Chemin des cols alpins : Étape 31, de Mauvoisin à la cabane Brunet


Publiziert von stephen , 1. September 2024 um 15:16.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Unterwallis
Tour Datum: 2 August 2024
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Zeitbedarf: 7:00
Aufstieg: 1300 m
Abstieg: 1050 m
Strecke:Mauvoisin – col des Otanes – cabane Panossière – cabane Brunet
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Mauvoisin
Zufahrt zum Ankunftspunkt:La cabane Brunet est accessible en minibus depuis Fionnay. Infos ici : https://www.verbier.ch/summer/offers/shuttle-fionnay-cabane-brunet-fionnay-en-summer-3520140/

English version

La pluie qui a commencé juste avant le souper hier soir continue une grande partie de la nuit, mais lorsque nous ouvrons les rideaux au matin de notre cinquième jour, le ciel est dégagé. Le soleil levant n'a pas encore atteint le fond de cette vallée étroite, et l’air est plus frais que les matins précédents quand nous partons à 7h45 pour une nouvelle longue étape. A côté du sentier, qui commence à grimper immédiatement, les buissons et l’herbe sont encore trempés, et la couleur des fleurs semble avoir été intensifiée par la pluie. Un gros crapaud brun émerge de l'herbe à ma droite, traverse le chemin juste devant moi, puis disparaît dans l'herbe à gauche.

Il y a mille mètres de dénivelé entre Mauvoisin et le col des Otanes, mais le profil du sentier est tel que la montée n’est jamais trop dure. Initialement en lacets serrés pour sortir du fond ombragé de la vallée, la montée se poursuit en une longue traversée ascendante en direction du nord-ouest, sur un versant ensoleillé où alternent passages herbeux et rocheux, raidillons et replats. De l'autre côté de la vallée, les cols que nous avons passés hier doivent être là quelque part, mais je n’arrive pas à les identifier. Derrière nous, l'eau du lac de Mauvoisin est gris-bleu derrière son haut barrage.

Au-dessus d'une bifurcation de sentiers à 2297 mètres, le terrain devient plus minéral et plus raide. À deux ou trois endroits, des escaliers en bois ont été installés pour faciliter le passage de petites barres rocheuses : je me demande si ces aménagements sont réellement nécessaires ou si une simple chaîne aurait suffi. Des plaques de neige se trouvent ici et là à côté du chemin, rappelant que le col d'aujourd'hui est 200 mètres plus élevé que ceux que nous avons franchis hier. Nous continuons à monter sur le versant droit d'une vallée dont le fond est encore rempli de neige, et après environ trois heures et demie de montée depuis Mauvoisin, nous arrivons au col des Otanes (2845 m), une vaste étendue plate de roches et de neige. Sur le plateau du col, nous croisons un groupe qui fait le tour des Combins : c'est leur dernier jour, ils termineront leur semaine de vacances à Mauvoisin dans quelques heures.

Le panorama qu’on découvre an arrivant au col des Otanes est l'un des points forts de tout le chemin n°6. Même si je m’y attends, la vue qui apparaît soudainement me surprend. Devant nous, les sommets enneigés du Grand Combin, avec son point culminant de 4313 mètres. Sous les sommets, une vaste pente chaotique de neige et de glace se termine par une ligne de falaises noires. Et en dessous des falaises, remplissant toute la vallée et passant juste en contrebas de là où nous sommes, se trouve le glacier de Corbassière, l'un des plus grands d'Europe. Alors que le glacier de Cheilon sous la cabane des Dix était largement recouvert de débris, ici, on peut voir la glace, dévalant la pente comme une cascade gelée sous le Combin lui-même, puis s'écoulant comme un immense fleuve tranquille à travers le fond plat de la vallée en dessous de nous. Des cumulus flirtent avec les sommets, les révélant puis les cachant à nouveau, ajoutant à l'intérêt d'une vue absolument somptueuse.

Depuis le col, nous descendons en pente raide pendant 20 minutes pour rejoindre le chemin plat et facile qui longe la crête de la moraine orientale du glacier. Non loin de là se trouve la cabane Panossière du CAS : plutôt que de commander un pique-nique à l'hôtel, nous avons décidé de manger ici. L’endroit est parfait : sur la terrasse ensoleillée devant la cabane, nous sommes aux premières loges profiter au maximum du panorama. Nous commandons du thé froid maison, de la soupe et du fromage : la soupe est une sorte de minestrone avec de l'orge à la place des coquillettes habituelles. L'odeur de pain qui cuit a envahi le réfectoire de la cabane et en effet, le pain qui accompagne la soupe est délicieusement frais.

