ViaJacobi : Étape 9, de Buochs à Kerns
|
||||||||||||||||||||||||
![]() |
![]() |
English version
Il a beaucoup plu ce printemps, et cela ne s’est pas arrangé avec le début de l'été. Les deux derniers week-ends ont été désastreux en ce qui concerne la randonnée, et celui-ci semble prendre le même chemin, du moins pour le samedi, le seul jour où nous sommes libres. Mais une vérification rapide des prévisions tard vendredi soir semble suggérer que la pluie pourrait s’arrêter samedi matin, et bien qu'il y ait peu de chances de voir le soleil, que nous pourrions au moins rester au sec à condition de ne pas démarrer trop tôt le matin.
Par conséquent, après un petit déjeuner tranquille et un trajet en train et en bus d'une demi-heure jusqu'à Buochs, il est onze heures du matin quand nous commençons enfin à marcher. Cette randonnée devrait théoriquement nous mener à Flüeli-Ranft, mais ayant écourté l'étape précédente, je doute que nous y arrivions : cela prendrait plus de six heures.
Les trois premiers kilomètres et demi de cette étape de la ViaJacobi se font entièrement sur des routes. Depuis l'arrêt de bus à Buochs (444 m), nous montons vers le sud-ouest à travers des quartiers résidentiel, puis passons sous l'autoroute du Gotthard, après quoi le paysage devient plus rural même si le bitume sous nos pieds reste tout aussi dur. À quelques encâblures d’ici, des chefs d’État du monde entier se réunissent dans un hôtel sur le Bürgenstock pour une conférence de paix sur l'Ukraine, et notre progression est accompagné par le ballet des hélicoptères qui vont et viennent dans le ciel au-dessus du site de la conférence, à l’affût de tout ce qui pourrait paraître suspect.
Le bruit de l'autoroute finit par disparaître à Ennerberg (508 m), où se trouve une élégante maison de campagne construite à l'origine par un riche propriétaire terrien, et une chapelle peinte en blanc, flanquée de grands arbres verts, le tout mis en valeur par les nuages noirs qui s'accrochent aux pentes du Stanserhorn à l’arrière-plan. Cette étape de la ViaJacobi est riche en petites chapelles : chaque hameau semble en avoir une, même ceux qui ne comportent que deux ou trois maisons. Un peu plus loin, à Waltersberg (565 m), il y a une chapelle plus grande avec une façade plus élaborée.
À environ un kilomètre plus loin, à Rain (561 m), le bitume prend brusquement fin dans un champ. Il y a un panneau ici indiquant ENDE STRASSE, fin de la route, au cas où quelqu'un aurait un doute sur la différence entre route et champ. Il y a aussi des toilettes qui, selon Isabelle qui est allée inspecter, ne sont plus toutes jeunes mais restent propres. Il y a même un livre d'or me dit-elle, bien qu'elle n’ait pas cru nécessaire de lire les comptes rendus laissés par ceux qui y ont siégé auparavant.
Une descente raide dans les prairies qui ne sont pas la route nous amène à Ober Hostetten, où le bitume reprend. À la maison suivante, un panneau invite les gens à conduire lentement parce que "nous aimons nos enfants". Étant donné que la route ne dessert qu’une autre maison avant de terminer en cul-de-sac, je me demande à qui pourrait se destiner cette requête… les seuls voisins auraient-ils le pied up peu lourd sur l’accélérateur ?
Une passerelle (467 m) nous fait traverser l'Engelberger Aa, qui descend d'Engelberg et se jette dans le lac des Quatre Cantons entre Ennetbürgen et Buochs. La rivière est haute et rapide, on voit bien combien il a dû pleuvoir ces dernières semaines : à Lucerne même, le niveau du lac et de la Reuss est juste en dessous du niveau critique depuis deux semaines maintenant. Sur la rive opposée, le sentier le long de la rivière, qui côtoie une installation militaire, est fermé à cause de la conférence de paix. Quelqu'un a défiguré le panneau "entrée interdite", l'ornant d'un émoji mécontent… la paix dans le monde passe au second plan dès que ça implique de trouver une alternative pour promener son chien. Heureusement, ce n'est pas notre chemin : la ViaJacobi se dirige vers le nord-ouest à travers le fond de la vallée plate, franchit une voie ferrée sur un passage à niveau, et continue vers Stans (451 m), la capitale du canton de Nidwald. En approchant de Stans, nous voyons de très près trois énormes hélicoptères décoller du Bürgenstock, escortés par plusieurs plus petits : certains chefs d'État ont dû terminer leurs discours et se dirigent vers la prochaine réunion, laissant leurs délégations continuer le travail très sérieux qui est en cours là-haut. Nous manquons quelque part un tournant et entrons dans la petite ville par la jolie Schmiedgasse, bordée de vieilles maisons et d'ateliers. Un panneau nous indique que c’est la plus vieille route bétonnée de Suisse, sa surface datant de 1932.
