Tour du Hallwilersee
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English version here
Le printemps est arrivé, cela ne fait plus aucun doute, malgré une tentative de retour de l’hiver il y a dix jours. Ce petit coup de froid a été de courte durée, mais il a laissé une bonne quantité de neige fraîche au-dessus de mille mètres. Je suis mentalement passé au « mode été » et n’ai plus aucune envie de sortir les raquettes : il faut donc opter pour une randonnée en plaine. Je décide pour la région du Hallwilersee, l’un des deux lacs de bonne taille qui se trouvent dans le Seetal bien-nommé, au nord de Lucerne en allant vers Lenzburg. On peut facilement faire le tour de ce lac long de sept ou huit kilomètres en une journée de marche tranquille.
On est passé à l’heure d’été et, en me réveillant, j’ai de la peine à bien déterminer l’heure. Mes deux montres et mon téléphone portable me proposent trois options différentes : 6:40, 7:40 et 8:40. J’ai dû reculer l’une des montres au lieu de l’avancer, tout en oubliant complètement l’autre. Quant au téléphone, j’imagine que c’est Apple qui a raison et qui a ajusté l’heure automatiquement. Mais ce n’est qu’en voyant les horloges des CFF en arrivant à la gare vers 9 heures 15 (ou peut-être 8:15, voire 7:15) que je suis vraiment fixé. Un court parcours dans un petit train qui serpente entre collines et villages, et me voici au hameau de Mosen, à l’extrémité sud du Hallwilersee.
Il fait frisquet ici, avec un petit vent du nord qui me fait sortir ma polaire du sac à dos, provisoirement du moins. Je traverse le petit camping de Mosen jusqu’au bord du lac, d’où la vue s’étend vers le nord, les eaux bleu clair du lac encadrés par des collines basses de part et d’autre.
Au début, cette randonnée manque d’intérêt. Après un bref passage au bord de l’eau, le sentier quitte le lac, traversant une zone de marais avant de se diriger vers le joli village d’ Aesch. Ici, la moitié des maisons semblent vendre des produits de la ferme, leurs garages convertis en mini-magasins où quelques légumes ou conserves sont étalés.
La piste large et caillouteuse que je suis reste à l’écart des rives du lac pendant un bon moment. Le bord de l’eau, lui, est colonisé par une suite de maisons modernes, style cabane de plage mais très, très amélioré, derrière lesquelles je vois de grandes pelouses qui s’étendent vers la rive. Le printemps est beau ici, les arbustes sont couverts de baies, de fleurs ou de bourgeons. Les grands arbres, pour leur part, sont encore vierges de toute verdure, attendant encore le signal qui mettra la transformation annuelle en marche. Il y a beaucoup de monde sur le sentier : des couples qui flânent, des marcheuses nordiques qui transpirant, des cyclistes qui pédalent. Je rattrape une famille de quatre ; les parents et l’aîné des deux enfants sont à vélo alors que la plus petite a quitté la remorque dans laquelle on la transportait et traîne derrière à pied, jouant avec des cailloux ramassés sur le chemin. Au moment où j’arrive à la hauteur de l’enfant, qui ne doit pas avoir plus de trois ou quatre ans, sa mère l’appelle : “Nadine ! Tu viens ?” La gamine lui jette un regard, crie “Oui, maman !” puis, à peine audible, “Non !”
Le sentier rejoint enfin la berge juste avant Seerose, où il y a un joli hôtel se proclamant “Resort and Spa”. Terminologie fréquente mais douteuse… pour moi, le mot anglais “resort” signifie une ville balnéaire. Peut-on vraiment appeler un grand bâtisse perdu au fin fond de la bucolique Argovie une “resort” ? A partir d’ici, je vois les premiers exemplaires des cabanes en bois qui sont l’une des particularités du Hallwilersee. Construites sur pilotis au-dessus de l’eau et reliées à la terre par d’étroits passerelles, certaines de ces cabanes ne sont que de rudimentaires abris de pêcheurs, mais d’autres ont évolué et sont ornées de balcons et de terrasses panoramiques au-dessus de l’eau. Il y a de petits groupes de ces cabanes tout autour du lac ; je n’en ai vu nulle part ailleurs en Suisse.
Je m’approche de l’extrémité nord du lac, où les collines entourant l’eau sont un peu plus élevées, même si le paysage reste relativement plat et monotone. Des vignobles descendent vers le bord de l’eau ici, profitant de pentes bien exposées au sud-ouest. Les nombreuses plages ont été investi par des familles du coin, qui pique-niquent ou font griller des saucisses sur des feux de bois. Même s’il n’y a encore personne dans l’eau, les pelouses des Badis ont attiré les premiers adeptes de bronzage de la saison, et les kiosques à boissons sont ouverts ouvertes. C’est le premier week-end assez chaud pour de telles activités, et les gens profitent au maximum.