Je crois que nous aurions bien pu rester tout l'après-midi à la cabane Panossière, mais il reste encore du chemin à faire et, comme les jours précédents, des orages sont prévus pour plus tard. Nous repartons sur un sentier facile qui reste d'abord sur la crête de la moraine, puis la quitte pour descendre sous son côté droit. En très peu de temps, le paysage entièrement minéral cède la place à des pentes d’herbe, et presque aussi rapidement, la couleur du ciel passe du bleu au gris avec de gros nuages qui arrivent depuis l'ouest.

La poussée d'adrénaline de la journée arrive peu après à la passerelle de Corbassière, où l’itinéraire passe au-dessus de la gorge sous la langue du glacier, sur un pont suspendu étroit. Avec presque 200 mètres de long et 70 mètres au-dessus du lit du torrent, c'est un petit test pour mes nerfs. Je suis déjà passé par ici en 2006 et n'ai pourtant aucun souvenir de cet obstacle. Un panneau d'information me rassure que ce n’est pas ma mémoire qui flanche : le pont a été construit en 2014, lorsque l'ancien chemin est devenu trop dangereux à mesure que la moraine s'érodait et s'effondrait. Je traverse le pont lentement, sans regarder en bas, en essayant de faire de petits pas pour que cela ne balance pas trop. Ce n'est pas dangereux évidemment, il serait presque impossible de tomber... disons juste que n’apprécie que très moyennenemt. Isabelle me laisse finir de traverser et ne me suit que lorsque je suis revenu sur terre ferme de l’autre côté. Un groupe d'une dizaine de personnes allant dans l'autre sens traverse sans hésiter, tous ensemble, presque en courant.

Au-delà du pont, nous continuons à travers un paysage de rochers lissés par l'action du glacier. Le chemin reste horizontal pendant un moment, puis descend brusquement dans un vallon herbeux, sous des pentes raides encore enneigées, probablement les restes d'une avalanche étant donné la quantité de débris mêlés à la neige. Quelques gouttes de pluie nous font sortir nos vestes imperméables, mais comme d'habitude, cela suffit pour que la pluie s'arrête. Un peu plus loin, près du chalet d’alpage de la Maye, des vaches noires ont élu domicile sur le sentier : comme elles ont des veaux avec elles, nous les laissons tranquilles et contournons le troupeau un peu plus loin.

Le paysage a complètement changé maintenant : la végétation est luxuriante, l'air est devenu chaud et lourd, on se dirait presque dans une forêt tropicale. Nous arrivons à un endroit où il y a des signes d'un gros éboulement très récent : d’ailleurs, le chemin vient tout juste de rouvrir après avoir été fermé pendant plusieurs mois. D'énormes rochers se sont écrasés depuis les falaises au-dessus de nous à gauche ; certains d'entre eux ont rebondi jusque dans le ravin en dessous, remontant même de l'autre côté. Nous traversons un deuxième pont suspendu, beaucoup plus court que le premier, après quoi il ne reste plus qu'une demi-heure de marche facile pour atteindre la cabane Brunet (2103 m).

Nous nous asseyons à l'ombre sur la terrasse pour boire notre bière habituelle de fin d’étape, mais nous sommes bientôt obligés de rentrer à l'intérieur, chassés de là par des hordes de moustiques qui font la queue pour nous piquer. La cabane semble avoir été récemment agrandie, avec des sanitaires tout neufs dans la nouvelle partie et des dortoirs dans le bâtiment d'origine. Au premier étage, il y a une petite rampe de quelques centimètres entre les deux parties, parfaite pour provoquer des trébuchements lors de visites nocturnes aux toilettes : y aurait-il eu une petite erreur lors de l’établissement des plans ? Je prends une douche, m’habille de vêtements propres, lave ceux qui sont sales, la routine du soir est bien établie après cinq jours. Il y a une corde à linge derrière la cabane : j'y accroche mes vêtements pour les faire sécher, puis les oublie pendant le souper, n’ayant pas vu qu'il s’est mis à pleuvoir. Nous revoyons notre randonneur suisse-allemand en T-shirt orange, qui mange dans les cabanes mais dort sous tente : il va passer une nuit humide. Dans le dortoir, nous devons fermer la fenêtre pour empêcher la pluie d'entrer et de mouiller nos affaires, ce qui rend la nuit chaude et inconfortable.

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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