Les 150 mètres d'ascension qui viennent immédiatement après Stans rendent cette section de la randonnée la plus exigeante physiquement. La partie la plus raide vient au début, entre le centre-ville et le point où le chemin traverse la voie du funiculaire du Stanserhorn. Cette section se fait entièrement sur des routes, bien qu'elle soit moins longue que la première partie goudronnée de l'étape à la sortie de Buochs. Vers le nord, au-delà des plaines au premier plan, un des nombreux bras du lac des Quatre Cantons s'étire vers Horw et la banlieue de Lucerne. Bien que les nuages au-dessus de nous soient très sombres, avec de très rares gouttes de pluie, le ciel vers le nord est nettement plus clair : nous nous trouvons pile à la frontière entre les zones de pluie et de beau temps.
Le goudron fait enfin place à un sentier étroit qui bifurque à gauche, grimpant abruptement à travers la forêt avant de déboucher dans un paysage de prairies. Devant nous, le Pilatus est presque complètement caché dans les nuages, seules ses pentes les plus basses sont visibles. Nous nous arrêtons pour déjeuner juste au-dessus de la courbe de niveau des 600 mètres, avec vue sur le village d'Ennetmoos et vers la pointe du Vitznauerstock à l'est. Bien que nous n'ayons rien acheté pour le pique-nique, étant donné que nous nous attendions à ce que le temps soit trop mauvais pour la randonnée, nous avons réussi à concocter un petit festin avec des restes : jambon, fromage de l'Etivaz, tomates cerises, un œuf dur et des abricots qu'Isabelle n'a pas eu le temps de manger avant son vol pour la Suisse hier, et du chocolat ramené des États-Unis par une collègue qui y était en déplacement professionnel. Après le déjeuner, nous continuons de monter en dessous de la ferme de Hubel, où le chemin rejoint une route étroite que nous suivons d’abord en descente, puis en montée jusqu'à Murmatt (625 m).
La prochaine section de l’étape se fait essentiellement en forêt. Un sentier étroit, rendu boueux et glissant par toutes les pluies récentes, descend abruptement, puis monte à nouveau, flirtant avec la courbe des 600 mètres, avant de rejoindre une piste forestière plus large et de descendre vers le fond de la vallée. Il y a une cacophonie incroyable de chants d'oiseaux dans cette forêt ; je ne pense pas avoir jamais entendu quelque chose de semblable auparavant. Toutes les espèces d'oiseaux de Suisse semblent s'être rassemblées ici pour une conférence, peut-être inspirée par les événements sur le Bürgenstock. L'itinéraire officiel de la ViaJacobi fait un détour ici, descendant à droite vers le village de St. Jakob, avant de rejoindre notre chemin plus haut à Obere Hostatt quelques kilomètres plus loin. Il y a probablement quelque chose à voir à St. Jakob – sans doute lié à l'histoire de St. Jacques de Compostelle étant donné le nom – mais le détour implique de marcher le long d'une route principale : nous l'ignorons donc et continuons tout droit. À notre gauche, des nuages sombres s'accrochent toujours au Stanserhorn, tandis qu'à droite, le ciel est légèrement plus clair, sans toutefois laisser percer le soleil. Des bancs en plastique jaune et bleu criards installés le long du chemin par la commune ajoutent un peu de couleur inattendue au paysage, bien que le choix des couleurs dans ce cadre soit très discutable.
À Wisserlen (569 m), nous devons faire un choix. La ViaJacobi continue vers le sud en direction de St. Niklausen et Flüeli-Ranft, mais l’arrêt de bus le plus proche dans cette direction se trouve encore à presque deux heures de marche, ce qui signifierait rentrer un peu tard à la maison. Nous décidons donc de descendre à Kerns, qui se trouve en dehors de itinéraire mais nettement plus proche. Ma vieille carte en papier indique un chemin balisé… mais ma carte a plus de dix ans, et le chemin n'est plus signalé sur le terrain. La direction reste toutefois évidente : le clocher de l'église au centre de Kerns est visible de loin, et nous l'atteignons en environ 40 minutes de marche sur route, initialement à travers une zone industrielle, puis entre des champs, et enfin par des rues résidentielles. Bien que nous ayons réussi à éviter la pluie, le ciel bas et la proportion élevée de surfaces dures sous nos pieds ont quelque peu gâché le plaisir de l’étape.
