De Braunwald au Muotatal par le col de Furggele


Publiziert von stephen , 7. Oktober 2012 um 18:45.

Region: Welt » Schweiz » Glarus
Tour Datum: 6 Oktober 2012
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-SZ   Ortstockgruppe   CH-GL   Glärnischgruppe   CH-UR 
Zeitbedarf: 6:30
Aufstieg: 930 m
Abstieg: 1680 m
Strecke:Gumen - Bützi - Lauchboden - Furggele - Glattalp - Sali
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Braunwald, puis télésiège jusqu'à Gumen
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Bisisthal, Sali Seilbahnstation, bus pour Schwyz avec changement à Muotathal Post. En été uniquement, dernier bus à 17h 45.

 English version here

Alors que la fin d'une saison de rando estivale souvent frustrante et globalement décevante s'approche, voici enfin une journée parfaite, que ce soit sur le plan de la météo, des paysages ou de la lumière. Cette randonnée de col classique, avec une montée au-dessus du Linthal puis une descente sur le Muotathal aura été l'une des plus belles de la saison.

Pour rejoindre Gumen au-dessus de Braunwald, il me faut prendre quatre trains, un funiculaire et un télésiège, le tout en l'espace de deux heures à peine. Au départ de Ziegelbrücke, la vallée de la Linth est encore complètement à l'ombre à neuf heures du matin, et les petites villes industrielles - Netstal, Glarus, Schwanden – ont toutes l'air froides, grises et tristes. C'est seulement dans le funiculaire qui remonte de Linthal à Braunwald que je retrouve enfin le soleil et la chaleur d'une magnifique journée d'automne. Lors de ma seule visite précédente à Braunwald, tout était détrempé et un épais brouillard cachait complètement la vue. Quel contraste aujourd'hui : le soleil est radieux, le ciel bleu et l'air limpide. Les pâturages verts et les arbres qui virent au jaune sont bien mis en valeur contre un fond de montagnes bleu-gris. Une courte promenade à travers Braunwald m'amène au télésiège de Gumen, done les sièges sont fixés perpendiculairement à la pente, permettant de profiter pleinement du paysage sans devoir regarder les autres sièges.

La plupart des gens qui sont montés à Gumen ce matin semblent être partis pour faire de l'escalade ou de la via ferrata, et c'est seul que je prends le bon sentier qui s'en va vers le sud. Plus ou moins horizontal pendant une demi-heure, ce sentier grimpe ensuite jusqu'à la large selle de Bützi, à 2150 mètres. La vue vers l'ouest depuis ici est étonnante : à perte de vue, le sol est tapissé de pierre calcaire blanche ; voici la zone karstique la plus étendue d'Erope. Quelques cirrus, précurseurs de la perturbation prévue cette nuit, ajoutent un intérêt supplémentaire à ce paysage beau et très sauvage.

Deux itinéraires permettent de rejoindre la Glattalp depuis ici. Le plus court et le plus simple descend  à l'ouest vers Charetalp. Mais c'est l'autre itinéraire plus au sud qui m'intéresse, celui qui passe par le col de Furggele, entre l'Ortstock et le Höch Turm. Je vois bien le col : raide, intimidant, depuis Bützi il a l'air infranchissable. Difficile d'imaginer comment un sentier de randonnée pourrait exister en cet endroit hostile.

L'itinéraire qui rejoint le pied du col en partant de Bützi est tout sauf facile. Tout d'abord, l'orientation dans ce terrain karstique est compliquée. Le sentier n'existe que par intermittence, il faut faire attention au balisage. Justement, je n'y fais pas suffisamment attention et, bientôt, je me retrouve hors sentier. Même si la direction générale à suivre est évidente, la ligne droite est impossible ; partout il y a des bosses, des crevasses, des trous, des barres rocheuses. C'est un vrai labyrinthe et je ne suis pas mécontent lorsque, au bout de vingt minutes, je retombe sur le balisage.  

Le sentier suit plus ou moins le bord des falaises qui dominent l'alpage d'Ober Stafel, mais doit constamment faire des détours pour contourner des ravins profondément entaillés dans la ligne de ces falaises. Il faut souvent crapahuter pour escalades ou désescalader de petits ressauts rocheux. Un court passage est assez exposé : ici, le sentier suit une vire large d'une trentaine de centimètres au-dessus d'un trou immense. Ce passage est sécurisé par un câble sur une longueur de quatre ou cinq mètres.  Dans ce terrain tordu, on ne peut avancer que lentement ; je mets une heure pour couvrir une distance horizontale qui ne doit pas dépasser deux kilomètres. C'est la preuve, s'il en fallait une, que la distance est un paramètre assez aléatoire en montagne.