Tout au bout du lac, j’arrive au Schloss Hallwil, château médiéval parfaitement préservé, avec des tours, des fortifications et des douves formées par deux bras de la rivière qui alimente le lac. Tout est quand même un peu trop parfait… je préfère un bon vieux château gallois en ruines, ou un manoir écossais hanté ! Le château se visite, mais seulement à partir du mois d’avril. C’est le 30 mars, je devrai revenir une autre fois.
En faisant le tour du château par l’extérieur, où un couple de canards monte la garde, je rejoins la rive ouest du lac et met le cap au sud. Le sentier quitte le bord de l’eau une nouvelle fois pour contourner une réserve naturelle. Deux adolescentes me croisent, en pleine discussion au sujet des garçons. L’une des filles est en train de raconter à sa copine – da manière très décidée – qu’elle n’est ABSOLUMENT PAS DU TOUT amoureuse d’Adrien… ce qui, je suppose, veut dire qu’elle l’est.
A Birrwil, mon itinéraire rejoint à nouveau les rives du lac, qu’il ne quittera plus jusqu’à Mosen. Les restaurants et buvettes du bord du lac ici et à Beinwil ont fait le plein : ces premiers dimanches ensoleillés de la saison doivent être excellents pour le commerce, tout le monde veut s’offrir le premier déjeuner en terrasse e de l’année.
Tout le long de ce côté du lac, l’eau est d’un rouge boueux, comme si le fond était en argile. Pourtant, la terre de champs avoisinant l’eau n’a rien de rouge. Je me demande si c’est de la pollution, mais le nombre de pêcheurs visiblement locaux semble indiquer que la couleur st naturelle. Au milieu d’un champ, des pots de miel du coin ont été laissés sur une table. Il n’y a aucune surveillance, il suffit de mettre dix France dans une boîte et de partir avec son pot. Il n’y a qu’en Suisse qu’une telle chose est possible.
Devant, vers le sud les montagnes encore enneigées se rapprochent, malheureusement trop perdues dans la brume pour faire un bon sujet de photographie. J’ai fait vingt kilomètres et mes pieds me font savoir que ça suffit pour une première sortie « estivale ». Le sentier continue par de jolis sous-bois avant de me ramener enfin à Mosen, mon point de départ, au bout de quatre heures et demie de marche. Cela n’a pas été la randonnée la plus passionnante ou la plus exigeante du monde mais, à cette saison qui n’est pas encore propice à la montagne, la journée a été tout à fait plaisante.
Le printemps est arrivé, cela ne fait plus aucun doute, malgré une tentative de retour de l’hiver il y a dix jours. Ce petit coup de froid a été de courte durée, mais il a laissé une bonne quantité de neige fraîche au-dessus de mille mètres. Je suis mentalement passé au « mode été » et n’ai plus aucune envie de sortir les raquettes : il faut donc opter pour une randonnée en plaine. Je décide pour la région du Hallwilersee, l’un des deux lacs de bonne taille qui se trouvent dans le Seetal bien-nommé, au nord de Lucerne en allant vers Lenzburg. On peut facilement faire le tour de ce lac long de sept ou huit kilomètres en une journée de marche tranquille.
On est passé à l’heure d’été et, en me réveillant, j’ai de la peine à bien déterminer l’heure. Mes deux montres et mon téléphone portable me proposent trois options différentes : 6:40, 7:40 et 8:40. J’ai dû reculer l’une des montres au lieu de l’avancer, tout en oubliant complètement l’autre. Quant au téléphone, j’imagine que c’est Apple qui a raison et qui a ajusté l’heure automatiquement. Mais ce n’est qu’en voyant les horloges des CFF en arrivant à la gare vers 9 heures 15 (ou peut-être 8:15, voire 7:15) que je suis vraiment fixé. Un court parcours dans un petit train qui serpente entre collines et villages, et me voici au hameau de Mosen, à l’extrémité sud du Hallwilersee.
Il fait frisquet ici, avec un petit vent du nord qui me fait sortir ma polaire du sac à dos, provisoirement du moins. Je traverse le petit camping de Mosen jusqu’au bord du lac, d’où la vue s’étend vers le nord, les eaux bleu clair du lac encadrés par des collines basses de part et d’autre.
Au début, cette randonnée manque d’intérêt. Après un bref passage au bord de l’eau, le sentier quitte le lac, traversant une zone de marais avant de se diriger vers le joli village d’ Aesch. Ici, la moitié des maisons semblent vendre des produits de la ferme, leurs garages convertis en mini-magasins où quelques légumes ou conserves sont étalés.