Étape suivante
Étape précédente
Il a beaucoup plu ce printemps, et cela ne s’est pas arrangé avec le début de l'été. Les deux derniers week-ends ont été désastreux en ce qui concerne la randonnée, et celui-ci semble prendre le même chemin, du moins pour le samedi, le seul jour où nous sommes libres. Mais une vérification rapide des prévisions tard vendredi soir semble suggérer que la pluie pourrait s’arrêter samedi matin, et bien qu'il y ait peu de chances de voir le soleil, que nous pourrions au moins rester au sec à condition de ne pas démarrer trop tôt le matin.
Par conséquent, après un petit déjeuner tranquille et un trajet en train et en bus d'une demi-heure jusqu'à Buochs, il est onze heures du matin quand nous commençons enfin à marcher. Cette randonnée devrait théoriquement nous mener à Flüeli-Ranft, mais ayant écourté l'étape précédente, je doute que nous y arrivions : cela prendrait plus de six heures.
Les trois premiers kilomètres et demi de cette étape de la ViaJacobi se font entièrement sur des routes. Depuis l'arrêt de bus à Buochs (444 m), nous montons vers le sud-ouest à travers des quartiers résidentiel, puis passons sous l'autoroute du Gotthard, après quoi le paysage devient plus rural même si le bitume sous nos pieds reste tout aussi dur. À quelques encâblures d’ici, des chefs d’État du monde entier se réunissent dans un hôtel sur le Bürgenstock pour une conférence de paix sur l'Ukraine, et notre progression est accompagné par le ballet des hélicoptères qui vont et viennent dans le ciel au-dessus du site de la conférence, à l’affût de tout ce qui pourrait paraître suspect.
Le bruit de l'autoroute finit par disparaître à Ennerberg (508 m), où se trouve une élégante maison de campagne construite à l'origine par un riche propriétaire terrien, et une chapelle peinte en blanc, flanquée de grands arbres verts, le tout mis en valeur par les nuages noirs qui s'accrochent aux pentes du Stanserhorn à l’arrière-plan. Cette étape de la ViaJacobi est riche en petites chapelles : chaque hameau semble en avoir une, même ceux qui ne comportent que deux ou trois maisons. Un peu plus loin, à Waltersberg (565 m), il y a une chapelle plus grande avec une façade plus élaborée.
À environ un kilomètre plus loin, à Rain (561 m), le bitume prend brusquement fin dans un champ. Il y a un panneau ici indiquant ENDE STRASSE, fin de la route, au cas où quelqu'un aurait un doute sur la différence entre route et champ. Il y a aussi des toilettes qui, selon Isabelle qui est allée inspecter, ne sont plus toutes jeunes mais restent propres. Il y a même un livre d'or me dit-elle, bien qu'elle n’ait pas cru nécessaire de lire les comptes rendus laissés par ceux qui y ont siégé auparavant.
Une descente raide dans les prairies qui ne sont pas la route nous amène à Ober Hostetten, où le bitume reprend. À la maison suivante, un panneau invite les gens à conduire lentement parce que "nous aimons nos enfants". Étant donné que la route ne dessert qu’une autre maison avant de terminer en cul-de-sac, je me demande à qui pourrait se destiner cette requête… les seuls voisins auraient-ils le pied up peu lourd sur l’accélérateur ?
Une passerelle (467 m) nous fait traverser l'Engelberger Aa, qui descend d'Engelberg et se jette dans le lac des Quatre Cantons entre Ennetbürgen et Buochs. La rivière est haute et rapide, on voit bien combien il a dû pleuvoir ces dernières semaines : à Lucerne même, le niveau du lac et de la Reuss est juste en dessous du niveau critique depuis deux semaines maintenant. Sur la rive opposée, le sentier le long de la rivière, qui côtoie une installation militaire, est fermé à cause de la conférence de paix. Quelqu'un a défiguré le panneau "entrée interdite", l'ornant d'un émoji mécontent… la paix dans le monde passe au second plan dès que ça implique de trouver une alternative pour promener son chien. Heureusement, ce n'est pas notre chemin : la ViaJacobi se dirige vers le nord-ouest à travers le fond de la vallée plate, franchit une voie ferrée sur un passage à niveau, et continue vers Stans (451 m), la capitale du canton de Nidwald. En approchant de Stans, nous voyons de très près trois énormes hélicoptères décoller du Bürgenstock, escortés par plusieurs plus petits : certains chefs d'État ont dû terminer leurs discours et se dirigent vers la prochaine réunion, laissant leurs délégations continuer le travail très sérieux qui est en cours là-haut. Nous manquons quelque part un tournant et entrons dans la petite ville par la jolie Schmiedgasse, bordée de vieilles maisons et d'ateliers. Un panneau nous indique que c’est la plus vieille route bétonnée de Suisse, sa surface datant de 1932.
