouttes : je prédis six minutes, une autre plus optimiste que mois nous assure que nous resterons au sec jusqu'au bout. Elle a raison : lorsque nous arrivons à l'arrêt de bus au-dessus de Wiggen à trois heures il ne pleut pas, et il ne pleut toujours pas lorsque nous entendons le klaxon du bus qui arrive une quarantaine de minutes plus tard. Nous montons dans le bus, la porte se ferme… et il se met à ce moment précis à pleuvoir.  Pour un week-end où nous aurions très bien pu marcher deux jours sous la pluie, nous avons quand même eu beaucoup de chance.   

De retour à Lucerne, il va sans dire que je me fais complètement tremper pendant les sept minutes qu'il me faut pour marcher depuis la gare jusqu'à chez moi !        

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


Minimap
0Km
Klicke um zu zeichnen. Klicke auf den letzten Punkt um das Zeichnen zu beenden

Galerie


In einem neuen Fenster öffnen · Im gleichen Fenster öffnen

T6 S- IV
ZS IV
14 Jul 15
Sustenhorn via Ostgrat · Sherpa
WS III ZS
22 Aug 22
Fleckistock · ᴅinu
T5- WS- III
10 Okt 23
Fleckistock (3417 m) · Michea82
T5 WS III
3 Aug 13
Fleckistock (3417m) · أجنبي
T4 K2

Kommentar hinzufügen»