La piste large et caillouteuse que je suis reste à l’écart des rives du lac pendant un bon moment. Le bord de l’eau, lui, est colonisé par une suite de maisons modernes, style cabane de plage mais très, très amélioré, derrière lesquelles je vois de grandes pelouses qui s’étendent vers la rive. Le printemps est beau ici, les arbustes sont couverts de baies, de fleurs ou de bourgeons. Les grands arbres, pour leur part, sont encore vierges de toute verdure, attendant encore le signal qui mettra la transformation annuelle en marche. Il y a beaucoup de monde sur le sentier : des couples qui flânent, des marcheuses nordiques qui transpirant, des cyclistes qui pédalent. Je rattrape une famille de quatre ; les parents et l’aîné des deux enfants sont à vélo alors que la plus petite a quitté la remorque dans laquelle on la transportait et traîne derrière à pied, jouant avec des cailloux ramassés sur le chemin. Au moment où j’arrive à la hauteur de l’enfant, qui ne doit pas avoir plus de trois ou quatre ans, sa mère l’appelle : “Nadine ! Tu viens ?” La gamine lui jette un regard, crie “Oui, maman !” puis, à peine audible, “Non !”
Le sentier rejoint enfin la berge juste avant Seerose, où il y a un joli hôtel se proclamant “Resort and Spa”. Terminologie fréquente mais douteuse… pour moi, le mot anglais “resort” signifie une ville balnéaire. Peut-on vraiment appeler un grand bâtisse perdu au fin fond de la bucolique Argovie une “resort” ? A partir d’ici, je vois les premiers exemplaires des cabanes en bois qui sont l’une des particularités du Hallwilersee. Construites sur pilotis au-dessus de l’eau et reliées à la terre par d’étroits passerelles, certaines de ces cabanes ne sont que de rudimentaires abris de pêcheurs, mais d’autres ont évolué et sont ornées de balcons et de terrasses panoramiques au-dessus de l’eau. Il y a de petits groupes de ces cabanes tout autour du lac ; je n’en ai vu nulle part ailleurs en Suisse.
Je m’approche de l’extrémité nord du lac, où les collines entourant l’eau sont un peu plus élevées, même si le paysage reste relativement plat et monotone. Des vignobles descendent vers le bord de l’eau ici, profitant de pentes bien exposées au sud-ouest. Les nombreuses plages ont été investi par des familles du coin, qui pique-niquent ou font griller des saucisses sur des feux de bois. Même s’il n’y a encore personne dans l’eau, les pelouses des Badis ont attiré les premiers adeptes de bronzage de la saison, et les kiosques à boissons sont ouverts ouvertes. C’est le premier week-end assez chaud pour de telles activités, et les gens profitent au maximum.
Tout au bout du lac, j’arrive au Schloss Hallwil, château médiéval parfaitement préservé, avec des tours, des fortifications et des douves formées par deux bras de la rivière qui alimente le lac. Tout est quand même un peu trop parfait… je préfère un bon vieux château gallois en ruines, ou un manoir écossais hanté ! Le château se visite, mais seulement à partir du mois d’avril. C’est le 30 mars, je devrai revenir une autre fois.
En faisant le tour du château par l’extérieur, où un couple de canards monte la garde, je rejoins la rive ouest du lac et met le cap au sud. Le sentier quitte le bord de l’eau une nouvelle fois pour contourner une réserve naturelle. Deux adolescentes me croisent, en pleine discussion au sujet des garçons. L’une des filles est en train de raconter à sa copine – da manière très décidée – qu’elle n’est ABSOLUMENT PAS DU TOUT amoureuse d’Adrien… ce qui, je suppose, veut dire qu’elle l’est.
A Birrwil, mon itinéraire rejoint à nouveau les rives du lac, qu’il ne quittera plus jusqu’à Mosen. Les restaurants et buvettes du bord du lac ici et à Beinwil ont fait le plein : ces premiers dimanches ensoleillés de la saison doivent être excellents pour le commerce, tout le monde veut s’offrir le premier déjeuner en terrasse e de l’année.
Tout le long de ce côté du lac, l’eau est d’un rouge boueux, comme si le fond était en argile. Pourtant, la terre de champs avoisinant l’eau n’a rien de rouge. Je me demande si c’est de la pollution, mais le nombre de pêcheurs visiblement locaux semble indiquer que la couleur st naturelle. Au milieu d’un champ, des pots de miel du coin ont été laissés sur une table. Il n’y a aucune surveillance, il suffit de mettre dix France dans une boîte et de partir avec son pot. Il n’y a qu’en Suisse qu’une telle chose est possible.
Devant, vers le sud les montagnes encore enneigées se rapprochent, malheureusement trop perdues dans la brume pour faire un bon sujet de photographie. J’ai fait vingt kilomètres et mes pieds me font savoir que ça suffit pour une première sortie « estivale ». Le sentier continue par de jolis sous-bois avant de me ramener enfin à Mosen, mon point de départ, au bout de quatre heures et demie de marche. Cela n’a pas été la randonnée la plus passionnante ou la plus exigeante du monde mais, à cette saison qui n’est pas encore propice à la montagne, la journée a été tout à fait plaisante.
Tourengänger:
stephen

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