Les 150 mètres d'ascension qui viennent immédiatement après Stans rendent cette section de la randonnée la plus exigeante physiquement. La partie la plus raide vient au début, entre le centre-ville et le point où le chemin traverse la voie du funiculaire du Stanserhorn. Cette section se fait entièrement sur des routes, bien qu'elle soit moins longue que la première partie goudronnée de l'étape à la sortie de Buochs. Vers le nord, au-delà des plaines au premier plan, un des nombreux bras du lac des Quatre Cantons s'étire vers Horw et la banlieue de Lucerne. Bien que les nuages au-dessus de nous soient très sombres, avec de très rares gouttes de pluie, le ciel vers le nord est nettement plus clair : nous nous trouvons pile à la frontière entre les zones de pluie et de beau temps.
Le goudron fait enfin place à un sentier étroit qui bifurque à gauche, grimpant abruptement à travers la forêt avant de déboucher dans un paysage de prairies. Devant nous, le Pilatus est presque complètement caché dans les nuages, seules ses pentes les plus basses sont visibles. Nous nous arrêtons pour déjeuner juste au-dessus de la courbe de niveau des 600 mètres, avec vue sur le village d'Ennetmoos et vers la pointe du Vitznauerstock à l'est. Bien que nous n'ayons rien acheté pour le pique-nique, étant donné que nous nous attendions à ce que le temps soit trop mauvais pour la randonnée, nous avons réussi à concocter un petit festin avec des restes : jambon, fromage de l'Etivaz, tomates cerises, un œuf dur et des abricots qu'Isabelle n'a pas eu le temps de manger avant son vol pour la Suisse hier, et du chocolat ramené des États-Unis par une collègue qui y était en déplacement professionnel. Après le déjeuner, nous continuons de monter en dessous de la ferme de Hubel, où le chemin rejoint une route étroite que nous suivons d’abord en descente, puis en montée jusqu'à Murmatt (625 m).
La prochaine section de l’étape se fait essentiellement en forêt. Un sentier étroit, rendu boueux et glissant par toutes les pluies récentes, descend abruptement, puis monte à nouveau, flirtant avec la courbe des 600 mètres, avant de rejoindre une piste forestière plus large et de descendre vers le fond de la vallée. Il y a une cacophonie incroyable de chants d'oiseaux dans cette forêt ; je ne pense pas avoir jamais entendu quelque chose de semblable auparavant. Toutes les espèces d'oiseaux de Suisse semblent s'être rassemblées ici pour une conférence, peut-être inspirée par les événements sur le Bürgenstock. L'itinéraire officiel de la ViaJacobi fait un détour ici, descendant à droite vers le village de St. Jakob, avant de rejoindre notre chemin plus haut à Obere Hostatt quelques kilomètres plus loin. Il y a probablement quelque chose à voir à St. Jakob – sans doute lié à l'histoire de St. Jacques de Compostelle étant donné le nom – mais le détour implique de marcher le long d'une route principale : nous l'ignorons donc et continuons tout droit. À notre gauche, des nuages sombres s'accrochent toujours au Stanserhorn, tandis qu'à droite, le ciel est légèrement plus clair, sans toutefois laisser percer le soleil. Des bancs en plastique jaune et bleu criards installés le long du chemin par la commune ajoutent un peu de couleur inattendue au paysage, bien que le choix des couleurs dans ce cadre soit très discutable.
À Wisserlen (569 m), nous devons faire un choix. La ViaJacobi continue vers le sud en direction de St. Niklausen et Flüeli-Ranft, mais l’arrêt de bus le plus proche dans cette direction se trouve encore à presque deux heures de marche, ce qui signifierait rentrer un peu tard à la maison. Nous décidons donc de descendre à Kerns, qui se trouve en dehors de itinéraire mais nettement plus proche. Ma vieille carte en papier indique un chemin balisé… mais ma carte a plus de dix ans, et le chemin n'est plus signalé sur le terrain. La direction reste toutefois évidente : le clocher de l'église au centre de Kerns est visible de loin, et nous l'atteignons en environ 40 minutes de marche sur route, initialement à travers une zone industrielle, puis entre des champs, et enfin par des rues résidentielles. Bien que nous ayons réussi à éviter la pluie, le ciel bas et la proportion élevée de surfaces dures sous nos pieds ont quelque peu gâché le plaisir de l’étape.
Étape suivante
Étape précédente
Tourengänger:
stephen

Communities: Randonneur
Minimap
0Km
Klicke um zu zeichnen. Klicke auf den letzten Punkt um das Zeichnen zu beenden
Kommentare