Je parviens enfin à Lauchboden, où mon itinéraire rejoint le sentier qui remonte depuis Braunwald par le Bärentritt. Ce sentier m'avait tenté mais, comme je suis seul, j'ai préféré l'itinéraire plus long mais moins alpin par Gumen et Bützi. Lauchboden est une surprise : au milieu de ce paysage chaotique, voici une vaste pelouse parfaitement plate sur laquelle on pourrait presque jouer au golf. Le contraste est saisissant. Maintenant je me trouve au pied même du col ; d'ici, il a l'air moins raide que depuis Bützi, et ce qui ressemblait à un mur de rocher vertical se révèle être un immense pierrier. 

La montée des 400 mètres qui me séparent du col est certes raide et fatigante, mais par temps sec et en l'absence de névés elle ne pose absolument aucun problème. Le sentier est bien tracé et très bien construit, faisant le plus souvent de grands lacets pour que la pente reste acceptable. A une heure demie, après trois heures de marche, j'arrive au col : 2402 mètres selon la carte, 2395 selon le panneau qui s'y trouve. Vers l'ouest, la vue plonge vers la longue vallée de la Glattalp avec son lac bleu au milieu, dominée à gauche par la ligne noire des Jegerstöcke.  Il y a du vent au col, mais je réussis à trouver un coin abrité, face à la vue et au soleil. Je m'installe, le dos contre un rocher bien chaud, pour casser la croûte.  Pendant que toute ma concentration est fixée sur un sandwich au fromage, une bourrasque de vent déstabilise ma gourde, qui part dans la pente raide, ne s'arrêtant qu'une quarantaine de mètres plis bas.  Je n'ai pas le choix, je suis obligé de descendre dans le pierrier raide et glissant pour la récupérer, puis de remonter à nouveau.

J'entame la descente du versant schwyzois du col, n'ayant malheureusement pas le temps de faire l'aller-retour au sommet de l'Ortstock.  Comme le versant glaronais, ce côté est une immense pente de caillasse. Contrairement au côté glaronais, il n'y a pas de bon sentier, et le moyen le plus facile de descendre s'avère être la ligne directe, tout droit dans la pente, même si la taille des pierres ne s'y prête pas parfaitement. Je descends néanmoins de 300 mètres en quelques minutes, avant de retrouver un vrai sentier un peu plus bas, en me disant que j'ai bien fait de faire la randonnée dans ce sens : monter ce versant ouest du col serait un vrai calvaire.

Je retrouve enfin la terre ferme au bord du Glattalpsee. Le ciel s'est couvert et les eaux du lac, que j'avais vues bleues depuis le col, sont devenus grises et froides. Deux sentiers permettent de contourner le lac : celui de la rive sud, que je choisis, n'est pas spécialement joli, car la vue du lac est souvent masquée par une petite crête intermédiaire. Le sentier devient une piste et, peu après quatre heures, j'arrive à la station supérieure de la minuscule télécabine de Glattalp. Je suis fatigué et j'aurais bien aimé profiter de la cabine, mais je sais que je louperai le bus de 16h 15 et que je devrai donc attendre une heure et demie jusqu'au suivant. J'opte donc pour la descente à pied, sachant que j'ai juste le temps d'y arriver avant le départ du bus à 17h 45.

Le sentier qui descend depuis la Glattalp vers Sali au fond du Muotatal est joli, bien aménagé mais très raide et souvent glissant ; pas idéal en fin de randonnée. L'après-midi est en train de faire place à la soirée, le soleil est bas et ne va pas tarder à disparaître derrière la montagne. Ses derniers rayons éclairent joliment les quelques tâches de verdure de l'autre côté de la vallée. J'arrive à l'arrêt de bus avec un quart d'heure d'avance. C'est le dernier bus du jour, nous ne sommes que trois passagers. Un changement de bus à Muotathal, un train à Schwyz et me voilà une heure plus tard en train de tremper dans un bain chaud, à la fin d'une randonnée très satisfaisante.

A noter que la cotation T2 donnée dans le livre Les plus belles randonnées vers les cols aux éditions Rossolis est, à mon sens, sous-estimée.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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