Chemin des cols alpins : Étape 30, de la cabane de Louvie à Mauvoisin


Publiziert von stephen , 31. August 2024 um 17:12.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Unterwallis
Tour Datum: 1 August 2024
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Zeitbedarf: 5:45
Aufstieg: 900 m
Abstieg: 1300 m
Strecke:Cabane de Louvie – col du Bec d’Aigle – col du Sarshlau - Mauvoisin
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Mauvoisin

English version

Après l’étape longue et exigeante entre la cabane de Prafleuri et la cabane de Louvie, celle-ci est plus courte et moins difficile, même si quelques passages dans la montée au col du Sarshlau méritent la cotation T3. La possibilité d'orages l'après-midi est devenue une probabilité, donc nous nous mettons en route le plus tôt possible : debout à 6h30, nous sommes prêts à huit heures. Une averse pendant que nous prenons le petit déjeuner nous oblige à rentrer vite fait nos sacs qui sont déjà prêts dehors, mais le temps de finir de manger, la pluie est partie ailleurs et le soleil est de retour. Le reflet des montagnes grises, de l’herbe verte et du ciel bleu frémit sur la surface du lac de Louvie touchée en quelques endroits par une brise matinale.

Le sentier longe d’abord la rive occidentale du lac, puis commence sa montée vers le col du Bec d’Aigle, premier des deux cols du jour. Il s’agit d’une montée sans difficulté technique dans des pentes d’herbe, mais c’est soutenu jusqu’en haut, sans replats pour reprendre le souffle, et sous le soleil matinal nous sommes vite en sueur. La crête au-dessus de nous est ponctuée de formations rocheuses pointues : je me demande si l'une de ces pointes est le bec d'aigle qui donne son nom au col. Nous dépassons à plusieurs reprises deux sœurs qui suivent le même itinéraire que nous depuis Prafleuri et avec qui nous avons discuté lors du petit déjeuner, mais qui arrivent à la fin de leur séjour et descendront ce soir retrouver leur voiture à Martigny.

Nous faisons une pause au col du Bec d’Aigle (2566 m), avec vue plongeante dans la vallée suivante : nous devrons également y plonger avant de remonter en face vers notre deuxième col de la matinée. Le sentier est étroit et aérien au début, mais le passage le plus exposé est sécurisé par une chaîne et ne pose pas de problème. Nous descendons d'environ 200 mètres pour traverser le torrent qui coule dans la vallée sur une passerelle à 2377 mètres, puis continuons le long de sa rive gauche, descendant en lacets sous des barres rocheuses et passant devant une cabane où une jeune bergère avec son chien nous salue : le troupeau de moutons n’y est pas, l’herbe doit être plus verte ailleurs.

La montée au deuxième col commence à une bifurcation à 2313 mètres (l’autre chemin descend vers Fionnay). Prenant la direction du sud-est, le sentier quelque peu envahi par la végétation gagne rapidement en altitude, entrant dans un vallon latéral dont l’extrémité sud est barrée par des montagnes grises. Je pensais que le col du Sarshlau se trouvait devant nous, mais le point le plus bas de la crête que nous voyons n’est pas le col, qui se cache sur le versant droit du vallon et ne devient visible qu'au dernier moment. En plus des marques habituelles sur les rochers, l'itinéraire est balisé par des poteaux rouges et blancs visibles de loin, ce qui donne une bonne idée générale de la direction à suivre. Peu à peu, l'herbe cède la place à un chaos de rochers et de pierres plates : nous nous asseyons sur l'une de celles-ci pour grignoter quelques fruits secs avant d’attaquer la dernière partie de la montée, tout en saluant le “couple Splügen”d'hier soir qui nous dépasse ici.

Les 200 derniers mètres de dénivelé jusqu'au col du Sarshlau sont très raides. Il faut beaucoup crapahuter dans des zones de blocs séparées par de courtes sections de sentier en lacets serrés. Au dernier moment, le sentier vire brusquement à droite et remonte par le versant d'un ravin étroit sous de hautes falaises, pour arriver de manière presque inattendue au col (2622 m), qui fait un peu penser à celui de Riedmatten, une brèche étroite entre des parois rocheuses. La météo s’est dégradée pendant que nous nous battions avec les blocs : de l'autre côté du col, le ciel s’est couvert de nuages menaçants, et le tonnerre gronde à l'ouest. Prenant les devants avant que la pluie arrive, nous enfilons nos vestes imperméables et commençons la descente, raide mais pas difficile, dans l'espoir de perdre le plus d'altitude possible et de trouver un abri avant que l'orage arrive.

En fin de compte, l'orage passe plus au sud et nous laisse tranquilles. Il pleut assez fort pendant quelques minutes, mais le seul impact de l’averse est de rendre les cailloux du sentier glissants. Quand nous trouvons un endroit qui aurait été parfait pour nous abriter sous un énorme surplomb (déjà occupé par les “Splügen” qui nous ont devancés de quelques minutes), la pluie a déjà cessé et le soleil est de retour.

