Sanetsch - Cabane de Prarochet - Glacier de Tsanfleuron - Sex rouge

Randonnée  cotée T4 à cause du passage sur le glacier (sans danger si on suit les piquets). Niveau T2-T3 sur le reste du parcours.



Entre roche et glace

1er jour

La route d’Aigle à Gsteig est déjà presqu’une aventure quand on se retrouve pris, comme ce fut notre cas, dans une course cycliste. Cet encombrement, qui impose de fréquents ralentissements, exige du conducteur une vigilance constante mais ravit les passagers : nous avons tout loisir de scruter le flanc noir des Diablerets, de chercher la gare d’arrivée du téléphérique « Glacier 3000 » et d'essayer de deviner le glacier par delà les névés qui bordent le haut du massif.  

A Gsteig, nous prenons la petite route qui mène à la télécabine. Arrivés avec près d’une heure de retard sur notre programme, nous renonçons à monter à pied au lac du Sanetsch (« Sénin » en français) et optons pour le câble. A l’auberge située près de la station d’arrivée, c’est l’affluence du dimanche. Il faut dire qu’on peut accéder au barrage du Sanetsch par la route depuis Savièse. Nous longeons le lac sur sa rive Est, passons devant le chalet de Tsanfleuron adossé à son rocher, puis suivons le sentier qui monte au col à travers les pâturages.

Au col, nous quittons le chemin principal, dont le tracé suit ensuite le flanc du Mont Brun, pour prendre un sentier balisé rouge-blanc montant directement dans le lapiaz. Ce sentier traverse un paysage étonnant de rochers et de prairies où se sont formés de petits lacs. Des mares éphémères ont laissé en s’évaporant des fonds d’herbe très verte bordés de linaigrettes.

L'itinéraire choisi, pourtant sauvage, ne l’est pas encore assez pour mes neveux. Sous la conduite de mon frère, ils pousseront bien plus à gauche, là où les rochers de karst entaillés de fissures et quelques ressauts rocheux rendent le parcours autrement plus intéressant.

Nous nous retrouvons près d’un petit lac au-dessus du Lachon, qui coule en plusieurs ruisseaux à travers une vaste étendue de gravier déposé par le glacier. De là, on peut rejoindre le chemin principal en remontant vers le Mont Brun (pt 2317). Mais nous choisirons de traverser la cuvette de gravier pour prendre, plus au sud, le sentier raide qui part à l'assaut d'une moraine de caillasse brune (pts 2301 puis 2444).

Au-dessus, on retrouve un paysage de gros blocs plats; la pente est presqu'un faux plat et la montée se fait plus aisée. La cabane de Prarochet n’apparaît qu’au dernier moment au détour d’un escarpement rocheux. La vue sur les Alpes valaisannes est magnifique.


2e jour

Le lendemain,  le soleil du matin diffuse déjà une bonne chaleur. Nous montons à travers les roches lisses du lapiaz en direction de la Tour St-Martin, qui constitue un parfait repère si on s'éloigne du balisage rouge-blanc. Sur le parcours, on trouvera plusieurs douilles éclaffées; une ou deux munitions peut-être encore intactes aussi, et il faudra batailler ferme avec mes neveux pour qu'ils n'emportent pas ces vestiges dans leur sac. 

Le sentier débouche à droite de la Tour St-Martin. De là, la vue s'ouvre sur plusieurs sommets prestigieux des Alpes valaisannes ( Weissmies, Dent blanche, Cervin, Mont Collon, Grand Combin, etc.) et porte jusqu'au Mont-Blanc.

Nous longeons brièvement la crête puis descendons à droite, après un petit promontoire rocheux, sur le plat du glacier de Tsanfleuron. Le parcours est marqué par des piquets disposés en triangle. Il suffit ensuite de suivre ces piquets jusqu'au Sex rouge en passant le col de Tsanfleuron... et franchissant du même coup la frontière entre Valais et Vaud!

De la base du Sex rouge, on peut gagner la gare d'arrivée du téléphérique "Glacier 3000" soit à pied, en remontant un pierrier, soit par le télésiège qui achemine les touristes sur le glacier.

Nous descendrons ensuite en téléphérique jusqu'au col du Pillon (54 fr. tarif plein adulte), puis rejoindrons Gsteig à pied par un joli sentier qui longe le côté droit de la vallée à travers prairies et forêts, à bonne distance de la route.

On peut aussi quitter le téléphérique à la station intermédiaire et descendre à pied au col du Pillon par le vallon "Entre la Reille".