Nous avons changé de vallée au col du Sarshlau : devant nous se trouve maintenant le val de Bagnes, qui commence au-dessus de Martigny et s'étend jusqu'à la frontière italienne. C'est l'un des endroits qui ont été sévèrement touchés par les intempéries de juillet : un énorme glissement de terrain et une lave torrentielle ont coupé la vallée en deux entre les villages de Champsec et Lourtier, et près d'un mois plus tard, la route qui dessert le sud de la vallée reste coupée, car le terrain n’est toujours pas stabilisé. Heureusement, l'hôtel de Mauvoisin est resté ouvert : d’ailleurs nous le voyons depuis le chemin qui descend du col, un bâtiment blanc dans la forêt en dessous du barrage et du lac qui s'étend vers le sud au-delà.

À mesure que nous descendons, l'herbe reprend le dessus sur la caillasse. À l’écurie du Crêt (2300 m), un groupe de vieux bâtiments en pierre est entouré d'énormes rochers. Il y a plusieurs de ces “écuries” dans la region, et un panneau d'information nous explique que ce mot était autrefois utilisé pour désigner tout type de bâtiment abritant du bétail… ici, il s'agissait sans doute de moutons, ou peut-être de vaches, plutôt que de chevaux. Un peu plus bas, nous trouvons un grand rocher plat qui a déjà séché sous le soleil chaud, et nous nous y arrêtons pour pique-niquer. Nous avons quitté l’autoroute à randonneurs Chamonix-Zermatt à Louvie et le sentier est beaucoup plus calme aujourd'hui, avec seulement quelques autres personnes qui passent seules ou à deux, nous ne voyons pas de grands groupes avec guides comme les jours précédents. Un peu plus loin, à l’écurie du Vasevay (2159 m), un grand troupeau de moutons broute l’herbe sous le regard vigilant d'un chien… mais plutôt que le patou habituel, c’est un saint-bernard : en effet, nous nous rapprochons de la région dont ces chiens sont le symbole.

Nous franchissons un torrent où des gens sont en train de prendre un bain froid, puis descendons en lacets raides à côté d'une haute cascade… ceux qui se baignent au-dessus seraient bien avisés de ne pas s'aventurer trop en aval ! Sous la cascade, le sentier s’oriente vers le sud et devient moins raide, descendant doucement vers la forêt. L'air y est plus frais, et je me rends compte que ce sont les premiers arbres que nous voyons depuis quatre jours. Nous atteignons le fond de la vallée vers 1730 mètres, à côté d'un parking très vide, nous rappelant que la route est fermée. Nous sommes donc étonnés, quelques minutes plus tard, de voir surgir un bus de de la compagne locale TMR, rempli de voyageurs et affichant une destination, rien de plus normal. Un cycliste avec qui nous discutons un peu plus haut nous dit que lorsque le glissement de terrain s'est produit il y a quelques semaines, ce bus s'est retrouvé du mauvais côté de la zone endommagée et depuis, il se contente de faire des aller-retour entre Lourtier et Mauvoisin, ne pouvant rien faire d’autre. Grâce au hasard et à l’organisation impeccable des Suisses en matière de transports publics, il reste donc possible d’aller de Martigny à Mauvoisin en bus, même s’il faut faire la jonction entre Champsec et Lourtier à pied… mais la marche à pied est bonne pour la forme, comme chacun sait !

Un chemin forestier en montée raide nous amène à l'hôtel de Mauvoisin (1841 m) situé dans une clairière sous le barrage. Malgré la fermeture de la route, il y a pas mal de randonneurs et de VTTistes qui dégustent une bière de fin d’étape sous les parasols de la terrasse, et nous ne perdons pas de temps pour les rejoindre. Le parking de l'hôtel est également occupé par quelques voitures avec des plaques d'immatriculation étrangères, sans doute bloquées ici depuis le glissement de terrain et provisoirement abandonnées par leurs propriétaires repartis en France ou en Allemagne. Pour la deuxième journée de suite, nous sommes arrivés juste à temps pour éviter de nous faire mouiller : alors que nous soignons nos muscles douloureux avec de la bière blanche de la brasserie Whitefrontier à Martigny (probablement la meilleure des différentes bières que nous avons testées à la fin de nos étapes quotidiennes), le ciel s'assombrit, le grondement du tonnerre se rapproche petit à petit, et au moment où nous montons dans notre chambre pour défaire nos sacs à dos, il se met à doucher.

Après trois nuits dans des dortoirs de cabane, c'est un vrai luxe d'être dans un hôtel avec notre propre chambre. Nous devrons attendre encore deux jours pour avoir une salle de bain privée, mais les sanitaires partagés sont propres et modernes, et il n'y a pas de queue pour la douche. Je me lave et fais de la lessive en même temps sous l'eau merveilleusement chaude, ayant seulement pu rincer mes vêtements à l'eau froide depuis le début des vacances. Le souper au restaurant de l'hôtel semble également luxueux après trois soirs en cabane… c'est incroyable à quel point une carotte ou un morceau de brocoli peut paraître spécial après plusieurs jours sans vrais légumes !

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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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